Mes souvenirs de la période nouveau-né

Mes souvenirs de la période nouveau-né

Il a été facile pour moi de décider de ne pas avoir un troisième enfant. Pour Mari Barbu, en revanche, c’était moins évident. Je lui demandais de s’assoir sur son rêve de famille avec trois enfants. Un an après notre discussion, il semble m’avoir rejoint.

Lorsque nous en parlons, nous sommes d’accord sur un point : nous n’avons plus envie de retourner dans les premiers mois d’un bébé. Maintenant que mon dernier a passé les deux ans, je suis loin d’être la maman d’un bébé !

Et pourtant, si je me remémore les premières semaines avec un nouveau-né, c’est une marée de souvenirs qui m’immerge.

Les odeurs

Je ne pensais pas avoir une mémoire olfactive. Mais si je me replonge dans mes premiers souvenirs avec un tout petit, ce sont les odeurs qui me reviennent en premier. Celle de la sueur pendant l’accouchement, celle du sang, celle du lait maternel séché sur mes vêtements, celle du rejet de lait dans le cou du bébé…  Les odeurs corporelles ont beaucoup marqué mes premiers jours avec mes nourrissons.

Le bruit

Si j’ai assez peu de souvenirs du cri d’un bébé, je me rappelle comme si c’était hier de celui de PetitePerle lorsqu’elle est sortie de mon ventre. C’est le « premier » souvenir que j’ai d’elle puisque j’ai entendu ses deux petits cris plaintifs avant de la voir par-dessus le champ opératoire. Je regrette terriblement de ne pas avoir eu ce souvenir pour mon fils car j’ai accouché sous anesthésie générale.

Le bruit, apaisant et calme de la respiration d’un bébé. Quel bonheur ! J’adorais avoir mes enfants sur moi juste pour les entendre respirer pendant leur sommeil. Si profond et attendrissant…

L’impuissance face aux petits tracas de santé

Autant PetitePerle était un bébé très robuste, autant mon petit Barbouille a dégusté pendant sa première année. Je crois que c’est cela qui me retourne le plus l’estomac quand j’y pense : savoir que ton petit va mal mais qu’il ne peut pas mettre des mots sur ce qui ne va pas. Le médecin qui tâtonne pour trouver une raison à cette importante poussée de fièvre, le pédiatre de l’hôpital qui pratique une prise de sang sur cette main si petite, des larmes et des cris de douleurs sans que je sache pourquoi… Oui vraiment, j’ai détesté me sentir si impuissante face aux petits bobos des nourrissons.

Maintenant, j’ai deux cascadeurs à la maison (les chiens ne font pas des chats paraît-il) mais au moins, ils savent me dire l’endroit qui les fait souffrir !

Crédit photo : Jackmac34

Les vêtements si petits

Environ deux fois par an, je fais un tri dans les vêtements de mes enfants. Je ne suis pas conservatrice et je ne supporte pas de voir des piles de vêtements dans les placards alors que la taille ne correspond plus.

Pourtant, je me rappelle avec émotion des premiers vêtements pour bébé, si petits qu’on croirait faits pour des poupées. Je prenais le soin de choisir ceux les plus confortables possible avec des boutons pressions pour aller plus vite !

J’ai mémoire de ce petit pyjama que PetitePerle et Barbouille avaient tous les deux portés. Mari Barbu l’aime tellement qu’il m’a demandée de ne jamais m’en séparer (bien que j’ai essayé de le vendre par deux fois avant qu’il me demande de le conserver). Je l’ai retrouvé avec émotion le jour du déménagement et j’ai été surprise par sa si petite taille !

Les sorties

Parmi mes souvenirs récurrents de la vie avec un tout petit, me reviennent les sorties ! Le coffre de ma voiture était rempli avec la poussette, la nacelle, une petite couverture au cas où, quelques jouets d’éveil et ce sac à langer ! Ce sac à langer, je l’utilise encore occasionnellement pour Barbouille. Il a du vécu avec ses trous partout. Je me rappelle qu’il faisait le poids d’un âne parce qu’il ne fallait rien oublier : entre l’eau, les dosettes de lait, le chauffe-biberon, les petits pots, les couverts, les vêtements de rechange, les couches, les lingettes, la trousse à pharmacie… Qu’est-ce que je pouvais détester me trimballer ce gros sac d’une demie-tonne !

Chaque sortie, aussi brève soit-elle, donnait lieu à cette organisation quasi militaire du « je-ne-dois-rien-oublier ». Je ne suis pas mécontente aujourd’hui de n’avoir à embarquer que quelques couches quand je dois emmener mon fils chez ses grands-parents.

Le matériel de puériculture

Le dernier souvenir, sans aucune nostalgie, qui me revient lorsque je me remémore les premiers instants d’un bébé, c’est cette foire au matériel de puériculture qui trônait chez moi. Entre le lit parapluie, le lit co-dodo, la chaise haute, le transat, la baignoire sur pieds… Autant de choses qui prenaient une place folle et dont je me suis allègrement débarrassée avec une joie certaine.

Dans notre maison, nous avons une salle de jeux où mes enfants conservent et s’amusent avec leurs innombrables jouets. Du coup, j’ai la chance d’avoir un salon qui remplit cette-dite fonction. Mon Barbouille mange avec un rehausseur depuis une grosse année donc je n’ai plus mon horrible chaise haute en visuel.

Alors, mes souvenirs, je te les présente en pagaille. En fait, ils viennent dans cet ordre-là dans ma tête. Globalement, je me sens plus que prête à tourner la page de porter et d’élever un nourrisson. Tu remarqueras que je n’ai pas fait mention des nuits compliquées. Va savoir pourquoi, cela ne m’a jamais vraiment dérangée… Mais je n’ai aucune envie de retourner dans cette période. Ce sont des souvenirs, plutôt agréables, mais des souvenirs !

19 commentaires sur “Mes souvenirs de la période nouveau-né

  1. Je trouve tes souvenirs très doux ! Ou du moins, ils sont associés dans mon esprit à une très grande douceur, ce qui est assez paradoxal quand on y pense parce que j’ai toujours trouvé la période nouveau-né un peu galère. Mais je crois que j’aime assez cette période un peu suspendue hors du temps, où la famille se recompose et se recentre autour du nouvel arrivant.

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  2. De bien jolis souvenirs. Ils sont doux et emprunt de poésie, une poésie passée pour toi. Jolie vie et belle aventure avec tes grands. Tout à une fin.
    Quand je te lis, la nostalgie me prend. Je n’ai pas fait le deuil du 3e enfant.

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  3. Je rejoins les autres, ils sont chouettes tes souvenirs, mais on sent le soulagement que ce soit, justement, des souvenirs ! Moi aussi je déteste ce sac à langer trop lourd !
    Et c’est drôle (mais logique, je suppose) que les odeurs t’aient autant marquée, je m’en souviens très peu. Ce qui m’a marqué c’est surtout les sons (je peux encore entendre ma fille nouvelle-née pleurer si je réfléchis !), et cette immense angoisse de ne pas être sûre de comprendre ce qu’elle veut. Comme toi, je suis contente que maintenant elle sache montrer ce qu’elle veut, et je ne suis nostalgique de rien de cette période, j’adore les nouveau-nés mais je me contenterai avec joie et sans regret de voir ceux de mes amies à l’avenir 🙂

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  4. Tu as visiblement des souvenirs très doux, plutôt agréables de cette période de nouveau-né. A ce demander pourquoi tu n’en veux pas un 3ème. :-p

    Perso, quand j’y pense, il y a aussi plein de souvenirs moins sympas qui me restent : le baby blues, la frustration immense de ne jamais pourvoir finir ce que je fais parce que bébé se réveille en hurlant, les hurlements justement, mon impuissance à le réconforter, l’ennuie à marcher avec lui dans les bras quand il ne dormait pas et qu’il était trop petit pour jouer sur son tapis de jeu…
    (Il y a aussi plein de bons moments !)
    C’est peut-être aussi parce que j’ai tenu un journal assez réaliste de cette période.

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    1. Je crois aussi c’est parce que j’ai eu des enfants très facile. Je le dis en toute objectivité ! Ma fille dormait très peu en journée mais ne réclamait pas les bras constamment, mon fils était et est un gros dormeur l’après-midi. C’est une excellente idée d’avoir tenu un journal ! Et je souhaite que le baby-blues soit définitivement de l’histoire ancienne.

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  5. Joli article. Merci… Moi j’adore tellement ça, la phase nourrisson . Globalement de 0 a 4 mois est celle que je préfère (mais je continue à aimer mes enfant après je vous rassure hein) j’aime cette dépendance extrême du tout petit si fragile et sans défense. Les moments qui mon marque par leur beauté : le bébé qui s’endort sur moi après une tétée ou un biberon. C’est un sentiment de plénitude… Pour moi la page est loin d’être terminée et j’ai hâte de remettre ça, mais j’espère sincèrement pouvoir un jour écrire qu’on est au complet et être apaisée avec ça.

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    1. Je trouve que cette phase c’est souvent ou tout ou rien ! Ou alors on adore ou elle nous laisse de marbre… J’adore la période à partir de 3 ans plutôt ! L’autonomie, l’indépendance tout ça …

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  6. Je m’apprête à replonger d’ici quelques mois dans cette période du nourrisson, pour mon deuxième enfant… Et je dois dire que j’en garde des souvenirs mitigés : une certaine nostalgie pour la fusion avec ce petit être, mais aussi beaucoup de fatigue et d’angoisse. Il me semble que tout m’a paru plus facile passé les trois premiers mois… J’espère néanmoins que je vivrai cette période particulière plus sereinement cette fois-ci ! Mais c’est sûr que c’est plus facile quand le bébé est en bonne santé, ça a dû vraiment être compliqué pour toi avec Barbouille…

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    1. J’ai ressenti cette sensation de sortir la tête de l’eau à partir d’un an personnellement… Mais je te rejoins sur ce sentiment ambivalent de la période nouveau-né entre fusion et fatigue

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  7. Je n’aime définitivement pas la période nourrisson donc je ne suis pas du tout nostalgique de cette période. Autant aux deux ans du Choupi, j’avais vraiment une envie de second. Autant à l’approche des deux ans du têtard, cette envie n’est pas du tout là (et le confinement l’a confirmé ;)) et je pense qu’on est assez d’accord, mon mari et moi pour dire qu’on s’arrêtera là !

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  8. Que de jolis souvenirs…
    Ici, cette période fut intense avec un gros mix d’émotions, de joies immenses, de douleurs, de tendresse, d’épuisement, de frustrations…
    Avec des jumeaux, j’ai commencé à revivre quand ils ont eu 2 ans, ça n’est pas pour replonger ! 🙂

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