Chaque jour sans toi

Chaque jour sans toi

Que ce soit un jour ou une semaine, voilà que Tu me manques… Plus que cela même, c’est comme si je me manquais moi, comme si chaque fois que je te laissais aux bons soins des autres, je n’existais plus vraiment.

Comme si ma vie se mettait en pause, incapacité chronique à survivre avec ce vide au corps de te savoir trop loin de moi. Aucun parent ne devrait avoir à vivre ça, cet instant de séparation, celui où le cerveau commence immédiatement à compter les jours, les jours avant de te revoir. Mais la vie ne l’entend pas de cette oreille : qui dit séparation dit garde alternée, c’est normal, c’est logique, et je ne devrais pas tant m’en plaindre. C’était mon choix après tout.

mère fille
Crédit photo : photo personnelle

Pourtant me voilà là, sur le seuil de ta porte, à regarder le vide d’une chambre d’enfant comme si aucun rire n’y avait résonné depuis une éternité. Me voilà vide et démunie, roulée en boule dans ton lit trop petit, respirant à plein nez l’odeur de tes peluches, pleurant à chaudes larmes ce jour que j’aimerais ne pas vivre. Pleurant de dépit mon incapacité à vivre sans toi comme si de rien n’était.

Mon bébé, mon amour, mon petit monstre… Toi qui finalement est plus forte que moi, qui continue à sourire, à jouer, à vivre et à grandir même si maman est loin de toi, même quand c’est papa qui n’est pas là. Toi qui du haut de tes 18 mois vit la situation avec un détachement exemplaire, comme si tout était normal dans cette vie en deux temps. Je suis fière de toi, si fière. Et déçue de moi, de ne pas arriver à supporter sans pleurer.

Alors je me raccroche à des choses anodines : se lever, travailler, manger, faire une lessive. Continuer à vivre une vie normale, mais sans toi. Je me raccroche aux autres bonheurs de mon quotidien, à l’amour d’un homme, aux sourires de quelques amis, à cette vie qui grandit. Mais quelque part derrière la joie apparente, il y a une maman qui souffre, qui se recroqueville pour laisser place à la femme, mais qui hurle en silence de ne pouvoir te tenir chaque matin dans ses bras, et de ne pouvoir t’embrasser chaque soir.

Chaque jour qui passe est un jour où tu t’épanouis, où tu apprends de nouveaux mots, et de nouvelles bêtises, où tu découvres un peu plus le monde, et où je ne suis pas là pour voir cela. Que dire lorsque ce sont des jours par dizaine qui s’écoulent : cette impression que tu as monté un énième marche, que tu as grandi d’un seul coup… Cette impression, chaque fois, d’avoir loupé un bout important de cette vie.

Alors il y a ceux qui disent que ça ira, que ce n’est pas si grave, que tu reviendras vite. Ceux qui assurent que ça se calme avec le temps, qu’on prend l’habitude du manque, qu’on prend l’habitude de n’être parent qu’à mi-temps. Je voudrais bien les croire, mais tout est encore trop frais, trop rapide, trop douloureux. Et puis, peut-on vraiment cesser un beau jour d’être triste quand nos enfants sont loin ?

Alors je remercie ton papa, qui sait se montrer bien plus fort, qui accepte sans broncher de ne te voir que peu, pas souvent, pas assez, je le sais. Ce papa qui sait bien que la maman que je suis ne fais que survivre en ton absence, et qui répond alors à mes incessants appels visio, pour garder un peu le contact, pour voir ton sourire, pour entendre ta voix. Qui te fait répéter « maman ! » et faire des bisous baveux sur le téléphone. Qui envoie des photos de tes exploits, parce qu’il sait bien qu’elles feront le bonheur de ma journée. Merci, merci, merci.

Et à toi, ma petite perle, je voudrais simplement dire : tu es l’amour de ma vie, et chaque jour qui passe, même si je ne suis pas à tes côtés, c’est un jour où je t’aime passionnément, un jour de plus où j’ai l’immense joie d’être Ta Maman, et cela, rien ne pourra jamais nous l’enlever.


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7 commentaires sur “Chaque jour sans toi

  1. Quelle magnifique photo de complicité mère-fille !!

    Bon courage pour continuer à affronter des jours comme ceux que tu décris là… é_è

    Et toutes mes condoléances par rapport à ce que je viens de lire de ta bio, pensées pour ton petit ange.

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  2. Je te comprends si bien, je le vis moi-même avec ma fille.
    Ce qui m’aide, c’est de faire des petites choses « pour elle » : ranger sa chambre, lui écrire une lettre ou un livre (oui je publie des albums jeunesse pour elle), ramasser un caillou ou un marron, recoudre un vêtement…
    Après, je n’appelle pas tous les jours. J’attends qu’elle veuille me parler (elle est plus grande maintenant, elle a 4 ans) car je ne veux pas lui imposer un appel (je précise par contre mes disponibilités à son père si jamais elle veut me parler à un moment), mais quand on s’appelle ce n’est jamais moins d’une heure car on joue beaucoup au travers de la webcam. Elle a souvent du mal à me laisser raccrocher, c’est déchirant… mais je ne suis pas capable de passer plus de temps avec l’écran (ça me fatigue beaucoup 😅).
    Maintenant, on se fait des stocks de bisous derrière l’oreille ! Plein de bisous qu’on dépose là et que l’autre peut aller piocher pour les poser où elle veut. Ça a pris un moment, mais maintenant elle a bien compris 😊. Je lui fait aussi le planning : on se retrouve à la leçon de poney ou après l’école, demain ou dans une semaine, etc.
    Plein de courage ❤

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