Celle qui se sentait démunie

Celle qui se sentait démunie

Depuis que je suis maman, je tâtonne à longueur de temps. J’aime à croire que tous les autres parents sont dans la même situation que moi, cela me rassure. Pas un jour ne se passe sans que je ne me pose des questions quant à la manière dont je vis et mène ma maternité.

Si j’aime mes filles de cet amour inconditionnel qu’ont les parents pour leurs enfants, je dois bien avouer que parfois (et plutôt souvent ces derniers temps), j’ai seulement envie de les donner à quelqu’un d’autre et de retrouver ma vie d’avant.

Il faut dire que depuis quelques temps, j’ai énormément de mal à comprendre mon aînée (la petite aussi, mais à 14 mois je ne lui demande pas de m’expliquer ce qui lui passe par la tête).

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Crédit photo : Geralt

Quand tout va bien…

Quand j’entends les autres parler de ma fille, je peine parfois à croire qu’ils décrivent vraiment ma fille et qu’il n’y a pas eu confusion quelque part. Le comportement que rapporte ses grands-parents ou les parents de ses copines n’a rien à voir avec celui que nous subissons à la maison. Je ne te cache pas que cela nous rassure quelque peu, mais cela a également un petit côté frustrant pour les parents que nous sommes.

Il est vrai que quand elle était encore gardée en structure collective ou lors de sa rentrée à l’école, nous n’avons jamais eu que des compliments. Bien sûr, elle n’est pas parfaite, loin de là, mais son comportement vis-à-vis des autres enfants ou des professionnelles s’occupant d’elle n’a jamais été un sujet. Elle a une petite tendance à la bouderie pour attirer l’attention et elle peut parfois se montrer un peu péremptoire vis-à-vis des autres, mais rien dans son comportement ne laisse entrevoir l’ampleur des crises que nous subissons quotidiennement.

Et quand tout déraille !

Il y a un an, nous avons expérimenté ce que nous pensions être un terrible two à retardement. Nous avons mis cela sur le compte de la naissance de sa sœur, couplée au premier confinement, l’absence de crèche et notre fatigue physique de parents d’un nouveau né qui nous rendait, il faut bien le dire, moins patients. Nous ne nous sommes pas inquiétés outre mesure : elle avait une phase d’opposition comme la plupart des enfants de son âge.

La rentrée scolaire lui a fait beaucoup de bien dans un premier temps, mais parfois nous faisions face à des colères et des caprices sans précédent. Mon mari appelle cela, la phase “d’autodestruction” ! Et je dois reconnaître que cela qualifie bien ce que nous vivons. 

Depuis les vacances de Noël, les choses n’ont fait qu’empirer. Nous avons d’abord mis cela sur le compte de la fatigue – qui est clairement un facteur aggravant chez nous – mais cela n’expliquait pas tout. Les crises et colères sont d’abord devenues plus nombreuses, puis de plus en plus intenses. Des crises sans fin qui nous laissent vides, qui nous épuisent et mettent nos nerfs à rude épreuve. Des crises qui débutent le plus souvent pour des broutilles (la dernière en date a débuté pour une barre de chocolat qui s’était coupée en deux) sans que nous ayons eu le temps de les anticiper.

Malgré son âge et un bon niveau de vocabulaire, en pleine crise, il est impossible de la faire parler. Elle hurle, elle se débat et nous avons souvent peur qu’elle se fasse mal. Elle se braque et refuse toute communication qu’elle soit douce ou plus musclée, et il est extrêmement difficile de la faire redescendre en pression. 

Que faire ?

En tant que parents, je ne te cache pas que nous le vivons très mal ! Nous avons l’impression de rater quelque chose et nous nous remettons beaucoup en cause. 

La goutte d’eau a été sans aucun doute la venue de notre voisin du dessous qui voulait nous indiquer que cela ne pouvait plus durer et que ces cris le dérangeaient ! Sur le moment, j’ai trouvé qu’il exagérait franchement, mais peu à peu la culpabilité et la honte se sont frayées un chemin dans ma tête. Je sais que mon mari ressent la même chose et qu’il se sent au moins aussi démuni que moi.

Je prends tous les conseils que l’on veut bien me donner, mais pour le moment je n’ai pas trouvé la bonne porte d’entrée ni de solutions efficaces. On peut passer des semaines parfaites et enchaîner colères et crises sans interruption tout le week-end.

J’hésite vraiment à prendre un rendez-vous chez une psychologue pour lui permettre de verbaliser ce qu’elle ressent. Les seules réponses qu’on arrive à obtenir sont souvent qu’elle est fatiguée ou qu’elle ne sait pas pourquoi elle est dans cet état de détresse.

J’ai parfois l’impression que ces comportements existent chez beaucoup d’enfants à plusieurs niveaux, mais j’ai aussi la sensation qu’il y a comme un tabou sur le sujet et que les autres parents confrontés aux mêmes difficultés n’en parlent pas (et moi la première, tellement je me sens impuissante et honteuse). 

Actuellement, je me sens lasse de la situation et j’attends avec impatience les prochaines vacances pour confier ma fille et pouvoir souffler un peu. Je n’en peux plus de passer mon temps à la ménager pour éviter les crises. Mais en même temps j’appréhende aussi le moment où on la retrouvera et où les crises reprendront (car elles reprennent toujours). Et je culpabilise encore plus d’avoir ce genre de pensées.

Je me répète en boucle qu’elle traverse une phase compliquée et que comme tout, cela finira par passer. Mais je n’en suis pas certaine…

30 commentaires sur “Celle qui se sentait démunie

  1. Bonjour, j’ai envie de te dire fonce chez la psy c’est son métier. A chaque fois que je me suis sentie démunie face à une situation avec mon enfant je n’ai jamais hésité. En une seule séance ce professionnel a toujours su déverrouiller les situations qui nous semblaient insurmontables. Il ne faut pas laisser s’enquister les choses c’est du temps perdu pour tout le monde

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  2. Ça m’arrive trèèès fréquemment aussi de vouloir laisser mes aînées au moins le temps d’un WE et ne plus avoir à m’en occuper. Mon aînée qui vient d’avoir 6 ans a aussi toujours piqué facilement des crises de colère / frustration/ jalousie , c’est au moins quotidien mais ça passe vite quand on vient la voir avec douceur et qu’on lui fait un gros câlin (parce que je pense que c est ça qu’elle attend, et aussi des moment d’exclusivité avec elle). Et ces colères n’arrivent aussi qu’avec nous, ce qui est bon signe : elle « décharge » avec nous sa frustration accumulée en journée « en société ». Le livre de Filliozat « j ai tout essayé  » pourra peut être t ‘aider. Les conseils d’un psychologue pour enfants seront bons à prendre aussi. Bon courage!

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  3. Oh comme je comprends ! Ici on a eu l’idée brillante d’avoir pile deux ans d’écart entre nos enfants. Autant dire que j’ai culpabilisé à mort, avant que ma cadette n’atteigne à son tour 2 ans et les tempêtes. C’est effectivement passé mais ça a été extrêmement dur pour tout le monde. On a lu beaucoup beaucoup de livres sur les émotions (notamment l’exceptionnel « Et le lapin m’a écouté » sur la colère). On a fini par comprendre que parler, câliner, s’approcher pendant la crise était contre productif. Alors j’annonçais à voix haute que je voyais que ça avait l’air très difficile et qu’elle était en colère. Que j’étais là pour elle quand elle le voudrait. Et surtout je ne réactivais pas en discutant de l’objet de la colère. On débriefait sur la crise « tu as eu peur ?  Moi j’étais inquiète que tu te fasses mal… excuse-moi d’avoir crier, je n’avais pas à faire ça, j’ai laissé la colère sortir en criant et je ne pense pas que c’est la bonne façon de faire, je vois bien que je t’ai fait peur. Je vais essayer de ne plus le faire. Petit à petit, on va y arriver, j’ai confiance. »
    Est-ce que ça aidait je ne sais pas. Mais ça permettait au moins de remettre une louche sur ce qui n’est pas une manière acceptable d’exprimer sa colère.
    Ensuite, pour le pédopsy, franchement si c’est quelque chose qui vous a traversé l’esprit, pourquoi ne pas tenter.

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  4. Je te comprends car j’ai eu le même modèle.
    Jusqu’à ces 3,5 ans, un vrai petit ange à la maison et dehors (un petit ange plein de vie, mais très peu de moment où on se sentait dépassé ou démuni).
    Et puis soudainement, des cris, des crises, des accès de violences, un ton clairement moqueur voir insultant. Et ca de plus en plus souvent.
    Perso, j’en ai parlé aux copines pour avoir des conseils et témoignages, à mes parents (qui bien sûr ne la voyait que très mignonne, chez eux…). J’ai eu 2-3 astuces et surtout beaucoup de compassion. Ca fait toujours du bien de revoir que les enfants si « sages » de mes copines pouvaient eux aussi faire des crises chez eux et être adorable en dehors. (La fameuse figure d’attachement ! On a trop bien fait le boulot ! :-P) On se sent moins seul. Elle m’ont aussi parlé de la phase de petite adolescence/Fucking four, vers 4 ans qui m’a bien éclairé.

    Mais comme la situation ne s’arrangeait pas assez. J’ai fait appel à un pédopsy (en fait 2, car on n’a pas accroché avec le 1er).
    Et franchement, ce fut une révélation. Des explications sur les comportements, des conseils précis, des exercices à testé avec ma fille (plus adaptés que ceux des livres car ca partait de situations concrètes que nous rencontrions) et aussi un diagnostic d’hypersensibilité léger. (Ca n’explique pas tout mais ca aide un peu.) En quelques séances, on a vu une super différence chez notre fille et aussi dans notre facon de réagir !
    Je te conseille vraiment de voir un professionnel. Je ne vois aucune bonne raison de ne pas le faire quand on a un problème.

    Courage, tu n’es pas seule ! Et ca s’arrangera !

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  5. Bonjour,
    Nous aussi on a connu ces crises qui laissent les parents démunis et amers. Ce sentiment de culpabilité de ne plus vouloir passer du temps avec son enfant car on passe son temps à guetter la prochaine crise.
    Pour commencer, quand la crise est commencée, rien ne peut l’apaiser: toucher, parler… C’est vraiment mettre de l’huile sur le feu. Comme Soazig le dit, le mieux est de dire « Je vois que tu es en colère, viens près de moi quand ça ira mieux, on fera un câlin si tu le souhaites ». Comme dit souvent Claire Gezellig « On n’apprend pas à nager quand on se noie ». Il faut donc profiter du temps entre les crises pour:
    – verbaliser (ce qui s’est passé avant/pendant la crise; verbaliser les émotions et apprendre à l’enfant les nuances car il n’existe pas que la colère ou la fatigue, etc.)
    – chercher avec l’enfant des solutions pour apaiser (avec mon fils, dessiner la colère fonctionne très bien durant la crise, on prend une grande feuille et des marqueurs et on dessine de toutes les couleurs les émotions pour les faire sortir. Mais on en a discuté entre deux crises / Les boites à émotions sont aussi utiles, à construire avec l’enfant. On peut y mettre un cahier et des crayons pour dessiner les émotions, une bouteille d’apaisement avec des paillettes, un doudou, etc.).

    Le livre « Grosse colère » est vraiment bien pour expliquer ce qui se passe. On l’utilise souvent à la maison. Et les parents aussi se mettent en colère alors utiliser le livre pour expliquer ce que l’on a ressenti est vraiment bien.
    Le livre « La couleurs des émotions » est également un bon support pour communiquer sur les ressentis.

    Pour nous, deux choses principales ont aussi calmé notre fils:
    – un changement partiel de classe (il s’ennuyait dans sa classe et cela créait de ‘mauvais’ comportements);
    – des séances de psychomotricité relationnelle (on est en Belgique, je ne sais pas si ça existe en France ou sous quel nom). C’est un moment pour que les enfants bougent, se défoulent mais aussi une approche des émotions. Il y a un suivi global avec discussions avec les institutrices et les parents.

    C’est difficile d’essuyer ces crises et aussi de se rendre qu’en dehors de la maison, ce n’est pas la même enfant. Mais rappelle-toi, en tout cas moi ça m’aide d’y penser, que l’enfant ouvre les vannes là où il se sent en sécurité affective, physique et émotionnelle. Ton mari et toi êtes ses personnes de confiance et toutes les émotions, frustrations de la journée sortent quand elle est chez vous, justement parce qu’elle s’y sent bien.

    Courage, tu n’es pas seule!

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    1. Merci 🙏 c’est vrai qu’on oublie trop vite que les enfants s’autorise aussi ce type de crises quand ils se sentent en sécurité affective.
      J’avoue avoir tenter d’en parler avec son institutrice mais je n’ai pas eu trop l’écho que je souhaitais. Clairement tout se passe hyper bien à l’école. Je verrais avec sa nouvelle maîtresse à la rentrée.

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  6. Je te comprends tellement, j’ai la même à la maison !

    Ce qui fonctionne pas trop mal ici, c’est de l’isoler pendant la crise en lui disant « je sais bien qu’il y a quelque chose qui ne va pas, mais ce n’est pas une façon de l’exprimer qui nous permet de te comprendre et de répondre de façon adéquate. Quand tu seras calmée, on prendra du temps ensemble pour en parler », et en fin de crise de prendre un temps gratuit rien que pour elle, sans reparler de la crise sauf si elle le souhaite. Avec le temps, elle finit par réussir à exprimer ce qui a mené à la crise.

    Par ailleurs, la psy nous aide bien à comprendre et mettre en place des solutions adaptées, et l’aide aussi à reprendre confiance en elle et en son environnement. L’avantage, c’est qu’elle travaille aussi avec la maîtresse, et donc mes craintes de voir tout le travail entrepris réduit à néant par le changement d’école s’envolent peu à peu.

    Courage !

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    1. J’ai une question concernant l’isolement pendant les crises: est-ce que c’est bien ou pas? J’ai tendance à envoyer ma fille dans sa chambre et je lui dis qu’elle peut revenir vers moi dès qu’elle arrête de crier et pleurer parce qu’elle me fait très mal aux oreilles et à la tête. Mais cette semaine chez ses grands-parents elle en a « profité » pour casser la porte de l’armoire… Donc si elle part complètement en vrille elle peut se blesser…
      Comment ça se passe chez vous les autres parents?

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      1. On fait aussi parfois l’isolement nous aussi. On a choisi de ne pas l’isoler dans sa chambre de peur qu’elle ne finisse par associer « chambre=punition » et que ca ne complique les couchers et les nuits.
        Selon les cas, on la met dans le couloir ou dans un coin précis du salon. Dans les 2 cas, on peut se mettre dans la pièce d’à côté porte ouverte ou fermer, selon si on pense qu’elle a besoin de nous voir ou d’être seule.
        Si le but est de l’aider à revenir au calme, tu peux même arranger un petit coin avec quelques livres qui ne craignent pas, un coussin à taper, un tapis pour se vautrer, des jouets qui la calment.
        On a eu quelques débordement (ca m’a l’air assez peu évitable) mais rien de grave et c’est plus souvent arrivé avant qu’on lui propose de s’isoler.

        Si l’isolement est lié non à une crise d’émotions trop forte mais plus à une bêtise qu’elle ne veut pas réparer (ramasser ce qu’elle a jeter, arrêter de taper…), une pédopsy nous a conseillé de lui indiquer un temps à passer en isolement (le temps variant selon l’âge) et de lui mettre un sablier pour qu’elle puisse visualiser combien de temps encore elle doit attendre. Et surtout, après ce temps de ne pas refuser de lui faire un câlin en rediscutant de ce qui s’est passé.

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      2. Chez moi ça fonctionne, mais dès qu’on entend un bruit étrange, on va la voir et on lui rappelle que les règles de la maison impliquent de ne pas casser les murs/portes/meubles. Quand on était en maison avec jardin, je l’isolais dans le jardin, il n’y avait pas grand chose de dangereux ni de fragile.

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    2. C’est super que la psy et la maîtresse travaillent ensemble. Cela doit en effet beaucoup aider.
      J’avoue que chez nous l’isolement fonctionne moyennement d’autant qu’elle a plus de gestes de colère quand elle est seule, ce qui fait que j’ai toujours peur qu’elle se blesse.

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  7. Bonjour,
    Je crois que ton article parlera à énormément de parents. Je peux parler en tant que maman d’un enfant de 3 ans et demi qui s’apprête à devenir grand frère, et en tant que pédopsychiatre. La professionnelle te dira que tout enfant ayant un développement classique passe par cette phase, que si elle s’autorise à le faire c’est effectivement, comme l’ont souligné d’autres personnes, car vous êtes ses figures d’attachement principales, et enfin que la régulation émotionnelle s’apprend principalement en contexte d’émotions négatives, c’est à travers leur acceptation que vient l’estime de soi. Chez certains enfants et pour des tas de raison (jamais de causalité unique !) ça prend plus d’ampleur et ça peut se cristalliser par périodes. Je rejoins les autres, si ça engendre de la souffrance et une atteinte de ta perception de tes compétences parentales, la meilleure chose à faire est de consulter ! C’est une démarche extrêmement difficile pour des parents d’aller demander de l’aide, mais c’est surtout très courageux et ça apprend à l’enfant que ce n’est pas signe de faiblesse, et ça c’est précieux et valable pour toute la vie. J’ai consulté aussi pour mon fils et là je parle juste en tant que maman, sur le coup ça a été très douloureux pour moi car la thérapeute a mis en lumière pas mal d’hypothèses qui impliquaient que je bouge certaines choses moi aussi (et pourtant je m’y attendais !). J’ai eu tendance à me focaliser là dessus alors qu’il ne s’agissait que d’une partie de la consultation. Avec le recul j’ai accepté et réfléchi à ces hypothèses qui étaient valables et qui m’ont permis de m’apaiser non seulement moi, mais mon fils aussi. Je te souhaite beaucoup de courage pour passer cette phase. Pour voir des parents à longueur de journée (et pour le vivre malgré un bagage théorique de 11 ans d’étude) je t’assure que tu n’es pas seule, et que oser en parler est la première étape qui montre que tu es une maman attentive, courageuse, qui va dépasser ce moment difficile !

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    1. Merci pour cette réponse de professionnelle ! On essuie pas mal de crises aussi, et là elle vient d’en faire une grosse chez ses grands-parents. Ils étaient très choqués, et ma belle-mère m’a dit de l’emmener chez le psy. Je l’ai un peu mal pris, merci de me donner une autre vision et me montrer que c’est vraiment une réponse adéquate de consulter.

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      1. La phrase de ta BM pouvait être dite de façon méchante mais en général, adulte ou enfant c’est toujours intéressant de consulter quand on entrevoit un problème.
        Et consulter ne veut pas dire qu’on fera une séance par semaine pendant les 10 prochaines années. Ca peut être ponctuel mais nous donner des clefs et aider l’enfant à s’exprimer.

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    2. J’avoue avoir depuis longtemps dépassé le stade de la peur d’aller voir un psychologue. Mon hésitation vient plus du fait que j’ai l’impression de m’inquiéter pour rien. Mais en même temps j’ai l’impression que quelque chose ne va pas. Et mon instinct me dit qu’il y a quelque chose de plus profond que juste une phase normale de l’enfant. J’ai besoin je crois d’un avis extérieur pour infirmer cette impression ou la conforter.
      Merci en tous les cas de ton avis professionnel.

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  8. Ton expérience me fait penser à ma fille du même âge soit quand elle n’a pas fait de sieste, soit quand on la récupère après qu’elle ait passé quelque temps chez quelqu’un d’autre (en vacances par ex). En gros, un rien la fait partir en vrille, tout est un drame. La seule manière que l’on a trouvée, ba c’est de laisser couler et surtout de nous assurer que par la suite elle récupère du sommeil. On se résigne, on se dit que ce n’est pas grave, qu’il vaut mieux que ça sorte. En revanche, on lui explique que ce n’est pas grave, elle est fatiguée, c’est pour ça qu’elle ne va pas bien. Je te rassure, ça nous a bien pris un an pour faire rentrer l’idée dans sa petite tête mais, maintenant, quand elle part en vrille, on lui dit « oh là là ma pauvre, tu es fatiguée, choupinette, je vais te faire un câlin » et elle se jette dans nos bras avec des gros gros sanglots, ça sort, et ça passe.
    Les jours où elle n’y arrive pas, on lui explique qu’on ne peut pas lui parler dans ces conditions, qu’on la laisse se calmer et qu’elle revienne nous voir quand c’est fini. Donc elle crise 😉 huuuurle, tape du pied toussa toussa, puis revient « c’est fini maman ».
    À mon sens, la clef est votre culpabilité. Après tout, c’est un individu, tout n’est pas forcément à rapporter à vous. Elle a besoin d’exprimer un truc, ba elle l’exprime même si ça fait du bruit 🙂 🙂 🙂 peut-être suffit-il de l’accepter ou au moins de le tolérer plutôt que de lui interdire quelque part ce comportement ?
    Après, je n’ai eu qu’un enfant, je ne suis pas experte, simplement votre culpabilité m’étonne. Rien n’oblige que ce soit du fait des parents, elle va à l’école, peut-être à la garderie, au centre aéré, que sais-je, d’après ce que me raconte ma fille, ils en subissent des contrariétés ! 😉

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    1. De ce que j’ai compris de l’article, Amélia ne se sent pas coupable dans le sens où elle pense être la responsable des crises.
      Mais plus coupable de ne pas pouvoir les arrêter, de soulager sa fille et que les crises dérangent ceux qui sont autour. (Oui un enfant est bruyant mais quand ca en vient à créer des problèmes de voisinages, ca peut mettre les parents mal à l’aise.)
      Et probablement aussi de d’avoir « envie de les donner à quelqu’un d’autre et de retrouver ma vie d’avant. » Même si je pense que c’est un sentiment que la plupart des parents ont à un moment ou à un autre.

      Je ne pense pas qu’elle ait raison de se sentir coupable car on fait tous de notre mieux et on apprend en même temps que nos enfants. Mais je comprends qu’elle se sente parfois coupable car ca m’est arrivé aussi.

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      1. Julie a tout fait saisi mon propos. En effet, je ne pense pas être particulièrement responsable des crises (bien que j’aimerai si possible ne pas lui transmettre mes propres angoisses et ma propre sensibilité mais ça je crois que c’est raté). Je me sens coupable de ne pas arriver à les soulager et du coup d’en venir a préférer qu’elle ne soit pas avec nous.
        C’est vraiment une période pas facile pour qui que ce soit.

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  9. Bonjour.
    Je sais que cela ne va rassurer en rien mais notre fille va sur ses 7 ans.
    Elle a commencé ses crises à 13 mois.
    Maintenant c par période.
    En ce moment avec les vacances c’est catastrophique. La moindre contrariété est une crise.
    Je sais que bcp de choses entrent en jeu, son caractère, sa relation un peu compliquée avec son papa, la fatigue, le fait de changer de cadre (passage Ecole – vacances)…
    Alors j’ai un peu regardé autour de moi et je l’ai bcp retrouvée ds la description des enfants hypersensibles.
    Ce n’est pas facile à gérer dans tous les cas.
    Merci pour cet article car on se sent souvent seule et démunie.
    Bon courage

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    1. Comme je le disais dans un autre commentaire, j’ai juste besoin de comprendre et d’arriver à l’aider au mieux. Je suis du coup assez préparé à me dire que peut être ces crises dureront au delà de ce que je pense. Après, le fait d’avoir eu tous ces témoignages m’aide aussi beaucoup, et je me sens un peu plus apaisée et plus forte dans les moments de crises.
      D’ailleurs coïncidence ou pas, je trouve qu’on a eu beaucoup moins de crises (ou qu’on les gère mieux). Mais j’attends quand même la rentrée avec un peu d’appréhension, le changement de classe, de copains copines, de maitresse, je sens qu’elle est un peu moins sereine au fur et à mesure que cela se rapproche.

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  10. J’ai juste envie de te faire un groooos calin et de te dire que ça finira par passer ❤
    Mais si le temps vous paraît long et que vous avez besoin d'un nouveau souffle, il ne faut pas hésiter à consulter.
    Je n'ai pas vraiment de conseil à te donner, je reconnais bien ma fille dans la description (quand j'ai demandé à sa maîtresse si elle était aussi émotive à l'école, elle m'a répondu : "Siloé ?! Mais pas du tout !"), mais j'ai l'impression que ce n'est pas le même niveau. Et pourtant je rêve d'une île secrète avec un bouquin et un mojito 😉
    Je vous souhaite beaucoup de courage

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    1. Merci beaucoup Flora.
      La maitresse m’a un peu fait le même genre de remarques : « Ah non, elle ne m’a jamais fait ça ! »
      Mais oui, elle reste très émotive. On était à dans un parc d’attraction il y a quelques temps et elle était toute triste car elle n’a pas réussi à faire ce qui était demandé. Je l’ai sentie extrêmement désemparée, alors que vraiment, il n’y avait rien de grave. Et puis elle a vraiment du mal avec les changements de dernière minute. Elle prend vraiment pour argent comptant tout se dont on parle.

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  11. Notre aînée de 7 ans fait encore parfois des crises de ce genre – et la cadette également (5 ans) mais elles ne le gèrent pas de la même façon du tout.
    Ma grande devient comme la tienne, totalement incontrolable, son corps est tendu, elle ne peut plus exprimer ce qu’elle ressent. Notre cadette a plutôt tendance à se mettre dans un coin et répéter une phrase en boucle jusqu’à ce qu’on arrive à la toucher avec une phrase ou un geste d’affection et elle s’abandonne au câlin et aux pleurs de décharge de la colère.
    Ce n’est jamais en même temps (heureusement !) mais j’avoue que c’est plutôt l’ainée qui nous inquiète car on estime qu’à son âge elle ne devrait plus réagir comme ça (même si c’est vraiment pas souvent du tout)
    Elle doit sentir notre exigence je pense et cela ne l’aide sans doute pas à mieux gérer quand l’émotion est trop vive.
    On pense qu’elle a une hypersensibilté (elle ressent absolument toutes les émotions plus fort que les autres : joie, peur, tristesse, colère, angoisse…), on n’est pas encore allé voir un pédopsychiatre car j’avoue qu’on ne sait pas trop vers lequel se tourner, on voudrait vraiment qu’elle se sente à l’aise.
    Tes interrogations sont légitimes, on veut tellement aider nos enfants à se sentir bien qu’on a parfois tendance à oublier qu’ils peuvent, comme nous, avoir des moments où ça ne va pas du tout, tout simplement !
    Bon courage !!

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    1. J’ai commencé mes recherches de professionnels et c’est vrai que ce n’est clairement pas évident. Entre trouvé un professionnel compétent sans trop d’avis, qui ne soit pas trop éloigné de chez toi pour que ce soit facile (et encore à Paris c’est plus simple qu’ailleurs), c’est un peu le casse tête.
      Merci en tous les cas du témoignage qui aide énormément.

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