Ma charge émotionnelle

Ma charge émotionnelle

Ces derniers temps, et d’autant plus après les éprouvantes périodes de confinement où vies professionnelle et familiale ont été plus étroitement imbriquées que jamais auparavant, nous entendons beaucoup parler du concept de charge mentale. Mais aujourd’hui, je voudrais discuter avec toi de la notion de charge émotionnelle : ça te parle ?

Mais tout d’abord…

Quelques définitions

Depuis la célèbre BD d’Emma publiée sur sa page Facebook et disponible gratuitement et librement pour consultation ici (si tu ne la connais pas encore, vas-y, fonce !), la notion de charge mentale est de plus en relayée par les médias grand public, d’ailleurs parfois assez maladroitement – par exemple via de nouvelles injonctions faites aux femmes pour réussir à lâcher prise et à laisser faire les hommes ! Mais bref, ce n’est pas le sujet de mon article aujourd’hui.

Cette notion de charge mentale peut se résumer à tout l’effort que l’on doit fournir pour prévoir, organiser, planifier le travail à réaliser dans notre sphère privée. C’est une expression qui remonte aux années 80, où la sociologue Monique Haicault l’a employée pour la première fois pour décrire le « fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement » – typiquement, la journée de travail d’une femme dont les to do lists s’entremêlent entre ses tâches professionnelles et l’organisation de son emploi du temps une fois rentrée à la maison.

On voit bien que le contexte sanitaire, avec un télétravail imposé et des enfants sans mode de garde, devient un terreau particulièrement adapté pour le développement de situations explosives où, telles Shiva, nous nous retrouvons à gérer mille vies en 24h. Et si toi aussi, tu as vécu ça et que tu te sens vaciller, je t’encourage à te procurer de toute urgence le guide d’autodéfense sur la charge mentale, publié par ma copinaute Coline Charpentier, également à l’origine du compte Instagram Taspensea.

Si je te parle de tout ça, c’est que c’est Coline qui m’a pour la première fois ouvert les yeux sur ma charge émotionnelle. Parce que, bizarrement, malgré la lecture assidue de ses posts sur la charge mentale, je ne me retrouvais pas dans ces témoignages. Je ne m’y retrouvais pas, et pourtant, je ne me sentais pas bien dans mon couple, concernant cette histoire de répartition de la charge que consiste le fait d’avoir une famille.

Jusqu’au jour où Coline a fait un focus sur la notion de charge émotionnelle. Et là, ça a été la révélation ! Cette fois-ci, il n’est pas question de tâches ménagères, mais de tout le reste :

La charge émotionnelle, ou charge affective, désigne la propension à se soucier d’autrui et à offrir des signes d’affection ou d’attention.

C’est le souci, principalement porté par les femmes, de mettre son environnement à l’aise aux dépens, souvent, de leur propre confort à elles

Là encore, Emma a illustré cette notion en BD, dont je te laisse découvrir un extrait ici.

Alors, ça te parle ?

maman porte-bébé consoler
Crédit photo : Josh Willink

Et concrètement, dans ma vie à moi, ça ressemble à quoi ?

Lorsque j’ai enfin pu mettre un nom sur ce malaise, lorsque j’ai enfin compris que ma charge à moi était avant tout émotionnelle, j’ai pu commencer le diagnostic.

J’ai réalisé que, même si Mister F. prévoit les menus de la semaine (quand il pense à le faire), il n’anticipe pas le fait que maintenant Poupette rechigne devant les épinards, que PetitOurson recrache systématiquement chaque grain de riz pour l’observer individuellement avant de se décider à l’avaler, et que le vendredi soir, Nymphette est trop épuisée de sa semaine pour accepter de manger autre chose que des pâtes au beurre. En bref, il prévoit ce qu’il y aura dans nos assiettes, mais il n’anticipe pas l’effort à fournir derrière en fonction de l’état de chacun des membres de la famille.

J’ai réalisé qu’il ne connaissait pas la date de naissance de ses neveux et nièce, et encore moins leurs envies de cadeaux pour les nombreux anniversaires qui rythment l’année familiale. Il me laisse allègrement me charger de trouver les petites bricoles qui feront mouche, d’envoyer un petit mot ou de prévoir une sortie sympa pour l’occasion – sans pour autant oublier de râler lorsque les dépenses sont trop grandes à son goût.

J’ai réalisé qu’il oubliait systématiquement d’envoyer un petit message à ses parents pour leur fête, d’appeler sa grand-mère ou de répondre aux messages de ses frère et soeurs sur le groupe Whatsapp familial. C’est bien simple, il n’a même pas installé l’appli sur son téléphone (bah oui, c’est celui du boulot !), donc c’est moi qui dois le tenir au courant, répondre et, bien sûr, donner des nouvelles.

J’ai réalisé que, si ça ne tenait qu’à lui, nos enfants n’auraient pas de fêtes d’anniversaire avec leurs copains et copines d’école. Un goûter festif et un livre, c’est plus que suffisant, non ?

J’ai réalisé qu’il ne lèverait pas le petit doigt pour les cadeaux aux maîtresses en fin d’année sous prétexte que ce n’est pas vraiment nécessaire (d’ailleurs, pour les cartes de vœux ou les faire-parts de naissance, c’est bien pareil, c’est relativement inutile). Je me retrouve donc à me casser la tête chaque année, fin juin, pour organiser les inévitables petits ateliers créatifs pour faire des cadeaux personnalisés – mais bon, il paraît que j’en fais trop, c’est pour ça que je suis trop stressée.

J’ai réalisé que c’était à moi d’entretenir nos amitiés, nos liens sociaux et, dans le cadre de notre récent déménagement, de les recréer. C’est donc moi qui ai relancé sa collègue pour venir manger à la maison, mardi dernier. En fait, maintenant, on s’organise directement toutes les deux, et nos maris diligents suivent le mouvement.

J’ai réalisé que c’est toujours à moi d’être à l’initiative des moments de convivialité avec nos amis ou nos familles (la sienne y compris !), que sans moi, les fameuses vacances entre amis qu’il apprécie tant ne verraient jamais le jour. Donc comme pour les soirées apéros avec les collègues, on s’organise entre femmes pour trouver les dates qui conviennent à tous, pour prévoir les menus et les activités avec les enfants.

En bref, je suis la garante du lien social de notre famille, celle qui doit toujours être motrice, gérer les contraintes des uns et des autres, anticiper les problèmes, prévoir de désamorcer les crises, quitte à s’épuiser au passage…

fête anniversaire famille
Crédit photo : cottonbro

Pendant longtemps, j’ai cru que c’était normal, que cela correspondait à nos penchants naturels. Là où lui est un ours pragmatique, je suis un être éminemment social. Forcément, ces appétences différentes nous poussent à ne pas avoir les mêmes priorités. Au final, n’était-ce pas normal, puisque c’était si important pour moi, que je sois en charge de gérer nos relations sociales, que je m’occupe d’organiser de super fêtes d’anniversaire pour nos enfants ou que je confectionne les cadeaux de fin d’année pour les maîtresses et la nounou ?

Mais je réalise que non. Non, ce n’est pas normal. C’est peut-être naturel, de par nos différences de personnalité, mais ce n’est pas normal.

Je n’ai pas à gérer seule le bien-être émotionnel de toute la famille. Parce que, dans ce cas-là, qui s’occupe de mon bien-être à moi ?

self care
Crédit photo : Madison Inouye

Et toi, comment tu te situes dans ton couple, dans ta famille, par rapport à tout ça ? Est-ce que vous arrivez à vous répartir les tâches de manière équitable ? Est-ce que, toi aussi, tu dois porter les émotions de toute ta famille à bout de bras ?

29 commentaires sur “Ma charge émotionnelle

  1. J’avais entendu parler de la charge émotionnelle sans arriver à comprendre à quoi cela correspondait. Alors merci car grâce à toi je comprends un peu mieux.
    Me Solex est un peu comme Mister F. : il se contente de peu de relations sociales, ne sait pas les entretenir, n’a pas besoin de voir du monde pour êtres heureux au quotidien, et même ça le fatigue si on voit trop souvent du monde. Alors c’est plus souvent (tout le temps ?) moi qui suis à l’origine de nos sorties, apéros et autres, qui entretiens nos relations, qui en crée de nouvelles, etc. Mais je ne le vois pas comme une charge émotionnelle.
    Concernant le reste… hum il faut encore que j’y réfléchisse ! Je t’avoue que je n’en ai aucune idée. Mais je ne crois pas que cette charge là soit trop déséquilibrée dans notre couple (ex : c’est plus souvent lui qui pense au goûter des enfants pour aller les chercher à l’école).

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    1. Si ton mari n’aime pas avoir une vie sociale, c’est assez logique qu’il n’organise rien avec tes amis et te laisse faire ce que tu veux. Mais visiblement dans le cas de Colombe son mari apprécie les apéros et vacances entre amis et compte sur elle pour les organiser et là c’est de la charge émotionnelle à porter.

      Et surtout je ne suis pas sure que beaucoup de femmes aiment se casser la tête pour trouver les cadeaux pour la belle famille, rappeler à son mari de leur fêter leurs anniv ou faire la messagère parce qu’il a la flemme d’installer l’appli de chat !
      Tant que ce t’éclate et que tu prends du plaisir à faire cela, ce n’est pas une charge. Mais quand tu te sens obligée et que ca reste toujours en tâche de fond dans ta tête par obligation, c’est pénible et dur à supporter.

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      1. Oui tout à fait, ça me paraît logique que ce soit moi qui « gère » nos relations sociales puisque sans ça nous n’en aurions pas vu que ça ne lui manquerait pas.
        Par contre j’ai réfléchi et j’ai repensé à une situation : c’est moi qui lui fait penser qu’il faut qu’il envoie un cadeau à son filleul pour son anniversaire… c’est même moi qui suis allé l’acheter… et 2 jours avant la date de l’anniversaire il a pesté parce que le cadeau n’était pas envoyé ! Je lui ai fait comprendre que je veux bien admettre qu’il n’a pas beaucoup de temps mais que c’est quand même pas à moi de tout faire à sa place, que je voulais bien aller à la poste (car il s’avère que je dois y aller pour autre chose) mais que c’était quand même pas à moi de préparer le paquet et d’écrire la carte !
        Et des exemples comme ça il y en a quand même régulièrement…

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        1. Ah ben voilà, un parfait exemple de charge émotionnelle (s’assurer que le petit filleul ait une attention de la part de son parrain le jour de son anniversaire) ET de charge mentale (s’assurer d’aller livrer le colis à temps pour qu’il le reçoive le jour J).

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      2. Exactement, Laura ! Tant que c’était fun et que je n’avais pas des milliers de trucs à gérer à côté (au hasard, tous plus ou moins liés à la parentalité), ça allait bien. Mais en ce moment, ça me pèse, et je voudrais ne plus être la seule à organiser et gérer toutes ces tâches là.

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    2. Merci de ton retour ! Par contre, ton exemple concernant le goûter des enfants ne fait justement pas partie de charge émotionnelle, mais de la charge mentale 😉 La charge émotionnelle serait de se rappeler de Crapouillu ne veut plus manger de chocolat et qu’il faut donc lui trouver un goûter adapté.
      Et sinon, même si cela te fait plaisir d’entretenir vos relations, d’en créer de nouvelles, etc, ça reste néanmoins une charge qui pèse sur toi, qui n’est pas partagée dans votre couple. Tant que cela vous convient, ok, aucun problème. Là où ça peut coincer, c’est si un jour tu n’es plus disposée à tenir ce rôle, il faudra bien que quelqu’un le fasse – ne serait-ce que pour que vos enfants ne vivent pas isolés !
      C’est ça que j’ai essayé de retranscrire à travers mon article : pendant de longues année, ça ne m’a pas posé de soucis, mais là, pour pleins d’autres raisons, je n’arrive plus (voire n’ai plus envie) de tenir ce rôle-là, et lui ne comprend pas ni pourquoi je m’en suis chargée tout ce temps ni pourquoi lui devrait s’y mettre aussi à présent.

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  2. C’est un peu pareil ici. C’est moi qui me charge d’organiser nos relations sociales et de toutes les fêtes (anniv, Noël…) y compris avec sa famille. Et ca me pèse !
    Il se concentre uniquement sur moi (il repère quand je vais mal émotionnellement ou physiquement et essaie d’être présent, de me soulager…) et pour nos enfants (ils sont encore petits mais il anticipe les cadeaux de Noël et d’anniv assez bien).

    Je sais que c’est assez typique comme répartition et j’essaie d’élever nos enfants différement pour que garcon où fille, ils soient bons en organisation, repérer les émotions, entretenir des relations…
    A la décharge de mon mari, dans sa famille, ils sont tous comme ca y compris sa mère. Les cadeaux qu’il a à son anniv ou Noël ne sont jamais des surprises mais il doit dire ce qu’ils veut, ils n’organisent jamais d’eux même des fêtes même pour les 30 -50 -60 -70 ans… (mais sont très content si je l’organise pour eux!), la famille a très peu de vrais amis et ne sont quasiment jamais à l’origine des invitations…
    Alors je me dis que c’est un peu normal que mon mari ne sache pas faire et je mesure combien il a changé à mon contact et à celui de ma famille.

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    1. Merci pour ton retour ! Ici, il n’a même pas l’excuse d’avoir été éduqué comme ça, parce que c’est justement dans sa famille qu’ils sont le plus vigilants à penser aux uns et aux autres pour les anniversaires, Noël, les fêtes surprises, etc…. Tu imagines donc bien la pression sur mes épaules à moi, avec ce rôle qui me revient en pleine poire de devoir gérer les interactions à ce sujet avec ma belle-famille !
      Et comme toi, quand notre aînée était plus jeune, il était très vigilant à tout ça, mais les années passant (et le nombre d’enfants se multipliant !), il n’est plus aussi présent pour les phases d’organisation, même pour ses propres enfants. Ca me peine d’autant plus que c’est très important pour moi de donner autant à chacun des trois.

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      1. Je tique un peu là dessus. La pression qui te revient ? qui t’a fait te mettre cette pression ? si tu ne faisais rien pour ta belle famille, que se passerait-il ? serait ce à toi que ta belle famille ferait des remarques ? Chez nous mon mari est quasi absent du groupe whatsapp de sa famille, et oublie très frequemment les anniversaires de ses soeurs et parents (ce sont eux qui éventuellement lui rappellent), il s’en fiche aussi si on ne lui souhaite pas son anniversaire. Il préfère passer du temps avec eux pendant les vacances, par contre quand on n’est pas avec eux, chacun vit sa vie. Bref sa famille a fini par s y habituer et en aucun cas je prendrai cette « charge émotionnelle » vis à vis de sa famille.

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        1. Je comprends ce qui te fait tiquer mais je comprends aussi le point de vue de Colombre. Moi si on va fêter l’anniv de belle maman et que j’arrive sans cadeau, je me sens mal pour elle et un peu honteuse. Parce que certe c’est à son fils d’y penser avant tout, mais je l’aime bien, je sais qu’elle sera decue et en plus moi elle pourra sans problème faire des réflexions à nous 2 ! (Elle a la langue bien pendue.)

          C’est chouette pour toi si tu arrives à passer outre. Moi ca me stress et me pèse moins au final de lui rappeler 12 fois la date et de lui proposer des cadeaux juste avant.

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  3. Merci pour ce partage 😊 Je n’avais pas encore lu cette BD d’Emma 🤨
    Je me rends compte que chez moi je supporte une très grosse partie (voire quasi toute) la charge mentale mais aussi la charge émotionnelle, et je comprends mieux mes difficultés en post partum où je n’arrêtais pas de répéter « mais qui s’occupe de moi !!?! » (Un mari + un grand de 5 ans + un bébé)
    Et mon mari, lui, maintient bien les liens sociaux, mais là où la charge mentale apparaît : il invite son papa à manger le vendredi, alors que je m’étais réservé mon aprem pour cuisiner car du monde le lendemain midi…
    Bon, y’a encore beaucoup à apprendre à ces messieurs 😔😅

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    1. Oui, ce sentiment est bien souvent démultiplié à l’arrivée d’un enfant, et encore plus d’un petit deuxième. Clairement, pour moi, il a fallu attendre la naissance de notre deuxième pour que ça me saute aux yeux.

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  4. Ba écoute tu décris précisément ma propre vie, la seule différence étant que mon mari se passe allègrement des liens familiaux voire amicaux. En revanche, quand il voit que sa mère commence à me …. voilà t’as compris, il prend le temps du coup de fil pour recadrer les choses. En fait, il ne se sent concerné que par notre fille 😉 pour elle, il fait l’effort.
    En fait, ton article m’a fait penser à une situation récurrente du soir, le moment où il rentre. C’est arrivé hier soir, je te décris la scène : il rentre, bonsoir tout le monde, bisou câlin à ma fille, puis il me raconte sa journée. Dans le même temps, puisqu’il rentre tard, c’est le moment de coucher la petite, donc passage aux toilettes, brossage de dent « blablabla maman ». En gros, je suis deux conversations en même temps, la « décharge » de mon mari et les petites bêtises du soir de ma fille. Au milieu de tout ça, je n’arrivais pas à aller aux toilettes, j’étais postée devant, la main sur la poignée à parler avec les deux dans deux discussions différentes. J’ai fini par leur demander si je pouvais y aller 🙂 ils se sont tous les deux rendu compte cette situation ubuesque, m’ont regardée d’un air penaud, puis papa est allé brosser les dents de sa fille pour me laisser 2 min !
    Est-ce de ça dont tu parles ? Parce qu’il est vrai que mon moment le plus zen du dimanche, c’est quand ils font la sieste et que je n’ai pas à m’inquiéter pour eux.

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    1. Oui, c’est exactement ça : tu fais passer tes besoins (au sens propre du terme, dans le cas de ton exemple !! 😉 ) après le bien-être émotionnel de tes proches (en l’occurrence le besoin d’être écouté de l’une et de l’autre). Et tout le monde trouve ça normal…. bon, pour ta fille, ça l’est, effectivement, mais pour celui qui partage ta vie, ça peut être pesant, d’autant plus quand vous avez déjà ce rôle à tenir auprès de vos enfants !
      Allez, bon courage jusqu’à la prochaine sieste (moi aussi, c’est mon moment préféré du week-end !)

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  5. J’avoue et sans culpabilité aucune que je suis dans la situation inverse. Je n’ai pas besoin de liens sociaux, donc clairement si mon mari veut recevoir du monde c’est lui qui s’en charge, de A à Z (messages aux copains, courses, repas, animations de la soirée…), pareil pour quand on reçoit la famille sur plusieurs jours c’est souvent lui qui s’en charge car il sait que ça m’empêche de dormir (oui ça me stresse à ce point là). Il a régulièrement des attentions pour moi ou les autres, il pense toujours à offrir un cadeau, à faire un remarque gentille… tout l’opposé de moi. Non pas que je ne veuille pas, mais ce n’est absolument pas naturel chez moi, je ne pense pas à toutes ces choses alors que j’ai pourtant vu maman le faire quand j’étais plus jeune. Je ne sais pas si c’est quelque chose qu’on peut réellement changer ou si le naturel revient toujours au galop, toujours est-il que je voulais juste témoigner qu’il y a aussi des hommes (peut-être minoritaires, je n’ai pas de chiffres pour l’attester) qui portent cette charge dans une famille.

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    1. C’est semi-vrai dans notre famille aussi ^^ Je ne pense pas à prendre des nouvelles, à appeler (sauf mes grands-mères, même si je le fais irrégulièrement), à organiser des sorties, etc. Monsieur Fernand est souvent le moteur de nos sorties et de nos invitations. En revanche, il occulte souvent la partie organisationnelle, et ne pense quasi jamais à acheter un cadeau lorsqu’on est invité et qu’on n’apporte aucune contribution (et j’oublie aussi parfois… à ma grande honte). Mon souci tient plus au fait que j’aime bien avoir des journées tranquilles, et que nous remplissons énormément nos week-ends, donc je repasse pour la tranquillité ^^’

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    2. Ah mais évidemment, ce rôle n’est pas propre aux femmes, tu as raison de le rappeler ! Malgré tout, les études sociologiques le montrent : dans notre société patriarcale grandement organisée autour du travail, ce sont au final les femmes qui en viennent à tenir ce rôle, bien souvent de manière dite « naturelle », alors que c’est plutôt de manière inconsciente. Et tant que ça n’est pas un problème pour elles, que ça ne leur pèse pas – comme j’ai l’impression que ça ne pèse pas à ton mari de tenir ce rôle – c’est ok, il y a répartition des tâches et tout le monde y trouve son compte. Mais bien souvent, lorsqu’il y a une velléité de changer la donne, de modifier la répartition des tâches, on se retrouve, comme dans l’exemple de mon couple, avec un partenaire qui découvre naïvement que c’est pas si fun que ça de gérer l’emploi du temps des uns et des autres pour l’organisation de la pool party de la semaine prochaine.

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  6. C’est quand même fou, je n’arrive pas à comprendre comment on (pas vous spécifiquement, mais la société en général) peut en arriver à une situation où une personne veut maintenir des liens sociaux mais s’attend à ce que ce soit quelqu’un d’autre qui s’en charge, en fait !
    Je suis plutôt dans le cas de Lola, le concept de charge mentale me parle très peu, mon mari pense autant aux choses à faire que moi, voire plus depuis qu’il est en télétravail et pas moi (je lui ai demandé 15 fois s’il ressentait ladite charge mentale, il m’a dit non). Quant à la charge émotionnelle, je n’en sens pas, je crois qu’on est plutôt équilibrés : chacun gère ses propres famille et amis, il appelle ses parents pour leur anniversaire ou les inviter, j’appelle les miens, idem pour les amis. Ça me parait « fou » de lire que tu as invité sa collègue, parce que jamais je n’inviterais moi-même une de ses connaissances à lui en fait, s’il ne le fait pas lui, eh bien ce ne sera pas fait, et peu me chaut finalement ! Si on est invités par ses amis, c’est aussi lui qui gère ce qu’on amène, et vice versa. Mais je suis peu attachée aux rencontres et contacts sociaux en fait, je maintiens les liens avec mes 4 ou 5 vieilles amies et ma famille, mais je trouve c’est à mon mari de gérer les siens, et je ne ressens pas le besoin d’en avoir d’autres, ou des moins proches. Du coup je suis peut-être clairement pas une bonne candidate pour porter une charge émotionnelle, de base !
    Bon du coup, vu comme je suis prévenante et sociable en général, vous aurez compris que la maitresse de ma fille se contentera bien d’une boite de chocolats (un bricolage, mon dieu, tu as mon admiration éternelle !) – voire de rien du tout, je crois n’avoir jamais vu mes parents leur offrir quoi que ce soit donc je suis même pas sûre que ça se fait par chez moi 😀

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    1. Tant mieux si vous avez un très bon équilibre qui vous convient à tous les deux ! J’ai l’impression, à te lire, de nous revoir il y a 7 ou 8 ans ! 😀
      Mais avec les années, le poids de nos carrières respectives et, surtout, avec les naissances successives des enfants (et donc les temps de présence à la maison pour moi), notre équilibre a subtilement glissé et n’est plus aussi bon que celui que tu décris pour vous. J’ai réussi (à peu près) à rétablir les choses concernant la charge mentale (et en effet, le télétravail aide pas mal), mais le concept même de charge mentale semble compliqué à comprendre pour lui. Et donc oui, je te confirme qu’il est ravi que je maintienne les liens sociaux, mais que sans ça, il ne lèverait pas le petit doigt pour s’en charger : il vivrait sans….!

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      1. Alors du coup je comprends un peu mieux qu’il ne les entretienne pas, moi aussi je vivrais sans donc ça me parait effectivement surtout une charge de les entretenir ! Et en effet, le fait d’être plus à la maison doit énormément peser.
        Mais c’est quand même surprenant qu’en moyenne, ce soit surtout les femmes qui ont envie de lien sociaux et les hommes qui s’en fichent, ça va vraiment avec tout le reste (c’est les femmes qui travaillent moins à l’extérieur si on a des enfants, on peut choisir son nom au mariage mais dans l’ecrasante majorité des cas, c’est la femme qui change, etc.) et on voit bien que même dans notre génération, les hommes et les femmes n’ont toujours pas été éduqués pareil apparemment…

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  7. Hyper intéressant ( et un peu déprimant 🤭)
    Ici, j’ai un atout : l’homme n’a pas gardé de lien avec ses amis « Davant », ceux que nous nous sommes fait depuis notre rencontre nous sont commun, et il n’a pas où très peu de famille. Par contre il a une jeune soeur, qui est maman, et avec qui je m’entends bien. Un colis doit partir avec des petits vêtements pour sa fille, ça fait 2 semaines que je lui demande s’il veut y ajouté quelque chose, s’il ne se bouge pas ça partira comme ça.
    Ses collègues ? Il les gère. Nos amis, c’est moi. Parce que j’ai envie de les voir. Si lui a des envies ou besoins, il se débrouille. Par contre les petites attentions c’est plutôt moi, il est complètement à la ramasse la dessus mais en général il est volontaire (genre si il a une mission précise, il gère. Ou bien il va ajouter un truc dans les cadeaux prévus. Ou faire un dragon géant pour l’anniv de sa fille…. 😅). Bref, on est assez stables la dessus et on n’hésite en tous cas pas à parler des charges diverses à l’un ou l’autre.
    Le plus dur c’est le soir. Il gère la course du matin et moi le soir, sauf qu’à 20h j’atteins un seuil critique de type « plus de patience pour personne laissez moi m’occuper de moiiiiiii » qui se solde par un coucher assez mouvementé. Quand il rentre à temps, il gère ou tempère, sinon, je prends sur moi !

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    1. Je ne sais pas si c’est déprimant, parce que c’est hyper similaire à ce que tu décris !! 😉
      Et si visiblement toi ça te convient, moi, depuis le troisième enfant, depuis aussi que je veux prendre plus de temps pour mon boulot, ça ne me va plus, comme mode de fonctionnement. Alors j’essaie, sans trop de réussite pour le moment, je dois l’avouer, de réajuster ce point, comme j’ai déjà réajusté la charge mentale.
      En tout cas, ça me fait bien rire de voir comme deux situations similaires peuvent être vues de manière si différente ! 😀

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  8. Team gros déséquilibre, que ce soit sur la charge mentale ou sur la charge émotionnelle …
    À la maison, c’est moi qui est la charge des agendas de tout le monde, jusqu’à chercher les remplaçants pour le travail du Breton afin que nous puissions partir en vacances …
    Paradoxalement, c’est plutôt le Breton qui est à l’origine des rencontres et des nouvelles amitiés, mais charge à moi ensuite de les entretenir, et ne parlons pas du lien avec sa famille, je me retrouve totalement dans poste « chargée des dates d’anniversaires, petits mots et partages de photos » …
    Mais ce que je trouve le plus lourd, c’est que non seulement je dois gérer la charge émotionnelle de nos enfants, mais aussi les états d’âme du Breton par rapport à ces derniers, m’assurer de trouver des activités qui plaisent à tous, que le comportements des enfants ne va pas faire vriller leur père, etc. À tel point que cet été, j’ai préférer les mettre au centre de loisirs pendant les vacances de leur père plutôt que de gérer la cohabitation entre eux … ‘-_-

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    1. Alors effectivement, je vois qu’on partage complètement ce point, même si j’ai, de mon côté, réussi à bien rétablir les choses concernant, a minima, la charge mentale concernant l’organisation du foyer (au forceps, et ça dérive souvent, mais quand même !).
      Par contre, heureusement que je n’ai pas à gérer en plus ces états d’âme, comme tu le décris : pour le coup, je trouverai cela vraiment trop, et ça ne passerait pas. Tu as déjà essayé d’ouvrir la conversation, au moins sur ce point ?

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      1. Oui, mais je me heurte à un gros blocage, il reconnaît sa tendance dépressive, mais comme pour ses parents « ça ne se fait pas », il n’arrive pas à sauter le pas d’un VRAI suivi régulier (alors que son frère et une de ses soeurs ont été traité pour dépression -_-‘)

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  9. Team déséquilibre ici aussi !
    Et j’ajouterais que ça se voit aussi à mon boulot. Nous sommes quasiment à la parité, mais pour les pots de départ, les occasions à fêter etc…ce sont quasi toujours les femmes qui gèrent la mise en place de l’enveloppe et l’achat des cadeaux !

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    1. J’allais faire la même réflexion. Au boulot, alors qu’on est plutôt à 20% de filles dans les effectifs, c’est souvent nous qui lançons les cagnottes ou qui y faisons penser. D’ailleurs dans une autre équipe, la seule fille a organisé une cagnotte pour la naissance du bébé d’un collègue alors qu’elle revenait elle même d’un congé mat et que personne n’avait pensé à organiser une cagnotte pour elle…

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    2. Oh la la, alors là, sur le sexisme au travail, faut pas me lancer : je pourrais écrire des pages et des pages, bien malheureusement !
      Et donc oui, tu as tout à fait raison, c’est un point flagrant, au boulot, comme les femmes font attention au bien-être des autres, alors que la réciproque est bien loin d’être vraie.

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