Le plus beau métier du monde…
C’est un métier que j’ai toujours trouvé beau, puissant et surtout indispensable. En devenant mère et en ayant la chance de rencontrer les sages-femmes de la maison de naissance où j’ai mis au monde mes enfants, aujourd’hui, je trouve que c’est aussi le plus beau métier du monde : celui de sage-femme.

Image par Diana Forsberg de Pixabay
Les multi-facettes des sages-femmes
Avant de vous parler de celles qui accompagnent ma vie de femme et de mère depuis cinq ans maintenant, je voulais juste te rappeler ce qu’une sage-femme peut faire pour toi. Bien entendu, une sage-femme peut t’accompagner tout le long de ta grossesse, du test positif au suivi de maman et bébé dans les premiers jours qui suivent la naissance. Il ne faut pas oublier qu’un suivi avec un obstétricien durant la grossesse n’est absolument pas obligatoire, tant que ta grossesse ne présente pas une « pathologie de la grossesse ». La sage-femme saura alors te réorienter vers un gynécologue-obstétricien à ce moment-là. Bien-entendu, elle est la mieux placée également pour t’accompagner dans la préparation à la naissance avec des « cours » théoriques ou plus pratiques, en fonction de tes attentes, demandes, besoins et de ses spécialités. Certaines sages-femmes ont aussi un DU en allaitement et pourront t’aider tout au long de ton aventure lactée avec ton bébé, ou en tout cas t’adresser à une consultante en lactation fiable si nécessaire. Elle peut même avec un diplôme pour te faire passer les échographies. Mais son rôle ne se cantonne pas au suivi global de la grossesse. Tu peux voir une sage-femme tout au long de ta vie de jeune femme et de femme. Elle est qualifiée pour t’aider à choisir la meilleure contraception pour ton couple, elle propose des consultations gynécologiques pour les contrôles annuels, les frottis etc. Elle est formée également pour la rééducation uro-gynécologique (en post-partum ou à tout âge de la vie). Une sage-femme est là pour prendre soin de ta santé intime, mais aussi psychique, par son écoute et ses conseils. Les rendez-vous sont souvent plus longs que ceux chez un gynécologue qui lui est spécialisé notamment dans les pathologies (là aussi, la sage-femme saura t’orienter vers ce professionnel si nécessaire). De plus en plus de sages-femmes se forment également à d’autres spécialités, principalement pour accompagner la femme enceinte, mais pas seulement. Alors n’hésite pas à te renseigner pour trouver la sage-femme que tu pourras solliciter à diverses occasions de ta vie de femme. Ah et je tiens à préciser, que même si j’ai écris cet article au féminin, car il faut avouer que la majorité de cette magnifique profession est féminine, il existe aussi des sages-femmes hommes, qu’on appelle plus communément : des maïeuticiens.
Hommage à mes sages-femmes
Tu remarqueras que je dis « mes » sages-femmes. Et je pense que nous sommes nombreuses à le dire, parce qu’il se passe souvent quelque chose de très fort dans la relation que l’on a avec une sage-femme, surtout au moment de la venue au monde de notre enfant. Pour ma part, j’ai eu la chance d’être suivie intégralement en maison de naissance et de bénéficier du suivi global à la naissance. C’est en effet une chance, je me sens privilégiée, car d’une part, il n’y a malheureusement pas assez de naissance en France pour proposer cet accompagnement personnalisé et global à toutes les femmes enceintes, alors que ça devrait être la base, et d’autre part, car mes sages-femmes sont des femmes exceptionnelles et extraordinaires. Je les appelle « nos fées » car elles ont apporté tellement de magie et de douceur dans nos trois aventures d’enfantement. Grâce à elles, j’ai acquis beaucoup de chose, mais surtout le pouvoir de mon corps. J’ai découvert tout ce dont il était capable de faire naturellement, pour mettre au monde un nouvel être humain, de sa conception à sa naissance. J’ai aussi appris à être mère en partie grâce à elles et leur présence à la maison, les premiers jours de vie de mon premier poupon, et surtout à me faire confiance. Parce qu’en réalité, elles étaient là, juste là, à me montrer que je savais faire, au fond de moi. Elles n’ont jamais fait à ma place, elles m’ont toujours amenée à la réflexion, sans rien m’imposer, ni leurs convictions, ni leurs envies ou besoins. C’est un peu le secret de leur pouvoir je trouve : leur discrétion. Elles sont présentes mais se font toutes petites, si discrètes, pour nous laisser devenir parents. Elles ont chacune justement permis à mon mari, à ce futur père, de prendre sa bonne place, durant la grossesse puis avec bébé. Au sein du duo mère-bébé, notamment lors de l’allaitement. Il s’est senti écouté, entendu, et important, aussi important qu’une mère.
Mes sages-femmes sont merveilleuses. Elles ont cette disponibilité qui rassure tellement. Je ne compte plus les heures que Roselène a passé à la maison dans les premiers jours de vie de mon premier enfant, arrivant vers 19 heures et repartant parfois à plus de 21h30/22h. Je ne remercierai jamais assez Laurine, de m’avoir ouvert sa maison, un mercredi matin caniculaire de juillet, à quelques jours d’accoucher, quand j’étais à bout physiquement mais surtout psychiquement. Ce temps là a été plus que précieux pour moi et les derniers jours de ma grossesse. Et Nathalie, qui est arrivée un soir à la maison, et a passé de longues minutes à essayer de faire passer mon engorgement qui me faisait souffrir au point que dans ma tête, je voulais stopper l’allaitement de mon deuxième enfant. Ce binôme que je connais depuis maintenant si longtemps, avec qui j’ai partagé mes pensées les plus intimes tout au long de mes trois grossesses et accouchements, m’a offert le plus beau des cadeaux à la naissance de mon petit dernier. Elles se sont réorganisées pour être présentes toutes les deux au moment de sa naissance. Je pense qu’elles n’ont pas conscience de la force mentale qu’elles m’ont donné ce jour là. J’ai pleuré de joie ce jour là, quand Laurine m’a dit « c’est Nathalie qui arrive ». Avec elles, je savais que je serai en sécurité. J’ai pu déconnecter totalement au moment de cette poussée si éprouvante. Nathalie, avec ce côté si maternant et rassurant. Laurine, avec son dynamisme et sa générosité. Il n’y a qu’avec elles que j’aurais pu le faire. Il n’y a qu’avec elles que j’ai pu m’autoriser à lui broyer très certainement les doigts, à la limite de lui mordre la main… Des anecdotes, des histoires, j’en aurais pleins à vous raconter. Je pourrais aussi vous parler des autres sages-femmes qui nous ont accompagnés, depuis 5 ans, à travers les échographies, la naissance, le post-partum… Aurélie, Héloïse, Françoise, Marion, Sarah, Emeline… Elles ont toutes eu un rôle dans ma vie de future mère et de mère, et je suis certaine de ne jamais les oublier.
Un peu comme une mère, une sœur, une amie. Une femme tout simplement. Elles ont le savoir du pouvoir de la femme. Elles ont la connaissance. Elles ont la sagesse. Elles vivent des choses incroyables, très belles mais aussi parfois très tristes.
Alors pour elles, pour mes sages-femmes, pour vos sages-femmes, pour les sages-femmes et toutes les femmes… continuons le combat. Une véritable reconnaissance de leurs rôles et compétences. Un salaire à la hauteur de ce qu’elles font pour l’humanité. Et surtout, les moyens humains d’accompagner chaque femme comme chaque femme en a besoin. En m’engageant dans le soutien des maisons de naissance en France, je milite aussi pour que chaque femme puisse avoir le choix d’accoucher là où elle le souhaite et d’avoir accès à l’information pour faire un choix éclairé concernant sa grossesse, son accouchement, sa maternité, sa parentalité…

Amen et Merci!
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Mes deux accouchement furent très long. Au total j’ai passé 75h en salle de naissance avant de rencontrer mon bébé. Et 9 SF se sont occupées de nous. Je n’en connaissais aucune mais elles étaient toutes patientes, gentilles et délicates. 4 différentes gynéco sont venues m’ausculter. 3 d’entre elles ont été très peu délicates et toutes étaient pressées, laissant la conversation et les infos pour les SF.
Pour moi ca montre bien que le métier des SF c’est d’aider les femmes, de les conseiller et soutenir alors que le métier des gynéco est plus de vérifier que tout va bien et de faire des actes gynéco/chirurgico importants et précis.
Bien sûr, il y a des exceptions partout.
Comment aider concrètement nos SF ? Ca m’intéresse !
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La profession de sage femme est une profession médicale, nous avons toutes les compétences pour vérifier que tout va bien. Le gynécologue n’intervient qu’en cas de pathologie. Quand ça se complique, la patiente stresse encore plus, le gynécologue devrait donc être encore plus dans la communication, la transmission d’informations.
Tous les actes réalisés doivent être précis.
Il y a beaucoup de patriarcat en gynéco Obstétrique et beaucoup infantilisent les femmes…
On peut aider les SF en les reconnaissant à leur juste valeur ou à travers les posts comme celui ci
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Très joli texte 🙂 c’est un beau témoignage pour toutes vos belles rencontres.
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