L’infertilité, et comment la contrer
Cet article initialement publié sur Dans ma Tribu, le 22 septembre 2014. Les informations ont été mises à jour avant republication.
Il y a des causes auxquelles nous sommes familiarisées : tous les ans, le Téléthon et le Sidaction s’exposent sur tous nos écrans TV. Au collège, on nous parle du Sida, et au lycée, du don du sang.
Chacun se retrouve ensuite près de tel ou tel organisme, par conviction mais souvent surtout parce qu’on est touché par ce que défend l’organisme en question. Tu connais des enfants handicapés ? Perce-Neige ou l’Envol te côtoient. Tu a des personnes atteintes d’un cancer dans ton entourage ? Tu songes à faire don de tes cheveux chaque fois que tu vas chez le coiffeur. Parfois, tu donnes à la Croix Rouge, ou tu vas faire un don de plaquette qui te prend un peu de temps. C’est très bien, vraiment.
Mais il y a des choses dont on ne te parle pas, dans la vie.
Quand on te parle d’éducation sexuelle, au collège, on te montre une vidéo ignoble d’une femme en train d’accoucher (j’ai l’image traumatisante de la poche de placenta qui sort de « l’origine du monde » sur un écran mal calibré, un bonheur…). Au lycée, on te parle de façon plus précise d’ovules, de gamètes, de chromosomes, de cycles (et de te couvrir quand tu sors, accessoirement).
Dans la tête de l’ado lambda (fille surtout, parce qu’à mon avis, le jeune mâle en rut, il s’en contrefout pas mal…), un cycle c’est 28 jours TOUT PILE, et on risque de faire des bébés à peu près n’importe quand entre 2 intervalles, vu que sinon y’aurait pas d’accident de pilules.
Le jour où, en temps que jeune femme fraîchement mariée, tu te met dans l’idée de passer du côté « maman », c’est une autre histoire. En fait, de façon naturelle, on a 25% de chances de tomber enceinte à chaque ovulation. Ovulation qui ne tombe pas FORCÉMENT au jour 14 du cycle, qui lui même n’en compte pas FORCÉMENT 28. L’horreur.

Et puis un jour tu apprends, presque par hasard, que tu fais partie de cette proportion de plus en plus importante de « couples infertiles ». Mon monsieur a une Azoospermie Totale. Totale, ça veut dire qu’il ne reste rien. La chose est d’autant plus traumatisante que sur un groupe de 4 amies, nous sommes le deuxième couple touché. Bon, ça arrive. Se pose alors la question de la suite.
Et c’est là que tu peux intervenir.
Tu possèdes quelque chose de très précieux. Des spermatozoïdes, ou, comme le lectorat est plus vraisemblablement féminin, des ovules. La loi permet aujourd’hui à n’importe quel adulte consentant de moins de 45 ans pour les hommes, et 38 ans pour les femmes, en bonne santé, ayant déjà eu ou non des enfants, de faire don de ces petites choses insignifiantes, mais qui vaudront tellement pour les gens qui les recevront.
Si tu te poses la question, le CECOS (Centre d’Etude et de Conservation des Ovules et Spermatozoïdes) garanti tout anonymat, évidemment. Tu peux aussi parrainer un couple, en donnant « pour eux », ce qui leur permet, non pas de récupérer ton don (le don étant anonyme, ils ne recevront jamais tes gamètes), mais de raccourcir à quelques mois leur temps d’attente. Les couples et les femmes non mariées ne peuvent s’inscrire que dans un centre pour bénéficier d’un don. Dans le cadre du don de spermatozoïdes, les délais avant l’obtention du don est de 12 à 18 mois. Pour le don d’ovocytes, il est de 18 à 24 mois, voir plus ! (Pour plus de renseignements, outre le site du CESOS, tu peux te rendre sur le site Dondespermatozoïdes.fr et Dondovocytes.fr)
Voilà comment, après avoir appris que nous étions infertiles, je me suis retrouvée à sensibiliser tout mon entourage proche à cette grande cause : le pouvoir d’enfanter.
Quelques années après l’écriture de cet article, notre témoin de mariage a donné ses gamètes, et nous qui avons décidé que notre famille était complète, envisageons de donner les paillettes de Mr Loup qui nous ont fait tous ces bébés de compet’, ainsi que les 2 embryons qui nous restent de la dernière FIV. 🙂
Tu as donné tes gamètes ? Ou tu en as reçu ? Peut-être même es-tu issue d’un don ? Si tu as envie de partager cela, nous t’ouvrons nos lignes, viens nous raconter ton histoire ici !
