Changer de travail

Changer de travail

La dernière fois, je t’ai raconté de quelle manière s’était passée ma reprise suite à mon congé parental d’un an. J’ai évoqué rapidement ma recherche d’emploi. Elle a eu un impact assez fort sur mon état d’esprit. Comme Maman Bulle, mais pas pour les mêmes raisons, je me suis donc retrouvée à changer de poste peu de temps après ma reprise.

Une reprise anticipée ?

Pendant mon congé parental, je cherchais un nouveau poste. Pas évident tant ceux correspondant à mes qualifications sont peu nombreux dans mon secteur géographique.

Mais quelques jours avant la reprise de mon chéri en septembre, je vois THE annonce : c’est bien simple, je coche 90% des compétences requises. J’appelle pour avoir des infos, cela me rend encore plus enthousiaste sur le poste proposé. Après une crise d’angoisse carabinée à l’idée de reprendre en urgence et sur un poste à responsabilités, de laisser Pirlouit plus tôt que prévu, je candidate. La chute est amère : les recruteurs ne me contactent pas pour un entretien (pourtant annoncé) et n’ont même pas la correction de répondre à mes demandes afin de savoir comment le recrutement avance et si le poste est pourvu. Bref, du ghosting de recruteur pas très agréable. J’apprends de manière détournée que le poste a été pourvu.

Cette expérience n’a pas été totalement négative car j’ai pris conscience que j’étais enfin prête pour un changement professionnel. Pas évident de bouger après 14 ans sur le même poste ! Mais dans ma tête ça se met doucement en place.

Avant ma reprise

Je te l’ai déjà dit dans un article précédent, quelques semaines avant ma reprise suite à mon congé parental, je vois une nouvelle annonce. Pour le coup, je n’ai pas la totalité des compétences requises, loin de là, mais l’emplacement me fait bondir : 5 minutes à pied de chez moi. Encore une fois je décroche mon téléphone pour me renseigner. Le titulaire en partance répond à mes questions mais ce qu’il me dit me refroidie nettement.

J’hésite : postuler ou pas ? Finalement, j’envoie ma candidature à la dernière minute (22h00 le dernier jour !) L’entretien en visio se déroule 3 jours avant ma reprise. J’y vais à reculons (à reculons mais en m’étant bien préparée, on ne se refait pas). Il se passe extrêmement bien, à ma grande surprise. Je me revois aller de suite dire à M. Chéridamour « je pense que j’ai le poste ». Ce n’est pas mon genre d’être aussi affirmative, je n’ai eu ce type de certitude que 2 fois dans ma vie avant et cela s’était à chaque fois vérifié.

Crédits photo : Fauxels

Je cogite tout le week-end. Fais une nouvelle crise d’angoisse. J’ai des warnings rouge qui s’allument, arrive à faire la part de certaines choses mais le stress monte. Finalement je reprends le travail. Une discussion avec une collègue qui a travaillé dans ce genre de structure me décourage. Le soir même, j’envoie un mail indiquant ma décision de retirer ma candidature. Trop de responsabilités et de charge de travail pour que ce soit compatible avec le soin à apporter à un petit garçon avec qui une relation est encore en train de se créer et qu’il faut privilégier, trop peur d’un poste où les choses semblent mal se passer. Le lendemain j’ai un appel du responsable pour me demander mes raisons et essayer de me convaincre d’accepter le poste : en effet, je suis bien celle qui a été retenue ! Mais je maintiens mon refus. Un poste aussi prenant alors que nous n’avons pas encore trouvé notre rythme de croisière avec ma reprise, j’ai peur que ça déstabilise trop Pirlouit (tu la sens la fille de la team angoissée ?)

J’ai passé la semaine suivante à me traiter d’idiote. À repenser aux points positifs et négatifs. À ressasser ce que le responsable m’avait dit sur le poste et qui m’avait vraiment apaisée, à me renseigner davantage. A me dire que mes craintes ne pesaient pas lourd face aux avantages. Bref, à regretter cette décision. Avec le temps, je retrouve cependant une certaine sérénité, tout en gardant cette petite voix au fond de moi qui me dit que c’est bien dommage.

Quand le destin s’en mêle

3 mois après ma reprise, j’ai un choc en lisant une annonce : le poste que j’ai refusé et regretté n’est pas pourvu et un nouvel appel à candidatures est lancé ! Cette fois je n’hésite pas. Je contacte le responsable que j’avais eu au téléphone lors de mon refus précédent. Il m’a aussitôt semblé non pas dubitatif et froid face à mon revirement mais plutôt soulagé. Je le bombarde de questions, lui indique que j’en retiens beaucoup pour ne pas lui faire perdre de temps, montre clairement mon intérêt. Ses réponses, si elles dévoilent que le poste n’est en effet pas de tout repos, sont suffisamment précises et claires pour me faire comprendre que cette fois il n’y a pas à hésiter. Je me sens prête dans ma tête, dans ma vie en général. La vie avec Pirlouit n’est pas de tout toujours un long fleuve tranquille, mais nous avons trouvé notre équilibre. M. Chéridamour me freine car je me projette beaucoup trop selon lui : c’est bien simple, j’agis et je réfléchis comme si j’avais déjà le poste !

L’entretien arrive, en présentiel cette fois. J’y vais en étant prête et ultra motivée. Mais je ressors dépitée car cela ne s’est pas passé comme je l’aurais voulu. Je n’ai pas assez montré mes connaissances, ma détermination. Je ne me démonte pas face aux questions incisives sur mon précédent refus (j’ai anticipé cette partie), ou face à certaines remarques qui mettent mes insuffisances en avant. Mais je ne le « sens » pas. Le soir, je pleure de déception dans les bras de M. Chéridamour.

Je déprime tout le week-end, puis reprend du poil de la bête. Cela aura été un acte manqué deux fois, c’est certainement un signe que ce n’était pas pour moi.

Quelques jours plus tard, alors que je viens juste d’apprendre que Schtroumpfette a eu son bac avec mention bien, je reçois un appel du responsable du recrutement. Je décroche le coeur battant et n’arrive pas à prononcer un mot en dehors de bonjour. Car ça se bouscule dans ma tête : si on m’appelle, c’est que c’est bon ! Il commence par me demander si le poste m’intéresse toujours (vu mon refus précédent, ça se comprend !) Et il me confirme que oui, comme la fois précédente c’est moi qui ai été choisie. Je me sens heureuse, soulagée et fière d’avoir réussi par 2 fois à convaincre de mes compétences.

Une page se tourne pour moi. Je suis infiniment triste de quitter mon travail, mes fabuleux collègues, ma routine établie. Mais je suis également très enthousiaste de cette nouvelle aventure. Le contraste avec mon refus 3 mois plus tôt est saisissant. Moi l’angoissée notoire je ne ressens aucun stress, juste de la joie et de la confiance. Et lire la fierté dans les yeux de M. Chéridamour et la joie dans ceux de Pirlouit quand il apprend que je vais travailler pas loin de son école n’a pas de prix !

3 commentaires sur “Changer de travail

  1. Tes ressentis me parlent tellement !
    Je viens de passer 16 mois en tête à tête avec mon 2ème fils, mon précédent contrat a pris fin pendant cette période-là, et j’ai profité de la rentrée de l’aînée et de la place chez la nounou pour le 2ème pour postuler. Mais le poste que l’on m’a proposé fait naître des sentiments tellement contradictoires chez moi, j’ai l’impression que cette reprise, c’était trop tôt pour moi (ça fait 1 mois que je travaille à nouveau).

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    1. Je comprends ce sentiment de se dire que c’est trop tôt ! Honnêtement, j’aime beaucoup mon nouveau poste. Mais si j’avais accepté lors de mon 1er refus, j’aurais certainement très mal vécu la situation car c’est un poste exigeant et je fais pas mal d’heures supplémentaires (même si ça se calme). Entre mon refus et ma prise de poste, il s’est passé 7 mois, c’était le temps nécessaire pour poser notre situation familiale, trouver une nouvelle organisation et faire en sorte que tout se passe finalement bien.

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