Mon couple à l’épreuve de la parentalité

Mon couple à l’épreuve de la parentalité

Je me rappelle avoir lu, peu de temps après être devenue mère et donc que mon couple amoureux est devenu un couple parental également, des témoignages de femmes sur l’impact de l’arrivée d’un enfant sur leur couple. A l’époque, je ne m’étais absolument pas sentie concernée. 4 ans et demi et trois enfants plus tard, ma vision a quelque peu changé !

Crédit Photo : Stephanie Pratt de Pixabay

Inévitable…

Et oui, maintenant, pour moi, je peux affirmer que ça me parait inévitable que le couple soit touché, de près ou de loin, avec douceur ou de plein fouet, par l’arrivée d’un enfant (puis de deux, de trois, de quatre, de douze…). Il y a forcément un nouvel équilibre à trouver, des rôles à redistribuer. Forcément, on passe d’une vie en duo, parfois fusionnelle selon les couples, à celle d’un trio infernal avec un bébé qui dirige son petit monde à coup de risettes et de pleurs machiavéliques. Trêve de plaisanterie, je te parle maintenant de mon couple, à l’épreuve de la parentalité. Pour ma part, j’ai réellement ressenti ce changement à l’arrivée de notre deuxième enfant. Bien sûr, pour notre premier, il y a eu des impacts sur notre couple : on avait moins de temps à deux, encore moins de temps pour soi-même, et donc énormément de temps à trois ou alors à deux en mode « parent-bébé ». Mais je trouvais que cela était doux, équilibré. On arrivait à s’octroyer des pauses à deux quand on en ressentait l’envie ou le besoin. Bref, c’était assez facile. Mais à partir du moment où notre deuxième enfant nous a rejoint, le peu de temps libre que l’on avait a disparu : deux parents, deux enfants… Il y a peu de place pour le reste, et je ne te raconte pas quand tu rajoutes le p’tit troisième par-dessus ça (quoique bizarrement, l’arrivée du troisième a peu changé notre vie au final).

Le changement…

Comme je le disais, j’ai vu changer mon couple et devenir un couple parental. J’ai donc vu mon mari, l’homme que j’aimais (que j’aime et que j’aimerais…) devenir père. Ce papa qu’il rêvait tant de devenir. Et donc, pareil de mon côté, je suis devenue mère. Nous avons donc aussi eu d’autres priorités, notamment la survie de nos bébés humains. Et finalement, ce changement, avec le recul, je le trouve malgré tout positif. Je dis malgré tout, car oui, il y a eu des orages, des incompréhensions, des frustrations, des colères, des coups de gueule, des pleurs, des ras-le-bol. Et donc, malgré tout, ce changement m’a rendue encore plus amoureuse de lui, du père qu’il est devenu. Ce papa-refait, qui, en effet, n’est pas parfait, mais est le papa de mes enfants et fait de son mieux pour tenir ce rôle si difficile.

La force…

Nous avons eu trois enfants – par choix – en trois ans et demi. C’est beau et difficile à la fois. Je peux le dire aussi, parfois, ce fut une épreuve, en fonction du moment, en fonction de l’instant. Et pourtant, malgré notre épuisement, qui a parfois amené des malentendus et des tensions au sein de notre couple, on a aussi su puiser la force nécessaire pour eux et pour nous. Aujourd’hui, maintenant que les garçons grandissent petit à petit, je nous trouve plus forts, plus soudés. On apprend aussi de nos erreurs, principalement des erreurs de communication. On en fera encore, mais j’ai l’impression que l’on surmonte maintenant plus vite et plus facilement ces erreurs, les difficultés, les malentendus et les tensions. L’expérience sûrement… mais aussi l’amour.

L’amour

Car oui, l’amour reste le moteur du couple à mes yeux, et il faut donc le nourrir cet amour. C’est là où c’est souvent difficile, et c’est à ce moment là que le couple flanche. Je le ressens tellement. Quand on est pris dans notre rythme bien soutenu du quotidien, qu’on n’a pas un week-end off pour souffler et se retrouver (juste ne rien faire, je ne parle même pas d’un week-end escapade en amoureux)… c’est souvent là que notre réservoir est vide et donc que le moteur cale. On s’envoie bouler pour des broutilles, on boude à la moindre remarque. Logique. Mais maintenant, j’ai des signaux d’alerte, je suis moins dans le déni. Quand je remarque que parfois, on ne prend même plus le temps de se faire un petit bisou au réveil ou au coucher, qu’on n’a pas eu l’occasion de se parler plus de 4 minutes en 24 heures (en dehors des sujets des enfants), qu’on n’a pas une seule soirée à la maison ensemble du fait de nos agendas trop remplis… je lui dis qu’il me manque. Et rien que ça, ça fait déjà du bien et ça fait patienter. Bien sûr, c’est très compliqué de s’octroyer du temps à deux, car il ne faut pas se mentir, faire garder trois enfants de moins de 5 ans, en même temps, c’est un peu comme partir à la quête du Graal. Mais quand on y arrive et qu’on se retrouve, que ce soit un midi au restaurant, ou un soir après le doucher des petits si les enfants se couchent vite et bien, on apprécie. Et peut-être qu’un jour, on s’offrira le luxe de partir un week-end sans eux… (j’ai une box voyage que je renouvelle en permanence depuis 2019, ah ah !)

Baby Clash : mythe ou réalité ?

Pour ma part, je ne sais pas si on peut réellement parler de « Baby Clash ». Déjà, les plus grosses de nos disputes ont surtout eu lieu quand j’étais enceinte (merci les hormones ?) plutôt qu’une fois le bébé né. Et quant au clash, pour mon couple, je pense que c’est surtout le résultat d’un cocktail assez explosif : fatigue, frustration, mauvaise communication, donc en soit, rien d’insurmontable à mes yeux mais qui demande tout de même une remise en question profonde du couple, de la part des deux protagonistes, afin d’éviter que ça ne recommence éternellement et d’en finir par envisager une séparation définitive. J’ai d’ailleurs lu le livre de Melina Lecluze Amorotti, Baby Clash, et j’ai bien pris conscience de l’importance de prendre soin de mon couple, de le protéger et cela passe aussi et avant tout par l’acceptation de prendre du tout pour moi. C’est mon objectif pour cette rentrée 2023 d’ailleurs, et je compte bien l’appliquer en osant prendre ce temps pour moi et surtout en ne culpabilisant pas de le prendre. Cela va aussi rééquilibrer certaines choses dans notre couple et au sein de notre famille et je suis convaincue que nous gagnerons tous en sérénité.

Mes idées pour mieux se retrouver…

Comme on doit aussi faire avec notre réalité, j’ai conscience qu’on ne pourra pas partir en vacances en amoureux 15 jours, comme on l’avait fait il y a dix ans pour notre lune de miel. J’ai donc réfléchi à des idées réalistes, afin de ne pas être frustrés aussi en cas de non réalisation. La première consiste à essayer de garder dans le mois, un week-end « off » où on reste à la maison, sans recevoir et sans prévoir de faire trop de choses. Nos agendas surbookés sont justement une des causes de notre fatigue, donc il faut parfois aussi savoir lever le pied. Ensuite, mon objectif c’est d’arriver à trouver une fois par mois, un temps à deux en commun, en semaine : un resto, un ciné… J’ai la chance d’avoir 2 à 3 demies-journées libres par mois, et Papa-refait a la possibilité d’aménager plus facilement son emploi du temps professionnel, profitons en ! Enfin, nos soirées sont vite chargées : deux soirées volley pour mon mari, une soirée pour moi… Dans le meilleur des cas, il nous reste donc 4 soirées mais qui sont souvent occupées par des réunions ou autre événements de nos diverses activités. Mais là aussi, je vais veiller à l’équilibre du planning pour qu’on ai au moins 3 soirées en amoureux une fois les enfants couchés : un film/une série, un câlin sous la couette, une partie de jeu vidéo ou la découverte d’un nouveau jeu de société, je veux qu’on puisse profiter un peu de ce temps là sans enfant pour faire autre chose que scroller sur nos smartphones en s’adressant à peine la parole !

Et toi, ton couple a été impacté de quelle manière par l’arrivée de ton ou tes enfant.s ?

3 commentaires sur “Mon couple à l’épreuve de la parentalité

  1. C’est très nécessaire je trouve le week-end off de temps en temps, déjà sans enfants j’étais vite épuisée si on avait des activités tous les week-ends !

    J’admire votre énergie à part ça, moi aussi j’ai senti la différence, mais déjà avec un enfant (bon, elle demande plus d’attention que la moyenne probablement, mais quand même). Je me pose une question : à la fin de l’article tu parles de ce que tu projettes de faire pour passer du temps avec ton mari, mais à quel point il pousse aussi en ce sens ? Moi le problème que j’ai eu quand ça s’est mis à me peser de ne plus faire de jeux de société ou de dîners seule avec mon mari, c’est que pour lui c’était moins un problème que pour moi, et que c’était tout le temps moi qui proposais. J’avais déjà pas des masses d’énergie, lui non plus, donc j’ai été fatiguée de lui rappeler qu’on avait dit qu’on passait la soirée du mercredi ensemble au bout de quelques semaines et maintenant ça doit faire 2 ans qu’on n’a pas ouvert notre paquet de cartes 😅
    Bon, je me suis mise à occuper mes soirées toute seule depuis, lui aussi, ça nous va finalement bien de pas avoir besoin que l’autre ait envie de faire la même chose au même moment, ce qui n’était souvent pas le cas (et même les activités insignifiantes nous paraissent sympa maintenant, l’autre soir on était contents de réaménager le salon ensemble…), mais effectivement : gros changement entre le couple avant enfant et après ! C’est vraiment une question d’énergie qui manque dans notre cas je trouve.

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  2. Ici aussi notre couple a changé avec nos 2 enfants. Perso, j’ai trouvé que la grossesse et la naissance des 2 enfants nous avait plutôt rapproché car nous avons dû nous entraider pour « survivre ». Pour moi l’expérience des accouchements fait vraiment qu’on s’est senti être une équipe qui travaillait ensemble et c’était vraiment chouette.

    C’est plus sur la durée que la fatique et la routine s’installent et que notre couple est moins le centre de nos attentions (1 an après la naissance des enfants).
    Mais on travaille comme toi pour identifier nos besoins et trouver des solutions.

    Par contre, nous on n’a pas trouvé que l’arrivée du deuxième ait vraiment changé nos vie. Le premier avait 2,5 ans et on pouvait assez facilement s’occuper seul des 2 enfants pour libérer du temps au deuxième parents (à part en case de maladie ou là c’est compliqué même à 2).
    L’arrivée du premier avait été plus compliqué car on avait dû apprendre chacun à avoir moins de temps pour nous. Pour le second on était déjà habitué.

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  3. Nous aussi l’arrivée de notre bébé à créer un sacré chamboulement ! Nous adorons notre fille et être parents et pourtant nous n’avons pas réussi à éviter certaines tensions dans notre couple. Le manque de sommeil avec plusieurs réveils par nuit jusqu’à ses 11 mois et régulièrement au cours de sa 2 ème année, l’accumulation des tâches ménagères et le manque de temps pour soi, nous a profondément marqué. Je ne pouvais m’empêcher de penser que si je n’avais pas assez de temps pour moi c’est que mon mari n’en faisait pas assez mais c’était facile à penser tranquillement installée dans le canapé à allaiter… Ce temps d’allaitement très long pour P’tite lu qui fut très accrochée à créer un déséquilibre car difficile à classer : ni du temps de ménage, ni du temps pour moi. Et pourtant je ne reviendrai pas dessus tant cela à fait sens en moi et a facilité mon ressenti d’être une bonne maman.

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