En ce moment

En ce moment

En ce moment, je suis une femme de 38 ans.

Je me trouve encore jeune, et parfois je réalise que je parle d’événements qui ont eu lieu il y a 20 ans. La quarantaine ne me fait pas (encore) peur, mais je crois que c’est le bon moment pour préparer ma vieillesse.

Je cours après le temps, j’ai un quotidien hyper rempli entre mon travail, mes enfants, mon couple, mes amis, mes activités, mes idées qui partent dans tous les sens. Je passe souvent en dernier. J’ai envie de revenir en tête de mes priorités.

Physiquement, c’est pas ça. J’ai beaucoup de kilos en trop et ça impacte ma santé. J’essaie de redevenir régulière dans ma pratique sportive, de l’adapter à ma nouvelle condition physique (exit le footing que j’aime pourtant, bonjour la natation et le vélo). En parlant de vélo, je suis actuellement une vélotafeuse et c’est super chouette. Il faut que je change d’alimentation. Qu’est ce que je n’ai pas envie ! Je cherche encore le déclic, accompagné de l’hypnothérapeute miracle et de la coach sportive bienveillante mais qui fait suer 500 calories sans que je m’en rende compte. Je ne crois plus au père Noël ni à la petite souris, mais j’aime bien les contes de fée.

Mentalement, je me reconstruis après une plongée dans les abysses, la découverte de ce qui ressemble à une dépression et des pensées noires.

Je m’épanouis de nouveau dans mon boulot, après une période très difficile. Pas simple de trouver un nouvel équilibre, entre désillusions et perte de sens, et envie de m’investir dans toutes les opportunités de faire une belle carrière.

Mes enfants ont 5 et bientôt 7 ans, mon mari est toujours de la partie. Ils sont grands, ils prennent beaucoup de place et d’attention, mais qu’ils sont intéressants et que c’est chouette d’être désormais quatre à échanger sur nos idées et nos envies dans notre famille ! Je suis bien installée en daronie, ça me semble naturel d’être maman. Je ne veux plus d’enfant, ou plutôt je veux un gros projet professionnel en guise de 3ème enfant.

Je pense beaucoup à nos futurs travaux, j’ai un tableau d’inspiration Pinterest long comme le bras et je recherche des meubles tous les jours.

J’ai coupé les réseaux sociaux les uns après les autres, après plus de 15 ans de dépendance. Et c’est dingue je n’ai pas l’impression de louper grand chose. J’ai coupé les infos aussi. J’en prends désormais connaissance via les autres.

Je regarde les annonces immobilières dans tous les endroits que l’on visite. Je rêvasse de mon projet de maison de retraite familiale.

La retraite, la mienne, paraît tellement loin. Les horizons sont encore ouverts. Partir en « tour du monde » en train ? Habiter 6 mois en Nouvelle Zélande ? Ca reste de l’ordre du possible. En attendant, j’écluse les sites de location meublée et hoteliers pour nous organiser de belles vacances en France.

J’ai des certitudes dont je sais qu’elles vont évoluer et des questions existentielles qui s’étirent à l’infini. Parfois je me demande à quoi rime ma vie, puis j’ai envie de la remplir avec encore plus de projets. Vais-je un jour être utile à d’autres, marquer les mémoires ? Ou n’aurais-je vécu que pour dérouler une vie de plus ?

Je me vois vieillir, 38 ans ça fait déjà beaucoup de printemps, de souvenirs et quelques rides. Et encore potentiellement plus du double à vivre. Je vois vieillir mon entourage, et je les aime comme ça. Je ne sais pas où je vais, c’est déconcertant mais je crois que je n’y pourrais jamais rien.

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