Jouer du piano

Jouer du piano

Une histoire de famille

La musique est une histoire de famille surtout du côté de mon père où mon arrière-grand-mère, mon grand-père et mon père joue(aient) du piano.

Mon grand-père (paternel donc) dirigeait deux chorales dont celle paroissiale du petit pays où chantait ma mère, bien avant de se mettre en couple avec mon père.

Mes parents chantent maintenant ensemble dans une chorale. Mon père participe également à deux autres.

Enfant, j’ai toujours entendu mon père jouer du piano le dimanche matin.

Ma mère me disait que déjà dans son ventre je donnais des coups de pied différents en fonction des morceaux choisis !

Qui s’arrête ?

Et pourtant mes parents ne m’ont jamais inscrit à un cours de musique.

Mes parents étaient très attentionnés, assez stricts et surtout s’occupaient de tout : j’ai pratiqué de la danse à 6 ans (j’ai détesté !) puis de la natation pour apprendre à nager, du catéchisme à 7 ans. Tout ça pour dire, beaucoup d’activités que je n’ai pas demandées de moi-même.

Et lorsqu’à 8 ans j’ai commencé à demander : « Et le piano ça s’apprend quand, comment ? » Mon père m’a répondu : à 5-6 ans, et que c’était très difficile avec le solfège. 2-3 ans de retard quand on en a 8 ça m’a paru insurmontable (le quart d’une vie) ! Et en plus je n’avais pas le sens du rythme !

J’ai donc abandonné la musique avant même d’avoir commencé, décrétant que ce n’était pas pour moi (ou mes parents l’ayant fait pour moi).

J’ai quand même fait des tentatives, quand j’ai redemandé comment apprendre à mon père, il m’a sorti une vieille méthode rose et voilà… toute seule ce fut trop difficile pour moi. Finalement j’ai demandé à un Noël, un clavier avec les touches qui s’allument pour apprendre quelques morceaux par cœur à la main droite, cela restait très limité.

Evidemment j’ai fait d’autres choses, du dessin par exemple, mais l’absence de piano restait un pincement dans mon cœur ; lorsqu’il fallait dire à mon arrière-grand-mère adorable (je pouvais voir ses yeux qui ne voyaient plus bien, pétiller à l’évocation du piano) que non nous ne savions pas jouer mon frère et moi ; lorsque je croisais une autre fille de mon âge qui savait jouer du piano.

Crédits photo : wal_172619

Il n’est jamais trop tard pour commencer !

Et finalement une fois étudiante, avec la prise de mon envol, j’ai eu deux discussions qui m’ont fait sauter le pas :

Avec ma tante, la femme de mon parrain : « – Pourquoi tes parents ne t’ont jamais inscrit à la musique ? haussement d’épaules de ma part – Je n’ai jamais eu le sens du rythme ! – Bah ça aurait pu aider ! » Et là je me suis rendu compte que l’absence de rythme n’était pas une fatalité !

Avec une tante de ma maman qui s’est mise au piano bien après sa retraite ! Là je me suis vraiment dit bon il n’y a pas d’âge, je ne serai jamais une virtuose mais qu’est ce qui m’empêche d’essayer de commencer ?

Et j’ai eu de la chance de tomber pour première professeure, sur une adorable personne à la retraite qui m’a donné mes premiers cours et l’amour du piano. Des partitions pour s’exprimer.

Entre plaisir et frustration

Le problème de commencer en fin d’études, c’est que j’ai déménagé souvent, il faut donc à chaque fois se motiver pour retrouver un professeur. Et les cours coûtent relativement chers. Ma pratique du piano comporte donc de nombreux trous. Je n’ai pas la même disponibilité pour m’exercer que j’aurais pu avoir enfant ou adolescente donc le déchiffrage des partitions n’est jamais devenu fluide et me prend toujours beaucoup de temps.

Si cela fait maintenant 13 ans que j’ai commencé le piano, j’ai pris sur cette période seulement 6 ans de cours et ma prof actuelle estime mon niveau similaire à une 4ème année.

Je suis donc toujours niveau débutante même si je progresse ! J’arrive enfin à jouer La Dispute et La valse d’Amélie Poulain (Yann Tiersen). Le peu que je joue me procure beaucoup de plaisir avec parfois un regret de ne pas avoir commencé petite.

Du coup sur cette période j’ai souvent hésité à arrêter. Cette pratique étant purement égoïste, sans aucun but productif, elle m’apparait parfois comme une perte de temps, pourtant le piano m’attire toujours comme un aimant, une revanche ou une réparation de mon moi de jeunesse, un mystère à résoudre. Lorsque les mains arrivent enfin à se synchroniser, les notes me transportent.

Mon challenge, éviter de m’arrêter une nouvelle fois avec l’arrivée de bébé 2.

Et en perspective, bien sûr transmettre à mes enfants la possibilité d’apprendre la musique, s’ils le souhaitent. Ma fille, 3 ans, a déjà dit qu’elle voulait jouer de la trompette !

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