Deux rénovations

Deux rénovations

Après 8 ans dans notre appartement rénové, nous nous sommes mis en recherche d’une maison. On avait un peu affiné notre projet et choisi une ville en particulier, pour sa taille réduite mais avec tout de même quelques commerces, sa proximité avec l’autoroute et la ligne de train, et la bonne réputation de ses écoles. Avec notre expérience de rénovation, les travaux ne nous faisaient pas peur et nous avons donc commencé les visites. Rien de concluant au début : jardin trop petit, localisation qui ne nous plaisait pas…

Puis, il y a eu ce presque projet un peu fou : une grande maison en cœur de village, avec un jardin de taille correcte et une belle grange. De suite on s’est projeté : on rénoverait la grange tout en habitant dans la maison, puis, les travaux finis, couperait le terrain en deux, aménagerait dans la grange et louerait la maison. Tout ça c’était dans nos têtes, parce que ce bien, on n’a jamais pu le visiter… Entre confinement et malentendu avec l’agence immobilière, il nous est passé sous le nez. Dommage ! Mais, comme avec la visite de film d’horreur avant qu’on ne trouve notre appartement, ça s’est finalement révélé un mal pour un bien.

Parce que quelque temps plus tard, des copains habitant dans la même ville nous ont appelé. Il y avait du mouvement chez leur voisin, un déménagement était en cours. La maison correspondait à ce qu’on cherchait et ils nous ont dit de téléphoner pour voir. Effectivement, les propriétaires voulaient vendre, la maison n’était pas encore sur le marché mais deux offres en dessous du prix faites par des gens du voisinage avaient déjà été refusées. On l’a visité l’après-midi même en embarquant notre copine-potentielle-future-voisine pour avoir un avis extérieur. La localisation était parfaite, dans le centre-village avec les commerces et écoles accessibles à pied, mais dans une impasse au calme. Un beau terrain arboré avec un aménagement paysager, une piscine et une maison à rafraîchir. La visite nous a clairement emballé, ça correspondait exactement à ce qu’on cherchait, le prix demandé était correct et connaissant le marché très dynamique de la ville, Ryo m’a convaincue que c’était une occasion à ne surtout pas laisser passer. À peine sorti de la maison, on y est re-rentré pour faire une offre au prix. Et on y a croisé l’agent immobilier qui sortait pour mettre l’annonce de vente en ligne. Transaction la plus rapide de l’histoire !

En grande angoissée de service, j’ai beaucoup un peu paniqué. J’ai déjà du mal à choisir mon plat au restaurant sans changer trois fois d’avis, alors tu imagines à quel point acheter une maison en 1h peut me faire avoir des palpitations. Ryo avait raison bien sûr, et presque 5 ans après cette première visite, je ne regrette pas du tout notre achat. Parce qu’il n’était pas si précipité que ça, on était moins jeune et con insouciant, on savait ce qu’on voulait et cette maison, elle avait tout sur le papier.

Encore une fois, on a voulu tout refaire à notre goût, et nos finances nous permettaient de voir les choses en grand. On avait l’expérience de la rénovation, mais là, ce n’était pas la même saucisse ! On envisageait de casser des murs porteurs, de créer des ouvertures en façade, de déplacer un escalier et de modifier la toiture. De très gros travaux donc. Et avec un enfant en bas âge (Chaton n’avait pas encore 1 an), on n’avait ni le temps, ni l’énergie, ni l’envie de consacrer nos week-ends à bricoler. On a donc décidé de faire appel à une architecte et à son collègue maître d’œuvre.

Dans cette maison, on a donc vraiment tout fait refaire. Le résultat n’a rien à voir avec ce qu’on a visité au début, et de la bâtisse d’origine, il ne reste pas grand-chose : trois Velux qu’on a déplacé et la rambarde d’un escalier extérieur pour être exacte ! Ils ont été nombreux dans notre entourage à nous avoir dit qu’à ce compte-là, on aurait tout aussi bien pu faire construire. C’est peut-être vrai, mais d’une part, la construction ne nous a jamais attiré. Nous, on aime se projeter à partir d’un existant. On aurait du mal à partir d’une page blanche. Et d’autre part, l’avantage d’une rénovation, c’est que les terrains possèdent souvent déjà des arbres de belle taille. Avec une construction, on part de zéro en terme d’aménagement paysager. Et puis ce genre de terrain en centre-ville, ça ne se trouve plus.

À un moment, ça ressemblait à ça … (photos personnelles)

Même si cette fois on ne s’est pas sali les mains et qu’on bénéficiait de l’expertise d’un maître d’œuvre professionnel, les travaux ont nécessité une grosse implication de notre part. Ryo passait tous les jours sur le chantier et a rattrapé de nombreuses bourdes. Pendant les 10 mois qu’a duré la rénovation, on a suivi l’évolution de notre projet : de la démolition à la pose des papiers peints. On a fait reprendre au plaquiste les murs pas droits et pesté du retard de livraison des huisseries. On a hésité sur la couleur du plan de travail et dessiné les plans de la bibliothèque sur-mesure.

Cette maison, on y a tout choisi, de la forme des interrupteurs au sens d’ouverture des fenêtres. De la couleur des murs au motif de pose du parquet. On a eu plusieurs versions de plans, voulu réhausser le toit pour finalement mettre des chiens-assis, inversé plusieurs fois la disposition des pièces à l’étage, créé de nombreux tableaux sur Pinterest, fait des planches d’inspirations. On s’est fait plaisir et avons été audacieux sur certains choix, parce que le but n’est pas de la revendre dans quelques années en faisant une plus-value mais d’habiter un lieu qui nous plaît et nous ressemble.

Cette maison, c’est celle du long terme, qu’on se voit garder au moins jusqu’à la retraite, celle où Chaton va grandir. C’est notre foyer, celui où on se sent bien, où on a plaisir à passer du temps et recevoir du monde. Jamais il ne nous serait venu à l’idée avant de prendre des vacances pour rester dans notre appartement. Maintenant c’est avec plaisir qu’on profite de notre jardin pendant les congés d’été.

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