Raconte moi des histoires qui font peur !

Raconte moi des histoires qui font peur !

Pour cette soirée d’Halloween, plusieurs chroniqueuses et lectrices ou lecteurs sont venus nous parler de leurs expériences paranormales, ou des histoires qui leur ont fait froid dans le dos durant l’enfance ou même encore aujourd’hui à l’âge adulte. Vous y trouverez mon témoignage et celui d’une lectrice qui préfère garder l’anonymat.

N’hésitez pas à partager vos souvenirs ou expériences si vous le souhaitez en commentaire.

Crédits photo : Joonas kääriäinen

Paralysie du sommeil

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu peur du noir. Le bruit des vieilles maisons la nuit, le plancher qui craque, le vent qui souffle et fait bouger des branches qui se transforment en monstre dans l’imaginaire d’un enfant. Ce n’était pas l’environnement le plus favorable pour favoriser mon endormissement durant l’enfance.

J’étais aussi une toupie dans mon lit et j’avais des nuits très agitées remplies de rêves étranges ou de cauchemars effrayants. Je me réveillais souvent et je voyais les ombres de ma chambre qui m’angoissaient au possible. Mais jamais je n’aurais imaginé que je puisse faire de la paralysie du sommeil. Il y a peu, à force d’écouter des histoires vraies sur le paranormal, je découvre de nombreux points communs entre certains de « mes rêves » et des gens ayant vécu des paralysies du sommeil. Me revoilà à me replonger dans mes souvenirs pour comprendre.

Il y a 8 ans, dans notre ancien appartement, je dormais paisiblement, quand tout à coup, je me suis retrouvée à voir ma chambre, comme si j’étais réveillée (à cette époque je suis encore persuadée que c’était un rêve). Le plafond commence à s’éloigner et à devenir un ciel étoilé. Je me suis sentie quitter mon corps et m’élever en me voyant en bas, dans mon lit. Par la suite j’ai commencé à me déplacer dans l’espace, voir les forces de gravitation de chaque objet céleste comme un immense drap où suivant la masse de l’objet, l’espace se courbait plus ou moins. J’avais l’impression d’être à la fois sur Terre et ailleurs. Une sensation très particulière. Puis je me suis revue dans le lit et je me suis réveillée.

Il y a quelques semaines, j’ai pu vivre une expérience quasiment similaire mais à la place d’être étonnée de l’expérience, cette fois-ci j’étais très angoissée. En même temps j’écoute les podcasts de La Société de Minuit depuis peu, et cela ne m’aide pas forcément à avoir un sommeil serein. Nous sommes dans notre chez nous maintenant, une maison achetée et retapée par nos soins. J’ai toujours trouvé la maison très agréable, cosy, avec de bonnes ondes. (Nous avions visité plusieurs maisons et certaines c’était inenvisageable de les acheter car je ressentais un malaise lors des visites). On s’y sent bien. Et je n’ai pas eu de gros cauchemars ou d’expériences durant mon sommeil depuis que nous y habitons. Seulement, cette nuit là, je me suis réveillée dans ma chambre – je croyais encore être dans mon rêve mais un rêve très réel. Je distinguais bien les coins de ma chambre, du plafond, et la pénombre a commencé à s’obscurcir. Je n’arrivais pas à bouger, et des lignes vertes fluo (oui… j’ai pas compris) ont commencé à apparaître aux différents coins de la chambre et à se rejoindre en une sorte de quadrillage. J’ai eu l’impression de partir, j’avais peur, je voulais crier, appeler mon mari à mes côtés. Rien. J’ai tenté de le toucher, le secouer. Et là je me suis réveillée.

En y repensant le lendemain, et en ressentant toute la tension, comme des crampes, que j’ai eu suite à ce « rêve » dans la nuit et qui m’a poursuivit dans la journée, j’ai fait le lien avec les paralysies du sommeil. La majorité du temps elles ont lieu quand la personne est couchée sur le dos, ce qui était mon cas à chaque fois, et je ne dors jamais sur le dos. On voit son environnement mais on n’arrive pas à bouger ni à crier. Des hallucinations visuelles ou auditives peuvent avoir lieu et même des sorties de corps. C’est exactement ce que j’ai pu vivre il y a 8 ans et c’est aussi ce que j’ai vécu il y a quelques semaines, sans sortie de corps ou lévitation cette fois-ci. À 37 ans , j’ai découvert cette particularité qui finalement pourrait expliquer certains de mes cauchemars d’enfance et cette peur au moment de m’endormir. Maintenant, même en connaissant la cause physique, ces expériences restent particulièrement angoissantes et posent des questions sur ce qui est la réalité, la force de notre pensée ou notre imagination.

Témoignage anonyme – un visiteur inattendu

Ce que je vais raconter, je ne l’ai raconté qu’à une seule personne, et encore, pas en entier. Et cette personne, je ne la connais plus. Cela m’est arrivé quand j’étais au lycée, entre la seconde et la première, j’avais donc environ 15 ans au début. La partie rationnelle et cartésienne de moi ne comprend toujours pas ce qui a pu se passer ni quel phénomène physique pourrait l’expliquer.

Cela a donc commencé en seconde. Quand je me trouvais en présence de mes amis, et parmi eux mon meilleur ami (qui deviendra après mon amoureux, avec lequel on se séparera à l’âge de 20 ans). Il m’arrivait de ressentir un certain malaise, ça me prenait d’un coup, ça m’envahissait, ça restait quelques secondes/minutes, et ça repartait. Ce « ça » je n’arrivais à le nommer qu’en prononçant le mot « diable ». C’était comme si une présence – le diable – s’introduisait en moi pendant quelques instants. J’avais l’impression d’être légèrement au dessus de moi-même, et je me sentais « autre », je me sentais « observée » de l’intérieur, je sentais que ce quelque chose était malveillant, il me faisait même peur, et quand il repartait j’avais l’impression d’être un peu perdue. Je me souviens particulièrement d’une fois où on était en train de marcher dans la rue, mais je sais que c’est arrivé plusieurs fois.

Un jour, il y a eu un épisode plus fort. Je devais être en 1ère, et c’étaient les vacances. À cette période on avait déménagé à l’autre bout de la France avec mes parents, et pour revenir plus facilement dans notre région voir nos amis nous avions un mobilhome dans un camping. Je me trouvais donc dans ce mobilhome, seule car le reste de ma famille était parti (faire une course probablement). Dans la salle de bain, en train de mettre mes lentilles, la « présence » est revenue. Très forte. Tellement forte que j’ai eu peur, que j’ai même eu l’impression de la voir dans mes yeux dans le reflet du miroir. Je m’en suis évanouie. C’est la seule et unique fois de ma vie que je me suis évanouie. Quand je suis revenue à moi, j’étais par terre dans la salle de bain, et mes parents étaient là. Je pense que ça n’a duré que quelques secondes et que le hasard a fait qu’ils rentraient juste à ce moment là. Sur le coup de l’émotion j’ai dit « j’ai vu le diable ! ». Mais bon, évidemment, ils ne m’ont pas prise au sérieux et se sont moqués de moi !

Ensuite ça s’est un peu calmé. J’ai continué à avoir « de la visite » de temps en temps, mais plus rarement.

Jusqu’au jour où, une nuit en gîte avec mon amoureux (celui dont je te parlais au début), il s’est passé un truc vraiment terrifiant. Mais avant de te raconter il faut que je te parle de Max. Max est une peluche que m’avait offerte un ami quelques années auparavant et j’y tenais beaucoup beaucoup (au point même que je l’avais un peu personnifié). Quand je l’ai perdu à l’étranger quelque années plus tard ça m’a demandé un véritable travail de deuil. C’est en revenant de mon semestre à l’étranger – sans ma peluche donc – que nous sommes allé passer une nuit en gîte avec mon amoureux. Au milieu d’un rêve, la tête de ma peluche est apparue, et d’un coup, sortant de cette tête, apparaissait quelque chose d’énorme et d’effrayant qui m’a regardé avec une telle méchanceté, une telle haine, une telle rage, que je me suis réveillée en hurlant. C’était le visage de ce « ça » qui me hantait depuis 3 ans.

Et depuis, je n’ai plus jamais ressenti ce truc bizarre, cette impression d’être approchée par le diable, cette sensation d’être envahie de l’intérieur par quelque chose de malveillant, ce malaise qui s’emparait de mon corps.

Je sais que cette histoire n’a rien de rationnel. Qu’il doit bien exister une explication rationnelle quelque part. Mais je n’en ai pas, et les seuls mots que j’ai pour parler de ça relèvent de la folie : « j’ai rencontré le diable ».

Pour la petite histoire, cette nuit en gîte a marqué un tournant dans ma vie pour une autre raison. En partant le lendemain, la propriétaire de la chambre d’hôte a dit à mon amoureux qu’il avait de la chance d’avoir une amie aussi souriante, avec un sourire communicatif et bienveillant, que c’était précieux et qu’il fallait prendre soin de moi. Sa remarque m’a doublement touchée : déjà parce qu’est c’est vraiment gentil, et aussi parce que ce matin-là j’étais encore tellement perturbée par mon rêve que je ne suis pas sure d’avoir été particulièrement souriante ! Mais ce jour-là j’ai décidé que je devais garder mon sourire toute ma vie et je crois que c’est aujourd’hui une de mes meilleures qualité.

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