Celle qui ne voulait plus de contraception

Celle qui ne voulait plus de contraception

La contraception et moi, on ne peut pas dire que cela soit une grande, paisible et belle histoire d’amour. J’ai toujours vu cela comme une contrainte – nécessaire – mais très centrée sur la femme quand il s’agit de ne pas tomber enceinte.

La pilule 

J’ai pris pour la première fois la pilule alors que j’avais 19 ans. Je me rappelle encore du nom et je ne la prenais que pour réguler mes règles hémorragiques en milieu de cycle. Je ne peux pas vraiment te dire si j’étais bien assidue dans la prise, car en fait il n’y avait aucune conséquence. J’étais célibataire et plutôt responsable. Je ne l’ai donc pas prise bien longtemps. Pourquoi prendre un médicament quand on n’en a pas le besoin ? Mon côté hypocondriaque n’aime pas trop la prise de cachets tous les jours.

Ayant eu ma première relation sexuelle sur le tard, la contraception n’est devenue nécessaire que quand j’ai rencontré et commencé à sortir avec mon mari. J’avais 25 ans, j’ai pris un rendez vous chez un gynécologue que j’avais trouvé sur l’annuaire du site Ameli. Il m’a posé les questions d’usage (poids, antécédents familiaux et personnels…) et m’a prescrit une pilule correspondant à mes réponses. J’ai eu un contrôle au bout de trois mois pour vérifier que je la supportais bien et comme c’était le cas, je n’ai vu mon gynécologue que pour les frottis tous les deux ans.

Bien sûr ma pilule faisait partie de la génération de contraceptifs oraux qui a fait la une des journaux il y a quelques années, mais comme il s’agissait d’une pilule que je prenais depuis deux ans à l’époque, je n’ai pas été particulièrement inquiète. 

En revanche, j’étais beaucoup moins satisfaite des différents effets secondaires que j’expérimentais avec cette pilule. Même si le corps médical m’a assuré qu’il n’y avait pas de lien, j’ai commencé à prendre du poids et à atteindre une libido proche de zéro.

Nous venions de nous marier et nous souhaitions avoir des enfants, alors je l’ai tout bonnement arrêtée et j’ai bénéficié de quelques mois de retour à la normal avant ma grossesse. J’ai tout de suite vu la différence sur mon corps et mes sensations. Et bien que j’ai commencé à ressentir des migraines à certaines périodes de mon cycle, je me suis jurée que la pilule ne serait plus mon moyen de contraception, même par la suite. Je voulais me débarrasser complètement des hormones.

Le DIU au cuivre

Suite à ma première grossesse, j’ai demandé à mon gynécologue de me poser un DIU (Dispositif Intra Utérin) au cuivre. La pose s’est faite sans problème particulier, j’ai eu quelques douleurs le soir, mais rien d’insurmontable (j’ai des règles douloureuses en temps normal). Les premier mois, les règles hémorragiques m’ont un peu embêté, mais au bout de quelques cycles cela s’est atténué. 

Après un mois, j’ai effectué le contrôle de rigueur de mon DIU et c’était parti ! Ce dispositif me convenait parfaitement (pas besoin d’y penser) et je me sentais totalement en confiance.

Sauf que lors du contrôle annuel de mon DIU , mon gynécologue m’a annoncé que j’étais en train de l’expulser. Il m’a proposé d’autres alternatives mais aucune ne me plaisait vraiment. A l’époque, mon bilan hépatique était mauvais, aussi il était impossible de me prescrire un contraceptif hormonal quel qu’il soit. Comme je souhaitais me lancer dans une nouvelle grossesse, j’ai remis ce sujet à plus tard.

Contraceptifs pilule DIU préservatif
Crédit photo : rhsupplies

Et maintenant ?

Suite à tous ces déboires, je me suis posée et j’ai réfléchi à ce que moi, je souhaitais. Parce qu’après tout je suis la seule qui m’en préoccupe vraiment à la maison. Et pour moi, cela représente une vraie charge mentale. Depuis plus de cinq ans, je ne prends plus la pilule et pourtant, je me réveille encore très souvent la nuit en sursaut, en me demandant si je l’ai bien prise ! 

Lors de ma sortie de la maternité, la sage-femme m’a demandé ce que je souhaitais faire en terme de contraception et j’ai été bien embêtée. Je ne désire pas d’autres enfants, je ne veux plus recourir aux hormones et je n’ai plus confiance dans le DIU. Il ne reste donc pas énormément de possibilités. Si tu ajoutes à cela que je ne suis pas une grande adepte du préservatif, je me retrouve un peu dans l’impasse. Si je suis tout à fait honnête, je suis fatiguée d’être la seule responsable de la contraception dans mon couple. 

J’ai eu mon lot d’hormones par le passé, le DIU reste un corps étranger, je n’aime pas le préservatif (il n’y a pas que les hommes), j’ai porté deux enfants, eu deux péridurales, pris un certain nombre de kilos, alors je trouve à juste titre, que mon corps a suffisamment subi et qu’il serait temps que mon mari prenne sa part.

Pour le moment, je me heurte clairement à un mur de ce côté-là. Mon mari (aussi génial soit-il pour plein de choses) ne veut pas en discuter et peine à l’envisager.

Et moi, je me demande sans aucune mauvaise foi, pourquoi je devrais subir une opération qui ne m’enlèvera même pas le fait d’avoir mes règles. Pourquoi est-ce que ce serait encore une fois à moi de devoir gérer la contraception ? Si un accident se produit, ce sera toujours à moi de subir une opération avec toutes les conséquences qu’elle peut avoir.

Lors de mon rendez vous post-natal, mon mari n’était évidemment pas présent aussi, il a fallu que je demande moi-même les informations afin de savoir qui consulter. Et je peux te dire que la discussion avec la sage-femme n’était pas très fluide, elle a tout bonnement botté en touche. Je trouve également qu’il n’existe que très peu de témoignages sur le sujet, ce qui entretient une espèce de tabou ridicule (qui existe aussi en ce qui concerne la contraception définitive féminine).

Alors pour le moment, je n’ai aucune contraception et je rechigne à reprendre des relations intimes normales avec mon mari. Je trouve cela un peu triste, mais inconsciemment j’espère que cela va nous permettre d’engager le dialogue afin qu’il entende mes revendications légitimes. Je n’ai pas envie encore une fois de prendre la décision contrainte et forcée de recourir à une méthode définitive.

Si tu as des arguments ou des informations qui pourraient m’aider à le convaincre, je serais ravie de les lire.

46 commentaires sur “Celle qui ne voulait plus de contraception

  1. Hello !
    Alors je suis médecin généraliste et clairement la contraception définitive masculine est ce que je conseille aux couples stables avec enfants et qui nen veulent plus (enfin plus de nouveau, parce que pour les existants c’est pas légal, mais quand ils nous usent :-D). Surtout si la femme a dépassé la trentaine (à cause des risques liés aux pilules).
    C’est rapide (10min sous anesthésie locale), très sur (il faut quand même quelques semaines et un contrôle avant de batifoler le cœur leger), sans effet secondaire sur la libido ou les sensations lors des rapports (c’est la soupe sans les vermicelles quoi). Ya genre trois points de suture et un jour d’arrêt de travail, les suites sont hyper simples.
    Et si on parle bien de contraception DÉFINITIVE donc à mûrement réfléchir, un changement d’avis est moins impossible que chez une femme : on peut toujours faire congeler des paillettes avant et une repermeabilisation a de meilleures chances de réussite que chez une femme.

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  2. Bonjour,
    Comme je comprends ton parcours, j’en ai eu un similaire. J’y ajoute une endometriose. Mon mari bien que ouvert, n’a même pas envisagé la possibilité. Il a au final donner l’argument imparable oui mais tu devras te faire opérer aussi pour ta maladie, donc. Donc je me suis fait ligaturer les trompes à moins de 35 ans c’est un petit miracle.
    Je vais revenir sur quelques lieux communs de la ligature pour casser l’image néfaste de ce mode de contraception.
    L’opération se fait en ambulatoire sous anesthésie générale et n’est pas douloureuse.
    La ligature n’empêche pas d’avoir des enfants. Il ne permet pas d’en avoir naturellement et je trouve ça très important de le savoir. On peut être ligaturer et passer par un parcour fiv pour avoir des enfants, je ne dis pas que c’est simple mais c’est possible.
    La vasectomie se fait en ambulatoire sous anesthésie locale, la manipulation est réversible contrairement à la ligature.
    Les médecins préfèrent la vasectomie à la ligature, l’opération est plus simple.
    Dans les 2 cas, il faut attendre 4 mois de reflexion pour l’opération.
    Dernier conseil, il faut bien choisir son médecins car beaucoup refusent avant les 40 ans. Internet est ton ami.

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  3. Merci pour ton témoignage ! Je n’ai pas eu de problème avec ma contraception pour l’instant (je croise les doigts), et je dois dire que je ne sais pas vraiment quels ont été les effets secondaires sur moi. Mais je comprends qu’avec ton expérience, tu n’aies plus envie de subir tout ça !!

    Je pense que Yuyu te donne de bons conseils, et n’ayant aucune connaissance médicale pour ma part, les seuls arguments que je peux te donner sont plutôt de l’ordre personnel.

    Déjà, ton mari est fertile tous les jours, toute sa vie, alors que toi, seulement quelques jours par mois pendant une période donnée (OK, tu es encore dedans, mais quand ce sera fini, tu vas devoir subir les effets de la ménopause… ton corps change déjà bien assez souvent au cours de ta vie pour que tu ne te rajoutes pas des changements supplémentaires liés à des contraceptifs !). Du coup, c’est bien plus normal que ce soit à lui de s’assurer qu’il ne risque pas de créer un enfant lors d’un rapport.
    Ensuite, tu as quand même assuré ta part de charge mentale sur le sujet depuis les débuts de votre couple. Je ne sais pas comment vous vous répartissez les tâches à la maison, mais si c’est 50/50, ça peut aussi concerner ce sujet, puisque c’est en tant que couple que vous gérez vos enfants et tout ce qui les concerne. Pour le reste de ta période de fécondité, vous pouvez échanger la tâche de la contraception.
    Enfin, tu peux éventuellement lui demander de chercher une alternative qui vous conviendrait à tous les deux. Il existe d’autres types de contraception moins connus (spermicides, suivi de cycle…) que vous pourriez découvrir, et mettre en oeuvre à deux (pour des raisons totalement différentes, j’avais proposé à mon mari de prendre en charge ma prise de pilule à un moment : c’était à lui de me la déposer le matin à côté d’un verre d’eau, tous les matins ; ton mari pourrait t’aider à suivre tes cycles en te passant un thermomètre ou en notant les résultats sur l’appli par exemple).

    Je comprends que ce soit difficile à entendre pour lui, parce que c’est vrai que c’est assez ancré dans la société cette vision de « la femme peut tomber enceinte, c’est à elle de s’assurer que cela n’arrive pas ». Cela remet en question pas mal de certitudes de poser ce sujet sur la table. Et je crains que la pilule masculine ne soit pas pourtout de suite, hélas, ce qui aurait pu être une bonne alternative… Mais je suis sûre que vous allez finir par trouver un terrain d’entente ! 🙂

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    1. Oui c’est vrai que les méthodes moins connues peuvent également offrir des alternatives intéressantes.
      Après, plus que tout je souhaite que la contraception soit sûre ou déportée sur mon mari (d’où le préservatif actuellement). Le tout s’est d’arriver à s’en satisfaire complètement.

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  4. hum, je me trouve dans la situation inverse : c’est moi qui ai convaincu mon mari que c’était à moi de me faire opérer 🙂 tout simplement parce que je me mets une limite à 40 ans pour avoir des enfants et que, s’il m’arrivait quelque chose, lui pourrait refaire sa vie et refaire des enfants alors que, s’il lui arrivait quelque chose, je n’en referai pas, c’est sûr. Les grossesses sur le tard me font peur en termes de risques, donc je ne prendrai pas le risque.
    Après, que ce soit moi ou lui, on s’en moque tant que ça n’atteint pas notre libido 😉 (et oui, les gygy sont vraiment de mauvaise foi lorsqu’il s’agit de parler libido sous pilule, j’ai eu le même souci)

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  5. Cette question de contraception est une vraie question.
    Je n’ai jamais eu de soucis de mon côté. J’ai très peu pris la pilule et j’ai eu un DIU au cuivre très tôt ( avant ma 1ère grossesse). Pour le moment cela me convient.
    Enceinte de mon 3e, sachant que ce sera la dernière grossesse ( j’ai un suivi médical assez intensif avec le spectre de cancer qui planne sur moi donc non je ne serai plus enceinte) , la question de la contraception définitive commence à s’imposer à moi. Je crois que ce sera une discussion que j’aborderai avec mon gynéco dans le post partum ainsi qu’avec mon mari.
    J’espère que tu trouveras une solution et que ton mari comprendra ta demande.

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  6. Hmm question partagée aussi de notre côté. Après ma troisième grossesse l’année dernière je n’avais vraiment pas envie de reprendre une contraception. On en a parlé avec mon mari. On a comparé les opérations définitives et il est clair que cela paraît plus simple pour l’homme. Sans me dire un non ferme, il m’a demandé un délai de réflexion pour la vasectomie.
    En attendant je suis repartie sur un stérilet cuivre classique, je ne l’ai pas supporté. Ma sage femme m’a conseillé un nouveau stérilet plus doux pour l’utérus le Ballerina. Attention il n’est pas remboursé (120€)mais cela a changé mon quotidien sur les douleurs et me permet de patienter. Bon courage avec ton mari.

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  7. Bonjour,
    J’ai trouvé un groupe privé sur facebook génial, avec pleins d’information et même des listes de médecin OK de pratiquer ce genre d’opération (femme ou homme). Bcp de témoignages de bcp de profils différents : personnes ayant déjà des enfants, ou qui n’en souhaitent pas, et de personnes (dont des Dr) pour répondre à tes questions. Voici son nom :
    Stérilisation Volontaire (Ligature, Essure, Vasectomie)
    Je ne suis pas encore passée par l’opération mais j’ai un parcours similaire au tien (sans les grossesses, car je ne souhaite pas d’enfant). Et ce groupe a vraiment éclairer le flou qui entoure la stérilisation volontaire, sujet encore fort tabou !

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  8. Je ne sais pas si tu te rappelles du questionnement que j’avais eu sur le sujet moi aussi mais du coup je te comprends parfaitement. J’avais les mêmes envies que toi… et puis la vie. Avec la GEU j’ai des adhérences, quand je ne suis plus sous hormones j’ai pratiquement mal en continu au cours du cycle. Donc pas le choix je suis restée sous contraception hormonale. Après j’ai de la chance je la tolère très bien et j’en retire des avantages mais je me demande si ça va rester 20 ans comme ça…

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    1. Je me rappelle en effet de ton questionnement et surtout que le gynécologue te trouvait trop jeune pour l’opération. J’ai un peu peur de ça également.
      Je te souhaite que ça dure aussi longtemps que tu le souhaites. Je n’ose imaginer là douleurs et l’inconfort des adhérences. Courage !

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  9. Evidemment on entre dans un domaine fort sensible (en dehors du coté « symbolique », ça reste une opération qui touche à l’intégrité du corps).. Je ne pense pas que moi j’oserais demander à mon mari de le faire, de la même manière que je n’aprécierais pas qu’il me demande à moi de me ligaturer les trompes.. Après c’est sûr que nous on a « donné » avec les grossesses et les accouchements.. Mais bon ça reste une décision personnelle pour lui aussi.. Je trouve l’idée de responsabiliser le mari en lui donnant la charge de te préparer ta pilule à temps assez chouette 🙂 mais après si tu as des effets secondaires évidemment ça ne résoud rien..

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    1. Je suis entièrement de ton avis ! Oui, j’ai assumé la contraception de notre couple pendant plus de 10 ans, oui, j’ai accouché de nos 2 enfants… mais je ne vois décemment pas comment je pourrais l’obliger à subir une intervention chirurgicale (je lis plus haut un seul jour d’arrêt heu… je n’ai encore jamais vu autour de moi un arrêt de moins d’une semaine pour cette opération !), surtout si c’est pour moi en éviter une.

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      1. Une intervention chirurgicale… oui ca en est une. On incise, tout est stérile et on recoud. Mais ça n’a rien à voir avec une intervention abdominale. Pas d’anesthésie générale, pas de muscle incisé, pas de paroi qui doit cicatriser, on ne rentre pas dans l’abdomen au risque de paralyser le transit…
        Pour l’arrêt de travail c’est pourtant du vécu « statistique ». En stage d’urologie, 1 a 2j c’était l’arrêt standard proposé. On a eu un indépendant qui ne l’a pas pris. Et c’est vrai, on peut facilement étendre à une semaine suivant les boulots et les contraintes.
        Mais la balance avec une stérilisation féminine est vraiment très très claire.
        Ce qui n’enlève le libre arbitre de personne, mais qui doit quand même être pris en compte, ensemble, en couple :-). C’est pas du tout une opération vs une autre opération en termes de risques et de conséquences.
        La portée symbolique et le fait que ce soit définitif, ça ok c’est comparable 🙂

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    2. Effectivement, je ne peux pas prendre de pilule. Par contre, ce n’est pas moi qui suis allée acheter les préservatifs. J’ai attendu que cela vienne de lui.
      Je me rends compte que mon discours n’était pas forcément clair. Je ne veux pas à tout prix le convaincre. Mais je souhaite qu’il prenne conscience de ce que signifie l’opération pour moi en terme d’anesthésie, de risques… et que lui se renseigne également pour qu’on puisse peser les pour et les contre et prendre une décision de couple. Malheureusement, je ne peux pas faire une consultation à sa place et donc connaître les aspects. De la même manière je ne peux pas poser les questions pour lui.
      Pour moi c’est juste avoir une base de discussion. Si après avoir pris les renseignements, il ne veut pas c’est son choix et je le respecterai. Mais jusqu’à maintenant même en discuter à été inenvisageable, même pour m’expliquer ce qui le gêne !

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  10. Bonjour Amélia,
    Comme je comprends ton désarroi face à cette question, qui, comme tu le soulignes, semble toujours retomber sur les épaules des femmes ! Si tu le permets, je te donne mon témoignage sur cette question délicate ; peut-être qu’il pourra t’aider.
    Ne voulant sous aucun prétexte être dépendante d’un médecin ou d’un médicament pour gérer ma fertilité, j’ai fait le choix avec mon mari d’opter pour la méthode symptothermique, une des différentes méthodes d’observation du cycle (MOC) qui permet de réguler « naturellement » les naissances (entendre par-là sans intervention extérieure). Peut-être en as-tu déjà entendu parler sous le terme « méthodes naturelles », parfois aux connotations un peu vieillottes et malheureusement souvent mal connues et jugées. Je te rassure, ça n’a plus rien à voir avec le retrait ou la méthode Ogino qui a fait son temps. Il s’agit de s’observer pour reconnaître tes périodes fertiles et infertiles, et pouvoir ainsi décider librement de tes unions sexuelles en fonction de tes projets familiaux. Je te rassure, la période fertile ne couvre pas toute la durée du cycle ;-). Pour ma part, je peux t’assurer que pour rien au monde je ne changerai !
    Je te donne quelques raisons :
    – C’est une méthode à l’efficacité prouvée (>1 grossesse pour 100 femmes /an contre 2 pour le préservatif masculin) source : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/family-planning-contraception
    – Elle s’adapte à tous types de cycles (y compris irréguliers) et à tout moment de la vie de la puberté à la ménopause.
    – Elle m’apporte une bonne connaissance de mon cycle, qui me permet d’accompagner mon corps et ses évolutions cycliques plutôt que de les subir.
    – Elle implique aussi mon mari qui sait où j’en suis d’en mon cycle et s’adapte à mon rythme. La fertilité est la responsabilité de notre couple et non plus de moi seule et les décisions de reporter une grossesse ou d’accueillir un enfant se font à deux en connaissance de cause.
    – Elle est également écologique, car elle ne produit aucun déchet
    – Enfin elle me donne une incroyable sensation de liberté et d’autonomie.
    Alors oui, les méthodes d’observations nécessitent de se former, de prendre le temps de s’observer, d’avoir des périodes d’abstinence, mais pour ma part je trouve que cela vaut vraiment le coût. L’approche est assez différente d’une contraception classique, puisque le but est de savoir si une union sexuelle peut conduire à une grossesse ou non. Pour cela, différents indices sont utilisés (en fonction des méthodes) : la température, la glaire cervicale et la variation du col de l’utérus. Cela peut faire un peu peur au début, mais je t’assure que toutes les femmes sont capables de s’observer. La confiance en soi que cela donne est inestimable. Le fait que mon mari soit impliqué est également un atout considérable. Comme dit plus haut, la gestion de la fertilité nous concerne tous les deux et je trouve cela beaucoup plus juste (d’ailleurs, mon mari s’y est vraiment intéressé, parfois, c’est même lui qui me rappelle les règles à suivre !)
    Si jamais tu veux te lancer dans cette aventure, n’hésite pas à demander conseil et à chercher une formatrice qui t’accompagnera (je peux te donner quelques références si tu le souhaites).
    Dans tous les cas, je te souhaite bon courage pour cette période difficile, en espérant de tout coeur que tu trouveras une solution qui te convienne. 🙂

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    1. J’avoue que cette méthode repose quand même beaucoup sur moi. On est loin de l’aspect « ne plus penser à la contraception » alors qu’on est certain tous les deux de ne plus vouloir d’autres enfants (et clairement moi je ne veux plus de grossesses).
      Et comme le dis Abeille avec cette méthode, comme avec toutes les autres d’ailleurs, il faut être prêt à accueillir un enfant. Les accidents arrivent et je n’aimerai pas avoir à me poser la question de l’IVG.

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  11. Je te comprends totalement. Même parcours : pillule puis DIU.
    Là j’ai mon DIU en place et je repousse la question de l’après (quand il aura atteint ses 5 ans de pose).
    Est-ce que tu as déjà regardé les « slips chauffants ou anneaux contraceptifs pour hommes ? (ça me fait bizarre de te dire « tu » alors que ça devrait être la préoccupation de ton mari aussi)
    En gros le principe c’est de remonter les testicules plus près du corps. Comme il y fait trop chaud pour la production de spermatozoïdes, et bien elle s’interrompt (il faut attendre le spermogramme de confirmation pour considérer que c’est bon, au bout de quelques mois). Cela fonctionne en portant un slip ou un anneau en permanence, et puis si on veut retrouver sa fertilité il suffit d’arrêter de les porter.
    C’est une solution que je trouve intéressante car elle « n’émascule » personne (vu que c’est LE truc qu’on répond pour la vasectomie) et n’introduit ni hormone ni corps étranger dans l’organisme.

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    1. Je ne connais pas ces méthodes, cela peut effectivement être une piste.
      Comme je disais plus haut, jusqu’à présent on a pas pu avoir de vraie discussion sur les craintes de mon mari, du coup je n’ai pas aucune idée de ce qui bloque : peur de l’opération, émasculation…

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      1. Comme ça tu as cette piste-là à proposer éventuellement !
        J’ai regardé, il faut porter le slip 15h/tranche de 24h.
        Pour mon couple, je constate que ça bloque beaucoup moins que de parler de vasectomie (mais bon j’ai à peine évoqué la question de l’après DIU jusque-là).

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  12. Merci pour cet article. Je suis concernée par cela car il y a deux mois, j’ai dû ( en urgence) changer de contraception.
    Je souffre d’endométriose et prend du Lutényl en continu depuis 10 ans. Mi-juin, mon mari entend à la radio que ce médicament est soupçonné de provoquer des tumeurs bénignes au cerveau chez les femmes l’ayant beaucoup utilisé.
    Un mois plus tard, je discute de cela avec mon gynéco. Il me dit qu’il n’y a aucun risque, mais qu’il préfère quand même me donner un autre contraceptif, mais pas en continu.
    Le même jour, je vois ma généraliste qui me déconseille à 40 ans de commencer une pilule pour « jeunettes », celle que le gynéco m’a prescrite. La notice du médicament achève de me convaincre.
    Mon mari me propose spontanément la vasectomie, mais je refuse: si on devait se séparer ou si je disparaissais, il aurait peut être envie d’avoir des enfants.
    Car, oui, nous n’avons pas d’enfants, d’un commun accord.
    La ligature des trompes me tente assez mais je trouve la procédure trop lourde.
    Et je ne veux pas entendre parler du stérilet.

    Donc pour l’instant c’est préservatifs.

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    1. Oui effectivement tu te retrouves dans une situation complexe.
      C’est vrai que pour le coup, on a déjà nos enfants.
      A la lecture des différents commentaires, peut être qu’en effet, il faut que je creuse la piste de si il pourrait vouloir des enfants plus tard si jamais on se séparait. Je sais que moi c’est clair, je ne veux plus de grossesse. Je le trouve déjà limite en âge et je vois comment j’ai du mal à me remettre de la naissance de ma fille (beaucoup plus éprouvée que pour mon aînée).

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  13. Ton article tombe à pic ! Je viens d’avoir ma ligature il y a quelques jours.
    Chez nous mon homme envisageait la vasectomie mais je sentais poindre un peu de doutes chez lui, il comptait pas mal sur la réversibilité au cas où… Alors que moi c’est certain je ne veux plus être enceinte ! Ça rassure la control freak que je suis de savoir que même si je venais à changer de partenaire, il n’arriverait à me convaincre de repasser à la casserole 😅
    Du point de vue pratique, l’opération est rapide. Je suis rentrée à l’hôpital à 8h et mon mari est venu me récupérer à 11h. On peut avoir des inconforts les deux premiers jours, puis il faut attendre la cicatrisation (une semaine de repos ici).
    C’est sûr que c’est quand même moins lourd pour les messieurs, mais ce n’est pas super contraignant pour la femme non plus.
    Si tu as des questions n’hésites pas 😉

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  14. Le timing de cet article est très bien trouvé ! Je me fais retirer mon DIU au cuivre la semaine prochaine. Il me cause beaucoup trop de soucis. J’en ai eu un entre mes deux grossesses et tout c’était très bien passé. Mais depuis 2 ans, changement d’ambiance, je suis sous traitement pour l’anémie depuis 2 ans non stop à cause des règles hémorragiques.
    Sur les conseils de ma gastro-entérologue et de mon médecin, je vais voir si le retrait du DIU va solutionner mon anémie.
    Et je ne peux pas prendre d’hormones.
    Donc pendant 1 an, je vais utiliser la méthode de la prise de température et d’études de la glaire cervicale

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  15. Il y a un groupe sur Facebook très bienveillant quant à la stérilisation définitive masculine ou féminine. Il y a des témoignages d’hommes qui ont eu recours au la vasectomie, ça peut être rassurant pour ton mari.
    Les suites opératoires sont beaucoup plus facile à gérer pour les hommes, la vasectomie peut d’ailleurs être faite en anesthésie locale, ce qui enlève un risque opératoire dû à l’anesthésie. Il me semble qu’il existe également une te unique de reconstruction, pas efficace à 100%. Et enfin, il n’y a qu’à l’homme que l’on propose de conserver son sperme avant une contraception définitive, pas à la femme.

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  16. Bonsoir,
    Merci pour cet article: le sujet me parle aussi! Cela fait 10 ans que nous utilisons des préservatifs. C’est un peu contraignant car il faut les utiliser tout le temps (pas d’impasse même lorsque l’on croit qu’on n’est pas fertile: règles syndrome prémenstruel etc.). La responsabilité est entièrement du côté de l’homme ce que je trouve pas mal après avoir pris la pilule pendant 15 ans. Quant au taux de ratage, c’est le mode de contraception du Japon et ils ont le taux de fécondité l’un des plus bas du monde. La littérature dit pourtant 2 pourcent mais je ne sais pas comment c’est calculé.

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  17. On est un pays latin, dans les pays anglo-saxons la vasectomie est largement proposée et acceptée. C’est sans doute la méthode la plus simple, la moins coûteuse et la moins risquée, sans influence sur la vie sexuelle. Mais outre l’aspect psychologique pour l’homme, il faut aussi que la partenaire accepte de perdre son rôle de cheffe de la contraception… Et ce n’est pas toujours évident.

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  18. Même parcours, ou presque, pour nous, et la question de la contraception définitive se pose. Alors que je pensais Mister F. assez ouvert sur la vasectomie, j’ai eu la mauvaise surprise de le voir tout à coup très frileux lorsque je suis rentrée de chez ma sage-femme avec toutes les informations nécessaires et le nom d’un urologue auquel elle l’adressait….
    Bon donc décision en suspens, tant qu’on a la meilleure des contraceptions (allaitement + cododo forcé 😒)

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  19. Je trouve ça dingue d’en être encore dans une société où c’est considéré comme normal que ce soit la femme qui gère la contraception !! On est bien deux à faire l’amour !! Je suis à fond avec toi pour un partage de cette charge mentale !
    Tu peux aussi faire la grève de la pénétration (en plus ça fait découvrir d’autres choses) 😀

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    1. Aujourd’hui j’ai eu mon premier rends vous gynécologique pour la contraception définitive en février.
      J’ai toujours un espoir que mon mari accepte de faire au moins le rendez vous avec l’urologue et qu’on discute ensuite de ce que l’on fait. Mais en gros si après l’été il ne s’est pas décidé je prendrais le rendez vous pour la ligature des trompes.

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      1. Il serait mieux qu’il se décide, c’est sûr. Mais la ligature est aussi un choix intéressant, qui apporte une vraie libération.
        Pour ma part, j’ai apprécié de pouvoir me dire que je ne pouvais plus être enceinte, que j’étais stérile. Même si c’est difficile à admettre au début, c’est au final comme un déclic psychologique, qui permet de clore une page de sa vie et d’avancer. La charge mentale liée à la contraception disparaît enfin. C’est très positif !
        Bon cheminement,
        Nina
        PS. Mon témoignage : https://lunedemasquee.fr/2020/06/24/chronique-journal-dune-operation-chirurgicale-essure/

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