Errance medicale – Partie 1

Errance médicale – Partie 1

Aujourd’hui je suis dans mon lit, malade. Ce n’est pas agréable mais ce n’est pas forcément si horrible. Je m’y suis fait à ce désagrément.

Le réveil n’a même pas eu l’occasion de sonné. Un bon quart d’heure avant 6h j’étais déjà réveillée. J’ai roté une ou deux fois, c’était déjà mauvais signe, signe que je digérais mal quelque chose. Rien d’inquiétant cependant, j’ai l’estomac fragile. Je m’apprêtais juste à passer une journée en étant un peu gênée par la digestion.

Après cela s’est accéléré, en une demie heure j’étais en position fœtale dans mon lit, tiraillée par les crampes d’estomac. Puis les nausées sont venues. Je suis allée plusieurs fois aux toilettes, en vain. Rien à faire. J’entends souvent de bons conseils : « fais toi vomir, après ça ira mieux ». Merci de les garder pour vous, si vous n’avez jamais vécu ce genre de crise, vous ne pouvez pas savoir que cela ne se résout pas aussi facilement.

Un peu avant 8h je calcule, je suis dans le pic de la crise. En général, après 2h j’amorce la descente, les crampes et les nausées se font moins présentes. Mais ce n’est pas toujours le cas. Je préviens donc mon secrétariat pour signaler mon absence du matin. J’envisage d’y aller l’après midi si mon état s’améliore et si la crise suit sa courbe habituelle.

Errance médicale 1
Crédit photo : Jackson Simmer

Sauf que dans ce genre de situation, comme les crises de migraines d’ailleurs – auxquelles je suis aussi sensible – le modèle n’est pas toujours le même. Certes il y a des marqueurs, des symptômes auxquelles on n’échappe pas, mais l’ordre d’apparition, la durée ou l’intensité peuvent être variable. Comme je n’ai pas mangé quelque chose d’inhabituel, je pensais vraiment que ce serait une crise de faible intensité. Mon attente dans le lit jusqu’à 10h m’a permis de me rendre compte de mon erreur. Je commençais à me dire que celle-ci allait durer plus que la matinée.

Mes allers-retours aux toilettes, ainsi que la nausée qui peinait à disparaître et revenait dès que je me levais m’ont définitivement persuadée qu’aujourd’hui serait une journée à la maison.

Maintenant je viens de me réveiller de ma sieste matinale. Les crampes et nausées sont parties, mais des maux de têtes sont arrivés. Quand je me lève, je sens la « crise » tapie derrière moi qui me guette, prête à bondir et me terrasser à nouveau. J’ai tenté un petit bout de pain, histoire d’avoir un petit quelque chose dans l’estomac. Mais les nausées sont revenues dès l’instant où j’ai mordu dedans. Fort heureusement le café est passé. Même si l’odeur ne me disait guère, le goût et sa chaleur m’ont quelques peu réconforté.

Cela fait des années que je traîne ce genre de crise. Elles évoluent d’ailleurs. Mais je reconnais les marqueurs. Les crampes abdominales surtout, l’aérophagie (oui je rote beaucoup durant ces crises… Cela soulage mes crampes….je ne comprends toujours pas), les nausées. D’autres symptômes partent puis reviennent au gré de l’intensité de celles-ci. Et ma prise de sang est toujours très perturbée sur le bilan hépatique…

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Crédit photo : Sydney Sims

J’ai aussi pu noter des déclencheurs, mais ils ne sont pas toujours présents. Alors effectivement quand je mange trop gras trop longtemps, et je soupçonne aussi le trop sucré d’ailleurs, cela augmente les chances d’en faire. Mais là je n’ai pas fait d’excès hier. L’alcool aussi avec le gras peut être un déclencheur, mais je n’ai rien bu. Durant les périodes où je fais des crises, les fruits et crudités, ainsi que certains légumes, peuvent être des déclencheurs aussi. J’ai un très mauvais souvenir d’une salade de fruits frais qui m’a terrassée en vacances, ainsi que d’une banane plus récemment. D’ailleurs je ne peux plus manger de banane, même l’odeur me donne un haut le cœur actuellement (Sauf cuites en banana bread). Bref, cela devient compliqué de manger dans ces phases. Et cela peut durer quelques mois.

Alors aujourd’hui, dans mon lit, je suis un peu dépitée en écrivant ces mots. Non ce n’est pas grave, je vis avec, mais c’est handicapant. D’un instant à l’autre je me retrouve à ne pas pouvoir travailler ou m’occuper de mes loisirs, de mes enfants, de la vie quotidienne etc. Je suis aussi exécrable avec mon mari…. Et ne pas avoir de cause, c’est terriblement énervant.

10 commentaires sur “Errance medicale – Partie 1

  1. Je compatis, j’ai pour ma part eu des réponses, je fais des gastrites régulièrement, avant de poser le diagnostic, j’ai perdu quelques kilos…. vu le titre de cet article, j’imagine que tu as déjà vu quelques médecins, fait quelques échos/visites caméra dans diverses parties du corps/traitements divers et variés (aucune mention inutile) et que peut-être ils en sont arrivés à te dire « c’est dans votre tête madame », un peu comme l’ami gygy qui te dit « c’est un dérèglement hormonal », ça peut effectivement t’orienter sur la cause mais sans solution d’action ça ne change rien au problème et, pendant ce temps, ce mal pourrit ta vie.
    J’espère vraiment que tu parviendras à un mieux quel qu’il soit.

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    1. Aoutch les gastrites ce n’est pas agréable. As-tu des réponses quant à de possibles déclencheurs ?
      Pour ma part dimanche j’ai mangé de la salade de carottes et ça n’a pas loupé. Le pire ça reste les légumes crus, certains légumes cuits, les légumineuses et les fruits…. Autant dire que l’objectif de réduire l’apport de viande est un peu compliqué quand je suis dans une phase de crise….
      Merci pour ton commentaire en tout cas.

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      1. J’ai appris à identifier les déclencheurs, ce sont notamment les grosses journées/semaines. En fait, ce sont les mêmes que les migraines, donc maintenant j’ai tendance à dire « avant, j’avais des migraines, maintenant j’ai des gastrites » ;). La différence, c’est que je sais ce qu’il se passe et peux donc anticiper. Pour toi, ça n’a pas l’air si évident.

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        1. Oui je commence aussi à pouvoir un peu anticiper. Quand je ne me sens pas de manger des brocolis par exemple c’est signe que je risque de ne pas le digérer. Mais ça ne marche pas à tous les coups

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    1. J’avais fait de l’acuponcture pour mes remontées acides pendant la grossesse et ça n’avait vraiment pas fonctionné. Je ne suis pas sûre d’être réceptive. L’autre souci c’est d’avoir des rdv lors des crises. En tout cas avec mes petits j’ai découvert qu’en fait j’étais un bébé rgo interne et que ce souci m’est resté depuis. A l’époque mes parents et les médecins étaient désemparés devant mes épisodes de pleurs…

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      1. Je continue à commenter car je ne comprends pas l’expression rgo interne, peux-tu m’éclairer stp ? Ma fille a été rgo jusqu’à 8 mois. Maintenant qu’elle a 5 ans, elle nous dit régulièrement qu’elle a revalé pour ne pas vomir, hormis le glamour de sa description, j’en comprends qu’elle a fréquemment des renvois ou des remontées, du coup je me demande si son rgo est vraiment passé ou si elle n’a pas simplement appris à vivre avec.

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        1. Interne c’est juste qu’elle ne le fait pas sortir. Que ça remonte juste la gorge voir ça arrive en bouche mais rarement.
          Mes fils avaient des rgo mais ils sortaient tout. Coucou le yaourt fermenté 3-4h après l’allaitement ou le biberon. Mais au moins ça les soulagaient. En interne je pense que ça doit bien bien brûler…. Et surtout si ça ne sort pas ça ne se remarque pas forcément. J’ai vu des cas autours de moi. Pauvres petits choux.
          En tout cas si ça ne la dérange pas tant mieux et sinon je sais qu’enfant et ado le lait froid m’aidait le soir à calmer les brûlures d’estomac et remontées gastriques acides.

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  2. Bonjour, est-ce que tu as essayé de voir un naturopathe ? Chez nous, ça a tout changé. Déjà nous avons identifié les intolérances gluten et lactose. Mais la naturo m’a aussi permis de sortir d’un cercle infernal lié à l’endometriose. Mon corps était hyper inflammé, je faisais des crises de douleurs type infection urinaire à répétition, j’avais des nausées, mal de ventre… On a introduit un régime anti inflammatoire (bye bye pains, yaourts, viande rouge, sucre…) pour baisser l’inflammation. Ça a soulagé mes douleurs. Maintenant je peux réintroduire à petites doses les aliments inflammatoires et en manger de temps en temps pour le plaisir. Je prends aussi des tisanes pour les bienfaits des plantes (camomille, gingembre, menthe…). Les médecins, même ceux très à l’écoute, sont malheureusement coincés par le fait que sur les analyses les intolérances ne ressortent pas ou peu. Alors qu’elles sont bien présentes et que ton corps lutte et souffre de ces aliments consommés à répétition.

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    1. Alors on a aussi fait des recherches par rapport aux tisanes etc car certaines peuvent avoir des effets sur le foie. Et c’est bien tout le problème des plantes c’est que dans certains cas ce n’est pas conseiller. En particulier les plantes que l’on propose pour les problèmes de digestion etc.
      J’ai une collègue qui avait aussi des soucis de digestion lié à l’endométriose. Pour l’instant il ne semble pas que je sois affectée de ce mal. Ouf. Je croise fort les doigts quand même car je sais que c’est évolutif. Après j’ai déjà essayé de manger moins de fromage, viande ou autres mais ça ne change rien alors qu’arreter les légumes en périodes de crises ou lorsque je me sens sur le fil, là ça fonctionne. Le sucre par contre j’y ai vu un réel changement, ça semble affecter mon foie et jouer aussi sur mes prises de sang. Mais bon je mange quand même très peu sucré et très peu de produits transformés. Et d’ailleurs j’ai fait une année de végétarisme qui n’a absolument rien changé a mes douleurs… Voir c’etait pire sûrement aussi à cause des légumineuses et céréales… :/ Bref ce n’est pas simple.

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