Quand on a voulu concevoir

Quand on a voulu concevoir

C’est l’été sur Bribes de Vies ! Alors pendant que les chroniqueuses prennent une petite pause bien méritée, nous te proposons de (re)découvrir des articles publiés sur nos anciens blogs. 

Bonne lecture, bonnes vacances et à très vite !

Fusion de 2 articles initialement publié sur Dans Ma Tribu en septembre 2015

C’est vrai. Ce genre de sujet devrait être un petit peu (beaucoup) intime. Voire très secret. La plupart des gens, par superstition ou par pudeur (voire pour garder l’effet de surprise, hein !), ne vont pas clamer sous tous les toits que ça y est, ils se lancent. Mais ils s’y mettent, à ce projet bébé, gentiment, et quand ça fonctionne (rapidement de préférence), c’est une bonne surprise pour tout le monde.

Moi, je suis l’aînée de deux petits frères. Quand ma maman m’a mariée à Monsieur Loup, le mot d’ordre de TOUS nos proches, c’était : « Prenez votre temps, on n’est pas pressés d’être grands-parents/tonton/tata ! » (Raye la mention inutile.)

Et puis, on a appris que Monsieur Loup était infertile. J’ai appelé ma maman, pour lui dire qu’elle allait avoir du temps pour la finir, cette couverture pour mon futur bébé. Elle a eu des paroles toutes douces. Et on a raccroché. Puis on a pleuré, chacune de notre côté. C’est pudique, des fois, une maman.

Je pense que c’est à ce moment-là qu’elle a compris qu’elle voulait être grand-mère, en vrai. Et moi, que je n’allais plus pouvoir voir des ventres ronds sur mon chemin pendant un bout de temps.

Dans la foulée, il y a eu une grossesse dans chacun de nos cercles familiaux, d’amis, de collègues. J’ai eu l’impression que la terre entière me faisait une horrible grimace. Mais non. J’avais juste l’âge où on fait un bébé, et le monde autour de moi avait aussi cet âge-là.

Ajoute là-dessus la pression sociale du « Bon, maintenant que vous êtes mariés, c’est pour quand, le bébé ? » et me voilà dans un état semi-dépressif pas très cool.

Comme tu l’as compris, Monsieur Loup et moi avons eu du mal à faire un bébé. Voici comment nous avons appris qu’il y avait un problème.

Le Bon Conseil

Quelques mois après le début de nos essais « naïfs », l’une de mes collègues met au monde le premier bébé du groupe d’amis que nous formons.

Je lui annonce au milieu de la conversation que nous espérons bientôt rejoindre le club des jeunes parents. Elle me demande immédiatement si je suis allée voir un gynécologue pour une visite de pré-conception. Ainsi, en cas de fausse-couche, je n’aurai pas la culpabilité du « j’aurais dû mieux me préparer ».

Je ne la remercierai jamais assez de ce conseil.

Je me trouve rapido une gynéco, car depuis deux ans que je suis à Paris, je n’en ai jamais vu aucune. Oui, je suis un peu fâchée avec les docteurs en général…

Le Docteur Géniale (appelons-la ainsi) est parfaite. Notre rendez-vous est pris très rapidement. On se voit une semaine après mon appel, il n’y a pas de retard à supporter en salle d’attente (coincée entre des femmes enceintes), et je suis d’office prise au sérieux.

Elle me tutoie, et me dit qu’avec elle, ce bébé, on l’aura très vite.

Crédit photo : illustration personnelle

Je pensais qu’elle me donnerait un complément alimentaire, des acides foliques… de quoi « préparer l’intérieur », quoi ! Eh bien non. Que nenni. Que dalle. Elle me prescrit des examens.

On est à peine à six mois d’essais ! Personne ne s’inquiète, à ce stade ! Aujourd’hui, je me rends compte de la chance qu’on a eue de tomber sur une professionnelle aussi entreprenante.

La Désillusion

Je pars donc à l’assaut de toutes sortes de rendez-vous, mes ordonnances sous le bras. Et je donne les deux siennes à Monsieur Loup, qui grimace. Sérologies… et spermogramme. Autant te dire que ça l’enchante moyen…

Crédit photo : illustration personnelle

Il met deux mois pour se décider à faire cet examen.

De mon côté, tout roule. Des ovaires de compèt’, un endomètre hyper confort… Bref, je suis fin prête à accueillir un bébé.

Chaque mois, je me voue à tous les saints de mon répertoire, et passe la main sur mon ventre en récitant ma litanie de « Et si… » :

  • « Si je tombe enceinte ce mois-ci, je l’annoncerai pile aux 50 ans de mes parents ! »
  • « Si c’est pour cette fois, je serai bien ronde dans ma robe pour le mariage de ma meilleure copine ! »
  • Etc.

Puis le Docteur Géniale appelle. « C’est un peu moyen pour Monsieur Loup, dit-elle. Il va falloir qu’on se revoie très vite ! »

Nous recevons le lendemain les résultats du spermogramme. « Un peu moyen », c’était un euphémisme.

Là où sur le papier de Monsieur Lambda, tu aurais trouvé un certain nombre de spermatozoïdes par mL, un certain pourcentage de « vivants après X temps », d’anormaux et de mobiles, chez nous, il n’y a que des 0. 0,00000 spermatozoïde par mL. 0% de vivants, d’anormaux, de mobiles. 0 partout. Et en bas, le verdict : azoospermie totale.

Monsieur Loup éclate de rire. Et moi, je fonds en larmes. Moi pour qui la vie a toujours été facile, contrairement à la sienne, le ciel me tombe sur la tête.

Quand je pars travailler le lendemain, j’ai la sensation d’être l’héroïne méconnue d’un film apocalyptique, où personne à part moi ne se rendrait compte de rien. Comment les oiseaux peuvent-ils encore chanter ? Comment les gens peuvent-ils encore sourire ? Et vivre ? Et les enfants courir ? À cet instant, ma vie n’a plus aucun sens.

Toi aussi, tu as vécu une annonce choquante ? Et/Ou un parcours PMA ? Peut-être qu’au contraire, ça a été très facile pour toi ? Si tu as envie de partager cela, nous t’ouvrons nos lignes, viens nous raconter ton histoire ici !

2 commentaires sur “Quand on a voulu concevoir

    1. Merci ! On trouvait dommage de voir disparaître certains de nos articles auxquels nous tenons et/ou qui pourraient se montrer utile, on a voulu y remédier et les vacances sont la bonne occasion 😉

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