Celle qui assumait ses cheveux blancs
Je me colore les cheveux depuis un peu plus 17 années avec une fréquence relativement élevée depuis une dizaine d’entre elles. Au début, c’était plus une coquetterie ou des envies de changements comme l’expliquait si bien Rosa Evril.
J’ai commencé par des colorations tons sur tons pour améliorer mon brun ultra classique et terne. Puis j’ai expérimenté d’autres couleurs moins proches de ma teinte naturelle. Et pour finir, il est venu un moment où ces colorations n’ont plus été là que pour cacher mes premiers cheveux blancs.
Evidemment, cela a été progressif. Quelques cheveux blancs par-ci par-là, puis des mèches plus marquées et pour finir avec des démarcations de plus en plus visibles au niveau des racines. Ces dix dernières années, j’ai sans aucun doute passé beaucoup de temps chez le coiffeur avec une fréquence moyenne d’une retouche de racines toutes les six semaines.
Mon cheminement
Je n’ai pas su saisir ma chance lors du confinement et passer le cap. Mais il faut dire que vivre un confinement en plein post-partum cela n’aide pas à se sentir belle et en phase avec son apparence. Et je crois que je n’étais tout simplement pas encore prête pour ce changement et pour l’assumer.
En revanche, j’ai découvert l’année suivante le compte Instagram de la marque Bleu Cocotte et sa belle, charismatique et inspirante fondatrice, Agathe Pons. Quelle surprise de découvrir que sa jolie couleur argentée est en fait sa couleur naturelle.
J’ai alors commencé à m’interroger sur ce qui me dérangeait dans mes cheveux blancs. Ce n’était pas du tout une peur de vieillir ayant eu mes premiers cheveux blancs dans la vingtaine. Je crois que j’avais surtout peur du regard des autres. Il faut dire qu’on ne trouve pas tellement de femmes de mon âge qui assument (ni même des plus âgées). Difficile alors de se projeter !

J’ai commencé à chercher d’autres femmes dans ma tranche d’âge qui auraient fait cette démarche afin de comprendre ce qui allait m’attendre si je franchissais ce pas. Et j’ai été surprise de trouver autant de comptes et de femmes ayant franchi le cap « d’embrasser leur gris » (embrace our grey comme je l’ai souvent lu). Ma coiffeuse a été d’une grande aide et elle m’a beaucoup rassurée sur le point qui m’angoissait le plus : j’ai un type méditérannéen et j’avais vraiment peur que le blanc (mes cheveux sont plus blancs qu’argentés) ne m’aille pas du tout.
L’année dernière, l’idée a petit à petit fait son chemin et avant mes congés estivaux, j’ai décidé que ma coloration pré-vacances serait la dernière. J’étais extrêmement motivée, mais je ne savais pas du tout si cette motivation passerait les premiers mois. Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien des mes proches et notamment de ma maman qui a décidé de se joindre à moi afin que nous puissions nous encourager mutuellement.
Les étapes
Au début, il n’y a pas grand chose à faire, il te faudra juste attendre. Et honnêtement, les premiers mois sont vraiment les plus difficiles. Je ne te cache pas que ce n’est pas très joli d’avoir une très forte démarcation entre ta dernière couleur et tes racines. Chez moi le contraste était assez important et cela peut faire négligé. Bien sûr, je m’en rendais compte tous les jours, mais le plus difficile, c’était en photo. Du coup contrairement à ce que je comptais faire, je n’ai pas de photos pour retracer la transition.
Il est également extrêmement difficile de se projeter sur l’après transition. Impossible de prédire ce que cela donnerait sur moi et si j’allais aimer cette nouvelle couleur ô combien différente de celle que j’ai depuis des années et à laquelle j’ai fini par m’habituer.
Heureusement, mon entourage a su faire preuve de bienveillance. Je n’ai eu aucune remarque négative. Si quelqu’un a trouvé ma démarche étrange, il a eu le bon goût de garder cela pour lui. La majorité des gens m’ont félicité pour ce choix. Mention spéciale à la jeune femme du supermarché qui m’a complimenté en me disant qu’il fallait absolument que je laisse mes cheveux au naturel. Ce n’était pas grand chose mais cela m’a redonné du courage.
J’ai la chance d’avoir les cheveux pas trop longs et après quatre mois ma coiffeuse m’a proposé une solution pour faciliter la transition. Elle a donc réalisé un balayage sur mes longueurs en les décolorant. Elle m’a également fait une coupe qui dégageait bien ma nuque et m’a permis d’avoir très rapidement ma couleur naturelle sur l’arrière de ma tête.
Il m’a fallu quelques semaines pour m’habituer à ma nouvelle couleur dans le miroir. Ce n’est pas seulement la couleur qui est différente mais tout mon visage qui s’en trouve changé.
Mais ce n’est pas la seule chose que la transition m’a apprise sur moi. Cela m’a demandé un énorme travail sur moi pour passer ce cap. Je manque de confiance en moi depuis toujours et ce n’était pas chose facile de se mettre dans cette position de vulnérabilité.

Crédit photo : photo personnelle
Mon bilan
Sur Instagram, la plupart des femmes ayant fait cette transition parlent de « voyage » ou plutôt de journey (car il s’agit presque exclusivement de femmes anglo-saxonnes). En effet, il y a un vrai cheminement à faire dans sa tête pour se sentir en phase avec ce changement qui n’est pas du tout ancré dans notre société. Durant toute la transition, j’ai beaucoup appris sur moi et j’ai su en tirer parti. Ce n’était pas facile mais j’ai assumé mon choix et j’en ai même fait un acte militant. Je suis jeune et la nature m’a donné cette couleur unique. Je n’ai aucune raison d’en avoir honte et plus les gens seront habitués à voir des femmes avec des cheveux gris ou blancs, plus il sera facile pour les femmes de les assumer.
Après plus d’une année, je suis ravie de mon choix. J’adore cette couleur qui illumine mon visage et me va à la perfection. La plupart des gens pensent qu’il s’agit d’une couleur car elle est très nuancée et brillante. Je m’autorise des coiffures que je n’aurais jamais réalisées avant car elles mettaient trop en avant mes racines. Je ne reçois que des compliments et cela booste vraiment la confiance en soi. Cela me donne ce petit quelque chose en plus qui me distingue des autres.
Je me dis que j’aurais pu franchir ce pas depuis longtemps, mais je crois que c’était tout simplement le bon moment pour moi d’assumer cette singularité et d’en être fière.

Ta couleur est absolument magnifique !! Tu as bien raison de l’assumer !!
Ma maman a fait une transition aussi, mais en passant par les colorations : elle a d’abord éclairci par la teinture en passant du noir au blond puis elle a laissé repousser ses cheveux. Ça a été sûrement bien plus long que toi !
Quant à moi, j’ai 31 ans et pas mal de cheveux blancs, mais je ne les ai jamais teints donc je vais juste profiter de ces dernières années en brune 😅
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Merci beaucoup du compliment.
Pour le moment, je n’ai pas encore ma couleur naturelle partout. Mes longueurs sont décolorées, mais j’arrive doucement au bout du parcours (après presque 1 an et demi quand même).
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Bravo, tu peux être fière de ce cheminement dans une société où toute marque de vieillesse devrait être cachée. En plus ça te va très bien !
De mon côté, ce qui m’inquiète le plus c’est la qualité de mon cheveux. Les quelques blancs que j’ai sont très cassants et le jour où j’en aurais beaucoup je crains de devoir passer à une coupe courte. J’aime beaucoup le court, mais je n’aime pas ne pas avoir le choix (surtout en ce qui concerne mes cheveux 😁)
On verra à ce moment là mais quoi qu’il en soit, vive les cheveux blancs !
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Merci infiniment.
Je n’ai pris conscience de cette tendance que récemment en effet et cela fait vraiment réfléchir.
Alors en effet les cheveux blancs sont très fragiles (très secs et très sensibles à toutes formes d’agressions) et demandent de l’entretien (moins qu’une couleur, mais je fais quand même beaucoup plus de masques qu’avant et je fais très attention aux produits que j’utilise).
Après c’est compliqué car au final, il n’y a pas de produits bio ou solides dédiés réellement.
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Tu as des cheveux magnifiques ! J’ai 42 ans, et à part quelques balayages dans la vingtaine, je n’ai plus touché à ma couleur depuis des années (en fait depuis ma première grossesse). J’ai attrapé des mèches entre gris et blanc cette dernière année, j’avoue que je trouve que mon blond a terni et me donne mauvaise mine, mais je retarde chaque fois le moment du coiffeur et ton article me fait réfléchir. Finalement, ce n’est pas un cap « obligé » ! Par contre, je trouve l’idée du balayage très chouette, à mon avis ce compromis de temps en temps pourrait me plaire (c’est d’ailleurs ce que ma coiffeuse m’a proposée dernièrement). Bref, article très intéressant qui fait réfléchir, car en effet on manque de modèles dans la vie quotidienne !
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Merci du compliment 🙂
En effet, ce n’est clairement pas un passage obligé.
Ma coiffeuse me disait qu’elle avait énormément de demandes ces derniers temps ! Je trouve vraiment chouette que les mentalités évoluent !
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Ça me fait plaisir de lire cet article, puisque j’ai eu moi-même le même cheminement il y a 3 ans. J’ai moins de 40 ans et les tempes complètement blanches (ça a aussi commencé à 20 ans). Mais je n’ai jamais regretté mon choix. Je me sens bien plus moi-même ainsi qu’avec les couleurs auparavant. En fait, la seule remarque désagréable que je n’ai jamais eu c’est la semaine dernière avec une petite vielle qui a cru que j’étais la grand-mère de mon fils alors qu’elle ne voyait que mes cheveux. Les clichés ont la vie dure…
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C’est vrai que le clichés sont difficiles à contrer.
J’ai surtout des gens qui pensent que c’est une couleur et non naturel 😀
Et comme toi, je trouve que cette couleur sied beaucoup mieux à ma personnalité.
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C’est vraiment très joli ! Et puis tu as les cheveux hyper brillants
bravo pour ton « voyage » ça valait le coup
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Merci beaucoup !
J’ai effectivement cette chance, mes cheveux sont très brillants ! Et en effet, cela valait carrément le coup 😀
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Bonjour,
Merci pour ce partage très intéressant 😉
Pour complémentarisé cet article, je vous partage mon groupe d’aide dédié aux cheveux blancs: https://www.facebook.com/groups/325499618086786/
Bien cordialement
Géraldine Godard
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