Histoires de cheveux

Histoires de cheveux

Ah les cheveux… À la fois tellement anodins certains jours et tellement importants à d’autres. Une histoire d’amour souvent, de haine parfois. Aux reflets qu’on y crée s’ajoutent le reflet de notre état physique, psychique et émotionnel. Ils sont sources d’expérimentations. De la coupe hyper moderne dont on rêve secrètement mais qu’on n’ose pas par peur du regret. Du changement radical de couleur qu’on regrette aussitôt fait. Du balayage lumineux dont on se demande « mais pourquoi je ne l’ai pas fait plus tôt ? ».

Crédit photo (creative commons) : katyandgeorge

Dans la vie, comme pour mes cheveux, je ne suis pas une adepte de la prise de risque. D’aussi loin que je me souvienne, jusqu’à il y a un an environ, j’ai eu les cheveux très longs (du milieu du dos jusqu’à la taille en fonction des moments) avec la raie au milieu et ma couleur naturelle (un châtain moyen). J’alternais les jours post-shampoing où je les détachais et les jours-où-il-faudrait-quand-même-les-laver où je les attachais, soit en queue de cheval soit en chignon flou. J’aimais bien l’allure que ça donnait à mon visage dans les deux cas, je portais des grosses boucles d’oreille la plupart du temps ce qui donnait un peu de structure. Je les coupais parfois (une fois par an quand j’y pensais) mais juste pour enlever les pointes abîmées.

Pendant cette période zéro risque, j’ai eu un jour une audace qui m’a moi-même surprise : j’ai décidé de tenter la frange. Ça a été radical puisque mes proches m’ont à peine reconnue avec cette coupe. Ça m’allait plutôt bien mais d’un point de vue pratique, c’était très pénible. Il fallait la couper toutes les quatre semaines environ, et mes cheveux regraissant vite j’étais obligée de la laver quasiment tous les jours. Enfin, j’ai les cheveux souples d’après les coiffeurs ce qui veut dire en réalité « bon courage ma petite dame » et j’étais infoutue de faire un brushing correct pour éviter d’avoir des mèches partant dans tous les sens (j’ai quelques photos de moi par jour de vent où je ressemble littéralement à une folle).

Deuxième audace quelques années plus tard : la permanente. Je rêvais de cheveux bouclés en me disant qu’au moins s’ils n’étaient pas disciplinés ça ferait quand même joli. J’ai plutôt aimé cette période même si je n’ai jamais réussi à avoir d’aussi belles boucles qu’en sortant du salon. Je dois dire que les coiffeuses ne m’ont pas beaucoup aimée lorsque je leur ai demandé cette prestation, étant donnée la longueur de mes cheveux et le temps passé à poser l’ensemble des bigoudis. Je dois dire enfin que ça a plutôt abîmé mes cheveux qui se sont encore plus affinés.

Je pense qu’on est toutes passées par là mais le premier changement vraiment radical est venu à la suite d’une rupture : j’ai décidé de me faire faire un ombré hair (keskessé ? c’est une coloration sur la longueur des cheveux qui se fond dans la couleur naturelle) ROUGE. Et j’ai adoré. Ensuite… j’ai fait un ombré hair blond. Et j’ai adoré aussi.

La machine était lancée, je me suis dit « oh mais c’est super cool en fait d’expérimenter avec ses cheveux » « TIENS, si je les coupais ? ». Bon, là-dessus, la réflexion ne s’est pas faite en un jour, parce que c’était quand même un gros cap à passer. J’avais peur de le regretter, envie de voir si les cheveux courts m’iraient vraiment (ça me trottait dans la tête depuis qu’une coiffeuse avait fait le test de la distance menton/oreille et déterminé que le court m’irait mieux), peur aussi de ne pas savoir les coiffer (vu que je me débrouille comme un manche avec une brosse et un sèche-cheveux). Bref j’ai fini par tenter l’expérience. Je les ai coupés juste au-dessus des épaules et vu que je ne suis pas une audacieuse mais que quand je me décide je ne fais pas les choses à moitié (et que mes cheveux blancs commençaient à me déprimer) je les ai teints en roux en même temps.

Alors pour la coupe, j’ai aimé mais pas adoré. J’ai constaté le côté pratique de les avoir plus courts sans forcément devoir faire un brushing. Par contre, la couleur, ça a été une RÉVÉLATION. Je trouve que ça illumine mon teint pâle et ça s’accorde très bien avec la couleur verte de mes yeux. Je ne reviendrais plus en arrière (même si j’admire des jolis châtains et des jolis blonds). Dernier changement en date, j’ai coupé encore plus court (un carré en dessous des oreilles). Je ne m’attendais pas à ce que le changement soit aussi spectaculaire (j’ai coupé 6 cm à tout casser) mais j’aime beaucoup cette coupe plus moderne et finalement plus féminine à mon goût.

Et si je les laissais repousser ?