Chérir chaque instant

Chérir chaque instant

Ce titre est un peu léger pour le sujet dont je voudrais parler aujourd’hui. Mais c’est ce qui me permet de m’accrocher et de continuer à avancer. Aujourd’hui je vais te parler de deuil, de perte, de regret un peu, de colère beaucoup, d’ennui, de lassitude, de mort mais aussi de vie.

Cette année 2023 devait être joyeuse, nous le souhaitions tous, mais ce n’est pas le début heureux que nous escomptions. La mort est venue nous frapper de plein fouet. Quand on s’y attend ça semble plus facile, quand ce sont des personnes âgées, la tristesse est toujours là mais la surprise, le choc est peut être moindre que quand ce sont des jeunes, ou des adultes de nos âges.

Nous savons que chaque jour qui passe nous rapproche de la fin, mais nous sommes tous pris dans le quotidien. Métro, boulot, dodo, ou voiture, travail, enfant, ménage, travaux, etc. Le temps file. On dit « salut » à un proche, un ami, de la famille, un frère ou une sœur et sans crier gare, cette personne s’en va. Pour toujours. Elle s’éteint et tous ses rêves et ses projets avec elle. Comment faire face ? Je n’ai pas de solution. C’est quelque chose de très personnel. Chacun réagira différemment. Dans notre perte, nous avons chacun une place et une relation différente avec la personne perdue. D’un côté c’est plus simple pour moi. Mais je me dois d’être un soutien pour mon mari, sa famille, et nos enfants aussi. Et ça, ce n’est pas facile non plus.

deuil

Crédit photo : Kristopher Roller

C’est bête peut-être, mais j’ai l’impression que je dois tenir pour soutenir mes proches. J’ai envie de pleurer de crier ma rage, l’injustice. Mais je me retiens. J’en parle quand même, il le faut, pour ne pas se faire ronger par toutes ces émotions.

La colère et l’injustice, c’est vraiment ce qui me prend le plus au corps en ce moment. La colère envers la vie pour être partie et avoir laissé mon neveu sans sa maman, mon mari sans sa sœur et ma belle-mère sans sa fille. L’injustice aussi pour chacun d’eux d’avoir perdu un proche. Toujours la colère envers le fait que mon neveu ait dû sortir de l’église derrière un cercueil, assisté à la mise en terre de sa maman, qu’il ait dû vivre une telle épreuve si jeune, l’année de ses 10 ans.

Les regrets aussi de tout ce que je n’ai pas pu dire à ma belle-sœur. Parce que oui, notre relation était faite de hauts et de bas, je ne lui ai pas forcément dit que je tenais à elle malgré tout. Des regrets pour tout ce qu’on ne fera plus ensemble, de tous les rires, les moments de joies ou de peines que nous aurions pu partager. Les engueulades aussi parfois. Le problème des regrets c’est qu’ils nous mettent aussi face au vide, à l’absence.

Je fais aussi la liste de tout ce qu’elle ne fera plus, de tous ses projets avortés : le développement de son auto-entreprise d’accompagnement dans la vieillesse ou le handicap, des vacances qu’elle projetait en Thaïlande, de tous les vêtements qu’on ne s’échangera plus, de toutes les fois où elle arriverait en retard, où elle grillait au soleil et qu’on lui disait qu’elle allait avoir un cancer de la peau, de toutes les fois où on lui disait de se calmer et de se reposer. Du positif et du négatif, des fois où on se soutiendrait et celles où on serait en opposition. Bref il n’y aura plus jamais tout cela.

Enfin il y a quand même la vie qui doit continuer. J’avoue que les enfants nous aident beaucoup dans cette situation, ils nous donnent la force d’avancer, de rire, de retourner au travail aussi. Pour eux il n’y a pas de pauses possibles, nous devons donc nous adapter et continuer. Chaque jour petit à petit nous faisons notre deuil. C’est peut-être plus simple pour moi mais je souffre de voir mes proches en peine. J’essaye de les soutenir, de les aider. C’est pour cela que je pense qu’il est important aujourd’hui de chérir chaque instant avec nos proches, la vie étant éphémère, j’ai décidé de prendre tout ce que je pouvais prendre durant le temps imparti.

3 commentaires sur “Chérir chaque instant

  1. Toutes mes condoléances, la perte d’un proche est toujours une épreuve, même si elle prend diverses formes.
    Bon courage à vous tous car, oui, tu as aussi le droit de pleurer; on est des êtres humains après tout.

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