Ma vision de l’éducation

Ma vision de l’éducation

En devenant parents, nous sommes devenus responsables de l’éducation que l’on allait offrir à nos enfants. J’englobe beaucoup de chose dans l’éducation, notamment tout ce qui concerne mes interactions avec eux. Après nos principes éducatifs posés sur le papier et totalement théoriques, issus de nos longues années d’attente de notre premier enfant, est arrivée l’heure de la pratique. Aujourd’hui, 4 ans et demi et 3 enfants plus tard, voici la vision que j’ai de l’éducation de mes enfants.

éducation bienveillante

Notre base : le maternage proximal

Dès la naissance, nous avons mis en place une parentalité avec un « maternage » proximal, même si le terme « maternage » est restrictif, car le papa de mes enfants est aussi dans cette relation avec nos enfants : portage, co-dodo, allaitement ont été les maîtres mots de nos débuts en tant que parents. Mon mari s’est beaucoup renseigné sur le courant Montessori et a pris du plaisir à préparer d’ailleurs un petit espace d’éveil pour notre fils aîné, en respectant les recommandations de ce « mouvement ». Nous nous sommes intéressés aussi au massage pour bébé, encore une fois, c’est plus souvent le papa qui s’est adonné à ce moment de partage. Nos autres « principes » ont été aussi de pratiquer la motricité libre avec chacun de nos trois bébés, ainsi qu’une diversification menée par l’enfant, c’est à dire une diversification adaptée à ses capacités, en le laissant découvrir un maximum par lui-même (cuillères pré-remplies que bébé porte à la bouche, morceaux adaptés, etc). Nous nous sommes beaucoup informés pour cela, grâce à des livres mais aussi des ateliers, souvent proposés par la Maison de Naissance où sont nés nos enfants.

La fameuse éducation bienveillante

Mais venons en au vif du sujet, la fameuse éducation, et plus particulièrement, celle qui se dit, se veut, bienveillante. Tout d’abord, pour ma part, j’ai un peu de mal avec le mot « éducation » mais surtout avec le terme « bienveillant », car à mes yeux, de base, l’éducation devrait être bienveillante. On ne devrait même pas se poser la question, et encore moins débattre comme ce fut le cas ces derniers mois dans les médias. J’ai trouvé d’ailleurs cette querelle très puérile, inutile… Si tu n’as pas suivi cette actualité, pour te résumer grossièrement, certains professionnels dont une psychologue en particulier, ont « attaqué » ceux qui se revendiquent du mouvement de la bienveillance, mettant en avant que cette éducation conduit au burn out parental, à l’enfant tout puissant et sans limite.

Mon article n’a pas pour vocation à défendre l’un ou l’autre des partis en question. Pour ma part, nous avons mis en place notre éducation, celle qui nous convient à nous parents, mais aussi à notre famille et à la spécificité de nos enfants. Cette éducation se veut en effet bienveillante, car comme je le disais, pour moi, la bienveillance est la base de toute relation entre humains. La ba-se !

Notre éducation au fil des âges

Une chose est sûre, on n’élève pas un bébé de 12 mois comme un enfant de 4 ans. Nous avons donc évolué au rythme de nos enfants, principalement de notre premier, car pour le coup, c’est lui qui nous fait découvrir beaucoup d’étapes de notre parentalité. Mais notre petit dernier nous montre aussi des aspects inconnus et non explorés par ses deux grands frères. Quoi qu’il en soit, à la maison, nous essayons d’être le plus possible dans la communication (non violente). Ce n’est pas toujours simple ni possible, mais c’est ce vers quoi nous tendons. Je veux pouvoir dire les choses clairement à mes enfants et que l’inverse soit possible. Et donc, cela passe aussi beaucoup par l’expression des émotions. J’ai compris au fil des mois et des années, à quel point ces fameuses émotions sont capitales dans l’éducation mais aussi le bien-être et l’équilibre de l’enfant et de façon plus élargie : l’équilibre familial. Je suis d’ailleurs très fière de mes aînés de 4,5 ans et 3 ans qui arrivent aujourd’hui à exprimer leurs émotions et surtout leurs besoins notamment en cas de tempête émotionnelle ou d’une émotion désagréable.

Eveiller plutôt qu’éduquer

Je suis plutôt adepte de ce mot « éveil » plutôt qu’éducation. Notre objectif avec mon mari, qui n’est pas toujours simple à tenir, surtout quand on est fatigué, c’est d’aider nos enfants à prendre conscience de leurs actes, que chaque acte a une conséquence (naturelle ou non) et que c’est pour cette raison notamment, qu’on ne peut pas toujours faire ce que l’on veut et qu’il y a un cadre : des règles et des limites. J’avais d’ailleurs écouté un podcast très intéressant à ce sujet qui expliquait justement la différence entre les règles et les limites et qui mettait en avant le fait que les limites, même pour un adulte, sont difficiles à respecter et nous sommes tous souvent tentés de les dépasser, l’exemple le plus parlant étant celui de la limite de vitesse au niveau du code de la route. Bref, nous sommes donc engagés dans cette démarche auprès de nos enfants. Récemment, on vient d’instaurer un système pour leur permettre, je l’espère, de mieux intégrer les règles.

Le conseil de famille

En effet, depuis cet été, nous avons mis en place une sorte de conseil de famille, qui a pour vocation de permettre de mieux communiquer et de consolider les règles de vie au sein de la famille et à l’extérieur. Notre première réunion a permis de poser le cadre avec les premières règles, les fondamentales. J’avais listé avec mon mari, la liste des règles essentielles à nos yeux (qui sont propres à chaque famille). Toutefois, ce sont les enfants qui ont amené les règles. J’ai été agréablement surprise de constater qu’ils avaient bien intégré la plupart de nos règles fondamentales. A la fin, nous avons un peu orienté les dernières consignes à respecter pour les aider. Nous avons tous validé chaque règle mais aussi les conséquences du non-respect des règles. La plupart des conséquences sont des conséquences naturelles, mais nous avons aussi mis en place un système de carton jaune/carton rouge, et dont la principale conséquence est la perte d’un « plaisir » (par exemple : un temps de dessin animé) sur une durée définie. Nous avons réaffirmer aussi l’importance de la réparation : à la maison, quand on fait une bêtise, on répare d’une façon ou d’une autre. Les enfants sont donc avertis officiellement de tout cela. Je vais par la suite afficher les règles, avec des illustrations, afin que les garçons puissent mieux les visualiser. Et nous continuons quotidiennement à rappeler les règles afin de ne pas les prendre au dépourvu en cas de non respect du cadre. J’espère trouver ainsi plus de sérénité dans nos relations familiales. Bien sûr, certaines règles sont plus difficiles que d’autres à suivre. Les garçons ont beau entendre à longueur de journée qu’on reste assis ou couché sur le canapé, dès que l’excitation grimpe, ils sautent de partout – et on se met à crier !

La confiance

J’ai vraiment envie d’instaurer une relation de confiance entre nous et nos enfants et pas uniquement à sens unique. J’ai besoin de savoir qu’ils n’auront pas peur de venir nous parler, même s’ils sont à l’origine d’une « grosse » bêtise. Pour moi, c’est aussi cela qui instaure le respect et je suis donc dans une logique de relation de confiance et je ne suis pas du tout dans une logique de verticalité, d’autorité sur…, de pouvoir sur… Je respecte mes enfants et en retour, ils me respectent aussi. Pour moi, là aussi, c’est une base de l’éducation et ça s’apprend par l’exemple et non la domination.

Je suis aussi partisane de l’éducation par l’expérimentation et l’exploration. Je les laisse donc beaucoup tester par eux-mêmes (et donc aussi subir certaines conséquences, tant qu’ils ne sont pas en danger ou que ça ne leur porte pas préjudice).

Je lis énormément de livres autour de la parentalité, pour y puiser de l’inspiration et des idées. Je ne prends que ce qui me parle et je laisse de côté ce qui fait moins écho à ma vision de l’éducation. Je reste aussi un parent humain et j’ai bien compris, avec le recul, que la bienveillance doit aussi s’appliquer à nous, parents. Je me pose donc aussi des limites dans le respect de chacun. J’ai l’impression, après 3 enfants, d’être enfin à l’aise avec ce que je souhaite mettre en place pour les éveiller à la vie et à notre monde.

15 commentaires sur “Ma vision de l’éducation

  1. Bonjour,
    Merci pour cet article intéressant qui permet de se poser la question de l’éducation que nous voulons mettre en place pour nos enfants. Je suis complètement en accord avec toi.
    Pourrais-tu me donner stp les titres de livres les plus intéressants que tu as lu à ce sujet ? Ou peut-être pourrais-tu faire un article à ce sujet 😉 ?

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  2. Kikoo !

    Voilà un bel article.
    Il fait écho à mes propres réflexions et aux décisions que j’ai pu prendre par rapport à l’éducation que j’ai voulu donner à mes enfants. Et que je continue de leur donner. L’une des bases, c’est de respecter leurs propres rythmes et leurs besoins personnalisés. Je ne donne donc pas la même « éducation » à ma fille et à mon fils. Je m’adapte toujours en fonction de ce qu’ils sont capables de faire et à leur maturité.
    Il y a une chose sur laquelle j’aimerai aussi réagir : j’ai eu récemment, sur un forum, un débat intéressant (et assez intense) concernant l’éducation bienveillante. Mon principal « adversaire » soutenait que la bienveillance ne pouvait mener qu’à des enfants rois qui ne connaissaient aucunes limites et aucune frustration… Il m’a fallu du temps, mais j’ai fini par comprendre qu’en réalité, on ne donnait pas le même sens ni la même définition au mot « bienveillance ». Je crois donc qu’en réalité, la première des choses à faire, c’est d’expliquer que le mot « bienveillance » dans l’expression « éducation bienveillante » emporte d’abord et avant tout l’idée de chercher à apporte à son enfant des bienfaits. Ce qui peut tout à fait inclure l’idée de fixer des règles et des limites et d’introduire l’idée de responsabilités, de conséquences à ses actes / propos, de punition ou de sanction.

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    1. Je ne veux pas me relancer dans un débat stérile mais il y a vraiment des parents qui ne veulent pas « apporter à son enfant des bienfaits »??!

      Je pensais que la mauvaise compréhension venait du fait que certains parents avait eu une mauvaise présentation de l’éducation bienveillante par certaines personnes actives sur les réseaux sociaux qui prônent l’absence de non, de frustration, toutes les décisions laissées à l’enfant… Ce qui peut être conforté par la rencontre de certains enfants qui effectivement sont les rois chez eux.
      (Je ne trouve pas que ce soit un modèle super courant mais malheureusement les parents sont souvent très vocaux et n’hésitent pas à juger et critiquer les autres parents.)

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      1. Pour beaucoup de gens dans le contexte de l’éducation, bienveillance = ne pas punir = laxisme = ne pas fixer de limites.

        Ce sont de gros raccourcis, mais c’est ce que je constate dans les échanges que je peux avoir (j’aime beaucoup le sujet de l’accompagnement des enfants), tant réels (notamment avec mes collègues) que virtuels.

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  3. Je suis tellement d’accord avec toi sur le terme bienveillant ! On est tous des parents qui aimons nos enfants et tentons de faire le mieux pour eux, la bienveillance va de soit. (Et on peut toujours se faire aider quand ca devient difficile.)

    Pour mon premier, toutes mes illusions étaient déjà perdues après 2 semaines. Il n’a pas aimé le cododo, le portage, les massages (et je ne voulais pas allaiter)… Il avait clairement besoin de son espace et n’aime pas qu’on le touche (ou toucher plein de texture). Donc pareil, la motricité libre, la DME (il mange toujours ses bananes à la fourchette, comme les croissants !) sont tombés à l’eau.
    Mais on s’adapte et on se rattrape avec le second qui est très différent.

    Comme Pauline, tes lectures et ton podcasts m’intéressent. Parce que moi, le terme d’éducation à une connotation plutôt positive. Dans mon esprit on éveil un enfant à la musique à l’art, la culture en général mais on l’éduque pour en faire un humain empathique qui sait vivre en société…

    Ainsi que ton retour sur le conseil de famille. Je pense en faire un pour mon 4 ans. Mais je me demande un peu comment l’organiser. Quels sujets peuvent l’intéresser?

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  4. J’hésite à réagir tellement ce débat est fort.. personnellement je me suis lancée dans la parentalité en pensant suivre cette fameuse « méthode » d’éducation bienveillante qui est présenté partout comme la seule bonne voie (ou en tout cas la seule qui soit pensée pour le bien de l’enfant). J’ai malheureusement vite déchanté : j’ai du abandonner le cododo après quelques jours (« dormir » auprès de mon enfant me mettait en situation d »hypervigilence, je n’ai jamais su dormir 1mn), l’allaitement fut un calvaire (j’ai souffert d’une hypersensibilité cultanée liée à l’équilibre hormonal de l’allaitement – je ne savais même pas que ça existait), le portage physiologique a eu raison de mon dos (et ce malgré les cours, j’en garde encore des séquelles)… je pense que j’étais de toute manière bienveillante évidemment, mais non sans une grande culpabilité de ne pas « réussir » à suivre THE méthode. Du coup quand la pédiatre à mis son véto à la DME au vu du poids faible de mon fils, je l’ai vécu comme un soulagement extrême : on aurait donc le droit de faire d’autres choix sans nuir à son enfant? Depuis nous faisons « de notre mieux », nous disons non, nous mettons des limites consistantes, nous expliquons à nos enfants le pourquoi de celles-ci, nous ne les tappons pas et ne les humilions pas. Mais je ne dirais pas qu’on est forcément dans l’éducation bienveillante au sens propre. Tu mentionnais le risque de burn out parental et je pense que ce n’est pas impossible quand on va à l’encontre de sa propre nature : le poids des efforts dus à l’énergie émotionelle déployée et l’absence de soutien ou de relais sont propre à chaque parent. Dans l’éducation bienveillante on parle souvent de « besoins » de l’enfants qu’il faut chercher à remplir – ça ne doit pas aller à l’encontre de nos propres besoins en tant que parents (besoins qui varient de personne en personne).
    merci d’avance de ne pas m’attaquer 😉

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    1. Tu as raison de parler des besoins des parents. Un de mes soucis avec le terme « éducation bienveillante » (dans un autre commentaire, j’explique que je n’utilise pas ce terme), c’est qu’il est « balancé » aux parents sans leur donner de clés pour faire différemment de ce dont iels ont l’habitude. Cela peut mener à des parents dépassés qui tentent d’appliquer des « méthodes » sans les recontextualiser.

      À mon sens, on devrait avoir une éducation à la parentalité qui passe, en premier lieu, par le fait de bien se connaitre : quels sont mes besoins, comment reconnaître mes émotions, quelles sont mes réactions en cas d’émotion forte… autant de choses qu’on veut apprendre aux enfants alors que nous, adultes, les maîtrisons très mal.

      Je prends ton exemple du cododo (mais c’est valable pour tout). Ça ne te convient pas : ton besoin de sommeil n’est pas respecté. Mais c’est important que les besoins de chacuns soient respectés dans une relation !
      En tant qu’adultes, on peut en différer certains (par exemple, ne pas manger tout de suite ou ne pas avoir un temps à soi immédiatement) et déterminer des aides ponctuelles pour patienter (par exemple, pour moi, boire une boisson chaude ça me permet d’avoir « un truc pour moi » et de patienter pour pouvoir faire une activité). L’enfant apprend cela progressivement. Donc c’est logique de prioriser le besoin de l’enfant à l’instant T, mais en gardant en tête son propre besoin.
      Pour le sommeil, tu ne peux pas différer ton besoin indéfiniment. Je n’ai pas pratiqué le cododo avec ma fille bébé, elle dormait dans ma chambre mais dans un lit bébé « normal » (pas ceux de cododo). Dans la journée, pour ses siestes, elle dormait sur mon ventre ce qui nous convenait à toutes les 2 (mais c’est notre solution, ce n’est pas universel). Cela remplissait son besoin de contact physique tout en respectant mon besoin de sommeil.

      Catherine Dumonteil-Kremer parle de « parentalité créative », et ça me semble mieux parce que chaque famille a des besoins et des réponses qui diffèrent. Si on ne respecte pas les besoins d’une des personnes, forcément, cela pose problème.

      En plus, je trouve ça très sain d’exprimer ses besoins à son enfant (en s’adaptant à sa compréhension bien sûr). Ça leur montre que les besoins personnels sont importants.

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    2. Tu as tout à fait raison ! Une éducation bienveillante doit l’être aussi avec les parents (et entre parents).

      Il n’y a pas d’éducation parfaite ni de méthode à appliquer à la lettre.
      Tu m’as l’air de faire preuve de bon sens et d’amour, ce qui est une bonne chose pour tes enfants.
      Aies confiance en toi.

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      1. La parentalité (et plus largement la relation aux enfants), c’est un des domaines dans lesquels j’ai une grande confiance en moi, mais c’est parce que j’ai appris à poser et respecter des limites saines.

        Sauf que moi j’ai appris ça à la dure (des années de relations de couple toxiques, quasi quelque soit mon partenaire…), la dernière a été le déclic et j’ai appris. J’aimerais que ma fille apprenne à déterminer et poser ses limites sans en passer par là (ou que, si elle se heurte à des partenaires toxiques, elle soit capable de l’identifier bien plus rapidement que moi), donc je trouve ça hyper hyper hyper important de lui montrer des limites saines et de lui montrer que ce n’est pas normal si les besoins de quelqu’un sont négligés.

        Je trouve que ce qui aide, en tant que parent, c’est de se demander quelles sont les limites vraiment pas dépassables. Pour moi, c’est :
        – la violence sous toute ses formes, envers humains, animaux et objets qui ne nous appartiennent pas SAUF légitime défense,
        – d’avoir un endroit vraiment à moi (c’est ma chambre où j’impose les règles que je souhaite),
        – la mise en danger de l’enfant (si l’enfant refuse de marcher sur le trottoir, par exemple),
        – le respect des besoins de chacun.e.

        Et d’appliquer symétriquement ces limites (= pas de violences sur qui que ce soit, dans sa chambre elle décide des règles et je ne rentre pas sans son accord, etc.).

        Une fois posé ça, on peut être créatif.ve et dire oui beaucoup plus souvent.

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        1. Je trouve ta réponse intéressante mais un peu simple dans le sens où le problème de la plupart des parents n’est pas de décider des règles fondamentales mais plus de comment réagir quand l’enfant ne les respecte pas.

          Comment on réagi quand le petit de 18 mois tape en cas de frustration. De base, on lui explique la règle, ce qui se passe dans son corps ou on essaie de lui donner d’autres manières d’exprimer sa frustration. Mais dès fois ca ne suffit pas, et on peut se répéter 20 fois en 2h et qu’il continue à taper. Là c’est facile de perdre pied.

          De même, j’ai de base la même règle que toi: sa chambre = ses règles (sauf bien sur les règles de la maison priment: on ne saute pas sur le lit et on ne dessine pas sur les mur ou le sol…). Mais là à 4 ans, il a tendance à se réfugier dans sa chambre le matin quand il ne veut pas aller à l’école et nous refuser l’accès à sa chambre…

          Je trouve ton idée de base très bien. Mais comme tout, il y a un grand pas entre la théorie et la pratique. (Je ne doute pas que tu applique tes principes, je trouve juste qu’en tant que parents, plein de situation peuvent être complexes et nous questionner sur les réponses à y apporter).

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          1. Je trouve que beaucoup de parents appliquent des règles qu’ils ont vues devoir être appliquées (à eux plus jeunes ou aux enfants autour d’eux), par exemple « ne te salis pas ». Mais ces règles n’ont pas forcément de sens pour elles et eux. « Ne te salis pas », ok, mais pourquoi ? Si on ne met pas de sens derrière, on met le pied dans un engrenage. Alors que si, par exemple, c’est « ne te salis pas parce que je ne me sens pas capable dans l’immédiat de nettoyer », on sait pourquoi on pose cette limite.

            Ça limite déjà énormément les situations de conflit dans lesquelles l’adulte peut être tenté de punir pour arriver à ses fins.

            Pour les règles immuables, comme tu le dis, c’est là où il faut être créatif selon les personnes dans la relation et la situation. Je n’aurais pas pensé à l’enfant qui se met dans sa chambre pour ne pas aller à l’école (ma fille ne l’a jamais fait ça) :).

            Avec ma fille, je constate que les situations de blocages correspondent soit à de la fatigue, soit de la faim, soit un besoin de lien. Pour la faim, c’est assez facile à résoudre. Pour la fatigue et le lien, le plus souvent, passer par le jeu ça aide (en étant bien clair sur ce qu’on fait, le but c’est pas de manipuler l’enfant mais de construire ensemble une façon de faire qui lui convienne !).

            Après, c’est sûr qu’en 1 commentaire c’est impossible de parler de tout 🙂

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  5. Merci pour ton article, je te rejoins beaucoup sur la façon d’éduquer nos enfants. Après, je trouve que la difficulté, pour ma part, et que l’on ne réagit pas toujours de la même manière entre conjoints, il y a des choses qui nous font réagir plus que d’autres (que l’on casse les choses, abîme les livres et jouets, crayonne sur les murs et meubles pour moi) trop de cris, les enfants qui tardent à s’endormir et devoir répéter trop souvent pour mon conjoint. Ce qui fait que l’on a plus ou moins de patience et notre réponse n’est pas toujours en cohérence avec ce que l’on aimerait. Je suis intéressée par les règles que tu as mis en place, est que tu serais d’accord de les partager ? On ne punit pas mais on responsabilise aussi en réparant ou en montrant la conséquence. On a également des règles qui sont bien intégrées, par la répétition et par habitude. Je suis curieuse des conséquences, est que tu pourrais en parler davantage ? Merci pour ton retour.

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  6. Merci pour ton partage, je suis heureuse de ne pas être la seule à avoir un souci avec le terme « éducation » ! Je le trouve personnellement trop « vertical descendant » (de l’adulte vers l’enfant) et trop proche de l’idée de « renforcement » positif (récompenses) ou négatif (punitions), ce qui est pour moi les 2 cotés d’une même pièce.

    Je préfère parler d’accompagnement respectueux, mais j’aime bien aussi « éveil » que vous avez choisi.

    Je me rapproche le plus de ce qu’écrit Alfie Kohn dans « Aimer nos enfants inconditionnellement » (mon livre de référence) et de ce que partage Catherine Dumonteil-Kremer.

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  7. j’ai une question générale pour celles qui ont commenté et aussi l’autrice de l’article : qu’entendez-vous par « ne pas punir »? par exemple, ton enfant tape son frère avec un jouet et tu lui retire le jouet, c’est considéré comme un punition? pouvez-vous peut-être donner des exemples de situation?

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    1. Je pense qu’on a plusieurs facons de faire ! On s’adapte à ce qu’on pense être le mieux pour notre famille.
      Personnellement, je ne pense pas souvent dire que « je ne punis pas » car je ne me pose pas vraiment la question. J’essaye de réagir de la facon qui est appropriée sur le moment, je ne sais pas vraiment si ce sont des punitions.
      Par contre ce qui est sûr c’est que je n’emploie pas de châtiment corporel ni de paroles humiliantes ou dégradantes.

      Mais oui si il y a un mauvais emploi d’un objet on leur retire. Si il tape son frère avec une voiture, on lui retirera la voiture; si il écrit sur les murs, on retire les feutres.
      A chaque fois, on leur rééxplique la règle, on leur demande de s’excuser, on leur offre un moyen de réparer sa bêtise et on leur indique quand ils récupéreront l’objet. (On ne retirer pas forcément dès la première « bêtise » mais si ca se répète c’est assuré.)
      Et si on ne peut pas retirer l’objet, on déplace l’enfant sans violence (par exemple quand il veut jouer avec les boutons de la cuisinière).

      On leur demande aussi d’aller se calmer dans sa chambre si besoin, parfois on les y contraint si ils ont vraiment besoin de calme ou si il ne veulent pas arrêter de taper/jeter/crier… Les premières minutes sont en générales assez compliqués mais après ils se calment avec nous et des livres.

      Après, en cas de comportement inapproprié répété, il nous arrive de ne pas leur accorder ce qu’on considère comme des privilèges : un épisode de dessins animés, la mousse dans le bain, une sortie au parc, un muffin au chocolat… Par contre, ils ont toujours le droit à un calin quand ils le souhaitent, à l’histoire du soir, le dessert…
      Et il nous arrivent de récompenser des bons comportements avec des cadeaux matériels ou des activités en plus. Mais ca reste spontané pas régulier.

      Une chose qui est importante c’est de croire en ce que tu fais, d’énoncer les règles avec conviction. Si ton enfant voit que tu n’es pas convaincu ou qu’il comprend qu’il ne se passera rien si il ne t’écoute pas, pourquoi t’écouterai t’il ?
      C’est pour ca que comme le dit Nathalie plus haut, il vaut mieux bien choisir les règles de son foyer.

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