La question de la musique
Cet article aurait aussi pu s’intituler « du choix improbable d’un instrument de musique et des découvertes parentales induites par nos enfants« .
Paul et moi avons longtemps fait de la musique et baigné dans un environnement musical. Chez moi on entendait de la flûte, du violon et du piano, et chez Paul on trouvait en vrac un violon, une trompette, un violoncelle, une guitare, un piano et un paquet de flûtes différentes. A côté de ça, je dois reconnaître que je n’étais pas vraiment accro au sport, et que si Paul l’a été, ce temps est désormais révolu.
Quand la question s’est posée des activités extrascolaires pour nos enfants, j’avais bien l’idée de la musique dans un coin de la tête, mais je me suis spontanément tournée vers le sport : d’abord on peut le commencer plus tôt que la musique, et ensuite je me suis dit que si mes enfants pouvaient ne pas hériter de ma détestation du sport, ce serait un bon départ dans la vie.
Et puis… la vie. Un choix de sport, un déménagement, un deuxième choix de sport qui ne se concrétise pas finalement, un troisième qui ne convient pas, et des enfants qui demandent à faire de la musique comme leurs cousins et leurs parents, et nous voilà rendus à l’école de musique.
J’ai commencé par me renseigner sur les instruments enseignés dans l’école la plus proche de notre domicile et ai posé une seule condition : choisir parmi ces instruments là, pour éviter la multiplication des conduites. Parce que qui dit instrument, dit solfège, et avec deux filles inscrites, nous avons déjà la conduite du solfège, la conduite de l’instrument n°1 et celle de l’instrument n°2. Intérieurement, je priais aussi pour qu’elles choisissent un instrument pas trop encombrant (haha), ni trop bruyant (haha-bis), et surtout pas le même instrument pour ne pas créer de compétition entre elles deux. Tout ça, jusqu’à ce qu’une amie me dise « tu sais, pour que l’apprentissage d’un instrument soit efficace, il faut que l’enfant le choisisse en fonction de son caractère. » En bref, va leur faire essayer les différents instruments et tu verras bien ce qu’il en ressortira.
Nous voilà donc parties un chaud mercredi après-midi du mois de juin essayer TOUS les instruments de musique enseignés dans notre petite école de musique. Tous, sans exception. Je te laisse imaginer ce que peut donner une salle dans laquelle ont été réunies toutes les percussions de l’orchestre en matière de niveau sonore…
J’avoue, j’ai mis mon veto sur la batterie : pas assez de place à la maison, et vraiment pas la patience ni les oreilles adaptées pour tenir l’apprentissage de la batterie dans la durée. En revanche, les filles ont essayé tour à tour tous les instruments de musique présentés, et ont fini par faire un choix : ce serait clarinette pour l’une (encombrement minimal : check, volume sonore réduit : plus ou moins check en fonction de la quantité de canards induite par l’apprentissage et la bonne volonté de l’anche choisie) et tuba pour l’autre (encombrement minimal : pas check du tout, volume sonore : ça passe, mais faut-il rappeler que le tuba fait partie des instruments de la fanfare ?).

Il faut savoir que fillette n°2 est toute fine et élancée, mais elle n’est qu’en CE1, et si elle est grande pour son âge, à côté de son instrument elle est plutôt minuscule. L’instrument loué à l’école de musique est donc l’un des plus petits tubas possibles, sans quoi la pauvre ne pourrait ni atteindre l’embouchure ni le porter.
Mais ce qui est très drôle, et plutôt instructif pour nous parents, c’est de voir sa facilité à dompter son instrument, à apprendre à travailler son souffle pour maîtriser le son, et de voir également à quel point ce gros instrument assez improbable, soyons honnête, lui permet d’avoir la caisse de résonnance dont elle a besoin pour s’exprimer.
Parce que, oui, laisser l’enfant choisir son instrument en fonction de son caractère c’est aussi accepter que l’instrument se fasse la prolongation de ce caractère. Et en ce sens, je dois reconnaître que les instruments choisis par nos filles leur vont comme des gants : à notre aînée, sensible, discrète et tenace, la clarinette et son son velouté, mais aussi sa difficulté technique induite par la maîtrise de l’anche, du souffle, des doigtés. A notre seconde, archi sensible et impulsive, perfectionniste de l’extrême et ayant un grand besoin d’attention, le tuba, instrument imposant visuellement, nécessitant une grande maîtrise du souffle mais peu de doigtés, très mélodieux en dépit de ce que l’on pourrait penser au premier abord, et qui permet de maîtriser son espace sonore.
C’est aussi ce que nous disent des amis qui les connaissent : ce tuba qui utilise une bonne partie du volume du coffre de ma voiture quand j’emmène ma fille à son cours d’instrument, sur lequel personne ne pariait, et qui nous a valu quelques regards étonnés et goguenards lorsqu’elle a annoncé son choix d’instrument, lui convient si bien qu’on ne l’imagine que très difficilement jouer d’un autre instrument. D’ailleurs, ce qui est assez étonnant, c’est que le fameux jour de l’essai des instruments, c’est un instrument qui ne lui a posé aucune difficulté lorsqu’il s’est agit d’en tirer un son : elle a posé ses lèvres sur l’embouchure et… pouêêêt ! Là où sa sœur était en difficulté, mais n’a eu aucun problème à dompter une clarinette ou une flûte traversière.
Une fois cette première expérience de l’école de musique passée, j’avoue, j’attends un peu fébrilement de voir ce que les caractères des n°3 et 4 nous réserveront en matière de choix d’activité extra scolaire : sport ? musique ? Et si musique, quel instrument ? L’avenir nous réserve encore des surprises !
Et toi ? Tes enfants font-ils de la musique ? As-tu eu des surprises quant au choix de l’instrument ? Qu’en penses-tu de cette adéquation entre le caractère et l’instrument choisi ?

« N’ayez pas peur des fausses notes… ça n’existe pas ! »
Dixit Miles Davis…
Petit j’avais choisi le clairon…
Pourquoi ? Plus « facile » à jouer soit disant.
Mais, cet instrument demande une justesse insoupçonnée !
À l’heure actuelle, je fais du sax ténor…
Pourquoi ? Aucune idée !
À mon avis, l’instrument choisit son musicien et non l’inverse.
Musicalement.
Ludtche
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Hihi, en fait le choix d’un instrument ressemble à celui d’une baguette magique, il nous choisit aussi 😅
Ici, pas d’intérêt pour la musique à l’horizon (mais vu notre nullité familiale à ce sujet (personne ne joue de rien sur 3 générations et on chante tous faux à faire tomber la pluie, bref), on n’est pas très étonnés ! Par contre notre fille a choisi un sport, un peu par hasard au début (le cours était pas trop loin et à un horaire qui convenait), et ça convient pas mal à sa personnalité en fait !
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De fait, c’est un peu le choixpeau ou la baguette cette histoire d’instrument. Mais plus je le vois, et plus j’en suis convaincue : un choix d’instrument bien adapté à l’enfant permet un apprentissage 100 fois plus serein et efficace.
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C’est aussi justement parce que c’est l’enfant qui le choisit que l’apprentissage se fait avec plaisir et qu’il en devient donc adapté 🙂
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exactement !
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merci pour ce partage ! On verra dans les prochaines années comment ça se passe pour nous !
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