Quand on doit le faire garder, la suite

Quand on doit le faire garder, la suite

La première partie de mon article se finissait sur un petit répit d’un mois : la nounou d’appoint du Lampion acceptait de me prendre le Luciole pendant qu’un des enfants qu’elle gardait partait en vacances.

Ça se tasse un peu

Alors janvier arrive, je reprends le travail, et on dépose notre Luciole dans une ville voisine. C’est galère, on jongle avec la voiture, je cours en permanence, mais au moins, tout le monde a sa place. C’est un bébé très facile, l’adaptation n’a pas été nécessaire. Il a très vite pris ses marques et s’endormait sans soucis. En parallèle, j’avais posé des annonces sur nounou-top et autres sites de ce type.

Je rencontre une assistante maternelle tout près de la gare de ma ville. Allez, pourquoi pas ! Ce sera galère les jours de télétravail, mais c’est toujours moins loin que notre nounou d’appoint. Je la rencontre un samedi matin. Elle m’accueille en chaussons et robe de chambre, dans une maison décrépite. Elle m’assoit dans la « salle des enfants » : un canapé défoncé avec une couverture sale dessus pour mettre de la couleur, beaucoup de jouets bien rangés, et sur le mur d’en face… Un énorme écran. Je suis repartie démoralisée, en me voyant revenir Monsieur Loup a tout de suite flairé que ça ne l’avait pas fait. La nounou d’appoint, devant mon air perdu, m’a dit « ne vous précipitez pas. C’est important que vous soyez en confiance quand vous laissez votre bébé. Il n’est pas à la rue. Continuez de chercher. »

Crédits photos : Pexels

Puis l’enfant parti en vacances revient, et je dois faire quelque chose du Luciole. Corinne a l’un des enfants en garde à temps partiel, sa maman étant infirmière. On s’arrange donc avec les calendriers, et elle garde le Luciole 2 jours par semaine, j’ai mon mercredi OFF avec lui, et je télétravaille 2 jours avec un bébé à gérer. Ça n’est pas idéal, mais ça se fait. La contestation pour le refus d’extension n’aboutit pas. Mais tout se passe à merveille avec cette nounou, et mon bébé grandit bien, entouré et choyé.

On se stabilise

Au fil des annonces, je tombe finalement sur une adorable personne, pas du tout dans ma ville, qui me dit qu’elle vient de passer son diplôme avec une autre jeune fille qui elle est dans ma ville. Elle nous met en relation, et je rencontre Nadia avant qu’elle soit officiellement agréée. Elle habite dans une partie de la ville qui n’est pas pratique pour moi, mais elle va recevoir 3 agréments (en appartement, avec les 3 enfants dans la même chambre, je ne comprends toujours pas la raison du refus de l’extension de Corinne…), et n’ayant pas encore commencé, elle a toute la place disponible.

Nadia est prise d’assaut. Elle rencontre près de 10 familles en moins d’une semaine, pour des gardes en septembre ou dans quelques mois. Elle a bien senti que j’étais dans l’urgence. Elle choisit donc de travailler avec moi, et une autre maman qui a 2 enfants et pour laquelle visiblement ça ne se passe pas bien du tout avec la nounou qu’ils ont. Elle m’arrange énormément en nous acceptant, nous sommes alors mi mars 2023, et pour l’arranger, je lui confie mon Luciole 5 jours par semaine au lieu des 4 prévus au départ : tant qu’à faire, elle préfère que ses agréments soient remplis, et je ne veux pas que ça me « coûte » la place. Tant pis, on se serrera la ceinture.

Nadia accueille donc mon Luciole avec les 2 autres enfants, frères et soeurs. La petite a le même âge que mon fils, ils s’entendent bien. Nadia est à côté du parc, elle sort chaque jour avec la poussette, les petits jouent, voient les animaux, et vont au relais qui est pas loin aussi plusieurs fois dans le mois.

Je cours beaucoup. Le matin, Monsieur Loup garde la voiture quelque part près de la gare, je dois la retrouver, me dépêcher d’arriver avant 18h30 chez Nadia (avec tous les bouchons générés à cet horaire), puis me dépêcher de repartir ensuite chercher les 2 grands avant la fin de la « garderie » du soir, à 19h. Je n’ai pas la place pour le moindre grain de sable de la SNCF : Nadia est très stricte sur les horaires, d’autant qu’elle a une fille de l’âge de ma Lueur qu’elle doit ensuite récupérer à l’école. Je me bats pour être à l’heure tous les soirs, et même quand je télétravaille je dois avoir la voiture car nos 2 habitations ne sont pas du tout sur le même circuit de bus, et la côte est vraiment très très raide pour arriver chez moi, surtout avec une poussette lestée d’un gros gigot.

Nadia est douce. Elle m’envoie des photos ou des vidéos de mon fils, de ses interactions. Les résumés de la journée le soir sont toujours brefs « il a bien mangé, il a bien (ou moins bien) dormi, je n’ai plus de couche, pouvez vous penser à… etc ». Je pense être une employeuse arrangeante. Quand Nadia a besoin de quelques jours pour les fêtes de sa religion, je les lui accorde. Quand elle a un souci de dernier moment pour un RDV médical ou scolaire pour l’un de ses enfants, je fais le nécessaire aussi pour la soulager de mon fils. Je ne compte pas mes centimes et ne décompte pas systématiquement ses absences pour RDV médicaux. Parce qu’elles sont rares et que je m’arrange comme je peux.

Par contre, en contrepartie, j’attends que la même « souplesse » et compréhension soit aussi entendue. Nadia refuse de garder un bébé fiévreux (et oui, mon bébé est déjà allé à 38, mais le supporte très bien). Elle veut que j’arrive 10 minutes avant l’heure de fin du contrat, pour avoir le temps de « faire la restitution » (qui, j’ai testé, ne change pas que j’ai 15min d’avance ou 5 de retard). Elle ne veut pas que j’arrive en même temps que l’autre parent, car cela gêne la restitution (c’est arrivé 1 ou 2 fois, pour une fois que j’étais en avance…) Bref, les choses se passent bien, mais pas aussi fluidement que j’en aurais rêvé. Mais mon Luciole est heureux, a-t-on besoin de plus que ça ?

Comme prévu dans les congés du contrat, nous partons à la Toussaint pour une semaine chez mes parents. Le Luciole grandit vite, Papy Mamie sont ravis de le voir si bien évoluer. Il marche, il trottine, il ouvre les placards et fait des bisous. La veille du retour, je reçois un message de Nadia : « j’ai profité de l’absence du Luciole pour enfin faire des examens médicaux qui attendaient, j’aurais besoin que vous le récupériez plus tôt lundi afin que je puisse aller chercher les résultats ». Je m’organise avec moultes rebondissements car bien sûr, après une semaine d’absence, mon chef préférerait me voir au bureau qu’en TT à mon retour. Et le lundi, je récupère donc le Luciole à 17h.

Puis 2 h plus tard, je reçois un appel : les résultats ne sont pas bons, elle va devoir être arrêtée pour un temps incertain. Dès demain. DEMAIN ?! Mais ça fait à peine 9 mois qu’on travaille ensemble, septembre est passé et on retombe dans cette période à la c** des nounous déjà complètes, et comment je fais moi pour mon bébé, et, et, et ?????

Que sera sera

Je suis désolée pour Nadia. Je lui souhaite de se rétablir vite, de se reposer pour ne pas trop souffrir, de prendre soin d’elle. Et en arrière plan, le moteur turbine à fond, de « comment je vais ENCORE me sortir de là ?! ». J’envoie un message à Monsieur Loup « c’est la merde, on a une nouvelle galère de garde, j’en peux plus de gérer ce genre de bord*l ».

Puis, tout en m’occupant du dîner et de résoudre un conflit entre les 2 grands, j’envoie un message à la nounou d’appoint qui nous a dépanné en janvier. Raté, elle est à nouveau au complet (et désolée pour nous).

De désespoir, j’écris à Corinne quelque chose comme « Bonjour Corinne, j’imagine que vous êtes au complet depuis septembre, mais avez-vous une collègue qui aurait une place pour le Luciole ? sa nounou ne peut plus exercer pour un temps indéterminé… »

Et je reçois une réponse inattendue. « Oui, moi : je viens d’apprendre que les parents du dernier petit que j’avais me l’enlevaient pour rapprochement il y a 2 jours, je peux accueillir le Luciole dès demain ! » Oh là là, c’est incroyable ! J’en ai les yeux qui s’embuent… Plus qu’à trouver une solution pour les mercredis ! « Je peux aussi le garder les mercredis ».

Et voilà. Depuis mi novembre donc, le Luciole est gardé chez l’assistante maternelle que nous avions choisie au départ. Une petite voisine, du même âge que lui, l’a rejoint quelques semaines plus tard. Ils s’entendent bien, ils dorment profondément à la sieste, ils passent une grande partie de leurs journées à marcher et vadrouiller entre le domaine et le parc, Corinne n’emmène jamais la poussette. Mon petit gars devient un sacré randonneur, qui nous réclame de sortir le week-end en apportant ses chaussures devant la porte et en remuant les clés dans la serrure pour nous faire comprendre son projet. Corinne est un ange, un genre de Mary Poppins, réglo, souple, généreuse en images et petites anecdotes de la journée, avec laquelle il est toujours plaisant de discuter. Je suis plus que ravie que cette histoire de montagnes russes se soit ENFIN stabilisée !

Ah, et pour l’anecdote : quand Monsieur Loup est rentré du travail ce jour là, près à se retrousser les manches et me ramasser à la petite cuillère, tout était déjà résolu. Il a paniqué tout le trajet pour rien ^^’

18 commentaires sur “Quand on doit le faire garder, la suite

    1. Oui, c’est ce qu’on s’est dit, nos chemins devaient se rejoindre ! C’est un bonheur de chaque instant et une sacrée sérénité pour tout le monde, je peux faire le trajet école/nounou/maison dans n’importe quel ordre a pied, c’est très confortable !
      Rien qu’hier, elle a dépanné monsieur Loup qui n’avait plus de batterie à la voiture pour cause de porte mal fermée tt le wend… Elle l’a redescendu à la maison, a redémarré le véhicule en s’aidant de sa batterie, et roule ma poule !

      J’aime

  1. Pour nous aussi, la première crèche ne nous convenait pas trop. Il y était en sécurité (ce qui est le principal) mais les dames n’avaient pas l’air ravi d’être là avec des enfants et il s’y ennuyait beaucoup. Et ils nous appelaient pour le récupérer pour tout et n’importe quoi (il na pas voulu manger de fruits/il a éternué, donc il doit être malade) et se plaignait si on arrivait 5 min plus tard (mais quand même 25min avant l’heure de fermeture de la crèche) et ne faisait pas de restitution sur la journée.

    On a mis longtemps avant de trouver mieux mais dès le premier jour dans la nouvelle crèche on y a vu la différence! Quel bonheur de voir ses enfants être heureux d’aller à la crèche/chez la nounou.

    Je suis contente pour toi que tout se soit enfin arrangé et que la solution soit finalement aussi parfaite !

    J’aime

    1. Ah oui, y a de quoi être moyen content de cette première crèche… la petite fille qui est gardée avec le Luciole a été en crèche avant d’arriver chez Corinne. La mère me racontait que les repas y étaient calibrés par une nutritionniste. sa fille était affamée tous les soirs et les puer refusaient de lui donner + ou que les parents laissent un complément…

      J’aime

  2. quelle aventure! heureusement que ça finit bien! Nous on avait épluché l’annuaire à 3 mois pile de grossesse pour se faire répondre que personne n’avait de place sauf deux : un bel appart au rez-de-chaussée avec un grand jardin, mais la fille nous dit « je n’y sors les enfants qu’en été car sinon ça met trop de temps de mettre puis enlever leur manteau :-O! » bref heureusement la deuxième option était la bonne et nos deux fils s’y sont vraiment épanouis! par contre c’est sûr qu’à la moindre fièvre (38 tout pile), au moindre repas pas bien mangé ou aux selles légèrement « bizzares » on devait les ramener à la maison. Les horaires étaient aussi ric-rac : 8h-17h et merci d’avoir un quart d’heure d’avance pour la restitution. Mais bon en échange de la pure confiance qu’on avait, franchement ça vallait le coup! ils étaient vraiment heureux quoi 🙂 ! Une petite chose de fait tout de même tiquer dans ton récit : à la manière dont tu décris ça, c’était toi toute seule qui gérait toute cette galère et pas à deux avec ton mari..?

    J’aime

    1. Ah ! je comprends que ça fasse tiquer, ça me hérisse aussi ! Ben, pour la première partie qui s’est passée durant mon congé mat’, je m’en suis pleinement occupée car j’avais mes journées pour faire ça.

      Pour la deuxième partie avec les micmacs de dernier moment, il a lui même géré des journées sans ass mat’ (pas encore d’employée ou Nadia qui a un impératif). Et enfin pour la re bascule vers Corinne, ça s’est fait si vite qu’il n’a pas eu le temps de s’occuper de quoi que ce soit ! De façon générale, je gère pajemploi la caf etc. il s’occupe des rdv médicaux et de la paperasse internet / téléphonie/vehicule, je gère le reste de la paperasse)

      J’aime

  3. Tes deux articles me parlent énormément, les galères de gardes c’est vraiment partout pareil 😀

    Pour nous, ce n’était pas aussi compliqué que toit (heureusement car j’aurais eu du mal à gérer ce stress) mais c’était quand même sportif. On habite Bruxelles et avoir une place en crèche c’est la guerre. Les crèches communales ont 800 demandes par an pour 200 places et les crèches privées ont chacune leur système et leur ouverture d’inscription spécifique. Quand aux assmat’, ce n’est pas du tout la norme en Belgique. Dans ma commune, il y en a 4 et c’est tout …

    Pour notre fille, c’était vraiment le gros stress durant toute ma grossesse. À mon écho de datation (8 SA du coup), on m’a tout de suite dit qu’il fallait que je me renseigne déjà et que surtout je ne traîne pas ! Alors que 5 minutes avant, on me disait de quand même rester prudente car la fausse couche pouvait encore arriver …

    En plus, il y a 2 crèches qui sont littéralement à 5 minutes à pieds de chez moi donc je me pensais tranquille. Au final, celle communale n’avait aucune place et l’autre privée malgré une visite n’avait finalement pas de place non plus. Pourtant, on avait commencé les recherches tout début mars pour une naissance début septembre et on avait besoin d’une place pour fin janvier donc on s’y était vraiment pris à l’avance.

    Juste avant la naissance de Diane, on a eu un gros coup de bol. Mon mari est prof et la nouvelle école dans laquelle il allait commencer en septembre avait aussi une crèche ! Avec des places sans souci ! Gros soulagement 🙂 Et la crèche est vraiment super, il y a 5 bulles toutes belles, un grand jardin, une salle de psychomot’ et les puéricultrices sont là depuis plus de 10 ans pour la plupart. Il y a également beaucoup de flexibilité sur les horaires et aussi sur les petites maladies (comme une poussée de fièvre).

    Bon par contre, il faut prendre le bus (mais mon mari travaille sur place 2 jours/semaine alors ça aide beaucoup) et ça nous coûte cher. Mais on ne sait pas tout avoir alors on est content 🙂 Et quel plaisir de récupérer notre fille ravie et apaisée et de pouvoir profiter des conseils toujours gentils et bienveillants des puéricultrices.

    Je suis contente que ça s’est arrangé pour toi et surtout que tu aies une personne de confiance si bien situé. Cela devait être épuisant de courir partout lors de l’entre-deux.

    J’aime

    1. C’était en effet épuisant, et ça laissait peu de place à l’erreur… Mais ça l’était moins que de ne PAS avoir de mode de garde 🤣
      Super pour la crèche ! En France, les crèches d’entreprise existent aussi, mais c’est propre a de grosses grosses boîtes et nous ne sommes donc pas concernés :/

      J’aime

      1. Ah oui, ça j’imagine bien. Dans ces cas-là, le soulagement d’avoir un mode de garde l’emporte un peu sur le reste. Mais bon, c’est quand même dingue qu’on doit en arriver là et qu’il n’y a rien qui bouge au niveau politique. Ici, il y a même des crèches qui ferment faute de moyen portant la demande est écrasante …

        En fait, ce n’est une crèche d’entreprise. Je ne suis même pas certaine que ça existe en Belgique (je n’ai pas l’impression mais je peux me tromper).

        C’est juste une école qui va de la crèche au secondaire. Les places de la crèche sont disponibles pour n’importe quel parent (l’admission se fait dans l’ordre d’inscription). Il n’y a aucun avantage a être membre du personnel. C’est juste qu’on avait totalement zappé son existence jusqu’au moment où mon mari a été engagé dans l’école 😀 Elle est très excentrée en bordure de la commune.

        Aimé par 1 personne

  4. ah les modes de garde!

    Même en ayant notre nounou à domicile, il faut toujours prévoir un plan B voire C…et c’est éreintant!

    Je suis contente que les 2 soient enfin à l’école mais il reste les mercredi pédagogiques, les vacances scolaires et les jours où les enfants sont malades…j’envie ceux qui ont les super grands parents à proximité 😄

    J’aime

Laisser un commentaire