Portrait de femme 9 – Marie, l’upcycleuse rock
Je ne sais pas si tu es comme moi, mais je suis la reine du « ah si seulement je pouvais vivre de… » et là, tu mets ce que tu veux : illustratrice pour enfants, raconteuse de livres professionnelle, goûteuse de plats ou testeuse de lits… bref, j’ai des tas d’envies de professionnaliser une passion, que je ne réalise pas parce que je n’en ai pas les c******s. Je voudrais te présenter des femmes de mon entourage qui en ont. Prête ? Alors voici…
Marie, la couturière de choc !
J’ai rencontré Marie lors de mon tout premier emploi : vendeuse dans un magasin de jeux et jouets. Elle adorait la mise en place produit alors que ça me rendait folle (j’ai déjà du mal à ranger chez moi, alors dans un magasin…), avait un rire franc et fort, une énergie incroyable, et un petit accent de Bretagne qui avait alors achevé de me convaincre. J’allais m’entendre avec elle. Je lui piquais les yeux avec mes assortiments de fringues douteux, je la rendais folle à gérer les livraisons en écoutant les classiques Disney alors qu’elle était plutôt de type métal rock, et on se charriait pour des broutilles. Marie a été là à mon mariage, j’étais au sien, elle m’a offert mon premier chaperon rouge / loup personnalisé, et une cape tout à fait à propos qu’elle avait cousu de ses blanches mains. Bref, Marie ne pouvait que me plaire, par son énergie, ses références, son humour, et le chouette travail de ses 10 doigts. Puis on a suivi nos chemins, elle a rejoint la Bretagne, on s’est suivies de loin, et elle a fini par ENFIN se lancer dans son projet à elle : TADAM.

Tadam ou TADAAAM (sur le logo), au delà de ce mot clamé quand on est content d’avoir fait un truc, c’est la contraction de TAD et MAM : papa et maman en breton. Et c’est pas pour rien ! Marie a grandit dans le Finistère auprès d’un papa menuisier (la boîte en bois de son logo), et d’une maman passionnée par la couture (le buste). Elle a tout appris avec eux : le travail du bois, la peinture, la couture, les bricolages en tous genres, le plaisir de chiner, la réparation, les travaux manuels, gaspiller le moins possible. Le côté créatif avait sa place dans leurs petits ateliers, mais la démarche était probablement plus du côté écologique et économique.
Le perfecto du logo, c’est Marie, sa touche perso, sa volonté d’être intemporelle… Le côté « Diable sorti de sa boîte », c’est sa fantaisie, son liant, son équilibre dans sa folie créative, la double facette qui te donne un coup de pied au cul en même temps que tu te dis que tu n’en seras pas capable. Et le noir et blanc est là bien sûr pour la Bretagne et le côté rétro. Car oui, la force de TADAM, c’est pas juste d’être une incroyable couturière, mais surtout de revaloriser des objets oubliés, abîmés, des tissus et matières délaissées, pour leur donner une nouvelle vie plus actuelle.
Comment est né TADAAAM
Avant Tadam Atelier, Marie travaillait dans la vente (meuble haut de gamme, jouet, puériculture, fourniture d’art et cetera ) et même la grande distribution. Puis le COVID s’est pointé : Elle était enceinte de sa 2ème, faisait l’école à la maison à son aînée, et tentait comme tout le monde de faire en sorte que personne ne pète les plombs, coincés entre 4 murs. Chacun devait avoir son moment de plaisir, et elle ne devait pas s’oublier elle-même. Elle a ressenti un besoin profond de se remettre à une activité créative, d’agiter ses 10 doigts. Comme beaucoup de gens, le COVID a fait repenser à Marie son cadre, ses envies, ses besoins. Elle a ouvert les yeux, et TADAM a commencé à exister.

Il y a une vingtaine d’années de ça, Marie avait déjà essayé de lancer sa propre entreprise. Blogueuse aux mains d’or, elle avait des commandes pour des petits personnages en feutrine. Elle avait déjà sa patte, un peu rock, un peu manga. A la belle époque des Fanzines etc, elle était dans l’air du temps ! Mais elle était aussi entourée de personnes très talentueuses (des auteurs et illustrateurs aujourd’hui renommés), et une petite part de complexe de l’imposteur a tué le projet dans l’oeuf. Mais 2 enfants et une vie plus tard, Marie a gagné en épaules, en volonté, en coui**es , et s’est enfin lancée pour de vrai ! Elle pense que c’est aussi une question de moment : quelle rencontre tu fais, quelles sont tes opportunités, quels sont tes moyens, quelles sont tes qualités, qu’est-ce que tu peux améliorer, es-tu à l’écoute de ce qui se passe autour de toi… toutes ces questions, il faut avoir la clairvoyance de se les poser, et d’y répondre honnêtement. Parce que dit-elle :
« Le propre de l’auto entrepreneur, c’est d’être autonome »
Mais être autonome, ça ne veut pas dire être seul ! Depuis qu’elle a lancé son entreprise, Marie a rencontré plein de nouveaux « collègues », qui comme elle galèrent avec la paperasse… Découvrir les parcours et histoires des autres, apprendre d’eux, c’est retrouver cette chaîne humaine qui lui plaisait quand elle était salariée. Ils s’entraident, sans attendre en retour (elle croit, comme moi, au Karma et au cercle vertueux : ce que je te donne tu le rembourseras à un autre et ça finira par me revenir).
C’est une guerrière douce. Elle découvre les choses à son rythme, elle se plante, elle envoie trop tard les inscriptions au marché, mais elle progresse et n’a plus peur. Il y a des coups durs (le vol d’une grosse parie de son stock sur un marché), qui lui ont fait mal différemment de ce qu’elle pensait : la paperasse a été plus dure à surmonter que de recréer un stock, ce qui avant ça l’aurait noyée.

Marie est hypersensible : elle saute de joie à chaque nouvelle commande, mais tremble de peur que la personnalisation ne plaise pas. Elle se donne à fond dans chaque projet, et ajoute sa touche un peu punk : admets-le, porter des serviettes hygiéniques lavables avec des têtes de mort en motif, ça te rend quand même bien badass au fond de toi (oui, j’ai des SHL tête de mort de TADAAAM. Je sais ce que je dis).
Alors du sac au coton démaquillant, de la déco murale avec de vieux napperons au crochet teintés à la remise à « neuf » d’une malle de transport ou d’un meuble à couture, Marie foisonne, bouillonne, crée, transforme, dans un joyeux capharnaüm !

TADAAAM en famille
Marie travaille à domicile. Elle s’est réservé son coin à elle, où s’entassent des merveilles… des tissus chinés, des sacs qui lui ont été donnés pour qu’elle récupère la matière dont elle peut se servir, des objets étonnants qui l’inspirent, bref, chaque jour TADAM se frotte à son premier public : ses 2 filles !
« t’as fabriqué quoi aujourd’hui maman? »
« Tu as travaillé où aujourd’hui? »
Elles viennent choisir leurs tissus et s’inventent leur sac parfait, elles apprennent, comme leur maman petite, à assembler, coudre, assortir…

Tu peux parfois trouver TADAAAM sur les marchés quand le temps le permet, les marchés de créateurs de son coin quand elle n’a pas raté la date limite d’inscription, ou bien chez Nature de Chêne à Carquefou, tenu par de bons copains qui ont fait de ce lieu un espace très agréable (épicerie de produits bio locaux et artisanaux), et depuis peu chez Lysaëlle à Bouguenais chez qui elle fait des permanences ! Et puis bien sur, si tu n’es pas de la région, il y a son site internet, sa page instagram, et ses messages privés : n’hésite pas à lui demander ton projet parfait, vous saurez trouver ensemble un terrain d’entente sur le prix, les tissus, le modèle… Tout en gardant l’essentiel : c’est fait en France, à la main, et ça n’abîme pas la planète !

Cela va sans dire, mais ça va mieux en le disant : cet article n’est absolument pas sponsorisé, je te parle de cette entreprise parce que 1/je la connais personnellement, 2/ je fais appel à ses services personnellement et 3/ c’est important de mettre la lumière sur des petites entreprises françaises… encore plus si elles sont tenues par des femmes ;)
Toi aussi tu connais des femmes de talent ? Tu veux les mettre en lumière ? Viens nous en parler, on attend ton témoignage !
Tu souhaites toi aussi rejoindre notre fine équipe de chroniqueuses et écrire pour Bribes de Vies ? Pour notre anniversaire, nous ouvrons nos portes à de nouvelles chroniqueuses ! Toutes les informations se trouvent ici, tu as jusqu’au 21/04 pour nous envoyer ta candidature. Nous avons hâte de te lire !

Magnifique et bravo à Marie pour cette belle entreprise !!!!
J’aimeJ’aime
Merci pour elle ! Et oui, elle déchire ^^
J’aimeJ’aime