Tour du monde en famille – Déjà 3 mois
Voilà 3 mois que nous sommes partis en voyage. 3 mois, c’est déjà beaucoup et ce n’est pourtant pas encore la moitié du voyage. C’est passé vite. Et c’est passé lentement en même temps. Tout est relatif disait Einstein ? Oui, vraiment.
Je regarde derrière moi et j’ai des tas d’images qui défilent dans ma tête, des tas d’impressions et des tas d’émotions.

Je nous revois dire au revoir à mon père à l’aéroport de Paris. Je revois les filles s’installer dans l’avion avec la seule envie de savoir ce qu’il y aura à regarder pendant les 11 heures de vol (qui n’ont duré que 10h au final)
Je revois le désarroi de mon aînée quand elle a découvert le premier hôtel à Bangkok. Nous avions une chambre à partager tous les 5, chacun un lit, mais tout était tellement différent de ce qu’elle connaissait : elle était ébranlée à l’idée de devoir rester là. « Mais la douche elle est bizarre, et les toilettes aussi… » Je revois mes 3 poupettes les yeux grands ouverts à 3 heures du matin à cause du décalage horaire.
Je revois leur émerveillement quand nous sommes allés au temple du grand Bouddha couché à Bangkok. Les yeux pétillants sous les paillettes d’or et de couleurs des temples ancestraux : elles n’avaient jamais rien vu de pareil et ça reste leur premier souvenir marquant de la Thaïlande.
Je revois leurs grimaces de dégoût ou de satisfaction gourmande en découvrant les différents mets de la cuisine thaïlandaise. Leurs efforts pour essayer de comprendre quand quelqu’un leur parle. Leurs façons de dire « Kop khun kha », merci en Thaïlandais, avec tellement de plaisir de savoir dire un mot !

Je revois comment elles ont appris à apprivoiser chaque endroit où nous avons élu domicile, leur adaptation à toute épreuve : dormir toutes les 3 dans le même lit double, déterminer laquelle aura le lit simple, supporter la chaleur, déterminer s’il vaut mieux mettre des tongs aujourd’hui ou des baskets parce qu’on va marcher, prendre le réflexe de mettre leurs casquettes, réclamer de la crème solaire…
Je revois leurs questionnements sur les enfants thaïlandais : leur école, les uniformes, et est-ce qu’ils mangent à la cantine eux aussi ? Les questions sur les différences entre la vie en France et la vie en Thaïlande, les questions sur l’histoire de la Thaïlande, et les questions sur la vie en général. Le temps que nous avons devant nous pour répondre, le temps partagé, le temps qu’on ne compte que lorsqu’il y a un bus à prendre.

Je revois leurs regards étonnés au Cambodge, découvrant un pays plus pauvre, tout en jouissant, elles, d’un niveau de vie bien plus élevé. Les coucous des enfants au bord des routes, la poussière, la chaleur, mais aussi aller à la rencontre des artistes du cirque Phare et faire craquer tous les chauffeurs de tuk-tuk.
Je revois le bonheur de ma grande fêtant ses 10 ans les pieds dans le sable après une journée au parc aquatique.
Je revois leur patience à la gare routière de Phang Nga, quand on a attendu une heure qu’un taxi veuille bien nous emmener à notre hôtel.

Je revois leur excitation à l’idée que nos amis nous rejoignent quelques jours à Phuket, leur joie d’aller à la rencontre des éléphants tous ensemble, leur complicité grandissante avec la capacité d’intégrer leurs copines dans leur trio.
Je revois l’apprentissage du snorkelling et combien elles étaient toutes à l’aise et friandes de découvrir encore plus le monde marin.
Je les revois, déterminées, à la frontière entre la Thaïlande et la Malaisie, sûres d’elles, après tout, elles avaient déjà passé des frontières avant ça. Le passeport en main, le visage sérieux, parce qu’on ne rigole pas aux passages de frontières.

Je revois leur étonnement en arrivant en Malaisie : les grands immeubles contrastant avec la vieille ville coloniale. Les voitures remplaçant les motos, les trottoirs existants même s’il s’avère encore plus difficile de traverser étant donné la vitesse à laquelle roulent les automobilistes.
Je revois leurs soupirs blasés quand on se balade dans les jolis quartiers chinois, mais qu’il fait tellement chaud qu’on ne rêve que d’aller passer le reste de la journée dans la piscine.
Je revois leurs regards curieux dans le parc Entopia à Penang, où papillons et insectes caractéristiques de Malaisie rivalisent d’intérêt.
Je revois leurs mains sur les menus des restaurants, les jours où tout le menu leur fait envie, les jours où elles n’ont envie de rien.
Je revois ma grande aller se commander seule un dessert aux marchés de nuit, la même qui n’osait pas parler à un vendeur en France.
Je revois ma benjamine danser dès qu’elle entend de la musique et entrainer son père sur la piste de danse dans un food-court à Penang.
Je revois leur « Woh ! » et découvrant le numéro de l’étage de l’appartement à Kuala Lumpur : 27 ! et la facilité avec laquelle elles s’adaptent à la vie des immeubles malaisiens : « elle est à quel étage la piscine ici ? »

Je revois à quel point elles ont appris à reconnaître les différents lieux de cultes. Un temple hindou, un temple chinois, un temple thaïlandais, évidemment que ce ne sont pas les mêmes ! La mosquée, c’est pour les Musulmans, et les Chrétiens vont à l’église. « Tiens, l’intérieur de cette église ne ressemble pas à celles qu’on connaît ? » ah oui, c’est une église anglicane !
Je revois combien ma benjamine a progressé dans l’eau : elle sait désormais nager, comme un poisson, et il aura suffit de quelques jours à la piscine.
Je revois les séances d’école, leur bonne volonté, leur persévérance, les crises de larmes parfois, mais les progrès, les consolidations, les automatismes. L’entrée dans la lecture de la plus jeune, l’entrée dans les divisions de la plus grande et le niveau d’anglais fulgurant de la moyenne !

Je ne pense pas avoir tout en tête, parce qu’il y a eu tellement de choses en 3 mois, alors que parfois, j’ai l’impression qu’il n’y en a pas tant que ça. Mais oui, la vie en voyage est faite de découvertes et d’exceptionnel tout en cherchant à créer une routine, un quotidien pour que nos enfants se sentent toujours sécurisées. Pour le moment, j’ai l’impression que nous avons bien rempli notre mission : nous restons suffisamment longtemps à un endroit pour que chacun puisse découvrir à son rythme. Alors, certes, nous allons beaucoup moins vite que lors de notre premier tour du monde pour lequel en 3 mois, nous avions parcouru au moins 4 pays ! Mais ce rythme convient mieux à notre famille. D’ailleurs, à chaque fois que nous devons faire des étapes plus courtes, elles nous le reprochent : pas le temps de vraiment s’installer qu’il faut déjà refaire les sacs, et le fameux « euh en fait, on n’a rien fait/vu dans cette ville », donc c’est très rare.
La fin de ces 3 mois, c’est aussi la fin du voyage en Asie du Sud-Est. Nous partons pour l’Océanie pour les 12 semaines à venir. Le type de voyage va totalement changer : fini les taxis, les restaurants, les hôtels, les appartements. Bonjour, le van en Australie et le camping-car en Nouvelle-Zelande, coucou les supermarchés, faire la cuisine de camping, la vaisselle et la promiscuité pour dormir à 5 dans un van !
Rendez-vous dans 3 mois !

Quelle richesse de pouvoir vivre cette expérience ! Je ne pourrai jamais me lancer vers ce type de projet mais vraiment, un grand BRAVO à toi et ta famille !
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Merci ! On ne se rend pas toujours compte de tout ce qu’on vit! C’est vraiment en faisant le bilan qu’on réalise !
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tellement chouette à lire ! Merci et beau voyage
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Merci beaucoup ! Le périple continue en van life en ce moment c’est une toute autre aventure !
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C’est vraiment chouette tout ça. Ça me rappelle plein de souvenirs. D’ailleurs, tous les jours ou presque, un souvenir de notre voyage m’arrive spontanément en tête à un moment qui semble sans rapport et j’adore, c’est comme un petit bonbon à savourer.
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vous me faites tellement rêver! j’ai regardé sur ton blog aussi, quelle belle expérience! Je vous admire surtout de « lacher prise/ne pas stresser » pour des choses comme la prise en charge vous-même de l’école ou la logistique aléatoire. Et aussi maintenant en Australie, franchement la van life ça me ferait tellement peur dans ce pays au vu de la « biodiversité » locale
!
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Pour l’école il y a un gros lâché prise en Australie car c’est finalement plus compliqué de travailler en van life… Elles ont moins travaillé officiellement mais on fait plus de travail à l’oral du coup… Pour les animaux et bébêtes pour le moment ça va! 😊
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C’est vraiment chouette tout ça. Ça me rappelle plein de souvenirs. D’ailleurs, tous les jours ou presque, un souvenir de notre voyage m’arrive spontanément en tête à un moment qui semble sans rapport et j’adore, c’est comme un petit bonbon à savourer.
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Ce qui est chouette c’est que chacun a ses souvenirs et déjà nos filles nous parlent de moments que nous n’avions plus en tête, j’adore le fait de partager tout ça avec elles!
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Tu me fais rêver ! J’ai ce tour du monde en monde en tête depuis des années (prévu dans 5 ou 6 ans).
Profitez à fond !
J’ai hâte d’avoir tes opinions sur les différents lieux visités et tes petits tips !
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Merci! On essaye de bien en profiter ça passe si vite! Et bientôt ton tour viendra aussi, ça arrive plus vite qu’on ne croit!
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