Mes presque jumeaux…

Mes presque jumeaux…

Mes deux premiers garçons ont 18 mois d’écart. C’était pour moi l’écart idéal, avant de devenir mère. Aujourd’hui, je viens te parler de leur relation si particulière.

fratrie frères presque jumeaux
Credit photo : Victoria de Pixabay

18 mois, c’est à la fois beaucoup et à la fois rien du tout. A la naissance de Numerobis, 18 mois me paraissait un écart presque énorme. L’Elu était déjà bien dégourdi, il n’était plus un bébé, contrairement à son petit frère, si petit et dépendant. Mais très vite, le temps m’a fait réaliser que 18 mois, c’était rien du tout. 18 mois, c’est comme élever des jumeaux, avec juste 18 mois d’écart. Au début, c’est même peut-être plus compliqué, car au final, on a quand même à gérer deux bébés, mais qui en sont à des stades différents de leurs développements, de leurs évolutions, de leurs besoins… C’est donc assez sport, les premiers mois, il faut l’avouer. On a double couches à gérer. Le sommeil n’est toujours pas stabilisé ni pour l’un ni pour l’autre. Si l’un tète au sein, l’autre ne mange pas encore totalement tout seul. Quand l’un tète au sein, l’autre veut quand même un câlin. Si l’un ne s’exprime qu’en pleurant, l’autre commence à babiller quelques mots, mais ce n’est pas encore ça. Il y a donc parfois beaucoup de frustration.

Et puis le nourrisson grandit, beaucoup trop vite d’ailleurs. Numerobis est allé encore plus vite que l’Elu, dans ses apprentissages. Nourri par l’envie de suivre les traces de son grand frère, il a tout fait très vite, en même temps… Si bien que quand il a eu un an, alors qu’il marchait depuis plusieurs semaines déjà, j’avais l’impression d’avoir un enfant bien plus grand. Bien sûr, les 18 mois d’écart se voyaient encore à cet âge là. Et pourtant, c’est aussi à cette période que leur relation est devenue encore plus forte, encore plus belle et encore plus fusionnelle. Si à 6 et 24 mois, ils se liguaient ensemble pour faire des bêtises (je revois encore leurs deux petits corps allongés devant la Play Station de Papa-Refait, en train de toucher les boutons en douce et de se fendre la poire tous les deux), à 1 an et 2 ans 1/2, ils se sont mis à vraiment jouer ensemble. Ils étaient d’ailleurs ensemble, à la crèche. L’adaptation de Numerobis, s’est faite beaucoup plus simplement je trouve. Il était en terrain connu. Il déposait son frère tous les matins, le récupérait tous les soirs. J’étais sereine de les savoir tous les deux ensemble à la crèche. Le revers de la médaille, c’est que l’année où Numerobis s’est retrouvé sans son frère à la crèche a été un peu plus compliquée pour lui, surtout les premières semaines. Il a dû trouver de nouveaux repères et réapprendre à jouer avec d’autres copains.

L’entrée à l’école maternelle de Numerobis a marqué à nouveau un tournant dans leur relation mais aussi dans notre gestion des deux grands. Car oui, à trois ans et 4 ans et demi, ils ne sont plus des bébés. Leur gestion est donc totalement différente, plus simple pour certains aspects. Au quotidien, ils font désormais quasiment la même chose, jouent aux mêmes jeux. Numerobis s’est très vite adapté au niveau de son frère, et L’Elu aime encore jouer à des jeux de plus « petit », donc ils s’entendent parfaitement à ce niveau là. Bien sûr, il y a toujours des tensions, ils se chamaillent pour la moindre chose ou pour un jouet… D’ailleurs, j’ai très vite laissé tomber un de mes principes « d’avant-parent », et j’ai pris l’habitude d’acheter un maximum de jouets en double, comme les poussettes pour leurs poupons, ou les jeux extérieurs. On choisit nos combats… et nous arrivons malgré tout, par d’autres biais, à leur apprendre la valeur du partage. Mais en attendant, chacun est content d’avoir sa propre poussette (spoiler : et on en a même acheté une troisième pour Petit Panda) (spoiler bis : ça ne les empêche pas de se disputer quand même une poussette, ah ah !)

J’avais peur qu’en étant ensemble à l’école, de nouveau, Numerobis ait du mal à se différencier de son frère. Au départ, je l’entendais parler à nouveau que de son frère et des copains de son frère. Et finalement, en discutant avec sa maîtresse en décembre, elle m’a dit qu’il jouait très peu avec son frère, peut-être plus sur les temps de périscolaires… j’étais rassurée.
La plus grosse difficulté a été (est l’est toujours d’ailleurs) pour la sieste. Si L’Elu a atteint un âge où il peut se passer d’une sieste, Numérobis en aurait eu besoin plus longtemps, et en aurait même encore besoin d’ailleurs. Il fait la sieste à l’école, mais impossible de lui faire faire la sieste le mercredi ou le week-end, quand il est à la maison et avec son frère. Notre petit deuxième a donc arrêté les siestes grosso modo 18 mois avant son grand frère.

Parfois, L’Elu se plaint un peu de cette situation, dans le sens où il aimerait avoir quelques avantages de « grand » comme celui de se coucher plus tard ou justement de ne pas faire la sieste pendant que les petits frères la font… Mais au final, même si on essayait de lui offrir ce privilège le mardi soir ou le week-end par exemple, à ce jour, il est celui qui s’endort le plus vite et le plus facilement…

Aujourd’hui, à 4 ans et 5 ans et demi, je trouve qu’il y a désormais très peu de différences. Ils jouent toujours ensemble, aux mêmes jeux, ont quasiment les mêmes centres d’intérêt et le même rythme. Bien sûr, niveau maturité, il y a une différence, mais pas tant que ça au final. Après, c’est plus une question de caractère. Là dessus, ils sont assez différents, complémentaires et surtout, je dirai, jamais synchro… Quand Numerobis se réveille de bonne humeur, tu peux être sûre que l’Elu va nous en faire baver… Et quand L’Elu est adorable et serviable, on va galérer avec Numerobis pour le faire coopérer au moindre truc. Bref, un joli duo qui anime nos journées au quotidien !

Mes presque jumeaux ont un petit frère. Il a désormais 2 ans et a donc 3,5 ans d’écart avec l’aîné, et 22 mois avec mon cadet. Il gravite autour d’eux. Il est l’électron libre du groupe. Pour le moment, il joue souvent seul, ou à côté d’eux. Je vois que petit à petit il commence à s’incruster dans ce duo, et ça ne se fait pas toujours dans la douceur. On le sait, 3 n’est pas un chiffre simple, l’équilibre peut être difficile à trouver pour tout le monde. Et parfois, il va lui aussi former un binôme avec son grand frère ou avec Numerobis… La relation n’est pas la même. L’Elu se comporte plutôt comme un « grand » envers le petit, il l’aide beaucoup, l’occupe, le surveille et le « gère »… alors que Numerobis est plus dans une relation de copinage mais avec aussi pas mal de jalousie.

Avec ce peu d’écart entre eux trois, j’ai hâte de voir ce que va donner ce joli trio de frères… Aura-t-on finalement des presque jumeaux et un petit astre qui gravite autour d’eux, ou va-t-on assister à une nouvelle fusion et passer de presque jumeaux à des presque triplés ? Je te donne rendez-vous dans quelques années pour t’en reparler !

2 commentaires sur “Mes presque jumeaux…

  1. Mes deux fils ont 21 mois d’écard et pour le moment – à 3 et presque 5 ans – ils n’ont pas (encore?) la sur-complicité de tes ainés! Chez nous il y a clairement beaucoup de jalousies et de disputes pour les même jouets – aussi de la frustration du petit de ne pas réussir à jouer pour de vrai avec le grand (et du coup il « l’embête »).. Par contre on a pu constaté qu’à la crèche/l’école/le centre aéré ils sont hyper solidaires et protecteurs l’un de l’autre ce qui est évidemment adorable ❤ Heureusuement on n’a pas eu le problème de sieste que tu as rencontré, l’enfer :-O ! Chapeau aussi de ton coté d’avoir tenu physiquement coté corps pour cet enchainement des 3 !

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  2. Je retrouve beaucoup de mes 2 aînés (20 mois d’écart) dans la description que tu fais de la relation des 2 tiens ! C’est vrai que P’tit Matelot a grandit « plus vite » que Crapouillou et qu’ils forment très souvent un duo – que nous entretenons certainement un peu en les appelant « les 2 grands ».

    Par contre je t’assure que ce n’est quand même pas du tout la même chose qu’avec des jumeaux. Surtout les 2 premières années…

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