Ces prof.fe.s qui nous ont marquées

Ces prof.fe.s qui nous ont marquées

A l’occasion de la rentrée des classes, nos chroniqueuses replongent dans leurs souvenirs d’écolières et d’étudiantes pour te parler de ces enseignant.e.s qui les ont particulièrement marquées !

L’instit’ de Chaperon Rouge

Quand on me demande si un enseignant a marqué ma scolarité, je pense immédiatement à monsieur G. Ce rugbyman gigantesque, qui a atterri à Villeville en droite ligne depuis son sud natal, était un titan qui est resté indétrôné tout au long de ma vie d’appreneuse. Quand je pense à lui, je le vois immédiatement en contre plongée, avec le soleil derrière la tête, projetant son ombre sur moi. Il me terrorisait, c’était le directeur, l’instit’ de CM2, il faisait 2m, c’était une armoire à glace à la voix grave de chez grave (et l’accent chantant). En plus, ma maman, elle même instit’, avait des tonnes de choses à lui reprocher sur la cohérence pédagogique (oui, j’avais la maman relou qui râlait parce que la sortie scolaire c’était le parc Astérix, et que ça n’avait RIEN à voir avec ce qu’on avait vu en classe).

Et puis je suis entrée en CM2, avec mes meilleures amies (je t’en parlerai un jour). On était 3 nénettes à fond, motrices, partantes pour tout, plutôt bonnes dans nos scolarités, et on avait du répondant. On était « ses 3 poulettes » et on sentait qu’il avait de l’affection pour nous.

Quelle année les amies ! On a fait le concours de dictée de Pivot (j’étais finaliste de la ville), on a participé au festival du jeune conteur et on est allés soutenir notre camarade qui a raconté à l’OLYMPIA son histoire, et elle a GAGNÉ ! On a fait une classe de neige, une demie tonne de sorties Usep (et ma maman nous accompagnait, ils étaient devenus super potes !), on est allé à la cité des sciences et à un certain nombre de sorties à Paris et autour de chez nous. On a défilé en kilt pour le carnaval, notre classe représentait l’Écosse et on s’était amusé à se trouver des noms/jeux de mots qui commençaient par « Mc’ « . Cet enseignant a conclu une phase de mon enfance de façon incroyable !

Et puis, 15 ans plus tard, il a marié l’une de mes meilleures amies, nous 2 autres on était temouines, et lui, adjoint au maire. Il était tout ému de nous trouver toutes mariées, grandes, encore là ensemble et trop contentes de le revoir!

Je suis revenue vivre à Villeville… J’aurai aimé que mes enfants l’aient à l’école, il s’en est fallut de peu, il est parti pour maladie quelques années avant sa retraite officielle.

Merci monsieur G d’avoir traversé et impacté ma vie !

Image par Amore Seymour de Pixabay

La prof de mathématique du collège d’Hisaé

Au collège, je vouais une admiration inconditionnelle à une de mes profs de Maths, Madame Nicolas. Je ne saurais dire pourquoi, mais elle me fascinait et je me donnais corps et âme pour qu’elle soit fière de moi. Meme si les Mathématiques n’étaient pas mon domaine de prédilection, je suis allée jusqu’à choisir cette spécialité en 1ère, juste pour pouvoir être à ses côtés.

Je me souviens que mes camarades me chariaient en disant que j’étais amoureuse d’elle. Mais ce n’était pas de l’amour, c’était vraiment de l’admiration la plus sincère possible, de la même façon que j’admirais Roger Federer au tennis. Quand elle enseignait, elle débordait d’énergie et de passion, on voyait que c’était vraiment ce qu’elle aimait. Jamais elle ne rabaissait un élève en difficulté, au contraire. Elle nous invitait à nous dépasser, à croire en nous et à notre potentiel.

Le jour où elle nous a annoncé qu’elle changeait d’établissement car elle partait au Japon, j’en ai pleuré de dévastation. J’ai eu une grosse période de doute où j’étais persuadée que, sans elle, je n’arriverais à rien. Là encore, elle a pris le temps de me parler pour que je prenne confiance et que je crois en moi. Aujourd’hui encore quand je doute très fort de moi, je repense à elle et cela m’aide énormément.

J’espère que mes enfants croiserons eux aussi un jour sur leur route une prof comme elle !

Maman Bulle et son prof de philo

Quand j’ai découvert en grandissant, qu’en classe de terminale, il y avait une matière appelée « philosophie » au programme, je me suis beaucoup interrogée sur ce qu’il se passait dans cette matière. D’ailleurs, ça m’inquiétait même fortement quand je suis arrivée au lycée car l’échéance approchait. Et puis l’heure est arrivée, je suis entrée en Terminale littéraire et non seulement j’ai fait 8h de philo par semaine mais en plus, le prof était mon prof principal. Et quel prof ! Il fait parti de mon top 5 de mes meilleurs profs/enseignants, en première position. Nous n’assistions pas à un cours théorique de philosophie mais à son One Man Show. Il a rendu la philosophie attrayante, intéressante, marrante, passionnante. Il était passionné et passionnant. Et surtout, il avait un relationnel exceptionnel auprès des élèves, trouvant toujours le meilleur dans chacun de ses élèves, même le plus rebelle, même celui qui frôlait le 5 de moyenne générale. Il a marqué ma fin de scolarité mais encore aujourd’hui, ma vie. Malheureusement, j’ai appris il y a un an son décès soudain, lors d’une sortie scolaire, j’ai été profondément attristée… Je repense très souvent à lui, à sa femme, à leur fille. Il n’était pas forcément très simple à vivre, mais c’était un humaniste et il a vraiment changé la vie de nombreux élèves en croyant tout simplement en eux, à leur place pour commencer…

Ma prof de sociologie… et ma Maman, par Albertine

La première personne dont j’ai envie de te parler c’est ma proffe de sociologie à la fac, une femme incroyable pour plein de raisons et dont je garde un souvenir très poignant. C’est elle qui m’a pleinement ouverte à la notion de féminisme. J’ai suivi ses cours en troisième année de licence sur les gender studies et ça a été une véritable révélation pour moi. Elle m’a fait comprendre à quel point ce que nous étions en tant qu’homme et femme était si peu lié à la biologie et tellement lié à la culture. Elle illustrait ses propos avec des tonnes d’études et d’exemples hyper concrets. Bref je l’adorais. Elle a été ma directrice de mémoire en première année de master (un mémoire sur les stéréotypes de genre, évidemment) et j’ai gardé, grâce à elle, un amour profond pour la sociologie (et le féminisme) qui ne m’a pas quitté depuis ! 

L’autre femme qui a marquée ma vie scolaire n’est autre que… ma maman, institutrice en élémentaire. Elle ne m’a jamais prise dans sa classe mais j’ai été dans son école du CP au CM2.

Avoir une maman instit’ c’est servir de cobayes pour tester les activités de Noël, des livres ou des recettes de cuisine. C’est peindre des décors pour les fêtes d’école et donner un coup de main pour plastifier des fiches et relier des livrets d’évaluation. Plus tard, c’est accompagner des classes de découverte en Angleterre et des sorties à Paris. C’est l’écouter refaire le monde avec ses amies institutrices. C’est entendre souvent murmurer, quand on a fait notre marché le dimanche matin, “regarde c’est la maîtresse”. Avoir une maman instit c’est aussi le statut privilégié de connaître l’école comme sa poche, d’y arriver tôt le matin, de faire ses devoirs dans la salle de classe et d’avoir la cour de récréation pour moi toute seule. 

En ce lundi de rentrée, j’ai une pensée toute particulière pour ma maman car, pour la première fois depuis plus de 40 ans, elle ne sera pas sur le chemin de l’école mais au soleil en train de profiter des premiers jours d’une retraite plus que méritée ! 

2 commentaires sur “Ces prof.fe.s qui nous ont marquées

  1. J’ai eu la chance d’avoir plein de bons profs.

    La première qui m’a marqué c’est ma prof de CE1. Elle était super enthousiaste, énergique et a réussi à motiver toute la classe et à faire en sorte qu’on aime tous l’école. Ce n’était pas une prof douce et affectueuse, elle était bourrue et grognonne. Mais elle état bienveillante et passionnée par son métier et ca se voyait.

    Mes prof d’histoire géo de 6ème, 4ème et 3ème étaient géniales et m’on fait adoré leur matière. Grâce à elles, j’ai longtemps voulu en faire mon métier. Elles se sont aussi démené pour nous emmener en voyage scolaire et nous faire découvrir de nouvelles cultures (et nous faire grandir en automie et débrouille).

    Mon prof d’histoire géo de seconde lui est le premier à m’avoir donné une note sous la moyenne. Il voulait nous apprendre non plus à répondre à des question mais à écrire des petites dissertations et compilant des documents, nos connaissance et à prendre en compte les contextes historiques/questionner les sources et les auteurs. Ce ne fut pas facile mais c’est quelque chose qui me sert toujours aujourd’hui et il nous a guidé à travers ca avec efficacité et bienveillance.

    Ma prof de bio en première et terminale était géniale, passionnante, tellement claire dans ses explications, c’était un bonheur d’apprendre. Et en plus, elle s’intéressait vraiment á ses élèves, à notre orientation et à notre bien être. Elle a su m’aider quand j’ai eu des problèmes avec d’autres élèves, me soutenir sans faire de moi « une cible »…

    (Et y a encore plein d’autres profs que je pourrais mentionner !)

    Comme Albertine, ma maman prof m’a beaucoup marqué. Elle fut présente jusqu’à ma terminale pour m’aider avec mes devoirs ou à réviser quand j’en avais besoin. Elle s’est aussi beaucoup impliqué dans les activités de mes classes, les sorties scolaires… Elle me prenait dans sa classe quand mes profs étaient malade. Et elle m’a aussi emmener lors de ces classes transplantées. J’ai adoré l’aider à reporter les notes des élèves sur son carnet, donner des idées pour les spectacles de fin d’année et animer la kermesse et même une fois adulte faire des présentations à ses classes sur mes voyages ou mon métier (en lien avec ses cours).

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