Les (jolies) cousinades
Je suis une personne qui a « l’esprit de famille ». J’adore passer des moments avec mes proches, ce que l’on peut appeler des cousinades notamment. Cela me renvoie particulièrement à mon enfance et à beaucoup de nostalgie. Aujourd’hui, j’ai à cœur d’être une personne qui réunit la famille, mais ce n’est pas toujours aussi simple.
Quand j’étais petite, nous n’habitions pas forcément très près géographiquement de mes oncles et tantes. On ne se voyait donc pas si souvent que ça, en tout cas, pas autant que j’aurai aimé pour ma part. Car moi, j’ai toujours été très portée sur la famille. Alors, à chaque réunion de famille, j’étais en joie. Nous avons d’ailleurs eu la chance, pendant des années, d’habiter à seulement 1h/1h30 de route de deux de mes oncles et leurs familles, ce qui nous permettaient de fêter nos anniversaires ensemble. On a aussi fait quelques réveillons du Nouvel An ensemble, quels bons souvenirs !
Noël était aussi un moment fort. Bien sûr, il fallait que tout le monde se partage entre ses deux familles (famille et belle-famille), mais je crois que nous avions tous trouvé un arrangement en favorisant le réveillon de Noël du côté paternel, et le jour de Noël dans la famille de ma mère. Pour moi, ces moments sont des madeleines de Proust. Entre les odeurs de la dinde aux marrons et le brouahaha de tout ce monde réunit dans un séjour pas si grand que ça… je suis vraiment nostalgique de ce temps là. Je me vois encore m’enthousiasmer avec mes cousins plus jeunes, de l’arrivée du Père-Noël, dans la confidence des adultes, pendant que ces derniers entassaient des dizaines de paquets au pied du sapin et qu’avec mon frère, on montrait le traineau du Père Noël aux petits, des étoiles pleins les yeux. Un autre rituel à Noël, mais cette fois, du côté maternel, c’était de construire le chalet en bois « Jeu Jura » de la tata Dédée, pendant que les adultes parlaient de sujets qui à l’époque nous passaient clairement au-dessus. Aujourd’hui, nous sommes les adultes.
Nous ne fêtons plus Noël avec les cousins, mais avec notre nouvelle famille en construction : avec nos enfants, les grands-parents, nos frères et sœurs, leurs conjoints… J’espère que bientôt, nos enfants auront pleins de cousins pour vivre à leur tour, ce que j’ai vécu dans mon enfance si heureuse.
Mais comme nous ne fêtons plus Noël ou les anniversaires avec nos cousins, j’ai eu envie quand même de réunir mes racines au même endroit, au moins une fois par an. J’ai toujours aimé organiser des fêtes de famille, à plus ou moins grande échelle. Bien sûr, notre mariage fut la plus grosse de ces fêtes, mais j’ai aussi adoré organiser mes 30 ans et réunir quasiment toute ma famille (des deux côtés). Je rêverais de pouvoir revivre ce genre d’événements. Lors du baptême des garçons, la famille était malheureusement moins au rendez-vous. Mais du coup, ce que j’ai aussi voulu mettre en place, c’est une sorte de cousinade annuelle, du côté de ma famille maternelle, car nous sommes plusieurs à habiter à moins de 2h de route les uns des autres. J’ai lancé l’idée quand je suis tombée enceinte de l’Elu. Peut-être que c’est cette maternité naissante qui a ravivé cette envie, en tout cas, aujourd’hui, elle est toujours présente ! L’idée, c’est de se réunir chez l’un d’entre nous, un samedi ou un dimanche, chacun apporte quelque chose à boire/manger, et on passe un moment en toute simplicité mais ultra convivial ! Jusque là, on restait entre cousins, mais j’ai envie d’inviter dorénavant nos parents pour retrouver peut-être l’ambiance d’avant, de mon enfance, même si maintenant, nous sommes les parents…
Pour mes enfants, ces cousinades sont aussi l’occasion pour eux de créer des liens forts avec mes petits cousins (les enfants de mes cousins). A ce jour, comme ils n’ont pas de cousins directs, c’est auprès d’eux qu’ils vont se créer leurs souvenirs d’enfance. Je rêverai même d’organiser un jour 2/3 jours dans un grand gite tous ensemble. C’est d’ailleurs l’option que j’ai en tête pour réunir ma famille paternelle, car nous sommes beaucoup plus « éclatés » aux quatre coins de la France et c’est donc impossible d’organiser un repas de cousinade juste sur une journée.
Tout cela m’anime. J’adore penser à ces événements et les organiser, même si ça demande du temps et de l’énergie, il faut l’avouer. Depuis le décès de mes grands-parents, ces cousinades ont encore plus d’importance à mes yeux. En nous réunissant, j’ai l’impression, à chaque fois, de leur rendre hommage, d’honorer et de chérir la famille qu’ils ont créé et que nous continuons tous à faire évoluer, chacun à sa façon. D’ailleurs, aussi étrange que cela puisse paraître, deux moments particulièrement forts pour moi, où j’ai vraiment passé une belle journée, ce fut aux obsèques de mes grands-parents maternels. Parce que toute la famille était réunie, que nous étions unis, que nous avons pleuré ensemble mais aussi tellement rigolé en nous rappelant des souvenirs, en riant même de la situation. Au delà de leur mort, il y avait nos vies qui continuaient, grâce à eux et pour eux.
Aujourd’hui, la plus grande difficulté consiste surtout à réussir à caler les agendas de tout le monde. D’ailleurs, je viens à l’instant d’envoyer un message à notre groupe familial, histoire de lancer le début de l’organisation de notre cousinade 2024. Je sais d’avance que ça sera compliqué d’avoir tout le monde mais j’ai décidé de malgré tout organiser ces rencontres avec ceux présents. J’ai fait le deuil d’avoir un jour tout le monde réuni. Avant, cela me pesait énormément, j’avais du mal à prendre du recul. Aujourd’hui, j’ai dépassé ce stade, je ne prends plus les absences des uns et des autres comme un affront personnel mais juste comme une incompatibilité d’agendas, et je me dis avec optimisme, qu’on les verra à la prochaine cousinade !
Et toi, tu es plutôt du genre famille je vous aime, ou à fuir en courant ce genre de journées ? Viens me raconter comment ça se passe et pourquoi pas me donner d’autres idées pour réussir à réunir tout le monde !


Je viens d’une petite famille. On n’avait pas de grande cousinade mais on se retrouvait tous ensemble pour les anniversaires et Noël. C’était très chouette.
En grandissant, les centres d’intérêts nous ont un peu moins rapproché. Et les disputes des parents nous ont définitivement séparé. On aurait pu faire l’effort de se réunir sans nos parents mais on n’en avait pas spécialement l’envie.
Mais depuis plusieurs années, on organise des cousinades dans ma famille. Mes parents, les nouveaux adultes et nos enfants. On se fait une semaine tous ensemble dans une location l’été. Et viennent aussi souvent nos belles familles.
Quel plaisir à nouveau ! J’espère qu’on continuera longtemps.
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Ce type d’histoire me rend à la fois nostagique et admirative! Enfants nous étions pas moins de 15 (!) petits cousins, nos familles habitaient aux quatres coin du pays mais nous nous réunissions avec nos parents et les grands parents dans une maison chaque été pour deux semaines. C’était des souvenirs vraiment incroyables pour nous ! Par contre depuis que je suis adulte les choses sont moins roses, les relations abusives et dysfonctionnelles se revèlent à nous, les vieilles rancoeurs et jalousies aussi.. Nous ne nous réunissons maintenant que pour les mariages, et l’ambiance de ‘faux semblant’ est quelque chose qui me pèse toujours. Toutes ces difficultés font que je ne me considère aussi comme n’étant « pas famille » : je ne supporte pas devoir faire semblant d’être contente de devoir être assise à coté de gens qui ne s’interessent pas à moi, semblant de ne pas vouloir rentrer plus tôt chez moi si je suis fatiguée, semblant d’avoir « adoré! » un moment ennuyeux… Par contre je dois dire que je rêve qu’un de mes fils ait ton ‘sens de la famille’ et recrée cette belle ambiance de complicité avec nos éventuels petits enfants (ils ne seront pas 15 clairement ahah!).
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Je trouve que c’est dommage de se forcer d’y aller si tu n’as pas envie.
N’hésite pas à décliner poliment les invitations qui te pèsent.
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Waouh, en tant qu’enfant unique venant d’une famille d’enfants uniques, ou de fratries qui ne s’entendent pas, j’ai lu ton article comme j’aurais lu un récit de science-fiction haha ! Je ne connais pas du tout ça, à part une ou deux occasions dans mon enfance, et j’en garde un souvenir assez sans intérêt, d’autant plus que je n’ai de toute façon aucun cousin de mon âge. Au final, j’ai toujours bien aimé être seule, et ça empire en vieillissant (même quand la famille de mon mari insiste pour passer nous voir une fois toutes les quelques années, je dois avouer qu’on accepte surtout par politesse) !
Cela dit, je t’admire de vouloir maintenir ce lien, et d’y arriver. Ma grand-mère était comme toi, et elle ça lui a beaucoup pesé de ne plus pouvoir réunir toute sa famille (à cause des fâcheries, entre autres – c’est peut-être le revers de la médaille des grandes familles…) à la fin de sa vie. Du coup elle pensait la même chose que toi des enterrements, c’était surtout une occasion de revoir les gens qui lui manquaient 🙂
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