Tour du monde en famille – 7 mois

Tour du monde en famille – 7 mois

C’est la dernière ligne droite de notre voyage. Nous nous apprêtons à passer un mois au Japon. Nous n’avons pas l’impression que la fin du voyage approche, nous sommes tellement contents d’aller à la découverte d’un autre pays ! Nous avons sécurisé notre retour en France en nous positionnant sur les cycles de mobilité de notre ministère. En effet, même si nous sommes tous les deux fonctionnaires, nous avons perdu nos postes en partant. Il nous faut en trouver des nouveaux pour notre retour en septembre. Grâce à la magie d’Internet, ça a été facile de prendre contact avec les recruteurs et de faire nos entretiens à distance (pour le coup, c’est vraiment le Covid qui a démocratisé tout ça dans la fonction publique car ce n’était pas du tout dans les pratiques avant 2020…). Nous avons donc confirmation que nous avons chacun un poste à notre retour, on sait que ce ne sera pas passionnant, mais on n’y pense pas encore !

Au 7ème mois de voyage, nous sommes toujours autant plein d’entrain ! Nous avons hâte de découvrir un nouveau pays avec un plus gros choc culturel qu’en Océanie (même s’il y avait beaucoup de choses très différentes de la France, bien évidemment). Au Japon, on (re)découvre une autre façon de voir le monde et de penser. Et ça fait du bien de se souvenir que tout le monde ne vit pas de la même façon et n’a pas nécessairement les mêmes valeurs ou priorités que nous.

Le Japon est un pays parfait pour un touriste – y vivre serait une expérience totalement différente, et probablement pas aussi agréable pour un Européen, tant le mode de pensée et la culture sont différents. Mais en tant que touriste, avec des enfants, tout est facile. Toutes les indications sont claires, une fois qu’on a compris la logique bien sûr ! La barrière de la langue est vite surmontée par Google traduction quand on n’arrive vraiment pas à comprendre, et en tous les cas, les Japonais se plient littéralement en quatre pour aider. Leur pudeur culturelle fait qu’ils ne vont pas venir vers nous facilement, voire qu’ils nous ignoreront s’ils sentent qu’ils ne sauront pas nous aider, mais globalement à chaque fois qu’on a demandé de l’aide, nous avons été bien reçus. Par contre, le revers de leur société de l’efficacité, c’est qu’ils n’écoutent pas toujours très bien la demande, ils veulent résoudre le problème le plus vite possible, il faut arriver à les suivre car parfois ils répondent à côté !

La nourriture est tout simplement excellente partout et abordable (le Yen était faible lors de notre séjour, ce qui a sensiblement augmenté notre pouvoir d’achat.) Comme partout dans le pays, le service est irréprochable, que ce soit dans un restaurant chic ou dans un fast food. Je crois qu’on peut leur accorder la palme de la rapidité, tout en proposant des plats de qualité. C’est assez impressionnant d’observer leur faculté à gérer une file d’attente. Non seulement les gens attendent de façon naturellement ordonnée, mais le service est tellement bien organisé que l’attente n’est jamais trop longue. Il arrive souvent qu’il y ait la queue devant les restaurants dans les endroits touristiques ou à la mode. Mais ils ne restent pas 2 heures à table comme nous, donc ce n’est pas un souci d’attendre que les autres aient fini de manger. D’ailleurs, bien souvent, au restaurant, nous avions le temps de voir se renouveler la clientèle au moins 2 fois avant que nous ayons nous mêmes fini. À cinq, c’est compliqué de faire aussi vite qu’eux ! Et puis, ils vont beaucoup seuls au restaurant, ça explique aussi la rapidité. Il y a surtout des places assises en comptoir, car les Japonais mangent beaucoup au restaurant, mais souvent seuls entre midi et deux, et même le soir avant de rentrer chez eux. On voit des groupes plutôt les soirs de week-end, et là, l’ambiance est totalement différente ! Ce sont les soirs où ils rigolent et parlent très fort, en totale contradiction avec le reste de la semaine où il n’y a pas un bruit dans les restos ! C’est amusant à voir, même si on comprend bien qu’ils ont besoin de relâcher cette pression constante. Même pour rendre la monnaie, il sont dans l’efficience. Ils font le compte une fois pour eux, puis une fois pour le client, en tendant les billets bien droits, bien propres, dans un petit panier à cet effet, pour ne pas toucher les clients. Les contacts physiques sont évités au maximum, d’ailleurs tout est fait pour éviter de se toucher ou de se parler. Je pense aux boutons pour demander l’arrêt dans le bus, il y en a quasiment partout ! Tu ne risques pas de devoir demander à quelqu’un d’appuyer pour toi…  Même dans un métro bondé, on ne touchera personne, et chacun sait trouver une place malgré tout – et puis surtout, ils savent qu’ils ne vont pas attendre longtemps le prochain, donc on ne les voit pas tenter de rentrer dans une rame au dernier moment en poussant tout le monde !

Nous avions choisi de rester environ 5 jours à chaque point de chute, pour éviter de trop bouger avec nos sacs qui ont pris du poids avec les vêtements d’hiver ramenés de Nouvelle-Zélande. Je n’ai pas eu le cœur à m’en débarrasser alors qu’on venait de les acheter… Le réseau ferré est dense et pratique, mais nous n’avions pas non plus le budget pour prendre des taxis nous déposant devant nos hôtels ou appartements ! Nous avons utilisé le célèbre TGV japonais, pour le plus grand bonheur de toute la famille. Quelle efficacité, quel confort, quelle rapidité ! A peine le temps de s’installer, déguster son bento fraîchement acheté en gare, regarder un film sur la tablette, et hop, nous sommes déjà arrivés à destination !

Je ne vais pas faire une revue de chaque ville où nous sommes allés, car je reste convaincue que peu importe l’endroit où l’on va, il y a toujours des choses à découvrir. Tu peux aller voir sur mon blog où je raconte nos aventures à chaque endroit. Et même si on ne voit pas nécessairement tout ce qu’il y a dans les guides ou sur les réseaux sociaux, chacun fait et vit son propre voyage. Nous n’avons pas tous les mêmes sensibilités. Nous avons choisi nos villes d’accueil en fonction de l’accessibilité en transport (ce qui offre un large panel au Japon !), les disponibilités d’hébergement et la position de l’hébergement par rapport aux endroits que nous avions envie de visiter. Même dans les endroits un peu reculés, il y a une offre de transport en bus, mais cela demande plus de trajet chaque jour pour se déplacer, donc on a plutôt visé des grandes villes ou des villes moyennes.

En tous les cas, chaque endroit découvert a ravi les filles, à part peut-être Kyoto où elles étaient moins enthousiastes à l’idée d’aller visiter plusieurs temples avec le monde qu’il y avait et la chaleur. C’est la ville qui nous a paru la plus difficile à apprécier à cause de la foule, même si les Japonais font vraiment tout leur possible pour que tout se passe dans le calme et sans trop d’attente. Ils sont très doués pour organiser les foules, mais ils arrivent à saturation, cela se ressentait beaucoup à Kyoto.

Par conséquent, nous avons préféré nos séjours dans des villes plus petites, comme Nikko ou aux abords d’Enoshima. Nous avons passé presque une semaine à Hiroshima, ce qui nous a permis de nous poser et de discuter avec quelques locaux – ce qui n’est pas évident car les Japonais parlent peu l’anglais et ont une certaine pudeur qui ne les poussent pas à engager la conversation avec des inconnus, encore moins des touristes.

Les filles ont surtout adoré les Gacha, ces boutiques pleines de machines à pièces distribuant des jouets dans des capsules que l’on trouve absolument partout. Elles aimaient en repérer et tenter d’agrandir leurs collections, comme de vraies Japonaises, puisque outre les enfants, les adultes aussi adorent en acheter. Les adolescents se retrouvent aux jeux d’arcades pour les garçons, aux cabines de photo pour les filles. Les adultes, eux, sont adeptes de pachinko, jeu d’argent sous forme de flipper/machine à sous particulièrement addictif chez les Japonais. Nous étions sur la fin du voyage, le budget avait bien été maîtrisé, et notre pouvoir d’achat était fort, par conséquent, elles ont pu se faire plaisir !

C’était l’anniversaire de notre benjamine pendant notre séjour, nous avions donc prévu une belle surprise dont toute la famille a pu profiter : nous les avons emmenées à Disney Tokyo. Il y a deux parcs, dont l’un venait d’ouvrir une nouvelle attraction Reine des neiges, très attendue, avec des files d’attente de dingue, donc nous n’avons pas choisi celui-là et sommes restés sur le classique. C’était une belle occasion d’y aller, puisque nous n’y avions jamais emmené nos filles en France . Quand nous avons vu que ce serait franchement moins cher qu’en France (notamment avec le cours du Yen faible), on s’est dit que ce serait un bon cadeau d’anniversaire. L’alliance de l’efficacité Disney avec l’efficience Japonaise, c’est tout simplement royal. Bien sûr, il y a beaucoup de monde, d’autant plus qu’au Japon, ce sont surtout les adultes qui vont à Disney, tous affublés de leurs oreilles de Mickey ou de Minnie, rarement accompagnés d’enfants (bon, c’était un jour d’école, mais c’était quand même bien rempli !). Pour autant, tout est calibré pour une attente optimisée. On a fait beaucoup plus d’attractions que nous pensions ! Les filles étaient ravies car nous y sommes restés de l’ouverture à 8h30 jusqu’à la fermeture à 21h. Sur place, nous avons mangé dans l’un des snacks, vraiment pas chers, acheté des pop-corn ou des snacks à plusieurs moments de la journée alors qu’en France nous ne l’aurions pas fait : voilà, les Français ne sont pas radins quand les prix sont abordables !

Nous n’avons pas vu passer notre mois au Japon, nous étions étonnés de voir le séjour se terminer fin juillet. C’était une belle expérience dont les filles parlent encore souvent aujourd’hui, entre toutes les choses étonnantes qu’elles ont pu voir et tester, c’est souvent le Japon qu’elles citent en premier dans leurs meilleurs souvenirs de voyage.