Tour du monde en famille – 2 dernières semaines

Tour du monde en famille – Deux dernières semaines

Il ne nous reste plus que deux ridicules petites semaines de voyage quand nous posons les pieds sur le sol des États-Unis (eh oui, quand on voyage depuis 7 mois, 2 semaines paraît vraiment court !). L’efficacité à la japonaise, c’est terminé ! On attend pas moins de 2 heures à la douane de l’aéroport pour entrer officiellement sur la terre de la liberté – hum, ce n’est pas franchement l’impression qu’ils nous donnent quand on arrive !

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Nous avons prévu de passer 5 jours à New York. Nous avions réservé notre hôtel depuis presque un an car nous savions qu’il était compliqué de s’y loger à cinq pour pas trop cher. La ville de New York ayant interdit les locations type Airbnb, il nous a été impossible de trouver quelque chose d’abordable dans Manhattan. Nous sommes donc dans le Queens, et c’est frappant de voir à travers la ligne de métro à quel point la pauvreté côtoie la richesse, illustration parfaite d’un pays si contrasté. Dès qu’on passe l’East river, les passagers semblent de plus en plus fortunés, et pour rentrer dans le Queens, la population s’appauvrit et on retrouve une population asiatique ou hispanique. Notre quartier du Queens est un Chinatown plus récent que celui de Manhattan, moins folklorique, mais avec des restos asiatiques très abordables et surtout excellents. Car il faut reconnaître que la cuisine américaine ne fut pas un bonheur pour nos papilles. Même les filles trouvaient les frites mauvaises et réclamaient qu’on aille plutôt dans des restaurants asiatiques pour pouvoir bien manger !

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Après un mois idyllique au Japon, passer 5 jours à New York, c’est le grand écart culturel. Une impression d’agression sensorielle permanente s’est emparée de nous. Après le premier jour, les filles ne voulaient plus y retourner : trop de bruit partout, des odeurs nauséabondes dans le métro, dans les rues, une chaleur à crever dans le métro (beaucoup plus chaud qu’à l’extérieur alors que nous sommes fin juillet et qu’il fait objectivement chaud !), beaucoup de marche car le métro est tellement insupportable que nous évitons au maximum de le prendre. Les New Yorkais eux-mêmes préfèrent marcher plutôt que de prendre leur métro, qui est, selon moi, le pire métro que j’ai jamais vu au monde – et c’est la 2ème fois que je fais le tour du monde ! J’ai eu beaucoup de mal à comprendre comment un pays aussi développé pouvait avoir des infrastructures aussi mauvaises et laissées clairement à l’abandon parce qu’utilisées principalement par les pauvres. J’ai eu des pensées émues pour le choc que devaient subir des Japonais en arrivant à New York. Ce n’est pas l’Inde, bien sûr, je pense que c’est le contraste avec le calme et la propreté japonaise qui a rendu notre acclimatation à New York plus difficile. Je pense qu’en arrivant de France, nous ne nous serions pas sentis autant agressés.

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A la fin de la 2ème journée, nous étions déjà plus sereins. Il faut aussi se rappeler que nous avions un sérieux décalage horaire avec le Japon (14h !), nous rentrions à l’hôtel épuisés, et il fallait essayer de rester éveillés encore un peu pour ne pas être debout à 2 heures du matin. Nous avons tout de même tiré avantage de notre décalage pour partir tôt en excursion, ce qui était franchement chouette car le matin à 8h dans les rues de New York, il n’y avait pas beaucoup de monde et il faisait moins chaud que l’après-midi.

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Autrement, New York était telle qu’elle se présente dans les films : folle, décadente et contrastée. New York, c’est l’architecture de haute volée avec ses buildings rivalisant d’ingéniosité, une skyline en perpétuelle évolution aux gratte-ciel toujours plus hauts, la Bourse symbole de cette liberté d’entreprendre si chère aux Américains, l’industrie de Broadway, car l’Art du spectacle est une de leurs économies les plus florissantes, des quartiers possédant des identités propres, liées aux vagues d’immigration arrivées par Ellis Island quand les États-Unis tous neufs étaient une terre d’accueil, de promesse de réussite et de liberté… Mais c’est aussi des quartiers délabrés par manque de moyens des populations occupantes, c’est la crise des opiacés illustrée par ces zombies déambulant en plein jour dans les rues, dans les parcs où jouent les enfants, c’est la pratique du pourboire rémunérant les serveurs dans un secteur d’activité où le salaire minimum légal n’existe pas car il ne faudrait pas que les serveurs aient le beurre et l’argent du beurre, c’est cette façon désabusée de tout accepter et de considérer que chacun est total maître de son destin.

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Après nos quelques jours à New York, nous avons pris la route pour remonter vers le Canada, et plus particulièrement au Québec. Le passage de frontière se fait avec le sourire, bienvenue au Canada ! On retrouve le système métrique (le pays le plus puissant du monde continue de parler en pouces, pieds et miles… Nan mais franchement !). Notre voiture est américaine, alors elle affiche toujours la vitesse en miles ! Heureusement que nous avons notre GPS pour nous indiquer notre vitesse en km/heure. Nous passons une après-midi à Ottawa, la capitale, où tout est écrit autant en français qu’en anglais, pour illustrer la dualité du pays. Nous visitons le musée, passionnant sur l’histoire du Canada, et qui explique bien notamment l’histoire des Français et des Anglais dans la conquête de ce territoire occupé par des Amérindiens dont quelques familles survivent encore aujourd’hui.

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A Montréal, nous avons eu l’impression d’un équilibre entre libéralisme anglo-saxon et État Providence à la française. Comme si à cet endroit, il y avait eu une réflexion pour garder le meilleur des deux. C’est une ville où il est agréable de se promener. On se croirait presque en Europe, avec un centre ville où certaines rues sont piétonnes, une architecture travaillée et des places au mélange subtil entre Angleterre et France. Pour la nourriture, nous n’avons pas été conquis… Il n’y a que dans les restaurants asiatiques où nous avons bien mangé – en tout cas, pour le budget que nous avions, d’autant plus que comme aux États-Unis, il faut bien penser à ajouter le pourboire dans sa prévision d’addition.

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Nous avons eu la chance de terminer le voyage en passant 2 jours régénérateurs dans un chalet au pied des montagnes avant de reprendre la route pour l’aéroport à New York. Le road trip de retour nous a conduit dans quelques universités de l’Ivy League, incroyablement magnifiques et suspendues dans l’espace-temps, vestiges d’une époque révolue, accessibles aux étudiants les plus riches ou les plus « méritants » à l’américaine, quoi.

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Le voyage touche à sa fin. Les filles trouvent du positif à l’idée de rentrer en France, elles ont hâte de revoir la famille, les copines… et surtout leurs chambres avec tous leurs jouets. Elles ne réalisent pas vraiment que dans 2 semaines elles reprennent l’école. C’est ça, la force des enfants, vivre intensément le moment présent. Elles ont vécu ce voyage dans l’instant, chaque jour apportant son lot d’émotion. Elles ont indéniablement grandi, physiquement et psychologiquement. Nous, les parents rentrons avec tout un tas d’images et de ressentis en tête et dans le corps. Le monde est d’une variété et d’une diversité incroyable. Nous savons que nous allons rentrer dans notre monde, notre coin de planète à l’horizon bien moins large que tout ce que nous avons pu voir en nous déplaçant, mais c’était le deal de départ, nous le savions.

Nous savons que des jours moins tendres nous attendent. Mais pour le moment, nous savourons ces derniers instants où nous portons nos sacs à dos comme la famille tortue, qui ira toujours au pas.

3 commentaires sur “Tour du monde en famille – 2 dernières semaines

  1. Cet article me parle tout particulièrement car je suis allée à NY il y a quelques années et j’ai détesté.

    Oui la visite de l statue de la liberté, d’Ellis Island, de l’ONU, de central parc… sont super. J’ai adoré découvrir l’histoire des USA et voir tous les symboles si connus des USA.

    Mais comme toi, on a trouvé le métro tellement sale et mal organisé que celui de Paris nous a paru hyper luxueux. Les rues étaient sales, bruyantes avec une mauvaise odeur. On a détesté ne pas pouvoir marché sans être coupé par une rue et devoir attendre le feu vert des piétons. On a vu la pauvreté et le gaspillage.

    Si il y avait plein de choses géniales á y faire, l’impression générale de la ville fut très mauvaise. En plus, c’est la première fois en 6 voyages aux USA qu’on trouve les Américains aussi peu agréables et sympathiques.

    J’espère que vous aurez l’occasion de visiter d’autres endroits fabuleux aus USA.

    Je me pose 2 questions sur ton voyage:

    • Avez vous parfois eu l’impression d’aller trop vite lors de vos visites de pays. On a du faire un voyage similaire au votre au Canada (Montreal > Ottawa > Québec > Montréal) en plus de 15 jours. Donc là en 10 jours, n’était ce pas trop la course?
    • Est ce que tes filles mangeaient de tout avant de partir ? Mes enfants sont assez difficiles et j’avoue que ca m’embête un peu de ne pas pouvoir leur faire découvrir cette partie là du voyage. Et de devoir chercher de la nourriture européenne partout.

    J’ai hâte de connaître vos sentiments au retour de votre voyage et comment vous avez repris la vie quotidienne.

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    1. Oui c’est New York c’est violent en ressenti, ça ne laisse pas indifférent en tout cas tous ces contrastes!
      Pour répondre à tes questions, la partie New York Montréal en 2 semaines, ce n’était pas du tout notre rythme sur le reste du voyage. On avait un stop à faire sur le continent nord américain pour rentrer en France, donc on s’est dit qu’on allait y passer quelques jours. On a de la famille à Montréal c’est pour ça qu’on avait ajouté ce crochet. C’était la fin du voyage, nous avons pris notre temps aux endroits où nous étions sans chercher à tout voir tout faire. Le plus contraignant ce fut de faire beaucoup de km en peu de jours. Nous n’aurions jamais tenu un rythme pareil pendant 7 mois, on s’est permis de le faire car c’était la fin… SNIF!!

      Sur la nourriture, oui elles mangeaient déjà de tout avant de partir, elles n’aiment pas trop les trucs épicés (mais comme moi donc on a toujours trouvé de quoi se faire plaisir sans avoir la bouche en 🔥 !)
      Le plus dur pour la plus jeune c’était de renoncer au chocolat, mais elle s’y est faite !
      Nos amis venus avec nous en Thaïlande ont des enfants qui n’aimaient pas manger différent d Europe, on alternait entre plats thaïlandais et plats européens, et au bout de quelques jours elles acceptaient beaucoup mieux la cuisine thaïlandaise… Les enfants ont une plus grande capacité d’adaptation que nous 😊
      Merci en tout cas pour ton commentaire très intéressant sur ce ressenti particulier de New York.
      Nous retournerons sûrement aux USA un jour pour voir d’autres aspects mais pas tout de suite, il faut remplir les caisses maintenant 😂

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  2. J’ai adoré lire tous tes billets ici et sur ton propre blog, bien que je n’aie jamais laissé de commentaire jusqu’à présent – là comme c’est la fin du voyage j’en profite pour te faire un grand MERCI, j’ai vraiment adoré suivre ta petite famille autour du monde ! (ah et j’ai toujours rêvé d’aller au Japon, alors que New York ne m’a jamais attirée, donc tes expériences renforcent mes a priori :’) ne reste plus qu’à réussir à y aller en vrai maintenant, mais merci pour ce magnifique voyage par procuration !)

    J’espère que le retour et l’acclimatation à une vie plus routinière se sont bien passés, hâte d’en savoir plus !

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