« C’est à nous de vous faire préférer le train. »
Ce slogan nous fait tous bien rire quand on connaît les retards quasi quotidiens de la SNCF et leurs grèves récurrentes ! Mais je vous assure on peut aimer le train, même quand on le prend quotidiennement !
Après ma reconversion professionnelle je me suis retrouvée à prendre mon premier poste à 2h30 porte à porte de chez moi dont 1h15 de train.
Me voilà donc à prendre le train matin et soir. Je t’entends déjà derrière ton écran : « oh la pauvre elle a dû collectionner les retards et les galères ! » 😜
Je ne vais pas te mentir des galères j’en ai eu. Je me souviens d’un vendredi soir où j’étais dans le train à 17h19 mais où j’ai démarré à 21h30. Ou alors l’arrêt à la gare 5 minutes après le départ, puis une panne, puis enfermés dans le train par une panne de courant, puis repris par un autre train, pour revenir à la gare de départ… Bref des anecdotes j’en ai un certain nombre, mais avouons-le, à part les grèves des retraites au mois de mars 2023, j’ai été assez préservée.
En 2 ans je ne suis vraiment arrivée en retard au travail que 3 fois. J’ai eu des retours très tardifs 4 fois… Après, oui j’ai dû prendre la voiture quelques fois notamment en mars 2023 lors des grèves mais je m’estime assez chanceuse et je n’ai pas vraiment souffert de véritables retards.
Prendre le train au quotidien entraîne un stress permanent ! Il faut déjà partir du principe que moins de 10 minutes de retard n’est pas un retard et on vit beaucoup mieux les trajets !
Mais surtout ce qui permet de bien vivre les trajets, c’est les copains du train ! Et par cet article j’aimerais vraiment leur rendre hommage !
Hommage à mes copains du train
Quand j’ai pris la décision d’accepter le poste, jamais je n’aurais imaginé que nous étions si nombreux à prendre le train quotidiennement de si loin.
En septembre 2022, me voilà sur le quai de la gare avec mon sac-à-dos, je comptais prendre le 2ème train tous les matins mais après quelques ennuis j’ai pris mon courage à 2 mains pour prendre le 1er train chaque matin (1h20 plus tôt quand même hein ?).
Sur le quai quelques têtes que je revois tous les matins. On commence par quelques bonjours timides.
Et puis le soir « ah mais lui je l’ai vu ce matin ».
Et puis un jour un abonné qui vient vers moi et qui me demande comment je m’appelle et me propose de me joindre à eux pour attendre le train.
Et puis on prend le même bus avec certains autres abonnés.
Et puis le soir on commence à se retrouver sur le quai.
Et puis on m’inclut dans le groupe WhatsApp.
Et puis avec certaines on commence à s’envoyer des messages pour savoir si on prend le même train le soir.
Et puis on se réserve les places dans le train le soir pour faire le trajet ensemble.
Tout cela permet de rendre nos trajets moins compliqués. Une galère et il y en a toujours un pour prendre la voiture.
On se confie sur notre journée de travail. On partage notre fatigue, nos ras-le-bol.
Mais surtout les jours de galère à la SNCF, nous ne sommes pas seuls ! Et ça, ça n’a pas de prix.
Chez mes copains de train il y a des infirmiers, des fonctionnaires dans différentes administrations, des ingénieurs, des professeurs des écoles…
Certains font le trajet depuis 25 ans et ont toujours à cœur d’accueillir les petits nouveaux.
Aujourd’hui je travaille à 20 minutes de voiture de la maison. Je ne regrette pas mes temps de trajet, mais je regrette ce moment de sas le temps du trajet où j’oubliais le boulot, où je pouvais faire autre chose comme mes impôts, mon tri de mails persos, certaines choses concernant mon engagement associatif. C’était des moments d’echange.
Je dois reprendre le train pour une formation, j’ai choisi les mêmes horaires que mes anciens trajets quotidiens et je me suis empressée de l’annoncer aux copains du train ! Je vais les revoir avec grand plaisir, même si j’en ai revu déjà quelques-uns.
Merci les copains pour votre écoute certains soirs, votre bienveillance, votre solidarité et bon courage pour tous vos trajets encore !
Bribes de Vies 