Parcours et métiers : des langues aux ressources humaines

Parcours et métiers : des langues aux ressources humaines

J’en ai déjà parlé ici, le recrutement représente une part substantielle de mon parcours professionnel. J’ai pourtant de multiples autres cordes à mon arc, pas toutes utiles d’ailleurs (oups) ! 

Alors aujourd’hui, pour changer, à moi de répondre à ces questions : comment en suis-je arrivée là ? Qu’est-ce qui m’a pris ? Quel parcours ai-je eu ? 

J’étais jeune et pleine d’incertitudes

A 8 ans, j’avais décidé d’être dresseuse de chiens. Ou alors informaticienne comme Papa ? Plus tard, j’ai commencé à m’intéresser à l’Antiquité : mais bien sûr, archéologue ! J’avais aussi lu beaucoup de choses sur le domaine de la pharmacie. Ça, c’était un métier sympa.

Vers 17 ans, j’ai eu des contacts avec des avocats et un juge. Le droit avait l’air d’être un sujet passionnant que, pendant quelques temps, j’ai sérieusement envisagé. Ne faisons pas les choses à moitié : je voulais être juge ou rien ! Mais faire 5 ans de droit, 3 ans de stage au barreau pour peut-être ne jamais réussir l’examen de la magistrature… Non merci. Je n’aime pas l’incertitude.

C’est peut-être bête mais j’ai toujours aimé les jeux de gestion : évaluer, décider, organiser… c’était ma petite marotte. Grâce à mes cours de sciences sociales, je me suis rendue compte que ce qui me plaisait vraiment en gestion, c’était les ressources humaines : les rapports humains, la connaissance du droit du travail, même l’aspect administratif… Ça semblait me correspondre.

Des études diverses et variées

Ayant grandi dans une famille peu aisée et en ayant souffert, je voulais m’assurer un (relatif) futur financier. La gestion des ressources humaines, soit, mais autant assurer mes arrières au cas où cela ne fonctionnait pas : je me suis donc inscrite en bachelier (= licence) d’économie-gestion, avec l’objectif de suivre le master en RH plus tard. Ces études de gestion généraliste offrait des perspectives d’avenir alléchantes – et sûres d’un point de vue financier. Cerise sur le gâteau : pour moi qui avais toujours eu 2 langues à la maison et 2 autres à l’école, j’avais ici la possibilité d’étudier 3 langues étrangères, dont le chinois.

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Crédit photo : JESHOOTS.COM

Sauf que l’économie et moi, on ne s’entendait pas trop, en fait. Voire pas du tout, gloups… Je ne me sentais pas à l’aise dans cette ambiance « financière » extrême, ces fêtes estudiantines cloisonnées, exclusives et glorifiant notre faculté et uniquement notre faculté. Ça ne me ressemblait tellement pas qu’au bout de 18 mois, j’ai décidé de changer de voie. 

Je voulais toujours bosser en ressources humaines mais j’avais besoin de renouveau. Je n’en pouvais plus des cours d’économie, de maths ou de stats, je voulais tout envoyer valser et faire, je ne sais pas moi … langues et littératures étrangères, tiens ! … Ah ? Après tout, pourquoi pas ? En décortiquant le programme des cours d’une autre université, j’ai découvert que leur filière de langues menait à un master orienté RH. Intéressant ! Ils appliquaient également le système de « majeure-mineure » à l’anglo-saxonne (tu étudies une branche principale et une branche secondaire), ce qui voulait dire que je pouvais effectuer un quart de chaque année en archéologie-histoire de l’art. Waw. W-a-w ! 

J’ai donc fait 3 ans de bachelier en « Langues et littératures » anglais et espagnol, avec une mineure en archéologie et histoire de l’art. J’ai découvert ce que c’était de vraiment aimer ses études. De la littérature à n’en plus finir, depuis les poésies du Moyen Âge jusqu’aux contes aborigènes en passant par le réel merveilleux latino-américain et la littérature d’immigration en Amérique du Nord, des cours de cinéma hispanique, de poésie française, d’histoire, de critique des sources… Dans ma mineure, j’ai choisi des « cours plaisir » : histoire et arts de l’Egypte ancienne, archéologie, art grec et romain, art de la Renaissance… Ce n’était peut-être que ma mineure et je n’avais pas l’intention de m’en servir un jour mais ça a été mes cours préférés, pour être honnête. 

J’ai ensuite enchaîné avec un master en « Communication multilingue à finalité ressources humaines ». En gros, j’étais à mi-chemin entre les langues étrangères et la communication d’entreprise, le tout saupoudré de multiculturalité et de linguistique, avec une orientation ressources humaines. Ce joyeux mélange répondait exactement à mes attentes pour le futur. Un des points déterminants au moment de choisir mes études a été l’obligation de réaliser un stage de fin d’études de 3 mois en lien avec ma spécialisation (c’était à l’époque assez rare en Belgique). Ce stage a été mon premier pied dans le (vrai) monde professionnel et le (vrai) monde des RH. 

Mon parcours professionnel

J’avais déjà effectué quelques « jobs étudiants », comme on dit chez nous, plus ou moins intéressants : secrétaire trilingue, traduction technique en ingénierie, aide administrative… Mais c’était la première fois que je faisais un « vrai job » pour me former sur un métier que je visais : j’ai choisi un stage dans une agence de recrutement. Pendant trois mois, on m’a appris à disséquer les CV des candidats, faire des recherches actives sur les bases de données et réseaux sociaux, effectuer des entretiens d’embauche, vendre notre croûte aux clients potentiels ou acquis ! Je trouvais cela passionnant et dynamique. J’ai d’ailleurs prolongé mon stage plusieurs mois comme jobiste dans cette agence. 

Une fois mon master en poche, j’ai cherché un job en recrutement. J’ai reçu deux propositions : quand je leur ai avoué que j’étais enceinte de 2 mois, une entreprise s’est rétractée. La boîte qui restait ne proposait qu’un contrat de collaboration indépendant, je devais donc devenir freelance et m’enregistrer comme société individuelle. Soit, vu ma situation, je n’ai pas fait la difficile. J’ai travaillé dans ce cabinet de recrutement pendant un peu plus de six mois jusqu’à mon congé maternité. J’y ai découvert de nouveaux métiers et profils : auditeurs, financiers, consultants en tous genres, ingénieurs, techniciens… J’ai aussi pu développer mes compétences en prospection commerciale (et je suis toujours aussi nulle à cela entre nous). J’en ai aussi parlé sur SNT : les premiers mois ont été idylliques mais j’ai vite déchanté à mon retour de congé mat. J’avais clairement de plus en plus de problèmes avec leur manière de travailler ainsi qu’avec la dimension commerciale de ma position. Ce job n’était finalement pas fait pour moi. J’étais en revanche intéressée par la gestion des salaires et les aspects plus administratifs des RH et, surtout, je voulais devenir employée. 

J’ai eu de la chance. Une ancienne collègue, H., m’a contactée pour effectuer une mission freelance à mi-temps pour elle. Par le plus grand des hasards, une de ses connaissances, L., était justement à la recherche d’une employée RH à mi-temps. Il faut savoir qu’en Belgique, si on a un contrat à mi-temps, on peut se déclarer comme « indépendante complémentaire » et donc combiner les deux statuts. Je n’avais aucune expérience pratique en gestion RH pure mais elle a accepté de m’engager sur le champ, après un appel et un café de 30 minutes pris ensemble au beau milieu d’une librairie bruxelloise. Autant te dire que je n’ai pas hésité longtemps (et que je voue une admiration dubitative à l’optimisme démesuré de celle qui est aujourd’hui ma boss). 

femmes travail conseil
Crédit photo : Mentatdgt

J’ai donc commencé à travailler comme responsable RH à mi-temps et comme recruteuse freelance sur l’autre mi-temps. J’étais consultante dans les deux cas, ce qui m’a permis de varier les secteurs, les missions, les projets. Cet équilibre a bien fonctionné pendant deux ans et demi, jusqu’à ce que je choisisse d’ajouter un autre job à mon horaire déjà bien rempli (erreur !) J’ai donc pris une charge temporaire d’assistante à l’université. Il s’est vite avéré que c’était trop, je me noyais sous la masse de travail. En parallèle, la nouvelle mission freelance qu’on venait d’obtenir était peu intéressante : à la place de la gestion opérationnelle d’ONG qu’on nous avait promis, j’étais devenue la jeune secrétaire docile du gentil directeur retraité, faisant des photocopies et tapant ses notes à longueur de journée. H. ne pouvait malheureusement pas me proposer d’autres missions plus intéressantes. Ma boss L. voulait quant à elle que j’augmente mes heures. Après 3 ans à combiner les deux jobs (et 6 mois à en faire trois), j’ai annoncé à H. que j’arrêtais notre collaboration. Le soulagement que j’ai ressenti était indescriptible – et rassurant. 

J’ai donc continué pendant un an mon job chez L., à 80% cette fois, et ma charge d’assistante qui devenait moralement de plus en plus pesante. Je ne rentrerai pas dans les détails mais travailler à l’université, c’est un peu une lutte administrative et communicationnelle permanente. Le jour où j’ai reçu la notification de non-renouvellement de mon contrat, j’ai été une fois de plus soulagée (avec un arrière-goût de défaite de ne pas avoir su montrer mon potentiel). 

Il y a des choix qu’on ne regrette pas

Fruit du hasard encore et toujours, ma boss L. venait de me proposer de passer à temps plein. Je n’ai pas hésité une seule seconde, probablement parce que je sentais que l’autre poste ne serait pas tenable sur le long-terme. C’était il y a 6 mois. 

Je suis donc responsable RH externe et consultante en RH à temps plein pour des ONG de la « European Bubble » (la « Bulle Européenne », terme consacré pour désigner les entreprises et organisations qui gravitent autour des institutions européennes). La boîte pour laquelle je travaille intervient dans différents domaines mais ma position, elle, recouvre surtout deux aspects : 

  • Je réalise des projets spécifiques : étude de marché salarial, révision de documentation sociale et juridique, création de politiques RH, conseils en législation du travail, recrutement, etc. 
  • J’agis comme responsable du personnel et/ou responsable administrative/comptabilité pour des clients contractuels. Cela signifie que je travaille pour eux de manière régulière, en allant sur place ou non (ça peut être jamais comme 3 fois par mois, selon le contrat négocié). Mes tâches comprennent l’administration du personnel, la supervision des salaires, du conseil en RH, compta, taxation et législation belges, la gestion de la comptabilité (simplifiée, vu que je ne suis pas comptable évidemment !) mais aussi parfois l’oreille attentive sur laquelle les employés peuvent compter.

Mes clients sont pour la plupart des lobbyistes (bouuuh les vilains !), actifs dans l’humanitaire, le social, l’environnement, la protection des animaux (oh les moins vilains !) Cela donne un environnement de travail assez humain et très international. Couplé à la flexibilité dont je dispose au travail (télétravail à 100%, horaires libres) et à la confiance absolue de ma boss, je ne changerais de job pour rien au monde.

8 commentaires sur “Parcours et métiers : des langues aux ressources humaines

    1. Ton parcours m’est probablement un peu plus familier en revanche car c’est celui de mon mari 😉 bon lui est dans le secteur privé maintenant.
      Techniquement, je me permets quand même de signaler que si c’est universitaire, c’est d’office scientifique ! Je n’ai certes pas eu de bio ou de chimie dans mon parcours universitaire, en revanche nous faisons bien partie des sciences (humaines) 😉

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    1. Oui, j’ai parfois l’impression qu’à l’heure actuelle en plus, c’est rare de trouver des gens qui sont contents de leur job. Je vois passer quand même beaucoup de souhaits de reconversion ou de désillusion…

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    1. Tout à fait satisfaite effectivement 🙂 Je suis la première à dire que ce n’est pas évident de trouver sa voie. Et ça me semble normal, on évolue tellement en quelques années à partir de l’adolescence. L’important, c’est vraiment de trouver à terme ce qui nous fait vibrer, ce qui nous rend heureux !

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