Nos traditions de décembre
Aujourd’hui, Maman Ours, Lys et Argentine partagent avec toi quelques traditions de leurs contrées, plus ou moins connues, toujours appréciées !
Maman Ours – La Sainte-Barbe
La Sainte-Barbe, c’est une tradition de l’Avent chère à mon cœur. Elle est originaire du Sud de la France, et commence le 4 décembre, le jour de… la Sainte-Barbe (non, sérieux ?) Ca tombe bien, c’est aujourd’hui ! Après les avoir fait tremper quelques heures dans un bol d’eau, on répartit des grains de blé sur du coton, étalé sur des assiettes ou dans des ramequins (à la réflexion, ce n’était probablement pas ainsi qu’ils procédaient au début mais je n’y étais pas !)
Puis chaque jour, au-lieu en plus d’ouvrir une case du calendrier de l’Avent, on asperge les grains d’un peu d’eau. Petit à petit, on admire les grains qui germent et les longues tiges vertes qui poussent !

Le jour de Noël, on place ces jolies plantations sur la table de fête. Souvent, elles sont alors devenues si grandes qu’elles ont besoin d’avoir un ruban (rouge si possible) autour pour les soutenir.
La tradition dit que si le blé a bien poussé, l’année à venir sera prospère !
En tout cas, c’est un régal pour les enfants.
En Provence, elle est très pratiquée : début décembre, toutes les boulangeries et marchés aux santons vendent des petits sachets de blé à planter. On voit fréquemment le blé pousser dans les petits commerces, les écoles, les bureaux. Mais je ne l’ai encore jamais vu ailleurs. J’ai même parfois eu beaucoup de mal à trouver ce qu’il me fallait : une année, j’ai dû faire une heure de trajet pour trouver du coton (je n’y crois toujours pas). La suivante, j’ai dépiauté un paquet de cotons démaquillants (j’en avais encore) pour servir de support !
Si tu veux t’y mettre, tu peux aussi très facilement utiliser des lentilles à la place des grains de blé, l’aspect des tiges est différent, mais ça fonctionne également très bien !
La Sainte-Barbe, c’était aussi une grande tradition du lieu où j’ai étudié… et c’était beaucoup plus festif, dirons-nous ! Mais ce qui se passe lors de la Sainte-Barbe reste à la Sainte-Barbe, je dois donc m’arrêter là !
Pssst ! Si tu n’es pas dans le sud, que tu n’as pas de champ de blé près de chez toi, ou que tu es confinée, l’association du Blé de l’Espérance, qui vient en aide aux enfants hospitalisés, a une boutique en ligne !
Lys – Le Christkindel et Hans Trapp
Savais-tu que l’Alsace, c’est LE pays de Noël ? Oui, bon, c’est comme cela que la région le vend depuis des années mais la tradition du sapin de Noël par exemple vient bien de l’Est de la France. Nous avons énormément de traditions liées à Noël et chaque coin d’Alsace ou de Lorraine a ses spécificités. Moi, par exemple, j’ai grandi en Alsace du Nord-est, appelé aussi l’Outre-Forêt. Tu ne trouves pas qu’il y a un petit côté conte de fée ? Et bien tu as raison, car lors des fêtes de fin d’année, ce petit coin d’Alsace est surnommé : “le pays des mystères” !
Alors je pourrais écrire beaucoup sur le sujet ; la période de Noël et l’hiver sont très importants pour moi. Je me rappelle des odeurs d’épices – pour les petits gâteaux de Noël aussi nommés bredele et pour le vin chaud, le froid qui mord mes joues, les lumières scintillantes dans la nuit, les histoires vraies ou inventées… C’est vraiment une période qui me réchauffe le cœur.
En Alsace-Lorraine, la période des fêtes de fin d’années débute réellement fin novembre, lors du premier dimanche de l’Avent. A partir de là, les marchés de Noël ouvrent, les illuminations s’enflamment, le monde devient magique ! Puis vient la Saint-Nicolas. Il y a autant de façon de fêter la Saint-Nicolas que de lieux dans le monde – non non, je n’exagère pas du tout ! Mais je laisse le soin à Argentine d’en parler plus bas. Et le 13 décembre c’est la Sainte-Lucie.

Lucie vient de Lux en latin, ce qui signifie “lumière”. La fête des lumières est très connue à Lyon. Chez moi, nous fêtons aussi une sorte de fête des lumières : c’est le jour de la venue du Christkindel (“l’enfant Christ”) et du Hans Trapp (le Père Fouettard en français). A Wissembourg, petite ville de l’Est, cette tradition perdure. Une jeune fille, habillée de blanc se balade dans la ville en portant une couronne surmontée de quatre bougies sur la tête. Elle personnalise le Christkindel et vient offrir des chocolats ou d’autres choses aux enfants. Elle apporte aussi la lumière dans cette période où les nuits sont longues.
Hans Trapp, lui, vient emmener les enfants qui ne sont pas sages. Il a un grand sac pour les emporter dans son château juste de l’autre côté de la frontière en Allemagne. Cette tradition, qui semble très éloignée de la réalité, a pourtant une origine historique. Vers la fin du XVème siècle, le seigneur Hans Von Trotha (Hans Trapp) était en désaccord avec l’abbé du cloître de Wissembourg, qui lui devait allégeance. Il causa alors une inondation de la ville afin d’asseoir son emprise et tourmentait les habitants de la région. C’est pour cela qu’en Alsace du Nord, il est associé au Père Fouettard et accompagne Saint-Nicolas et le Christkindel.
Cette histoire et cette manifestation ne sont qu’une toute petite partie de tous les mythes et évènements qui rythment la période de l’Avent. Il y a un mélange entre traditions païennes, Histoire et religions. C’est assez magique.
Argentine – La Saint-Nicolas
Il y a une tradition belge de décembre à laquelle je suis très attachée : la Saint-Nicolas. Le plat pays s’est en effet approprié la fête pour en faire une véritable institution du calendrier.
A l’origine, Saint-Nicolas était évêque dans l’actuelle Turquie, au 4e siècle après JC. La légende veut qu’il ait sauvé des enfants des couteaux d’un affreux boucher et serait ainsi devenu le saint protecteur des enfants. La fête de la Saint-Nicolas a donc été créée pour célébrer ce jour. Les habitudes précises sur son déroulement varient de région en région et de famille en famille mais j’essaierai aujourd’hui de te tracer les grandes lignes pour la Wallonie et Bruxelles (la Flandre belge suivant les traditions néerlandaises, différentes des nôtres).
Dans les jours qui précèdent le 6 décembre (entre le 1 et le 5 donc), les enfants mettent leurs chaussures devant la cheminée, dans l’espoir que le grand saint viendra en avance leur déposer des friandises (spéculoos, clémentines, bonbons, biscuits etc.) Celui-ci est censé s’exécuter si l’enfant a été sage ! Le soir du 5 décembre, les enfants préparent un petit casse-croûte à destination de Saint-Nicolas et de son âne, typiquement un verre de lait, des gâteaux et des carottes, pour qu’ils reprennent des forces à chaque maison visitée. Il se déplace donc à dos d’âne, accompagné de Père Fouettard qui l’aide dans son parcours. Pendant la nuit, Saint-Nicolas dépose discrètement les cadeaux pour les enfants sages, qui découvrent donc leurs nouveaux trésors au petit matin.

La fête est très répandue, au point que Saint-Nicolas passe dans les écoles maternelles et primaires pour dire bonjour aux enfants et déposer des friandises (parfois avec un véritable âne oui oui), qu’on le retrouve partout dans les centres commerciaux début décembre et que même les adultes sans enfant en profitent pour se goinfrer de chocolats et bonbons ! Les employeurs sont également très nombreux à distribuer des clémentines et des spéculoos à leur personnel ce jour-là. De nombreuses chansons populaires ont été composées pour l’occasion, la plus emblématique étant Saint-Nicolas, patron des écoliers (avec sa fameuse variante paillarde où le « Saint-Patron des escaliers se casse le nez en descendant la rampe »… bref).
Avec mon mari, nous avons abandonné certaines pratiques de la fête, comme le fait de lier cadeaux au fait d’être sage. N’ayant pas de cheminée, les chaussons sont placés devant l’escalier du grenier (bah oui il passe par le conduit de la chaudière qui est au grenier du coup !) Suite aux nombreuses controverses liées à Père Fouettard, son origine et son rôle (il est grimé en noir mais l’origine de cette pratique est incertaine : esclave noir africain ? noir de suie après la descente dans la cheminée ? reflet du nom d’origine du personnage ?), nous n’insistons jamais dessus. J’avoue que je n’ai jamais vu sa valeur ajoutée à part inspirer la peur aux enfants.
Une fois ces aspects écartés, ne reste que les bons moments de la fête. La joie qui se lit dans les yeux des enfants le matin du 6 décembre, leur frétillement et leur impatience à découvrir leurs souliers et cadeaux pendant toute cette période est assez indescriptible. Vivement dimanche !
Super cette revue des traditions de fin d’année ! Ça me plonge encore plus dans cette ambiance chaleureuse à laquelle je suis sensible. Et ça me donne envie d’aller acheter du blé !
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Merci les filles !
Je ne connaissais pas vraiment ces traditions de fin d’années.
Et comme Mélinda, j’ai trop envie d’aller acheter du blé !!!
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Vive l’Avent! Je ne connais pas du toute la Sainte-Barbe. Et la Sainte-Lucie à peine, pourtant je viens de pas loin, près de la grande forêt de H!
Et j’adooore la Saint-Nicolas. Évidemment avec des Mennele 🙂 Pour le Père Fouettard, il n’est pas noir à cause du charbon qu’il laisse aux enfants pas sages à la place des sucreries?
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Oh qu’il est chouette cet article ! J’ai l’impression de découvrir de nouvelles traditions de Noël chaque année : c’est magique !
Mon rêve, une fois le coronavirus derrière nous, serait de passer un week-end de l’Avent en Alsace avec toute ma petite famille pour faire découvrir à nos enfants la magie des marchés de Noël, que j’ai réellement appris à apprécier lors de mon année en Autriche….
Et sinon, je ne connaissais pas la Sainte Barbe, mais ça me donne envie de tester l’année prochaine !
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Je ne connaissais que la Sainte Barbe des Pompiers 😀
J’aime beaucoup cette idée ! Le jour même de l’article, j’ai proposé à ma fille d’essayer avec nos lentilles.
Elles germent déjà bien ! Je ne sais pas comment elles seront dans 16 jours pour Noël, mais c’est prometteur !
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