Le retard de langage du jeune enfant

Le retard de langage du jeune enfant

Il y a quelques mois, j’avais rédigé un article sur le blog originel concernant notre inquiétude vis-à-vis du langage de notre fille. Après plusieurs tests chez des spécialistes, elle a été diagnostiquée d’un trouble spécifique du langage oral de type retard de parole et de langage oral à 2 ans âge corrigé.

Comment se caractérise le retard chez un enfant aussi jeune ?

Avant toute chose, il convient de définir ce qu’est exactement un retard de langage. On appelle retard de langage « toute pathologie du langage oral qui se manifeste par un développement linguistique ne correspondant pas aux normes connues (se référant habituellement à l’âge ordinaire d’acquisition de telle ou telle structure, en fonction des données de la psycholinguistique) ».

Il est très difficile de dire qu’un enfant de 2 ans a un retard de langage. A cet âge, ils sont vite dissipés et la réussite d’un examen médical est très dépendante de la coopération du sujet. Si l’enfant a décidé qu’aujourd’hui il ne voulait rien faire, c’est râpé. Il faut donc s’armer de patience et être vigilant pour noter les signes d’appel. Dans notre cas il y en a eu plusieurs : un babillage tardif, une gestuelle en retard, une absence totale de mots-phrases et surtout un pointage presqu’inexistant à 2 ans. A cela, il fallait y rajouter la période où elle a eu des absences inexpliquées et le fait qu’elle n’avait aucune attention conjointe.

Crédit photo: mentatdgt

Le constat des signes d’appel doit être fait non seulement par les parents et l’entourage habituel de l’enfant, mais également par une équipe pluridisciplinaire spécialisée du petit enfant (pédiatre, ORL, orthophoniste entre autres).  Il faut ensuite s’assurer que le retard n’est pas lié à un problème auditif et/ou visuel. En effet, un enfant qui entend mal a des chances de parler plus tardivement, et l’enfant qui ne voit pas bien a naturellement du mal à pointer et s’intéresser à ce qui l’entoure.

Dans un premier temps nous nous sommes donc assuré que sur le plan auditif, il n’y avait pas de surdité masquée car, même si notre fille n’a jamais fait d’otite décelée, il était possible qu’elle ait eu des otites séreuses passées inaperçues. Dans ce cas, l’enfant entend constamment comme s’il avait la tête sous l’eau, ce qui l’empêche de développer la parole. Nous sommes allés chez un ORL classique pour le dépistage purement physique en premier, puis chez un phoniatre pour un bilan plus poussé. Ensuite il y a eu un dépistage visuel chez l’orthoptiste et pour finir, un rendez-vous chez l’ophtalmologue.

A l’issue des bilans, il est apparu que notre fille présentait bien un retard de langage, avec une grande fragilité au niveau des précurseurs à la communication et aux interactions. Ce que nous pensions être tout simplement un manque de concentration lié à son âge, ne l’était pas, et il était nécessaire pour elle de commencer des séances de rééducation en orthophonie rapidement pour ne pas accentuer son retard, de porter des lunettes et de surveiller son audition.

S’adapter à la situation

Mon mari et moi avons très bien accueilli le diagnostic, avec beaucoup de soulagement même. Ce qui nous importait le plus était qu’elle soit prise en charge et qu’on l’aide autant que possible puisque seuls, nous n’y arrivions pas. La communication devenait de plus en plus compliquée avec les mois qui passaient et on constatait en regardant autour de nous que le fossé se creusait avec les autres enfants du même âge.

Nous avons dû intégrer dans notre quotidien le fait que notre fille ne savait pas s’exprimer et qu’il lui faudrait du temps pour réussir à se faire comprendre. Il a donc fallu trouver des astuces, mais surtout dans un premier temps l’obliger à bloquer son regard sur nous, se concentrer quand on lui parlait. Ça n’a pas été simple au départ de réussir déjà à établir ce contact visuel indispensable à la mise en route du langage. Ça parait anodin comme ça, mais capter et corriger un regard fuyant chez un enfant de 2 ans n’est pas une mince affaire. Il a fallu s’armer de patience, exiger qu’elle nous regarde dans les yeux sur des périodes de plus en plus longue, tout en lui parlant. D’abord 5 secondes, puis 10, puis 20. Nous avons adapté notre comportement, insisté sur les intonations, les expressions corporelles, travaillé la concentration, imposé des exercices.

Ensuite, il a fallu développer le pointage, en la guidant dans les livres, en pointant nous-même chaque dessin, chaque objet dans la rue et en modifiant progressivement la formulation pour que ce soit elle qui le fasse d’elle-même. Il nous a fallu environ 2 mois pour qu’elle acquière ces 2 compétences et effectivement à partir de là, il y a eu un réel déblocage. On a enfin pu rentrer dans la communication où elle essayait de nous dire et faire comprendre des choses. Elle ne s’est pas mise à dire des mots du jour au lendemain, mais petit à petit, elle a commencé à prononcer les mêmes sons à chaque fois pour désigner un objet, et c’était suffisant pour pouvoir réellement avancer.

C’est là que le véritable travail commence en réalité. Il a fallu que nous apprenions à décrypter ce qu’elle essayait de dire pour mettre des mots dessus, reformuler, pour qu’elle engrange un maximum de vocabulaire, et surtout ne jamais lui faire répéter. Il faut l’encourager à redire ce qu’elle dit quand nous ne comprenons pas, mais sans exiger qu’elle ne répète. Dire « je suis désolée, je n’ai pas compris ce que tu viens de dire » qui est une incitation, doit toujours être privilégié plutôt que « répète ce que tu as dit », qui est un ordre. La répétition (forcée et non intuitive) est la fausse bonne idée dans l’apprentissage du langage car elle n’aide absolument pas l’enfant à développer ou acquérir son vocabulaire, mais peut cependant provoquer un bégaiement. Il faut reformuler le plus possible, en faisant des phrases et en prononçant les bons mots. Et je ne te le cache pas, c’est long et très épuisant, parfois même énervant. Par exemple cela va faire 5 mois au moment où je t’écris que nous reformulons « Tahi » pour « voiture », mais pour autant, elle ne l’a à ce jour jamais bien formulé. Il faut être patient et réussir à garder son calme car si on s’impatiente ou s’énerve, la communication est aussitôt rompue et elle se mure dans un lourd silence contre-productif.

Crédit photo: cottonbro

Le regard des autres

Je me souviens qu’à l’issue du rendez-vous initial, l’orthophoniste m’a dit que ça irait pour notre fille. Elle était prise en charge tôt et cela nous permettrait de progresser en douceur en adaptant au fur et à mesure la thérapie, en faisant des bilans de progression régulièrement. Mais elle m’a aussi dit que ce serait surtout pour nous que ça serait compliqué car nous allions vite être confrontés aux remarques des gens, à leur incompréhension et leur jugement.

Nous avions, mon mari et moi, pris du recul sur l’expression de nos inquiétudes sur le développement de notre fille en dehors de notre foyer et de son cercle médical. Il était évident que nous la scrutions avec particulièrement d’attention, ayant toujours cette peur de la séquelle de prématurité qui apparaitrait d’un seul coup. Mais également, nous avions constaté que nous étions moqués, renvoyés au rôle de parents primipares trop stressés, ou toujours sur le dos de notre enfant. On rentrait ainsi parfois dans la case « parents parfaits » qui veulent à tout prix que leur enfant soit en avance sur tout.

Aussi, ça a vite été compliqué pour nous d’être confrontés aux autres sur ce point précis.

Nous avons ainsi remarqué qu’il y avait 2 profils de personnes : celles qui minimisent systématiquement, et celles qui ne peuvent pas s’empêcher de comparer avec des connaissances ou leur propre expérience (les pires à mes yeux). Le retour le plus courant que nous avons eu a été « n’importe quoi, un retard de langage à 2 ans, il ne faut pas exagérer ». Il était d’ailleurs très souvent suivi du classique « moi je connais « machin » il n’a pas parlé avant 3 ans tu sais » (j’ai d’ailleurs appris à cette occasion que Einstein a parlé tard). Et à chaque fois, nous avions envie de répondre « oui c’est bien et ? ».  Je ne sais pas pourquoi les gens ont à tel point besoin de juger les avis médicaux, et remettre en question des décisions parentales dès qu’on est dans la petite enfance. Je ne comprends pas non plus pourquoi c’est si mal vu de vouloir aider son enfant qui a un souci pour le langage sous prétexte qu’il est encore petit. C’est paradoxal parce qu’un enfant de 18 mois qui ne marche pas, on arguera aux parents d’aller rapidement consulter parce que « ce n’est pas normal », alors qu’un enfant de 2 ans qui ne parle pas prend « toujours » son temps. Il faudrait attendre qu’il soit scolarisé, bien en retard par rapport aux autres et que l’instituteur exige un suivi pour le prendre en charge. Au contraire, plus les enfants sont pris en charge tôt, meilleures sont leurs chances de se passer de rééducation plus tard ou d’avoir des difficultés au niveau scolaire. Au mieux ça aura juste été trop de précaution et on se rendra vite compte que l’enfant n’en a pas besoin, au pire, ça permet d’accompagner l’enfant dans ses difficultés rapidement.

Finalement encore une fois, nous sommes les parents de notre enfant. Si jamais on ressent que quelque chose ne va pas, n’est pas normal, peu importe le qu’en dira-t-on, il vaut mieux s’écouter et agir qu’être passif parce qu’on nous prend pour des stressés de la vie.

Si tu es sur instagram, je t’invite à suivre jeunemamanextraterrestre, une orthophoniste qui donne pleins de bons conseils et d’astuces pour accompagner les enfants dans le développement du langage.

22 commentaires sur “Le retard de langage du jeune enfant

  1. Merci pour cet article, je connais quelqu’un dont le fils a des difficultés de langages, c’est vrai que c’est beaucoup d’investissement et je suis d’accord sur le fait qu’il vaut mieux s’y prendre trop tôt que trop tard.
    Quand au jugement des gens, je crois que c’est naturel et que c’est surtout un travail personnel pour les ignorer, pour ma part mon fils est né avec un torticolis congénital qui lui a valu est sévère brachiocéphalie et plagiocéphalie, les séances de kiné et d’osthéo n’y suffisant pas il a été équipé d’une orthèse crânienne. Tout le monde y allait de ses commentaires en disant que ce n’était pas grave, que ce n’était qu’un problème esthétique, que je dramatisais… J’ai fini par les ignorer, je me suis documentés et le cas de mon fils était trop sévère pour l’ignorer. Aujourd’hui je ne regrette rien et je suis bien contente de m’être écoutée. Tu fais les bons choix j’en suis sûre.

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    1. Merci pour ton commentaire. Ca n’a pas du être simple de tenir le cap pour ton fils avec tous les commentaires. Comme tu dis, c’est un travail personnel pour réussir à s’en détacher. Aujourd’hui j’y arrive doucement meme si la tendance est encore et toujours à la minimisation alors qu’on n’est qu’au debut de la montagne à gravir ici.

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  2. Ooooh comme je te comprends pour le regard des autres. J’en ai entendu des vertes et des pas mûrs quand ma fille a commencé à tousser beaucoup à 18 mois, j’ai remué ciel et terre pour trouver ce qu’elle avait pendant que tout le monde se foutait de moi parce que j’étais trop stressée et que « elle n’a surement qu’un rhume », et bien non ma fille est très asthmatique et j’ai eu raison d’insister pour qu’on cherche le fin fond du problème. Mais j’étais moins gentille que toi, j’envoyais bouler systématiquement les gens de manière très peu cordiale, à coup de « si j’ai besoin d’un conseil je vous poserai la question, en attendant je n’en ai strictement rien à faire de votre avis ».
    Les gens ont tendance à s’occuper de ce qui ne les regarde pas dès qu’il s’agit d’un enfant.

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    1. Merci Marie B. pour ton commentaire. Comment va ta fille ? L’asthme en plus chez les petits est tellement impressionnant et dangereux, heureusement que tu t’es écoutée.
      Maintenant j’applique plus le raisonnement « je laisse parler et ensuite je ne réponds plus pour changer de sujet », et comme on fait confiance en l’équipe qui la suit on est moins touché par les conseils non sollicités.

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  3. Alors là je plussoie carrément l’aspect prise en charge « vaut mieux tôt pour rien que tard trop tard ». La petite soeur de mon mari avait souvent des maux de tête, jamais prise au sérieux, c’est seulement au collège qu’ils ont découvert qu’elle devait porter des lunettes. Je trouve ça hyper inquiétant !
    Juste une question concernant ta petiote : tu ne le dis pas mais du coup c’est dû à un problème visuel ?

    Pour l’anecdote, ta fille a beau avoir un retard, elle reste une enfant avec ses lubies 😉 ma fille s’est exprimé très bien très tôt. Pourtant, le chat est resté miaou pendant super longtemps 😉 Peut-être que la tienne préfère sa propre version du mot voiture 🙂

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    1. Ahaha, oui c’est vrai qu’ils ont leurs propres mots longtemps. On l’avait eu pour Mickey, qu’elle a longtemps appelé « Eko » sans qu’on sache pourquoi, et du jour au lendemain elle est passé à Mickey. Ca viendra surement pour voiture aussi (bon 2 mois après avoir rédigé cet article, on est toujours bloqué sur Tahi).

      Alors, on a cru un bref instant que son problème visuel affectait le langage, mais il s’avère que c’est apparement indépendant. Là l’orthophoniste penche plutot pour un soucis proche de dysphasie (évidement à surveiller parce qu’on ne peut pas l’affirmer encore à son âge), mais évidemment le fait qu’elle voyait mal n’aidait pas pour débuter le déblocage.

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  4. Bonjour !
    C’est un véritable investissement émotionnel que d’aider son enfant à progresser malgré les difficultés qu’il rencontre. Vos efforts sont admirables. Et, pardon, je ne souhaite pas vraiment comparer, mais le retard de langage, les difficultés à établir un contact visuel, sa « grande fragilité au niveau des précurseurs à la communication et aux interactions »… Cela ne pourrait-il pas correspondre à des signes précurseur de l’autisme ?
    cordialement.

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    1. Merci Severine, c’est gentil.
      Effectivement, au tout début l’autisme était une des pistes éventuelles, mais ça a été écarté pour l’instant parce qu’elle a très bien réagit à la prise en charge. Elle a toutefois une surveillance pour voir comment ça évolue et pour l’instant la piste penche un peu plus vers un TDAH, mais encore une fois c’est juste de la surveillance car elle est trop jeune pour poser un diagnostic formel.

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  5. Bravo d’avoir décelé le problème de l’avoir fait confirmer et d’avoir tenu bon malgré ceux qui disaient le contraire ! Être parent ce n’est pas toujours évident !
    Je suis contente de voir que ta fille a déjà bien progressé.

    Ici j’ai fait face à plusieurs minimisations de a famille sur des problèmes autrement moins important et je sais que c’est principalement parce qu’ils adorent mon enfant, ont du mal à voir qu’il n’est pas parfait et ne veulent pas que je m’inquiète plus que de raison. Ça part d’une bonne intention mais ça m’embête beaucoup !
    Pour la comparaison avec d’autres enfants, c’est souvent un moyen bien maladroit d’essayer de réconforter ou de rassurer les parents. Je l’ai déjà fait même si j’essaye de me corriger.

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    1. Merci beaucoup. On a surtout énormément de chance dans l’histoire d’avoir une équipe médicale bienveillante et attentive qui n’a pas minimiser nos questionnements.
      Et comme tu dis, pour les commentaires je pense qu’à la base ça part d’une bonne intension de rassurer les parents. C’est plutot quand ça devient insistant et répétitif que c’est problématique. Mais avec le temps on arrive à s’y faire aussi.

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  6. Merci pour cet article très instructif ! J’ai l’impression que votre fille est bien prise en charge et que, malgré l’effort et la fatigue que tu décris très bien, les premiers progrès se font sentir : cela doit vous soulager et vous aider à tenir le cap, non ?
    Concernant ton passage sur le regard des autres, les gens qui se mêlent de tout, c’est super que l’orthophoniste vous en ait parlé en amont et vous ait dit de vous protéger, vous ait rassuré : un tel dialogue avec les parents pour un si jeune enfant, c’est primordial, et c’est précieux pour vous !
    Par contre, un point que tu n’abordes pas (probablement parce que vous n’êtes pas concernés), c’est lorsque les deux parents ne sont pas d’accord entre eux sur la pertinence ou non d’un suivi médical renforcé : j’ai connu ça avec ma deuxième, qui a non seulement marché tard, mais aussi et surtout, ne savait pas se mettre en position assise à 11 mois. Là où son papa disait que je me faisais du souci pour rien, et refusait de lui faire passer des bilans psychomoteurs, moi j’ai remué ciel et terre pour l’amener chez des spécialistes et être enfin écoutée. Au final, elle avait effectivement un retard moteur qui a pu rapidement être rattrapé (même si la psychomotricienne m’a bien dit qu’elle garderait probablement son hypotonie à vie), mais moi j’ai extrêmement mal vécu toute cette période où nous n’étions pas en phase, avec son papa.

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    1. Merci Colombe.
      Oui on voit des progrès au fil des semaines, ce qui est rassurant meme si on ne sait pas du tout pour combien de temps on est parti en suivi. On fait ce qu’on peut pour garder le cap mais j’avoue que parfois, c’est compliqué quand meme, surtout quand on a personne à qui passer le relais meme une journée pour souffler quand c’est vraiment dur.

      Effectivement nous n’avons pas vraiment eu de désaccord mon mari et moi pour le suivi médical parce qu’on avait fait les mêmes observations. Je pense qu’à ta place aussi je l’aurais mal vécu si mon conjoint ne m’avait pas soutenu. Ca a du etre très dur pour toi. J’espère que l’hypotonie de ta fille sera vraiment minime à l’arrivée.

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  7. Je te comprends tout à fait et je te rejoins quant au fait de prendre en charge rapidement. Mon fils avait à mon sens aussi un retard de language (en général, des troubles de l’oralité) ainsi qu’un problème de motricité fine, probablement dû à sa très grande prématurité. Une prise en charge chez l’othophoniste à 3 ans puis de l’ergotherapie depuis deux ans font qu’à 6 ans, il parle très bien et que la motricité fine s’améliore petit à petit. Beaucoup disaient que ca allait venir avec le temps, mais je suis bien contente de ne pas avoir attendu. Il entre en CP l’année prochaine sans retard.

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    1. Contente de lire que le retard de ton fils a été compensé. Je trouve ça vraiment malheureux que dans la mentalité il y ait une persistance à vouloir attendre le CP pour prendre en charge les enfants. Meme si je comprends totalement aussi l’envie de vouloir laisser les enfants vivre tranquillement dans leur insouciance. Ce n’est drôle pour personne de devoir entamer des suivis si jeune, mais je pense sincèrement que lorsqu’un problème est avéré c’est necessaire.

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  8. Merci pour cet article. Ma fille a un souci pour lequel je souhaitais consulter et j’ai lâché l’affaire à force de m’entendre dire « c’est normal, ne t’inquiètes pas ». Tu m’encourages à le faire quand même ! Comme tu dis au mieux le spécialiste me dira que tout va bien, et au pire j’aurai eu raison ! Car en tant que parent on peut bien sûr être inquiet pour rien, mais on perçoit aussi des faisceaux d’indice que ne voient pas la plupart des autres adultes autour, qui peuvent affiner notre perception d’un problème. Merci !

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    1. De rien Marie, merci à toi pour ce gentil commentaire.
      Je me dis souvent que suivre son intuition de mère n’est jamais inutile. Si au fond de toi tu sens qu’il faudrait investiguer plus sérieusement, n’écoute pas les autres. Tu connais ton enfant, tu es la mieux placer pour savoir si c’est normal ou pas. Et au moins tu seras rassurée.
      J’espère que ça ira.

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      1. J’ai passé mon coup de fil hier à une amie ortho et… j’ai bien fait ;-). Mon enfant n’a rien de grave mais a priori avec tout ce que j’ai décrit ça coche beaucoup de cases d’un trouble qui nécessiterait effectivement de l’ortophonie. On va donc faire un bilan mais je sais déjà que j’ai bien fait de creuser car cela mérite attention. Je ne suis pas du tout inquiète de ce chemin mais bien soulagée d’avoir osé demander ! Vive les témoignages de bribes de vie ! Courage à toutes et confiance 😉

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  9. Je pense qu’il ne faut jamais hésiter à consulter. Même si ça ne sert finalement qu’à nous rassurer, c’est déjà ça, le stress du parent n’est jamais bon pour l’enfant (et puis même si l’enfant n’a pas un vrai problème nécessitant un suivi, les professionnels peuvent nous donner des petits trucs pour l’aider à progresser).
    Après, je pense qu’il ne faut pas trop en vouloir non plus aux proches qui minimisent le problème. Il sont le plus souvent de bonne volonté en cherchant à rassurer. Sans compter que pour les retards de langages, la plupart des gens n’associent le langage qu’aux mots (alors que tu cites bien le babillage, le pointage…) Un enfant qui ne dit que 2 ou 3 mots à 2 ans, ce n’est pas forcément inquiétant (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas en parler avec son médecin, mais de toute façon, il doit normalement poser la question à l’examen des 24 mois). Mais il faut qu’il communique autrement à coté (notamment par le pointage).
    En tout cas, ce que vous avez mis en place semble porter ses fruits, et ça doit vous faire du bien, car j’imagine que c’est un vrai travail au quotidien d’aider votre fille à progresser sur ce point.

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  10. Je suis orthophoniste et je voulais juste vous dire qu’il est très bien fait cet article, hyper clair et hyper complet 🙂 C’est tellement important effectivement d’évoquer le fait que les gens ont beaucoup trop souvent tendance à minimiser un retard de langage alors que c’est tout aussi important que le développement moteur! Ainsi, merci de votre partage.

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  11. Il tombe bien ton article, on commence à se demander si notre fils de bientôt 2 ans n’a pas un retard, plutôt orienté sur le langage. Il présente aussi plusieurs signes d’appel. Le rdv des 24 mois est pris avec quelques semaines d’avance. J’ai hâte d’être rassurée ou au contraire de pouvoir pousser les investigations si cela s’avérait nécessaire.

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  12. C’est chouette d’avoir pu poser le diagnostic d’une difficulté de langage aussi tôt. Car comme tu le dis, c’est souvent banalisé, pris en charge plus tard et les résultats sont plus longs à obtenir.

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