Ma sélection Romans Graphiques – 1

Ma sélection Romans Graphiques – 1

J’ai toujours été une grosse lectrice, le genre dévoreuse compulsive de livres. Déjà à l’âge de 10 ans, je ne partais pas en vacances à la mer sans emporter une valise de romans. UNE VALISE, en plus de mon sac de voyage. Cela avait le don de rendre mes parents fous, et de faire sourire mon grand-père qui me retrouvait constamment sous le parasol, un livre à la main.

À la base, je lisais beaucoup de romans, avec une nette préférence pour les romans d’amour et les romans historiques. À l’adolescence, j’ai découvert les mangas, dont j’ai dévoré je ne sais combien de séries. Adulte, j’ai commencé à m’intéresser énormément aux livres de développement personnel. Et puis, plus récemment, j’ai découvert un genre que je n’avais que peu côtoyé : le roman graphique. Je suis littéralement tombée amoureuse de l’association entre des histoires plutôt adultes, sérieuses si je puis dire, qui jouent beaucoup sur mon côté émotionnel, et les dessins, qui vont généralement titiller en profondeur ma fibre créative.

Cependant, associer une histoire qui me parle avec des dessins qui me plaisent n’est pas chose aisée. Je ne veux pas l’un sans l’autre, c’est tout l’intérêt du roman graphique. Mais j’en trouve, et pour certains je les aime tellement que j’ai décidé de te partager ici ma petite sélection, en espérant que tu y trouveras toi aussi ton bonheur.

Bonne lecture !

Crédit : photo personnelle

Anaïs Nin – Sur la mer des mensonges

Léonie BISCHOFF

Résumé : Début des années 30. Anaïs Nin vit en banlieue parisienne et lutte contre l’angoisse de sa vie d’épouse de banquier. Plusieurs fois déracinée, elle a grandi entre 2 continents, 3 langues, et peine à trouver sa place dans une société qui relègue les femmes à des seconds rôles. Elle veut être écrivain, et s’est inventé, depuis l’enfance, une échappatoire : son journal. Il est sa drogue, son compagnon, son double, celui qui lui permet d’explorer la complexité de ses sentiments et de percevoir la sensualité qui couve en elle. C’est alors qu’elle rencontre Henry Miller, une révélation qui s’avère la première étape vers de grands bouleversements.

Mon avis : C’est un des premiers romans graphiques que j’ai acheté, et pour cause : les dessins aux crayons de couleurs sont juste incroyablement beaux !

Pour autant je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre avec ce roman qui n’est autre qu’une biographie de l’autrice Anaïs Nin, une des premières écrivains à avoir publié… des romans érotiques. Et j’ai été positivement surprise par cette histoire. Il retrace le parcours d’une jeune femme complexe, torturée mais pleine d’élan, et le choix de la technique graphique, tout en courbes et en explosions de couleurs, donne une vraie vie au personnage. C’est définitivement le roman graphique que j’ai préféré, et qui m’a donné tout de suite envie de m’intéresser aux écrits d’Anaïs Nin, et notamment à ses journaux intimes.

L’Or du soir qui tombe : parents d’une étoile

KORRIG’ANNE

Résumé : Alors qu’ils s’apprêtent à accueillir leur premier bébé, la vie de Charles et Roxane bascule dans la pire des douleurs : celle de perdre un enfant. Anéantis, ils doivent apprendre à vivre avec cette souffrance tous les jours, et traversent les différentes étapes d’un deuil tellement insupportable. Peu à peu, ils retrouvent goût à la vie au travers de leur parcours et de leur combat pour adopter un enfant… extraordinairement différent.

Mon avis : Tu te doutes bien qu’au vu de mon histoire personnelle, je ne pouvais pas passer à côté de ce roman graphique de la très talentueuse Korrig’anne. Cette dessinatrice, je l’ai avant tout connu car elle fait partie de ces quelques illustrateurs qui se sont, un peu par hasard, spécialisés dans le monde du deuil périnatal. Korrig’anne dessine des portraits, des familles, des arbres généalogiques, et on ne peut s’empêcher de remarquer, au détour de la plupart de ses dessins, un petit ange posé sur l’épaule de son papa, ou jouant avec une grande sœur. Ces bébés anges, ce sont nos étoiles, qu’elle accepte de faire figurer, sans contrepartie, sur nos dessins de familles. Et cela c’est déjà beaucoup !

Alors forcément, quand elle a lancé son roman graphique sur le deuil périnatal, impossible pour moi de passer à côté. Et je n’ai pas été déçu. Plus qu’un livre sur la perte et la tristesse, c’est un livre sur la reconstruction, la force des parents endeuillés, et la vie, parce qu’ensuite, la vie perdure malgré tout. C’est aussi une belle mise en avant de l’Amour qui transcende les différences. Un roman à mettre entre toutes les mains, surtout lorsque vous même, ou des proches, traversez cette épreuve si indicible.

Crédit : photo personnelle (les romans sont présentés dans l’ordre de gauche à droite et de haut en bas)

Les temps retrouvés (2 tomes)

Scénario : Kei FUJII – Dessin : Cocoro HIRAI

Résumé : Coup de foudre au centre Gin ! Ippei, fringant retraité, voit la vie en rose depuis qu’il a posé les yeux sur Kotoko, nouvelle recrue du club de musique de la maison de retraite. À son âge, il ne pensait pas revivre de telles émotions et s’imaginait plutôt passer ses journées à s’occuper de ses petits-enfants ou à papoter avec ses camarades septuagénaires… Et pourtant, son cœur bat comme à ses vingt ans pour l’élégante vieille dame. Mais comment réapprendre à séduire quand on n’a plus l’habitude de la drague et qu’il faut faire face au poids écrasant des conventions sociales ?

Mon avis : Retour à mes premiers amours avec ce roman graphique style manga élaboré. Grand format, en couleur, on sort du manga classique tout en appréciant le trait caractéristique et la sensibilité asiatique. L’histoire est juste un concentré de poésie et de tendresse : on tombe amoureux, on pleure, on espère, on a peur. On regarde évoluer ces deux personnages, dont on sait bien que c’est la dernière chance de revivre le bonheur, et on a envie de serrer nos grand-parents dans les bras en leur disant qu’il n’est pas trop tard. Sujet de société, mais avant tout sujet de vie, c’est un roman qui nous donnerait presque envie d’avoir 70 ans.

Basilico

Giulio MACAIONE

Résumé : Maria, une mère sicilienne de cinq enfants, cache un passé lourd de secrets. Lors d’un dîner de famille où elle est parvenue à réunir sa progéniture, elle rend son dernier souffle sans avoir pu assaisonner le plat de son ingrédient favori, le basilic.

Mon avis : Si tu aimes les romans policiers sur fond de secrets de famille, tu vas adorer Basilico. Intégralement en noir et blanc, les dessins sont magnifiques et rendent l’histoire incroyablement vivante. Alternant entre présent et flash-back du passé, on a qu’une hâte pendant tout le roman : découvrir la vérité, mais pas trop vite pour bien en profiter. Je ne t’en dis pas plus, et je te laisse faire connaissance avec cette famille, banale en apparence, mais si complexe sous les feuilles de basilic…

4 commentaires sur “Ma sélection Romans Graphiques – 1

  1. Merci pour ces conseils lecture ! Je n’en connaissais aucun, alors que j’aime beaucoup les romans graphiques moi aussi. Dans ta liste, « Basilico » et « Les temps retrouvés » me tentent bien !

    En romans graphiques que je conseille beaucoup autour de moi il y a :
    – « L’Arabe du Futur » de Riad Sattouf. Si célèbre aujourd’hui qu’il n’y a plus besoin de résumer ? En tout cas c’est à la fois tellement drôle et perspicace, j’adore.
    – toutes les chroniques de Guy Delisle : « Chroniques birmanes », « Chroniques de Jérusalem », « Pyongyang », « Shenzhen »… L’auteur y raconte ses voyages, dans des zones généralement pas du tout touristiques, et y livre un regard qui est là aussi plein d’humour et d’autodérision.
    – les romans graphiques de Fabien Toulmé : « L’odyssée d’Hakim », l’histoire vraie d’un Syrien et de son exil pour chercher un endroit sur Terre où vivre en famille, ainsi que « Les deux vies de Baudouin » où il raconte avec beaucoup de poésie et d’optimisme (oui oui !) la vie d’un homme à qui on a annoncé un cancer en phase terminale, ou encore « Ce n’est pas toi que j’attendais » où il raconte sa propre histoire de père d’une petite fille porteuse d’une trisomie.

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  2. Merci pour cette belle sélection.
    J’ai lu très peu de romans graphiques. Le dernier, « Jolie Ténèbres » qui était un cadeau que j’ai reçu (« choisi spécialement pour toi »), parlait d’un cadavre d’une jeune fille, m’a mise mal à l’aise et un peu vaccinée.

    Toutefois, en grande fan d’Anaïs Nin, le premier que tu présentes me fait très envie, surtout que ce n’est pas la première review que je vois passer à son sujet ! Je vais faire un tour à la librairie cet aprem 🙂

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  3. Merci pour cette très belle sélection qui donne envie !! Je lis très régulièrement des bandes dessinées, du coup je me pose vraiment la question de savoir quelle est la différence avec des romans graphiques : la teneur de l’histoire, la longueur du récit ?

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    1. Il n’y a pas de frontière nette entre la BD et le roman graphique. En fait, je crois qu’à l’origine, on a utiliser le terme « roman graphique » pour toucher une clientèle d’adultes qui considérait que la BD, c’est pour les enfants. Donc en général, c’est destiné aux adultes, et ça sort souvent du format « classique » de la BD de 46 pages. Mais j’avoue que personnellement, j’appelle BD tout ce qui contient des bulles et qui n’est pas au format manga ou comics !

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