Les livres sur l’adoption : les BD

Les livres sur l’adoption : les BD

Cet article est paru sur l’ancien site Dans Ma Tribu le 4 mars 2019. Comme d’autres chroniqueuses, j’ai décidé de ne pas laisser perdre ces écrits et de les publier à nouveau sur Bribes de Vies… avec quelques nouvelles BD que j’ai lues entre temps.


Chaque fois qu’un sujet m’intéresse mon réflexe est de me renseigner et de lire au maximum d’ouvrages en parlant. C’est donc très naturellement que j’ai décidé de me constituer une petite bibliographie sur l’adoption quand nous nous sommes lancés. Je te fais un petit retour sur ce qui a attiré mon attention pour l’instant. Je commence par les bandes dessinées car j’adore ça !

Crédits photo : capture d’écran de mon tableau Pinterest

Le train des orphelins – Xavier Fourquemin et Philippe Charlot

Au cours du XIXème siècle, des trains partaient de l’Est des États-Unis vers l’Ouest avec à bord des orphelins qui seront adoptés par des familles en manque d’enfant. Jim, Lisa, Harvey sont quelques uns de ces enfants dont on va suivre l’histoire et qui vont connaître ce déracinement et ses conséquences.

J’avoue avoir été abasourdie à la lecture de cette série (qui comporte pour le moment 8 tomes). J’ai ainsi appris qu’environ 250 000 enfants ont fait partie de ces convois. La façon dont on leur trouve des familles, leur vie après leur adoption, tout cela m’a soufflée. Certains auront la chance de trouver des familles aimantes mais d’autres en seront réduit à une vie de misère, utilisés comme de la main d’œuvre à bas coût. Je trouve de plus que les histoires individuelles sont vraiment très intéressantes à suivre. Je mets cependant un bémol : si j’ai vraiment accroché avec les 4 premiers tomes, mon intérêt a faibli ensuite car des incohérences apparaissent, et les choses sont plus embrouillées.

L’Adoption (Tome 1) – Arno Monin et Zidrou

Qinaya, petite péruvienne, arrive dans sa famille d’adoption. Si la famille est heureuse, son grand-père adoptif a du mal à s’y faire. Lui qui a toujours été un père absent doit apprendre à devenir grand-père. Il va petit à petit s’attacher à cette fillette pleine de vie.

J’ai apprécié cette lecture. Certaines phrases ont vraiment fait écho en moi (notamment la maman qui dit « le plus dur c’était à Noël ». Je regrette cependant la fin à tel point que je n’ai pas eu le désir de lire le second tome (dont les critiques lues de-ci de-là sont d’ailleurs mitigées). J’ai cependant relu ce tome-ci plusieurs fois avec énormément de plaisir. Le personnage principal est le grand-père et l’histoire se concentre sur ses relations avec son fils et sa petite-fille adoptive. On laisse donc de côté l’attachement de l’enfant à ses parents et les problèmes que ceux-ci peuvent rencontrer avec elle. Mais c’est agréable justement de voir que les parents ne sont pas les seuls concernés par l’adoption mais que l’entourage aussi doit s’y faire.

Édit : après les 2 tomes qui forment une histoire complète, les auteurs ont écrit le début d’un nouveau diptyque. Cette fois-ci, on suit Wajdi, un petit garçon d’origine Yéménite de 10 ans qui a connu la guerre et l’exil, qui vient d’être adopté.

D’un point de vue de parent adoptif, il y a beaucoup d’aberrations. En effet, le couple qui adopte le fait pour des raisons humanitaires (« on ne pouvait pas rester les bras croisés ») et non pour construire une famille. L’accueil de Wadji avec toute la famille n’est pas des plus approprié. Et que dire de la façon dont les nouveaux parents ne prennent pas en considération les besoins de l’enfant ? Ils ne lui montrent pas comment fonctionne la douche ou ne lui présentent pas sa chambre – c’est la grande sœur qui le fait -, retravaillent de suite et veulent qu’il aille presque aussitôt à l’école… Étonnamment, je n’ai eu que peu de compassion pour la famille, mais énormément pour cet enfant perdu, ballotté, et dont on ressent l’énorme solitude. On sent bien cependant que les parents font ce qu’ils peuvent, et la douleur de la maman de ne pas y arriver. Peut-être était-ce le but des auteurs d’ailleurs, de montrer les difficultés et les échecs… En tout cas, j’ai très envie de lire la suite !

Adoption(s) – Guillaume Grimonprez

Il s’agit ici d’une autobiographie. Guillaume nous raconte l’adoption de leur petite fille en Colombie, quelques années après celle de leur fils.

Autant les 2 précédentes BD s’adressent vraiment au grand public, autant celle-ci est je trouve plutôt destinée aux parents et futurs parents adoptifs. Cela n’empêchera pas les autres d’y trouver un intérêt bien entendu. Cette BD décrit vraiment bien comment se passe l’adoption internationale en elle-même, le séjour sur place, les difficultés administratives. Le fait que ce soit le point de vue du papa est très original. Par contre, c’est une adoption qui parfois me semble un peu « hors normes » car les parents présentés ici connaissent la langue, ont des attaches dans le pays (la maman notamment a ses sœurs qui habitent le pays) et en profitent pour rendre visite à la famille. Ce qui est cependant intéressant c’est de voir la différence entre les 2 adoptions et le lien qui se crée avec les enfants et les problèmes qui apparaissent (la fatigue, le rejet, la jalousie…) J’ajoute que pour ma part, j’ai eu du mal avec le graphisme mais c’est vraiment quelque chose de personnel. L’émotion est cependant bien présente et j’aime bien le fait qu’on voit également le retour en France, l’impact que l’adoption a eu sur le couple. Il y a pas mal d’humour également. Je ne sais pas si un tome 2 est en préparation, mais ce serait très intéressant.

Couleur de peau : Miel – Jung Sik Jun

Couleur de peau : Miel est le récit autobiographique de Jung, un petit Coréen qui est adopté à l’âge de 6 ans par une famille belge. Il va nous raconter son arrivée dans cette famille nombreuse (ses parents adoptifs ont déjà plusieurs enfants biologiques) et ses tiraillements entre son pays d’origine et sa nouvelle vie. Sa découverte de la sexualité, son rejet de son pays d’origine, sa tendance à l’autodestruction, les liens très forts qu’il va tisser avec ses frère et sœurs…


Je ne te le cache pas : Couleur de peau : Miel a été pour moi une énorme claque. J’ai pleuré, j’ai eu la boule au ventre, j’ai été complètement happée dans cette histoire. C’est très fort, très dur, assez cru par moments mais cela permet de vraiment comprendre ce que ressent un enfant adopté. Les 2 premiers tomes sont à mon avis presque obligatoires à lire par des adoptants ! Je me suis posé beaucoup de questions à l’issue de ma lecture. La maman adoptive de Jung semble tellement dure, a des mots si terribles… j’ai souhaité de tout cœur ne jamais prononcer ça, ne pas faire de mal à cet enfant qui arrivera peut-être un jour dans nos vies. Et pourtant Jung sait faire la part des choses et prend une distance incroyable vis à vis de ce qu’il a vécu. Il a beaucoup d’humour mais on sent également sa souffrance. J’adore le côté noir et blanc crayonné (mais je suis fan de manga alors forcément ça me parle). S’il n’y avait qu’une BD à lire, ce serait celle-ci, qu’on adopte ou pas !

Édit avec 2 nouvelles bandes dessinées

Perfect World (tomes 10, 11 et 12) – Rie Aruga

Photo personnelle

Itsuki est en fauteuil roulant depuis un grave accident quelques années plus tôt. Tsugumi tombe amoureuse de lui, et ils vont surmonter de nombreuses épreuves liées à ce handicap. La série prend un nouveau tournant au 10ème tome dans lequel ils décident d’avoir un enfant. Après des essais pour avoir un enfant biologique, ils se tournent vers l’adoption.

Bon, je reconnais que là c’est un peu capillotracté car l’ensemble de la série tourne beaucoup plus autour du handicap et de l’amour des 2 protagonistes. Mais comme je trouve cette série excellente, je la mets en avant ici. Les réflexions et les inquiétudes de Itsuki et Tsugumi sont très réalistes. Ils se posent la question que tous les parents adoptifs se posent : qu’est-ce qu’une famille ? Peut-on aimer un enfant qui n’a pas nos gènes ? Je regrette un peu que ça aille vite mais c’est très agréable de les voir construire leur famille après avoir suivi leurs aventures.

Le Journal de Yuan – Marie Jaffredo

Photo personnelle

1996. Après des années de parcours du combattant, Marie et Armand ont enfin la nouvelle qu’ils attendent : on leur a attribué une petite fille. Ils partent donc en Chine pour l’adopter. Ils vont découvrir un pays qui s’ouvre à peine aux occidentaux et faire leurs premiers pas de parents.

Là encore, il s’agit d’un récit autobiographique. Avec des dessins très doux, on suit l’histoire de cette rencontre. A l’époque de ce voyage, la Chine était encore un pays très fermé et lointain. On voit les difficultés rencontrées, les démarches éprouvantes, les fonctionnaires chinois qui rendent tout compliqué. Plusieurs couples voyagent ensemble, c’est étrange de les voir faire du tourisme en groupe avec leurs nouveaux enfants. En tout cas j’ai énormément aimé car c’est très émouvant et vrai. Les dessins sont doux et jolis. Une très belle découverte.

2 commentaires sur “Les livres sur l’adoption : les BD

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