Même sans même sang, on s’aimera…

Même sans même sang, on s’aimera…

Ces paroles de la chanson Beau-Papa de Vianney correspondent plutôt bien à l’image que je me fais de la famille recomposée, ou plutôt devrais-je dire de nos familles recomposées. En effet, mon mari et moi avons tous les deux des parents divorcés et remariés. Si mon mari a connu cela dans sa petite enfance (il avait cinq ans), pour ma part, c’est arrivé à l’aube de ma majorité. L’impact n’est pas le même je pense…

famille recomposée heureuse

Ce sont nos parents…

Si les relations entre mes parents sont inexistantes, entre mes beaux parents, l’entente est là et nous avons même la joie de pouvoir fêter les différentes fêtes de famille avec les deux couples réunis sans que cela ne vire au cauchemar ! Pour nous, on part du principe qu’ils sont tous « nos parents » car ils ont tous, à un moment donné, contribué à notre éducation, ils ont été là pour nous et nous ont apporté chacun quelque chose. Exception faite de mon père et son épouse qui ont fait le choix de ne plus être en lien avec nous (et le reste de la famille). En tout cas, en entrant dans la vie de nos parents, leurs nouveaux conjoints sont entrés dans nos vies et ont aussi fait entrer leurs familles dans les nôtres. On parle donc de famille au sens large du terme. Une famille avec des liens du sang et une famille avec juste des liens du cœur. Pour ma part, depuis quinze ans que mon beau-père est entré dans la vie de ma mère et dans la mienne, il a pris une place très importante. Tout en gardant sa juste place, il est important pour moi, son avis compte et je prends ses conseils avisés.

Ce sont leurs grands-parents…

Et pour nos enfants, c’est la même chose. Nous ne faisons aucune distinction : ils sont leurs grands-parents à 100%. A ce jour, ils ne nous ont encore posé aucune question. C’est comme s’ils avaient intégré le schéma familial comme une normalité. D’ailleurs, la réaction de mon aîné de quatre ans est assez drôle. Il doit sentir des choses, les comprendre de façon inconsciente… car il sait que mon beau-papa n’est pas mon père. Récemment, il me demandait si j’étais triste que leur papa rentre chez nous et nous laisse en vacances chez ses grands-parents. Je lui réponds que oui, il va me manquer, mais que je suis aussi contente d’être en vacances avec ma maman… Il a souri et dit « et avec papy aussi » ! Ainsi, il a bien nommé son papy, le mari de ma mère… mais sans confondre avec mon père. ll n’a d’ailleurs jamais posé de questions quand il a vu des photos ou vidéos de ce dernier. Je lui dis « là, c’est mon papa » par exemple, mais il ne me questionne pas, comme s’il ressentait que le sujet était trop douloureux, trop épineux. Et il en est de même pour leurs tatas… Ils ont été totalement adopté par les filles de mon beau-père, et pour eux, le lien du sang n’a aucune importance. Ils parlent énormément d’elles, sont ravis de passer du temps avec elles. Quant aux arrières-grands-mères, même combat !

Et malgré tout, des ressemblances…

C’est quelque chose qui m’a toujours intriguée, c’est la puissance du mimétisme. On en rigole souvent d’ailleurs, mais la Nona corse des garçons (arrière-grand-mère) qui n’a donc aucune parenté directe avec eux puisqu’il s’agit de la mère du beau-père de mon mari (tu arrives à suivre ?) a souvent des réflexions de la part de ses copines à qui elle montre des photos des garçons, concernant leur ressemblance « Oh, comme il te ressemble, c’est tout toi ! » « Oh, il a ton sourire » « C’est ton portrait craché ! ». Elle, ça l’amuse, elle en rigole mais elle ne dément rien. Ce sont ses arrière-petits-fils de toute façon, un point c’est tout ! Et ce qui est troublant, fascinant… c’est que parfois, je regarde mes garçons, et j’ai l’impression de voir mon beau-papa. Ils ont pris de ses mimiques, et cela ressort encore plus quand ils sont ensemble. Je revois encore mon p’tit Numerobis en train de marcher aux côtés de son papy pour aller à la bibliothèque, ils avaient la même démarche… Et avec ma belle-mère, on a souvent constaté que mon premier avait certaines mimiques de mon beau-père, son Babou. Au fond, c’est normal. Ils jouent un rôle dans leurs vies, tiennent une place importante et unique. Je trouve cela beau, puissant. Je suis fière de leur inculquer toutes ces valeurs, celle notamment de l’amour, le vrai, celui totalement désintéressé et au delà du sang…

Une adoption…

Et pour symboliser cette famille unie, au-delà de la génétique, au-delà des liens du sang, il y a quelques années, le beau-père de mon mari a entamé une procédure d’adoption simple pour adopter légalement son beau-fils, qu’il considère comme son fils. En effet, mon beau-père n’a jamais eu d’enfant. Quand il est entré dans la vie de mon mari, il a donc découvert les joies de s’occuper d’un adolescent (chiant). Plusieurs facteurs nous ont conduit à réfléchir à cette démarche d’adoption simple, notamment pour des raisons d’héritage, mais aussi et surtout pour des raisons plus symboliques. Mes beaux-parents ont donc entamé les démarches, le papa de mon mari a donné son accord (même si dans les faits, pour une adoption simple d’une personne adulte, cela n’est pas obligatoire) et après de longs mois de patience (la lenteur des tribunaux…), mon mari a pu être adopté et ainsi avoir une double filiation. Il a donc désormais les mêmes droits et devoirs d’un enfant biologique envers son beau-père.

Tu es de ma famille

Au baptême de mes garçons, le parrain de l’Elu a chanté « Tu es de ma famille », une très belle chanson de Goldman. Les paroles me parlent tellement. La famille, c’est pour moi bien plus que celle du sang, c’est celle qu’on choisit. Les liens du sang ne garantissent absolument rien, loin de là. Et c’est comme ça que notre famille s’est créée, à partir de nos frères et sœurs de sang mais aussi de cœur. Je pense bien sûr aux filles de mon beau-père, mais aussi à mes meilleures amies. Ces supers nanas sont justement les sœurs que je n’ai jamais eues. J’ai envie que mes enfants grandissent au milieux de tatas et tontons, peu importe leur ADN. Je veux qu’ils puissent créer du lien avec les personnes qui comptent pour nous, se soucient de nous. L’important c’est que chacun soit à sa bonne place, et que le respect de l’histoire de tout le monde ainsi que l’amour de l’autre soient les moteurs de nos relations.

Et toi, elle ressemble à quoi ta famille ?

2 commentaires sur “Même sans même sang, on s’aimera…

  1. Si c’était aussi simple dans toutes les familles… 😉 les parents de mon mari ont 4 enfants chacun au compteur et 3 mariages, plus compagnes/compagnons entre temps. Du coup, j’ai ressenti le besoin, à la naissance de ma fille, de faire une distinction entre les grands-parents de lien biologique et les grands-parents de lien marital 😉 ma fille ne fait pas de différence mais l’implication des uns et des autres le fait pour elle. Comme elle voit beaucoup plus souvent par ex le père de son père sans sa copine (qui est pourtant la même depuis la naissance de ma fille) qu’avec sa copine, elle aime bien sa mamima mais c’est tout.
    Le lien se fait si on veut qu’il se fasse finalement mais je suis d’accord avec toi, biologique ou non, c’est l’attachement d’un côté et de l’autre qui fait la différence, je le constate avec la copine de mon frère et son fils, aucun lien de parenté mais tellement impliqués que ma fille les adore ❤

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  2. Je ne suis pas concernée par le schéma familiale de la famille recomposée mais je trouve ton témoignage très beau. C’est une belle preuve d’amour qu’à fait ton beau-père en adoptant ton époux en tant que fils alors qu’il n’est pas son fils biologique. C’est pas toujours évident les familles recomposées, surtout lorsque les parents refont leur vie avec d’autres conjoints et qu’ils ont des enfants ensemble. D’ailleurs, je te conseille le podcast The Cool Step family qui aborde justement le sujet des familles recomposées à travers des témoignages et je trouve ça intéressant même comme je l’ai dit plus haut je ne suis pas concernée par cette situation.

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