Celle qui aimait vivre à Paris

Celle qui aimait vivre à Paris

C’est l’été sur Bribes de Vies ! Alors pendant que les chroniqueuses prennent une petite pause bien méritée, nous te proposons de (re)découvrir des articles publiés sur nos anciens blogs.

Bonne lecture, bonnes vacances et à très vite !

Article initialement publié sur Sous Notre Toit le 21 décembre 2019 et modifié pour sa nouvelle publication

************

Je pense qu’après plus d’une décennie d’expatriation dans la capitale, il est temps pour moi de venir t’en dire un peu plus sur tout ce qui fait mon bonheur dans la ville des Lumières.

Cela peut paraître un petit peu bizarre (il est de mon point de vue plus fréquent d’entendre que quelqu’un a tout quitté pour fuir la capitale et son rythme de vie effréné), mais je crois bien qu’en fait, j’ai très envie de rester vivre à Paris et qu’en plus, j’apprécie vraiment cette vie là. Je ne vais pas te mentir et te dire qu’il n’y a pas quelques inconvénients, mais clairement j’y vois aussi énormément d’avantages.

Crédit photo (creative commons) : sgt

Le manque d’espace 

À loyer égal, il est clair que si tu vis à Paris la surface de ton logement est souvent divisée par deux, voire par trois. Ne parlons même pas d’espérer louer une maison ou pire d’en acheter une !

Mais est ce que cela me dérange ? Finalement, pas tellement !

Il faut dire que j’ai quitté ma région natale après cinq années dans un appartement de 25 m2 que nous partagions avec ma sœur. Par la suite, j’ai eu un appartement parisien de 35 m2 toujours en colocation fraternelle. Puis, j’ai déménagé pour un appartement de 30 m2 en solo, avant de m’installer dans un grand T2 de 45 m2 avec mon mari. 

Ce dernier ne m’a jamais paru petit, sauf quand nous avons décidé d’agrandir la famille. Là, je le reconnais, c’était très compliqué. Et cela s’est complexifié un peu plus quand notre fille a grandi.

Aujourd’hui , nous avons la chance d’avoir trouvé un merveilleux trois pièces de 70 m2. Et franchement, cela suffit tout à fait à mon bonheur. La feignasse du ménage que je suis, trouve que plus grand cela serait déjà trop de travail (il faut être pragmatique dans la vie). Il y a toute la place qu’il faut pour que je puisse m’isoler pour coudre. Le salon est suffisamment grand pour nous permettre d’inviter famille et amis. Il est clair que ne pourrons jamais faire un repas de Noël à 20 personnes, mais en même temps nous n’avons pas l’équipement suffisant en terme de vaisselle pour le faire de toutes les façons.

Le prix du logement 

Le manque de surface est essentiellement dû au coût des loyers qui défient toute concurrence. Et si nous sommes restés aussi longtemps dans notre deux pièces devenu trop petit à la naissance de notre aînée, c’est uniquement à cause du montant des loyers. Un tiers de nos deux salaires passe dans notre loyer. Si nous y réfléchissons, nous sommes déjà chanceux de pouvoir nous le permettre, cela n’est sans doute pas donné à tout le monde. Pour autant, nous nous sommes vraiment questionnés à ce sujet et cela a été très longuement débattu au sein de notre couple.

Alors oui, on pourrait sans doute acheter, mais à condition de nous éloigner énormément de Paris avec tous les inconvénients que cela représente : un temps de transport plus important impliquerait sans nul doute un temps de vie de famille raccourci également. Je n’étais pas prête à ce sacrifice, je préfère garder les bénéfices que nous avons à vivre intra muros pour le moment. Être locataire ne nous dérange pas vraiment. Certes le loyer est perdu alors qu’il pourrait être investi, mais cela ne me pose aucun cas de conscience du moment que ma famille vit convenablement. Alors nous verrons bien d’ici une dizaine d’années comment sera notre vie. 

Nous faisons sans doute attention à notre budget de manière différente que si nous avions un loyer moindre. Mais là encore, tout est question d’ajustement et de priorité (mon budget transport est sans doute plus restreint que quelqu’un qui prend sa voiture tous les jours). 

Les transports en commun

Je sais que les transports en commun parisiens sont souvent cités comme un inconvénient majeur. J’ai beaucoup de chance car je les utilise très peu depuis que j’ai repris le vélo, et cela joue certainement sur ma perception. Pour autant, j’apprécie vraiment de pouvoir me rendre un peu partout par les différents transports en commun quand je ne peux pas prendre mon vélo.

Venant de province, j’ai le permis depuis presque vingt ans. Seulement, je ne suis pas une inconditionnelle de la voiture. Loin de là même ! Il a fallu toute la persuasion de ma maman pour que je me décide à m’inscrire aux cours. Et il m’a fallu presque une année de leçons (69 au total, de quoi décomplexer n’importe qui) avant d’avoir le Graal. Je suis angoissée au volant et assez stressée quand il s’agit de sortir de ma zone de confort. D’ailleurs bien que nous ayons une voiture, je ne conduis que très rarement et jamais en région parisienne. Du coup, je me sens vraiment indépendante quand il s’agit de me déplacer sur Paris.

Le manque de nature

Je n’ai pas du tout la main verte, un vrai comble quand on connaît le métier de mon père. Mais de par son métier, je sais également le travail que cela représente au quotidien de s’occuper d’un jardin. Pour moi, cela relève vraiment de la passion. Et ce n’est pas la mienne ! Je n’ai aucune envie de passer un week-end sur trois à entretenir un jardin pour profiter d’un espace extérieur quatre à cinq mois dans l’année (et encore, cela dépend de là où tu habites).

Alors bien sûr,  vivre en ville limite les barbecues entre amis, les déjeuners dehors à profiter du soleil, les pique-niques dans l’herbe, les jeux d’extérieurs pour les enfants …

Non mais attends, tout cela, j’en profite quand même !

Nos amis n’ayant pas tous les mêmes envies que nous, nous pouvons faire des barbecues chez eux et avec eux (personnellement, je ne sais pas gérer un barbecue, donc cela m’arrange). Dès les premiers rayons de soleil, nous profitons des parcs environnants pour nous sustenter et flâner dans l’herbe. Le square est le terrain de jeux préféré de nos filles et nous y allons dès que le temps le permet. 

Pour tout te dire, je me contenterai volontiers de mon balcon suffisamment grand pour pouvoir prendre un petit apéritif en amoureux l’été et un petit coin pour faire pousser quelques fruits, légumes ou fleurs.

La vie du quartier

Depuis le début de mon expatriation, je vis plus ou moins dans le même quartier. Je le connais pour ainsi dire par cœur. J’y ai mes petites habitudes : mon coiffeur à quelques stations de métro, le super resto qui voit nos plus belles fêtes en famille à 10 minutes à pied, le marché pour nos courses du dimanche, l’école où vont nos enfants , nous nouons chaque jour plus de liens avec les parents de l’école ou avec nos voisins d’immeuble. Tu comprendras que je n’ai pas du tout envie de m’en éloigner. Peut être parce que finalement, mon quartier est un peu le cocon que j’ai quitté en m’éloignant de mes parents. C’était un grand changement pour moi de quitter ma région natale, j’ai dû m’adapter à un nouveau mode de vie.

Je pourrais te parler de la diversité culturelle et de toutes les activités qui existent pour les parisiens. Mais tu l’auras compris, je me considère presque comme une parisienne aujourd’hui.

Je le dis souvent, mais je crois qu’en fait, j’ai une vraie âme de citadine. Je comprends tout à fait ceux qui préfèrent vivre à la campagne ou dans une ville de taille plus raisonnable. Pour autant, je voulais montrer qu’il n’y a pas que des provinciaux ou des parisiens qui rêvent de quitter Paris, mais bien des gens comme moi, qui apprécient la vie qu’ils y mènent avec ses avantages et ses inconvénients.

5 commentaires sur “Celle qui aimait vivre à Paris

  1. Je peux tout à fait comprendre qu’on puisse aimer la ville.
    Pour moi c’est impensable pour une seule raison, le bruit et le monde.
    J’aime me poser sur ma terrasse et entendre le silence, ou juste le vent dans les arbres. Pas un klaxon de voiture, pas une sirène d’ambulance, pas de voisins qui crient 🙂
    Et sinon tous les jardins ne nécessitent pas un entretien régulier. Chez moi on a laissé une grosse partie en zone libre, ça permet aux insectes de venir et aux abeilles de butiner les fleurs. On tond une ou deux fois en juin, l’été ça ne pousse pas et une ou deux fois en septembre. Et la haie c’est une fois par an. Et si ça nous gave, comme pour les femmes de ménage, on peut prendre un paysagiste et bénéficier de la déduction des impôts.

    J’aime

  2. J’habite dans un appartement en plein centre ville d’une ville moyenne et j’adore ca!
    Assez d’animation pour moi et quand même du calme (pas de stress ni de monde). Tout est accessible à pieds et si j’ai envie de balade dans la nature, c’est 15 min en voiture.

    Je trouve ca bien que tu aimes là ou tu vis. Et je comprends qu’on puisse aimer Paris même si ce n’est pas pour moi.

    Mais tes arguments ne sont probablement pas ceux que j’aurais mis en avant.
    On peut louer un appartement de 70m2 assez facilement ds une petite/moyenne ville. Et si tu veux vraiment mettre cher dans un logement c est possible aussi !
    On peut y faire du vélo (en risquant moins sa vie qu’à Paris !) Et généralement on a une vie de quartier aussi !

    J’aime

  3. C’est vrai que finalement, les avantages que tu cites sont généraux et existent dans à peu près toutes les villes, dans ta liste je ne vois en tout cas rien de propre à Paris que je n’ai pas dans ma « petite » ville de 200’000 habitants (si tu avais dit « on a la Joconde et la Comédie française », OK, là j’aurais pas pu rivaliser 😂) ! Une seule chose  » trahit  » que tu parles de Paris je trouve : les surfaces ! Ça m’a fait rire de lire « un grand T2 de 45m2 » parce que de mon point de vue de non parisienne, c’est petit, mon premier appartement seule faisait 60m2 et il ne coûtait même pas le tiers de mon salaire de jeune diplômée (et de toute façon, y a toujours trop de ménage, même dans une cabane …). C’est rigolo comme on percoit les choses differemment selon ce dont on a l’habitude ! Mais tant qu’on est content de son appart, peu importe effectivement.
    Je suis complètement d’accord avec toi du coup, j’apprécie aussi de ne pas avoir besoin de conduire pour me déplacer, les parcs que je n’entretiens pas moi-même, et tous les magasins, école, médecins, mon travail, etc. pas trop loin. J’aurai peut-être envie d’autre chose un jour, mais maintenant ça me convient. C’est quand même chouette si chacun peut être content du lieu où iel vit 🙂

    J’aime

  4. Alors c’est tout l’inverse pour moi ! Si j’ai pu apprécier de pouvoir tout faire à pied dans une mini ville de 30 000 habitants, j’apprécie encore plus être à la campagne.
    Après 10 ans en appartement je n’en pouvais plus de ne pas pouvoir sortir prendre l’air tranquillement chez moi, de devoir aller au parc pour que mon fils joue dehors, de ne rien pouvoir récolter et tout acheter….
    Certes nous sommes dans un lotissement, les uns sur les autres, mais j’apprécie faire la vaisselle et surveiller les enfants d’un oeil quand ils jouent dehors, cueillir les tomates, la salade, les fraises, manger sur la terrasse le soir au calme….
    Nous sommes à seulement 10 minutes en voiture de la ville, mon mari va parfois travailler en vélo, et au village tout peut se faire à pied, et même le village voisin est si proche qu’on ne prend pas la voiture.

    Ma cousine, elle, est partie de Paris pour une mini ville. Elle s’y est mal sentie. Finalement elle n’est pas remontée mais a choisi Lyon, le bon compromis !

    J’aime

  5. Haha moi aussi j’ai ri en lisant le « grand 45m2 », je ne sais pas si c’était ironique ! C’était la taille de notre premier appart en couple et on y est resté que 6 mois car beaucoup trop petit, je n’imagine même pas avec un enfant, bravo à vous ! Je vis dans une maison de 170m2 et on n’a pas encore d’enfants, et pourtant le ménage est plus rapidement et plus souvent fait que dans notre ancien 70m2 car au moins là il y a de la place pour des rangements et rien ne traîne.
    Heureusement qu’il y a des gens pour aimer Paris !… cela nous fait moins de monde à la campagne^^
    Je suis une casanière introvertie, donc sur le papier la ville pourrait être faite pour moi mais non, je suis une casanière qui a quand même besoin de voir la montagne et la campagne par sa fenêtre et qui aime la rando. J’ai grandi dans une maison où nos voisins les plus proches étaient à…. 3 Km 😂 et aujourd’hui je vis dans un hameau de 15 habitants et je trouve que c’est beaucoup trop xD les commerces les plus proches sont à 20min en voiture mais je m’en fiche car les paysages sur le trajet sont magnifiques. Et quand j’habitais en ville (170000 habitants), tout était aussi à 20min entre les bouchons, les rues à sens unique, les feux, sans parler du stationnement (car dès qu’on est pas en hypercentre, il faut la voiture). Tout est une question d’organisation, je ne sors la voiture que pour aller travailler, et je fais mes courses sur le trajet de retour, en prévoyant toujours du pain en plus à mettre congeler. Le weekend, j’ai juste à sortir à pied de la maison pour profiter de la montagne, ou juste dans le jardin. Et je trouve viande et fromage chez mes voisins paysans, c’est parfait pour moi.
    Il en faut pour tous les goûts ! Donc tant mieux si tu t’y plais 🙂

    J’aime

Répondre à Ecila Annuler la réponse.