Alors, c’est comment trois enfants rapprochés ?

Alors, c’est comment trois enfants rapprochés ?

Alors que nous n’étions encore pas parents, avec mon mari, nous avons toujours souhaité avoir une fratrie avec des âges rapprochés, voire très rapprochés. Aujourd’hui, nous sommes à la tête d’une fratrie de trois enfants nés en 3,5 ans. Je te livre mon ressenti par rapport à ces trois enfants rapprochés.

frères enfants rapprochés

Image par amyelizabethquinn de Pixabay

Pourquoi vouloir trois enfants rapprochés ?

Tu le sais déjà si tu suis avec assiduité mes aventures ici, nous avons mis plus de quatre ans pour concevoir notre premier garçon… Parcours PMA avec IAC, FIV, fausses couches et un parcours d’adoption, pour finalement obtenir une grossesse miracle et naturelle. Notre souhait étant d’avoir des enfants rapprochés, autant te dire que l’on avait un peu peur de galérer pour les suivants. Finalement, la nature nous a gâtés et deux autres petits pandas roux sont venus agrandir la famille par la suite et pile au moment où on les attendions. Si nous souhaitions dès le départ, des enfants proches en âge, c’était pour plusieurs raisons, la plupart fondées sur des avis et arguments totalement personnels (et de non-parents encore). Aujourd’hui, nous sommes convaincus que c’est ce modèle de famille qui nous correspond, malgré certaines difficultés.

Notre motivation première, c’était la proximité entre nos enfants. Nous étions alors convaincus que le fait d’avoir peu d’écart d’âge les rendraient très proches les uns des autres. Un pour tous, tous pour un ! Nous aimions aussi l’idée de concentrer la période assez intense et éprouvante de la petite enfance, sur quelques années seulement, et d’en sortir ensuite une bonne fois pour toute, pour passer à autre chose. L’âge de mon mari est aussi entré en compte : nous voulions minimum 3 enfants, et ayant eu notre premier bébé pour ses 36 ans, il ne voulait pas devenir père à nouveau au-delà de 41/42 ans grand maximum.

18 et 22 mois d’écart entre eux…

Notre deuxième bébé est donc arrivé avec 18 mois d’écart avec son grand frère. Celui-ci était donc encore clairement un bébé, bien que très en avance sur beaucoup de domaines. Il ne faisait toujours pas de nuits correctes et l’endormissement était toujours chaotique. Pour le reste, il mettait toujours des couches, et bien que bipède depuis ses 12 mois, il adorait encore le portage ou la poussette. Nous avions donc clairement deux bébés, un tout petit et un plus grand. Mais tout s’est passé tranquillement. Numerobis a été un bébé assez cool à vivre, malgré un reflux qui s’est installé pendant quelques mois mais pris à temps. L’Elu était un petit garçon fier d’être grand frère et qui a continué à progresser à vitesse grand V. Par contre, alors que beaucoup de personnes de notre entourage nous avait dit que notre premier allait très vite devenir autonome, du fait de l’âge rapproché avec son frère, ce ne fut pas vraiment le cas. Du moins, oui, il savait s’habiller, mettre sa couche, ses chaussures etc mais refusait de le faire, histoire de nous faire comprendre qu’il était encore notre petit bébé et qu’on ne le fasse pas grandir trop vite. A l’inverse par contre, le petit frère a évolué à une vitesse folle, et je n’ai clairement pas vu passer le temps. J’ai réalisé notamment cela quand un matin, à peine âgé de 6 mois, il s’est assis, et le soir même, s’est mis debout ! Ou quand à 8 mois, il mangeait seul et montait/descendait seul les escaliers. Et bien qu’adepte du portage, il a très vite été autonome sur ses jambes et a préféré marcher lors des balades. Bref, un peu le jour et la nuit entre les deux frangins, malgré quelques similitudes (notamment le sommeil, coucou les endormissements pourris).

Mon retour de couche ayant un peu plus tarder pour Numerobis, je suis tombée enceinte de Petit Panda Roux quand mon deuxième a eu 14 mois. Environ 22 mois les séparent donc, et 3 ans 1/2 avec mon aîné. Ce ne sont pourtant que 4 mois de différence qu’entre mes deux grands, mais ces 4 mois font une énorme différence je trouve, car quand Petit Panda Roux est né, j’avais deux petits garçons, Numerobis étant déjà hyper autonome dans des tas de domaines. Quant à mon aîné, il avait déjà quitté la toute petite enfance depuis quelques mois, et là aussi, ça joue énormément. Cette troisième arrivée fut donc encore plus douce et simple que la deuxième je trouve. Les deux grands frères étant énormément liés (malgré des tas de chamailleries), je pouvais prendre du temps pour bébé pendant qu’eux s’amusaient ensemble.

Les moments difficiles dans une fratrie si rapprochée

Clairement, je pense qu’aujourd’hui, avec le recul, je peux dire que le plus difficile fut tout d’abord la grossesse de Numerobis. Je suis tombée enceinte quand l’Elu avait 9/10 mois, et clairement mon corps ne s’en était pas totalement remis. Et surtout, l’utérus a une mémoire impressionnante, du coup, j’ai eu un ventre assez imposant dès le début, et les douleurs ligamentaires de fin de grossesse dès 4 mois de grossesse ! Et puis, l’Elu demandait encore énormément à être porté et je l’ai porté jusqu’à la fin malgré ses 12kg !

Ensuite, ce fut l’endormissement à gérer de deux ou trois enfants en très bas âge et qui ont les trois besoin d’une présence. N’ayant pas le don d’ubiquité, ce fut vraiment galère et ça l’est toujours. Une autre difficulté d’ailleurs, c’est que mes deux premiers ont tellement peu d’écart, qu’il n’est pas simple de faire de différence, notamment pour l’aîné : par exemple, ils se couchent à la même heure. Or, je le vois aujourd’hui à 3 ans et 4 ans 1/2, mon aîné aimerait pouvoir se coucher après son frère, histoire de valoriser le fait que c’est lui le « grand » de la fratrie. J’ai donc tenté de mettre en place un nouveau rituel pour lui, en venant passer 15 minutes auprès de lui une fois les deux petits frères couchés, mais ce n’est pas toujours simple.

Comme dans toutes fratries, il y a aussi beaucoup de jalousie, ce qui est normal et sain, mais difficile à gérer car en effet, ils ont aussi à peu près les mêmes besoins au même moment, notamment le soir, pour le coucher. Quand nous sommes deux, cela reste gérable, mais dès que l’on est seul (soit papa, soit maman) pour les 3, ça devient vite le chaos. Mais avec le temps et l’expérience, on s’améliore de jour en jour ! Les petits grandissent aussi et commencent à comprendre qu’on a parfois besoin qu’ils patientent dans leur chambre 5/10 minutes, le temps que l’on termine avec un autre frangin !

Et donc, en ayant eu 3 enfants en 3 ans et 5 mois, est-il utile de te préciser que nous n’avons quasiment plus de répit ? On est parfois en apnée, mais on a aussi appris à prendre soin de nous. On n’hésite donc pas à les mettre à la crèche ou en vacances chez les grands-parents, pour se garder du temps pour nous. Nos enfants ayant à ce jour 4 ans 1/2, 3 ans et 13 mois, le gros point noir, c’est que pour le moment, personne de notre entourage ne nous les a gardés les 3 ensemble. On en a toujours un ou deux avec nous et c’est ça qui nous manque. Mais peut-être est-ce aussi simplement le nombre 3 qui effraie les gens !

Et les bons moments alors ?

Et bien les bons moments, ils sont quotidiens. Leur complicité est juste dingue, surtout entre les deux premiers, bien que le troisième n’a pas dit son dernier mot et fait tout pour rattraper ses deux modèles ! Même s’ils nous sollicitent encore beaucoup pour jouer et interagir avec eux, ils arrivent malgré tout à jouer ensemble pendant de bonnes périodes. Oui, il y a des disputes et des bagarres, mais je ne pense pas qu’elles soient plus fréquentes ou grosses que s’ils avaient 3,5 ans d’écart. J’aime voir ce petit trio évoluer ensemble. Ils apprennent les uns des autres, c’est beau à observer et à constater. Le mimétisme est tellement impressionnant (mais parfois relou aussi quand c’est pour une belle bêtise !) Ils ont tous fait un bout de crèche à deux… L’Elu et Numerobis, puis Numerobis et Petit Panda Roux, et mine de rien, ça aide aussi beaucoup pour eux, à avoir des repères. Cette année, nous aurons donc deux petits écoliers, un chez les moyens et un qui fera sa première rentrée. Nous sortons petit à petit de l’univers bébé, moins de couches, tout le monde mange pareil, on sort plus légers car on a moins besoin de matériel pour bébé.

Comme dans chaque configuration familiale, je pense qu’il y a des avantages et des inconvénients, en fonction des âges aussi… Je m’attends par exemple, à enchaîner 3 crises d’ado mais aussi 3 départs de la maison quasiment coup sur coup. Mais c’est le jeu aussi. Alors que j’ai toujours cette nostalgie et cette ambivalence pour un petit quatrième, je réalise aussi que c’est chouette de les voir grandir, on peut faire tellement plus de choses tous ensemble maintenant. Il y a quelques temps, nous sommes allés dans un parc d’attraction avec les deux plus grands, et je me suis fait la réflexion à quel point c’était génial qu’ils soient si proches en âge : on a pu faire ensemble tous les manèges, on avait juste un sac à dos avec les gourdes et un slip de rechange (car espace aquatique), pas de soucis de poussette, bref, une liberté très appréciable !

7 commentaires sur “Alors, c’est comment trois enfants rapprochés ?

    1. J’ai deux enfants de 2.5 et un peu plus d’un an. J’attends le troisième qui va arriver dans 6 mois. Nous n’avons aucun support (famille, amis, babysitter), donc je stresse beaucoup. Des conseils ?

      J’aime

      1. Je trouve que ça se simplifier avec l’entrée à l’école : tu vas rencontrer d’autres parents, qui auront leur réseau de baby sitter et/ou t’aideront les soirs de galère (une maman récupérait régulièrement les 2 miens quand la SNCF me lâchait par exemple). Tu vas rencontrer les parents qui sont « au foyer », etc. Si tu as l’occasion d’être présente à la sortie de classe et de reseauter, fonce. Aussi, le site « nounou-top » nous a a plusieurs reprises sortis du cambouis quand on a eu des arrêts d’assistantes Maternelles ou des congés non déplaçables etc. Courage !

        J’aime

  1. Merci pour cet article qui permet surtout de rappeler que, comme pour les choix de vies très personnels, ce n’est ni mieux ni pire qu’une autre façon de faire ou de vivre.

    il y a une question toutefois à laquelle l’article ne répond pas : as-tu connu une / des dépressions post-natales ?

    Et sinon .. (attention, question pourrie).. il n’y a pas de frustration de ne pas avoir donné naissance à une fille, dans le lot ?

    J’aime

  2. Je suis l’étape juste au dessus car j’ai plus ou moins même écarts d’âge ici et une expérience assez similaire mais j’ai deux ans d’avance sur toi ma grande à 6 ans. 🙂
    Et je te dirais que plus ils grandissent plus c’est super génial car plus tu peux faire d’activités. Maintenant les 3 jouent ensemble au quotidien et c’est vraiment incroyable !
    Pour le coup, je suis souvent seule avec 3 ce qui les rends autonome +++. Mais ce qui est dingue c’est de voir ce qu’ils apprennent/apportent les uns aux autres.
    C’est très riche dynamique et bruyant !!

    J’aime

  3. Bonjour,

    Je vous remercie pour votre témoignage. Nous sommes dans la même configuration que vous, nos deux premiers garçons ont 3 ans et bientôt 2 ans, et notre petite fille pointera le bout de son nez dans quelques jours.

    Ravis de cette tribu avec des enfants rapprochés, nous avons cependant quelques craintes alors votre article tombait à pic.

    Vos deux plus grands ont ils eu des régressions à l’arrivée du troisième ? Avez vous vécu une dépression post partum ou maternelle liée à la charge parentale ? Si oui, quelles ont été les solutions pour en sortir ?

    Merci encore pour votre partage,

    Anna

    J’aime

Répondre à Val Annuler la réponse.