Nouveau départ

Nouveau départ

2 ans. Cela fait exactement 2 ans, que je n’ai plus écrit ici. La dernière fois que j’ai pris la plume, je te parlais de ma vie avec une dépression chronique.  Et puis, prise dans les tribulations de la vie, je n’ai pas eu le temps de revenir te narrer le récit complet de ma seconde grossesse comme je l’aurais voulu. Peut-être t’ai-je un peu laissé sur ta faim et si c’est le cas je m’en excuse platement. 

Ces deux dernières années se sont écoulées à une vitesse folle. Beaucoup de choses se sont passées qui sont venues chambouler notre quotidien. Trouver du temps pour moi au milieu de ce tourbillon a été compliqué. Aujourd’hui, je signe non seulement mon retour, mais également le début d’une nouvelle histoire.  C’est avec plaisir que je reprends la plume sur Bribes de Vies, avec plein d’idées en tête et d’histoires à te raconter. 

Ma grossesse version montagne russe

Dans les lignes qui vont suivre, je vais te faire une synthèse de ce que j’avais prévu de te raconter en plusieurs articles il y a deux ans. Toutefois, je n’ai pas forcément envie de m’étaler plus que nécessaire sur cette seconde grossesse. Oh ne t’inquiète pas, cela ne veut pas dire que la fin n’est pas heureuse, bien au contraire. C’est simplement que le temps des grossesses est derrière moi, et j’aimerais rapidement pouvoir aborder avec toi les nouveaux sujets qui me tiennent à cœur.

Revenons quand même 3 ans en arrière, au début de l’année 2021. Ce ne fut pas une grossesse de tout repos. À la fin de mon 4e mois j’ai arrêté de travailler car ma santé commençait déjà à sérieusement se dégrader. Ayant une grossesse à très haut risque à cause de mon diabète couplé à mon hypertension, j’ai été vite mise en arrêt, d’autant plus que cette fois- ci nous flirtions déjà avec le retard de croissance intra-utérin (RCIU). Sachant qu’en plus ma première grossesse s’était achevée à 33 SA pour une anomalie de rythme cardiaque fœtal, mon équipe médicale ne voulait prendre aucun risque. 

Toute ma grossesse, j’ai été littéralement obnubilée par le fait de sentir mon fils bouger. Le traumatisme lié à ma première grossesse était intense au point que je n’en dormais plus. Comme pour la première également, j’ai souffert de violentes nausées et vomissement tout le long, ce qui m’empêchait de pouvoir m’occuper correctement de ma grande. J’ai en parallèle passé la moitié de ma grossesse alitée, car on s’est rendu compte qu’il y avait un souci dans la prise de poids de mon bébé. Tout cela associé, j’ai fait une dépression sévère qui a nécessité une mise sous traitement psychiatrique pour m’aider à tenir.

Autour de 27 SA, nous avons eu une grosse frayeur. J’ai senti une grosse douleur au niveau de la fosse iliaque droite, arrivée d’un seul coup, et soulagée uniquement par des antalgiques de type morphine. Même si après vérification par échographie on a vite été rassurés sur la vitalité du bébé, la douleur m’était insoutenable et j’ai été hospitalisée d’urgence. J’ai passé une IRM afin de vérifier que je n’étais pas en train de faire une crise d’appendicite ou une torsion ovarienne. Finalement, après 4 jours d’hospitalisation et des résultats négatifs de partout, la douleur s’est enfin un peu calmée et je suis ressortie avec plus de peur que de mal (et un gros traumatisme de l’IRM pour la claustrophobe que je suis). 

Deux semaines plus tard, j’étais de retour en hospitalisation, suite à  une violente chute due à une perte de connaissance. On s’est alors rendu compte que je n’avais plus du tout de fer, ce qui m’a valu trois perfusions à 48 heures d’intervalle chacune. 

Une semaine après, nouveau rebondissement :  j’ai débuté une prééclampsie. Ce n’était pas réellement une surprise pour nous, étant hypertendue depuis la fin de ma première grossesse. Heureusement pour moi, elle a pu être contrôlée, de sorte que j’ai quand même pu atteindre les 37 SA.

En effet, après l’échographie du 3e trimestre à 33 semaines, nous avons discuté avec mon gynécologue et pris la décision de programmer une césarienne à 37 SA. C’était le schéma qui me rassurait le plus car je ne me voyais pas tenter un accouchement par voie basse avec le traumatisme que j’avais eu en entendant le cœur de ma fille s’arrêter pendant le monitoring 3 ans auparavant ; il était par ailleurs évident que je n’aurais jamais la force ni la capacité d’atteindre la fin naturelle de cette grossesse, ce qui n’était de toute façon aapas prudent avec un bébé présentant un RCIU. 

Une fin et un commencement

Entre cette troisième échographie et la date fixée de la césarienne, nous avons eu de nouveau quelques petites frayeurs par-ci par-là, dont une qui m’a valu une troisième hospitalisation en urgence car mon petit garçon ne bougeait plus assez et avait cassé complètement sa courbe. 

Finalement après un alitement strict en hospitalisation à domicile puis classique une semaine avant la césarienne, nous avons je ne sais trop comment encore, réussir à atteindre le jour j. 

La veille de l’accouchement, dernier rebondissement, nous nous sommes retrouvés exactement dans le même cas de figure que quelques années plus tôt, à savoir des monitoring de moins en moins bons, un bébé de moins en moins réactif avec des ralentissements de plus en plus fréquents, surtout sur les mini contractions que j’avais. La question d’une césarienne d’urgence s’est posée, mais il a été privilégié des monitorings très rapprochés plutôt que de me faire à nouveau subir ce scénario infernal. 

Et c’est un lundi matin après un accouchement par césarienne absolument merveilleux (oui tu as bien lu), que nous avons accueilli notre petit garçon qui, roulement de tambour, faisait 3,2 kg. L’annonce de son poids nous a valu un fou rire avec mon gynécologue car ayant passé toute la grossesse à flirter avec le RCIU, on s’attendait à ce qu’il fasse plus autour des 2,4 kg pour son terme. L’alitement strict des trois dernières semaines avait vraiment bien fonctionné puisqu’il a pu prendre énormément de poids.

Mon fils, que je nommerai affectueusement dans mes chroniques Ptit Loup, est né à 8h24 le 1er lundi du mois de mai 2021. Dès le premier jour, ce petit homme nous a mis dans le bain de ce qui serait notre vie avec lui : du stress, du stress, et encore du stress pour sa santé.

 Bien évidemment, avec 4 semaines in utéro supplémentaires par rapport à sa sœur, il avait un bon poids de naissance et une taille tout à fait normale pour son terme. Mais alors le reste, comment dire : il a eu droit à son petit passage en couveuse car il nous a fait une très grosse hypoglycémie à la naissance. Puis, il nous a fait un syndrome de sevrage à cause du traitement psy que j’ai du prendre contre ma dépression, il a eu un souffle au cœur, une hypercalcémie, et une prise de sang bizarre au possible. Dans notre « malheur », j’ai eu de la chance car ayant accouché dans la même clinique que pour ma fille, l’équipe médicale avait connaissance de mon dossier. Ainsi, la pédiatre qui a pris en charge mon fils à sa naissance a choisi de le laisser monter en chambre avec moi, plutôt que de l’hospitaliser en néonatalogie le temps que tous ces petits soucis rentrent dans l’ordre. Lorsque je suis remontée de la salle de réveil, j’ai eu la surprise d’y retrouver Ptit Loup, endormi, et je l’ai regardé pendant des heures, avec fascination. Nous avons grâce à cela pu nous lancer avec joie et bonheur dans l’allaitement, un allaitement qui durera même 13 mois.

Et maintenant ?

 Voilà pour ce qu’il en est de ma grossesse. Et maintenant alors ? Maintenant je suis une heureuse maman d’une petite fille et d’un petit garçon à la fois identiques et différents. Ils sont inséparables, se cherchent sans arrêt. Ce lien fusionnel entre eux s’est créé avant même que Ptit Loup ne naisse, et il ne cesse de grandir en même temps qu’eux.

Bien évidemment  ils m’épuisent, et en plus ils me font vivre un rythme de vie médical incroyable. Petit Koala du haut de ses 5,5 ans présente un neuro-atypisme pour lequel nous sommes toujours au milieu des bilans. Le quotidien n’est pas simple mais c’est une petite fille qui a des ressources vraiment exceptionnelles. Ptit Loup quant à lui du haut de ses 2,5 ans présente une santé très fragile, mais c’est également un petit garçon incroyable qui nous surprend par sa combattivité. Pour moi, malgré la fatigue, le stress et l’angoisse quotidien, c’est un véritable bonheur d’être leur maman.

Au milieu de tout cela, j’ai apprivoisé ce qu’était réellement la parentalité bienveillante et crois moi, on est bien loin du stéréotype des parents qui ne disent jamais non. Au contraire, je pense que le « non » chez nous est peut-être le mot le plus prononcé au quotidien. En parallèle, j’ai entrepris un changement de carrière, m’étant retrouvée totalement en incompatibilité professionnelle avec mon ancien employeur après mon retour de congé maternité (c’est une façon polie de dire que j’ai été mise au placard et harcelée). Après une année en formation en alternance pour me reconvertir, j’ai intégré une nouvelle entreprise où j’occupe un poste qui me permet d’exercer un métier qui me plaît dans l’assurance santé.

 Je ne m’engage pas sur un rythme de publication car tu l’auras compris, le temps personnel que je peux m’accorder est très rare. Mais, ce dont je peux t’assurer, c’est que je ferai tout pour être la plus régulière possible dans mes publications. Alors à très bientôt !

7 commentaires sur “Nouveau départ

  1. Quel plaisir de te lire à nouveau ! Je me demandais récemment où tu en étais : je suis désolée pour toutes ces difficultés que tu as traversées, et impressionnée de ton courage. J’espère que les choses vont devenir plus faciles pour votre famille. Et j’ai hâte de lire ce que tu as envie de partager avec nous !

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