Je fais de mon mieux

Je fais de mon mieux

C’est devenu mon nouveau leitmotiv, mon mantra, la phrase que je me répète inlassablement quand…

meilleure maman
Credit Photo : Choreograph

Quand je galère à gérer seule les soirées solo avec trois enfants en bas âge quand leur père est au volley (ou ailleurs) et que je suis obligée de me diviser en trois pour répondre à leurs besoins intenses d’attention, d’affection… Ce ne sont pas des soirées parfaites, des couchers conventionnels (depuis quelque temps, je laisse même les grands s’endormir dans mon lit). Il y a parfois-souvent des cris, des menaces, du chantage, du laisser-aller, du lâcher prise, peut-être même du laxisme… Mais je fais de mon mieux, pour que chacun soit contenté et que je finisse la soirée vivante… Avant, je me mettais la pression, je voulais me tenir à des principes, ne pas céder à certaines choses. Aujourd’hui, je veux juste que tout le monde finisse par s’endormir. Peu importe comment. Je fais de mon mieux et je suis fière de moi.

Quand je jongle le mercredi ou pendant les vacances scolaires avec les enfants (1, 2 ou 3 simultanément), les trajets pour les séances de psychomotricité, les bilans, les rendez-vous dentiste, ophtalmo et cie, le rangement et le ménage, la préparation des repas. J’ai accepté de ne faire que le minimum vital, le strict nécessaire, que des jouets traînent par terre et qu’on mange pour la troisième fois de la semaine des pâtes (de toute façon je n’ai même pas eu le temps de faire un drive et j’ai rien d’autre sous la main). Je fais de mon mieux, je ne décrocherai pas la médaille de la parfaite maîtresse de maison, mais au moins, mes enfants se souviendront de leur mère présente pour eux, pour les sorties au parc, ma présence sans faille à leurs côtés pour les rendez-vous médicaux et ma disponibilité pour faire un jeu avec eux plutôt que veiller à ce que mon plan de cuisine soit clean. Je fais de mon mieux et je suis fière de moi, d’être cette maman imparfaite, peu importe ce qu’en penseront les autres.

Quand je suis en retard pour prendre le rdv ophtalmo du grand, quand je repousse toujours d’appeler la Secrétaire de l’ORL des deux petits, quand  je n’ai pas répondu dans les délais à la peut-être-future-orthophoniste des garçons. Parce que franchement, ma tête est sur le point d’exploser tant mon disque dur est saturé. Je cours après le temps, le temps pour mes enfants. Si je ne travaillais pas, je pourrais certainement être wonder-mum qui gère avec brio l’emploi du temps médical et paramédical de ses enfants, mais franchement, je bosse et je ne peux pas faire plus ou mieux. Je fais de mon mieux quand je repousse tant que possible le rdv chez le médecin pour le petit dernier qui tousse car je ne peux pas me permettre encore de louper le boulot une journée de plus. Je fais de mon mieux et je suis fière de moi car malgré tout, je me donne à fond pour réussir à tout goupiller, à un moment ou un autre.

Je fais de mon mieux quand je gère les lessives des trois garçons, représentant environ 3 à 4 bassines par semaine, car quand on a 5 ans, 3 ans et demi et 20 mois, on se salit, on se pourrit jour et nuit, et c’est ok. Alors parfois, le linge reste 8 jours dans la panière à linge sale et 6 jours dans les bacs à linge propres avant d’être triés, pliés et rangés. On galère à fouiller tous les matins dedans, pour trouver des vêtements propres et à leur taille… Mais je fais vraiment de mon mieux. Au plus vite. Quand je peux. Quand j’ai l’énergie. Quand j’en ai envie. Je fais de mon mieux et j’en suis fière, car au moins une fois par semaine, les vêtements sont tous pliés et dans les armoires, et le bac à linge est presque vide, ça m’aura pris plus de 3 à 4h de boulot, notamment le soir au lieu de chiller. Donc je suis fière et je fais de mon mieux.

Je fais de mon mieux quand j’arrive en retard à la crèche, le matin ou le soir, car j’ai dû préparer plusieurs enfants en bas âge peu coopératifs, ou que j’ai voulu quand même prendre mon petit déjeuner quitte à être en retard partout (à la crèche mais au boulot aussi), ou que j’ai préféré faire un détour au supermarché ou à la boulangerie avant de récupérer le petit dernier car je n’avais pas envie de devoir faire un saut pour acheter de la crème de marron réclamée par Numérobis avec Bébé Panda Roux à trimballer. Je fais de mon mieux et je me dis que c’est déjà super chouette car j’ai réussi à le récupérer avant la fermeture de la crèche et qu’il soit confié à la gendarmerie ! Et en plus, je suis une maman qui déchire car j’ai acheté de la crème de marron pour mon loulou qui aura le smile jusqu’aux oreilles, et ça, ça n’a pas de prix.

Je fais de mon mieux quand je réalise la veille de la reprise qu’on n’a pas fait faire son cahier de révision à notre Elu, parce qu’on n’a pas eu le temps pendant les vacances et qu’il est déjà tellement en avance et en recherche d’apprentissages sur tout, que je ne pense jamais à ouvrir ce cahier mis à disposition par la maîtresse pour poursuivre un peu l’apprentissage pendant les congés scolaires. Et que je me dis que l’an prochain, vu qu’il a sauté une classe, il va déjà être en CP et que « oh-mon-Dieu-y’a-des-devoirs-au-CP ! », je ne sais pas comment on fera pour gérer ça le soir, en plus de tout le reste qu’on gère déjà mal ou pas… Je sais dorénavant que je ferai de mon mieux et qu’on mangera plus souvent des raviolis en boîte et puis c’est tout (non, là pour le coup, ça n’arrivera pas… c’est vraiment pas bon, mais les « coquillettes-jambon » auront un bel avenir devant elles !)

Bref, tu l’auras compris, je suis cette mère imparfaite mais qui fait de son mieux. Avant, je faisais. Toujours plus, toujours mieux. Mais aujourd’hui, je dis que je fais de mon mieux, et je m’en réjouis. Je suis toujours cette mère en carton, mais je suis une mère présente et aimante, réactive quand il le faut et toujours prête à déplacer des montagnes pour ses enfants. Je ne me mets plus de pression. Je ne me compare presque plus aux autres mères (car je sais que les mères parfaites n’existent pas et celles qui se mettent en avant de la sorte sont des menteuses et metteuses en scène !). Je suis indulgente envers moi même et j’attends donc qu’on le soit aussi envers moi.

Nous faisons toutes de notre mieux, alors soyons fières des mères que nous sommes pour nos enfants, et arrêtons de vouloir faire toujours plus. Nos enfants ne se souviendront pas de ça.

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12 commentaires sur “Je fais de mon mieux

  1. bonjour

    vous êtes vous posés la question, à froid, de la répartition des tâches avec le papa ? Car dans cet article, vous dites toujours « je fais » les courses, le ménage, la cuisine, le linge, préparer les enfants, gérer les rendez vous médicaux et paramédicaux. Qu’est ce que vous ne faites pas comme tâche ménagère ou en lien avec le soin des enfants, alors que vous travaillez ?

    Après je veux nuancer : je ne suis pas chez vous et je ne connais pas la réparation des tâches chez vous, et au-delà de ça, si vous êtes d’accord en couple pour cette répartition personne n’a à en juger.

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    1. Alors j’ai écris cet article pour parler de moi et uniquement de moi, de mon ressenti et de ce que je fais au quotidien pour les enfants. Mais mon mari en fait tout autant, même s’il n’a pas le poids de la charge mentale que je porte bien plus que lui, en effet.
      Mais oui, quand je fais à manger, il douche les enfants et les mets en pyjama (ou inversement)… Le répit n’existe pas, même pas la nuit encore ici…
      Je suis mère de trois enfants en bas âge, et même quand on a de l’aide au quotidien (les grands-parents par exemple), ma vie reste une course, un tourbillon, mais je continue à faire de mon mieux…

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  2. Alors déjà t’as pas du tout l’air d’une mère en carton ! T’as même l’air vachement attentionnée (et au bord du burn out).

    Je suis actuellement mère au foyer, d’une unique enfant de 4 ans (qui finit l’école à 13h, quand même, avec mon mari en déplacement plusieurs fois par mois) : eh ben je n’essaie pas de me mettre la barre super haut, j’essaie juste de tenir sur la longueur et de donner à ma fille des moments de joie. Donc le désordre c’est pas grave, les pâtes ça lui fait plaisir (et je batche-cooke des soupes à congeler, mais on est moins nombreux que ta famille), les dessins animés ça a aussi une valeur éducative, etc. Bref, même au foyer, il n’y a pas de parent parfait ! (Ce serait sûrement un modèle très angoissant pour les enfants)

    Sur la même interrogation que le commentaire précédent, est-ce que ton mari a lu cet article ? Qu’en pense-t-il ?

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  3. Je suis bien d’accord pour le parent parfait. En fait, ce qui me frustre, c’est cette sensation de manquer cruellement de temps (d’ailleurs ce sera l’objet d’un futur article) pour faire certaines choses « plaisir » avec mes enfants… Avoir du temps et de la qualité avec eux…

    Mon mari n’a pas lu mon article mais on en parle… Lui aussi est sous l’eau (mais avec beaucoup moins de charge mentale, ça c’est évident…)

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  4. J’ai été elevé comme tu élèves tes enfants, avec beaucoup de pâtes et de pommes de terre sautées; avec des lessives faites quand on n’avait plus rien à se mettre, des courses parfois faites à la dernière minute, un papa toujours un peu en retard…

    Mais ce qui m’a marqué c’est tout l’amour recu, les jeux de cartes en famille, les sorties au musées et au théatre, les batailles de chatouilles, le rôti de veau orloff cuit spécialement our mon anniversaire, s’installer tous ensemble pour lécher le saladier du gateau au chocolat…

    Alors je pense que tu fais tout pour être une mère génial ! Félicitations ! Et tu apprends aussi à tes enfants qu’on a pas besoin que tout soit parfait pour être heureux. Et ca n’a pas de prix. Ils auront moins de pression quand il seront (si il sont) parents.

    Comme toi, je fais au mieux de mes capacites et j’assume. Le bain tous les jours c’est non, la lessive c’est quand la machine est pleine (et on ne sépare pas les couleurs), les lits ne sont jamais fait (je n’ai jamais compris à quoi ca servait) et on range quand on y pense. Quand je vois les copains chez qui tout est parfait, ca ne me fait même pas envie.

    (Comme les 2 commentaires précédents, j’ai tiqué en lisant cette avanche de JE. Mais je suis d’accord avec toi, même avec 2 parents impliqués, c’est super sport d’élever des enfants. En fait, je pense que la solution pour dimuner la charge mental c’est de se mettre la barre encore moins haut ! Et souvent les papas le fond plus facilement. Et c’est aussi super important d’être sur la même longueur d’onde entre parents. J’ai des amis où un membre du couple est intransigeant sur la nourriture/le rangement/… Et c’est dur pour le couple.)

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    1. Ah ben ici aussi je ne trie pas les couleurs ! Sinon, on se transforme en pressing vu la quantité de lessives déjà qu’on fait par semaine ! Et pour le lit, je suis ambivalente: j’aime les lits bien faits (surtout quand on vient de changer les draps et qu’ils sentent bons le propre), mais j’ai pas le temps/la flemme, de les faire au quotidien (et pour le coup, mon mari est comme toi et ne comprend pas le concept du lit fait chaque matin mdr)

      Ma charge mentale est saturée surtout depuis plus d’un an par des tas de démarches auprès de différents professionnels médicaux et para-médicaux, pour nos enfants… Bilans neuropsy, psychomot et cie ! Et donc forcément, avec des enfants aux besoins spécifiques, ça rajoute du challenge à nos vies de mamans/parents déjà bien remplies!

      Mais en tout cas, je le répète, ici, le but de mon article n’était pas de voir la répartition des tâches dans un/mon couple mais bien de parler de moi en tant que mère. La mère que je suis, la mère que je veux être, la mère que je ne veux pas être etc. Et montrer à toutes les mères à quel point nous faisons toujours de notre mieux surtout quand c’est fait avec le coeur 🙂

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  5. je me retrouve bcp ds ce que tu dis , Marine. Et je suis frappée aussi par l’absence de «  je prends du temps pr moi ». Je sais ô combien c est difficile avec 3 enfants… et indispensable pour tenir ce rythme soutenu 🙏 on se laisse souvent emporter par le tourbillon du quotidien et on passe finalement en dernier et Dc, souvent à la trappe car fatiguée quand on a fait tt ce qu il y avait à faire ds la journée ( et la soirée… ici ce n est ps lessive Ms remise au boulot qd tt le monde dort, pr préparer mes cours et corriger les copies 🙏…). Je me suis laissée happer en début d année et j ai eu une « alerte » de mon corps… alors,je te partage ce que j ajouterais à ton billet: Je lache sur tout, même le fait de faire d emon mieux, et parfois je ne fais rien pour eux et je m impose de faire juste POUR moi !
    bises

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    1. Ah oui c’est sûr que le temps pour soi est indispensable. Je me garde tjs en tête deux phrases de ma SF : il ne te viendrait pas à l’esprit de faire un Lille/Marseille sans faire le plein de carburant sur le chemin… Et : les mamans orang-outan mangent les meilleures bananes et donnent les autres à leurs enfants (car elles savent qu’elles ont besoin d’être en excellente santé pour s’occuper d’eux)

      Et c’est vrai qu’on a tendance à s’oublier, il y a tjs de bonnes raisons pour ne pas prendre de temps pour soi.
      Heureusement, j’ai une bonne bande de mamans copines et on s’accorde des petites parenthèses ! J’ai aussi 977 épisodes de séries en retard et au moins 25 livres dans ma PAL qui me font prendre un peu de temps pour moi ! En attendant d’arriver un jour à prendre un week end rien que pour moi, juste les amies, plus d’enfants et de mari 😀

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  6. Tu écris « Si je ne travaillais pas, je pourrais certainement être wonder-mum qui gère avec brio l’emploi du temps médical et paramédical de ses enfants »… et spoiler : probablement non. Je ne travaille pas en dehors de chez moi depuis bientôt deux ans, mes enfants (un peu plus éloignés en âge les uns des autres) n’ont pas autant de rendez-vous médicaux, mon compagnon partage les tâches du quotidien (il les partage même beaucoup), ma mère vient 2 jours par semaine m’aider… mais je suis aussi cette mère qui gère sa vie avec un quart d’heure de battement (lequel se transforme régulièrement en moins quelques minutes, et on court pour l’école, le train…) et qui se retrouve à crier sur ses enfants pour avoir cinq minutes pour réserver le train de demain matin « et tu vas où demain ? – J’ai une formation pour l’association – Pfff… »

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    1. Zut le commentaire s’est posté avant la fin… bref, il n’y a pas de parent parfait, et on mange aussi souvent des pâtes (comment, la sauce tomate, ça ne compte pas comme un légume ?!), et ils ont toujours l’impression qu’on n’en fait jamais assez pour eux, mais on peut célébrer (avec soi-même) les petites victoires du quotidien et ça fait du bien (hier ET avant-hier 💪 j’ai pensé à attraper un paquet de pains au lait avant de partir à l’école les chercher, et j’ai eu droit à des remerciements 🥰. J’ai fait un banana bread pour emporter à la formation, avec petit troisième dans le dos parce qu’à 20 mois il retourne tout dans la cuisine si je le laisse par terre. Et de la permanence téléphonique pendant une heure et demie. Si on regarde bien c’était une journée particulièrement productive… ). Je n’ai pas fait de sieste et je le payerai bientôt, mais tant pis…
      Continuons à être des mères imparfaites et solidaires ❤️.

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      1. En fait, ce qui me fait dire que ce serait plus facile si je ne travaillais pas, c’est que justement, quand j’étais en congé parental, j’arrivais à gérer les suivis médicaux des garçons… Si j’étais disponible en semaine, mes fils auraient déjà été pris sur les listes d’attente des orthophonistes car c’est plus simple d’avoir rdv orthophoniste tous les lundi à 14h que le mercredi par exemple … Pareil, pour la psychomotricité, on condense tout sur le mercredi, ce qui ne fait qu’accélérer encore plus le rythme de folie !

        Mais en effet pour avoir tester plusieurs mois de congé parental à trois reprises, je sais très bien que je ne serai pas pour autant Bree Van de Kamp 🙂 (et tant mieux à vrai dire hihi)

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