Un deuxième bébé en solo #7 – Le rendez-vous avec la psychologue – Partie 1

Un deuxième bébé en solo #7 – Le rendez-vous avec la psychologue – Partie 1

Ah ce rendez vous psy ! Je crois que c’est l’article que j’ai eu le plus de mal à écrire tellement j’ai vécu les choses intensément.

Pour te remettre dans le contexte, dans le cadre de la démarche de PMA solo, deux rendez-vous avec un ou une psychologue sont prévus (spoiler alert, je n’en ai finalement fait qu’un seul). Cette rencontre est obligatoire pour valider le dossier et pouvoir continuer le processus. 

Avant de rentrer dans le détail de l’entretien, je te livre mon ressenti général. Le sentiment qui m’a dominé est que je n’ai pas aimé ce rendez vous, j’ai eu le sentiment de passer un interrogatoire,  je me suis sentie jugée sur ma capacité à être mère et j’ai trouvé ça particulièrement injuste de devoir passer par cette étape. J’ai aussi eu le sentiment de devoir rentrer dans le moule, de devoir mettre de côté, le temps du rendez-vous, toutes mes convictions et mes valeurs et de « jouer le jeu » afin que mon dossier soit validé. 

Finalement je m’en suis bien sortie puisque j’ai pu continuer ma démarche. Mais cela ne s’est pas fait  sans heurts… Allez c’est parti, je te raconte ! 

Le rendez-vous

Nous sommes au mois de juin 2022, il fait beau et chaud, et me voilà en route pour le CECOS. Je n’y vais pas spécialement le cœur léger ; je me sens stressée mais déterminée.

J’ai pris le temps de bien préparer ce rendez-vous. Ça a été l’occasion pour moi de reposer mon projet sur papier, mes envies, mes craintes, la façon dont je me projette dans cette future vie à trois, mon organisation, etc. Dans un coin de ma tête j’ai l’impression de préparer un entretien d’embauche mais le déroulé du rendez-vous m’a confirmé que j’avais eu raison de bien me préparer. Cela m’a permis d’être plus confiante, bien au clair et donc plus fluide dans mes réponses.   

Officiellement, lorsque la médecin du CECOS me présente la démarche, l’objectif du rendez-vous avec la psychologue est de m’aider à mieux appréhender la démarche de parentalité hors couple et de m’accompagner dans le discours à tenir à l’enfant sur ses origines. Mais dans les faits cela ressemble bien plus à un “entretien d’évaluation” pour savoir si je serai une « bonne » maman solo. 

La psychologue est une dame d’un certain âge qui, de premier abord, à l’air plutôt sympathique et rassurante. Les premières questions qu’elles me posent sont assez basiques : qui-je suis ? Est-ce-que j’ai déjà un.des enfant.s ? Quel est mon travail ? Pourquoi je souhaite un deuxième bébé ? Mais rapidement, les questions plus insidieuses arrivent. 

Image par Max de Pixabay

Après que je lui ai expliqué mon histoire et mon contexte familial, la psy me demande pourquoi je ne souhaite pas « attendre » ? A l’intérieur je bous. A l’extérieur, je joue la fausse naïveté. Attendre quoi ? Mais je sais très bien ce qu’elle sous-entend par là : dans la mesure où je suis relativement jeune et relativement hétérosexuelle, pourquoi je n’attends pas de me remettre en couple pour faire un enfant « normalement ».

Je garde mon calme et je dégaine mon plus beau sourire. Je lui explique, très posément, que je ne vois pas les choses de cette manière, qu’avoir un deuxième enfant est un projet très important pour moi, que c’est un objectif de vie, alors que le couple ne l’est pas. Je suis actuellement ravie de ma vie de célibataire et même si cela vient à changer un jour, je n’ai pas envie de conditionner mon envie de bébé à l’envie de quelqu’un d’autre. Bref, je suis prête et donc, non, je n’ai pas spécialement envie d’attendre. Elle semble plutôt convaincue par la réponse. Ouf ! 

On parle ensuite de ma future organisation, de mon emploi du temps, du mode de garde, de mon budget… Ça n’est pas inintéressant mais encore une fois est ce qu’on pose ces questions aux couples hétéro ? 

Je lui explique comment je vais m’organiser pendant la grossesse et après la naissance du bébé, avec mes proches qui seront présents à tour de rôle. Je lui explique comment je projette la préparation à l’accouchement et la naissance en elle-même. Je lui parle également de mon rythme après, du mode de garde choisi, de mon rythme avec le boulot. 

On échange longuement sur la nécessité de me garder du temps pour moi. L’un de mes principaux points de vigilance est d’arriver à me garder des moments pour « remplir mes réserves ». En solo avec un ou deux enfants, la difficulté que j’appréhende le plus est de ne pas pouvoir passer le relai « sur demande ». Personne en fin de journée à qui refiler le bébé hurlant et personne pour alterner les nuits. Dans mon organisation projetée je prévois donc de prendre un 80% au boulot (qui ne soit pas le mercredi) tout en laissant bébé à la crèche 5 jours semaine. J’ai également prévu de m’organiser pour faire venir des proches à minima un week-end sur 4 pour pouvoir passer le relai. Je lui détaille mon tableau Excel avec le budget et mon organisation prévisionnelle pour les courses, le repas et le ménage. Avec un bébé on ne peut jamais rien prévoir alors autant que le reste soit le plus calé possible !  

Sur ce domaine, la psy est très encourageante, elle voit que je suis déjà bien opérationnelle et consciente de ce que peut représenter l’arrivée d’un bébé, surtout en parentalité solo. Ouf bis. Pour le moment, je ne m’en sors pas trop mal ! Mais le plus dur reste à venir !

Je te dis donc à très bientôt pour te raconter la suite de ce rendez-vous ! 😉

Tu souhaites toi aussi rejoindre notre fine équipe de chroniqueuses et écrire pour Bribes de Vies ? Pour notre anniversaire, nous ouvrons nos portes à de nouvelles chroniqueuses ! Toutes les informations se trouvent ici, tu as jusqu’au 21/04 pour nous envoyer ta candidature. Nous avons hâte de te lire !

3 commentaires sur “Un deuxième bébé en solo #7 – Le rendez-vous avec la psychologue – Partie 1

  1. Je comprends cette très désagréable sensation d’être jugé pour obtenir « l’autorisation » d’avoir un enfant solo. Cependant, ce qui me contrarie, c’est que ce ne soit pas une étape obligatoire pour TOUS les projets d’enfants, peut importe la configuration de son milieu d’accueil. Je change de sujet, je sais…Je travaille au contact d’enfant et tellement, tellement, ne sont pas accueilli avec l’amour minimum qui leur est du…Ils n’ont pas demandé à venir au monde, alors pourquoi leur faire ressentir qu’ils ne sont pas désiré (mais je voulais tellement un garçon !!! (ba c’est une fille désolée faudra faire avec) / un 4e enfant c’est pour qu’on soit un nombre paire sinon y’en aura toujours un exclu (????) ; ma soeur en a 2, j’en voulais plus qu’elle ! (????)…); je veux qu’on s’occupe de moi quand je serai vieux (??????????) ; comme on n’est pas la, ca les occupe d’avoir un bébé à charge et après ca leur fera moins de corvée chacun (?????). Bref, je milite pour les entretiens pre conception ainsi que pour l’avortement afin que chaque enfant soit attendu avec de l’amour. Alors qui sommes nous pour juger ? Les conditions matériel, le temps libéré, c’est annexe si l’enfant est aimé, s’assurer de cela est deja énorme …(rien à voir donc avec le milieu social/ éducatif ect). Que les parents prennent conscience que c’est un être humain qu’ils vont mettre au monde, un nouvel habitant de la planète, et non un accessoire de mode, de la main d’oeuvre ou répondre à une tradition aveuglement sans désir … c’est tres tres loin d’être le cas.

    J’aime

  2. Pour ma part, je ne suis pas trop fan de cette étape obligatoire dans le parcours PMA français en cas de don.

    On peut désirer un enfant pour toutes sortes de bonnes ou de mauvaises raisons, mais je ne vois pas comment un psychologue pourrait évaluer cela en une séance .

    Pour moi, dans le cas d’une parentalité solo, je pense qu’une enquête sociale aurait plus de sens (avec des critères objectifs pour évaluer la situation de la personne, comme dans le cas d’une adoption par exemple)

    J’aime

  3. bonjour,

    merci pour ce témoignage, j’ai également eu recours à la PMA solo en Belgique pour mon premier enfant et je me suis inscrite dans le parcours pour un 2ème enfant. en bELGIQUE, l’étape psychologue est obligatoire également et cela me paraît totalement injuste. je ne suis pas sûre que tous les couples qui passeraient par cette étape pour avoir un enfant la réussiraient haut la main.

    J’aime

Laisser un commentaire