Naissance de P’tite Lu – Partie 2

Naissance de P’tite Lu

Partie 2

Suite de l’article Naissance de P’tite Lu – Partie 1

Le déni

Je prends mon bain, cela me fait du bien mais j’ai de nouveau des contractions avec pour finir l’envie de pousser, je me retiens puisque pour moi ce n’est pas le bon moment. Je n’ai pas eu la phase d’accélération et le bébé n’est pas descendu.

Mon mari s’est recouché, comme moi il n’a pas dormi et il vaut mieux qu’il soit en forme pour nous conduire à la maternité !

Je me mets ensuite dans le salon contre mon ballon, tête et bras dessus et je me berce doucement. Les contractions ne sont pas plus fortes, ni plus rapprochées, c’est cette envie de pousser à la fin qui est finalement plus gênante que les contractions.

Mon mari se réveille vers 9h, me voit comme ça et décide de rappeler la sage-femme. Mais moi je ne me sens pas toujours pas dans cette phase soi-disant intense, les contractions sont toujours très espacées, irrégulières et pas plus fortes, il n’y a que cette envie de pousser qui est étrange. C’est ce que j’essaie de lui expliquer mais je n’ai pas trop envie de parler pour ne pas sortir de nouveau de ma bulle.

La sage-femme nous redit de venir quand nous le souhaitons mais la salle nature sera occupée, il y a un autre accouchement du programme en même temps que nous…

Mon mari se prépare, je laisse encore passer du temps, je ne le sens pas trop, j’ai peur qu’ils nous renvoient chez nous. Je ne sais pas de trop si c’est vraiment le moment, je trouve les contractions trop irrégulières. Mon époux les chronomètre pour voir et là miracle, elles sont en faites bien toutes les 3-4 minutes ! c’est déjà ça ! Et là je réalise que je vais avoir du mal à m’habiller, mes gestes sont difficiles avec les contractions rapprochées. Mon époux m’aide à me préparer et nous partons.

Direction la maternité !

J’ai eu deux contractions en voiture mais heureusement pas d’envie de pousser !

Arrivée à la maternité on nous laisse passer, nous montons au 1er étage, au service maternité que nous connaissons bien. Je pousse de petits gémissements pour paraître au plus mal, pour ne pas avoir à parler. Je ne me sens toujours pas complètement légitime d’être venue si tôt mais cette envie de pousser me semble étrange, je serais quand même rassurée qu’ils puissent m’examiner.

Je suis installée dans une salle d’accouchement normale puisque la salle nature est occupée. Mais à ce moment là je n’en n’ai plus rien à faire et je suis contente car il y a dans cette salle une fenêtre contrairement aux deux autres pièces d’accouchement standard. Et je n’attends qu’une chose : savoir à combien est mon col !

J’enfile la tenue de l’hôpital. On m’examine. Je suis ouverte à 10 cm. Le col est complètement ouvert ! Je suis trop contente, j’ai réussi ! et je suis donc bien légitime à être installée sur ce lit. Mon mari est envoyé pour m’inscrire. On me pose un cathéter mais je bouge pour passer sur le côté, les contractions sur le dos sont en effet impossible à gérer ! La sage-femme me le repositionne mais je demande si je peux bouger. « Oui comment souhaitez-vous vous mettre ? ». Ben à quatre pattes pardi ! Je m’installe sans parler. Le siège est incliné je me tiens à la rambarde du lit, nouvelle contraction. Mon époux revient vite heureusement. C’est le seul à qui je parle enfin « je suis ouverte à 10, tu te rends compte, on a réussi ! notre petite va sortir ! »

Sinon les seuls mots que je prononce seront « oui, oui » à la question « Vous êtes sûr que vous êtes bien installée comme ça ? »

 80% des femmes françaises accouchent sous péridurale (même si c’est l’inverse en Angleterre ou au Pays-Bas par exemple) donc sur le dos et dans cet hôpital il y a un programme spécial pour les accouchements physiologiques, donc les sages-femmes de ce service n’étaient pas habituées !

Moi je continue mes ohm, je demande à mon époux de les prononcer avec moi, sa voix grave me rassure dans ce tumulte de l’hôpital.

Et je ne sais pas trop quoi faire de plus. Si je suis à 10 cela devrait être imminent ?!

Ma sage-femme du programme a fini son accouchement de la salle nature et peut venir s’occuper de moi ! Je connaitrai alors la phase de désespoir, ce fut bref mais intense, je crie « au secours ! » (voix en off dans ma tête : arrête tu es ridicule !) moi qui poursuit malgré tout « à l’aide ! » Là c’était enfin parti ! Et instinctivement, j’ai pu commencer à pousser en m’accrochant au cou de mon époux, juste à côté qui me soutenait aussi bien physiquement que moralement, mon phare dans la tempête.

La poussée

La phase de poussée s’est très bien passé, ce fut intense, mais je pouvais faire des pauses, je contrôlais tout. Le passage de la tête fut le plus sensible et cela m’a grandement soulagée lorsque la sage-femme avec mon accord a percé la poche des eaux, la pression a diminué.

J’ai pu pousser pour faire passer la tête, faire des pauses, passer les épaules. Et en effet la sensation de vide lorsque le bébé sort est étrange.

J’ai rapidement eu mon bébé sur moi. P’tite Lu m’a paru directement très belle, sa peau était déjà devenue presque rosée, elle avait de petits cheveux, sa peau était bien lisse. Elle m’a paru grande posée sur mon torse et mon ventre. Mais comment faisait-elle pour rentrer dans mon ventre !?

Le plus désagréable fut finalement la fin : faire sortir le placenta, se faire appuyer sur le ventre pour que tout sorte bien, avoir deux points à recoudre, faire pipi dans un plateau.

Avec mon bébé sur moi, mon époux à mes côtés, j’étais heureuse, cet accouchement s’était magnifiquement bien passé ! Et 1ère tétée, une sensation étrange mais pas désagréable et je fus contente que P’tite Lu arrive à téter aussi rapidement.

Crédit photo : Laura Garcia

L’équipe médicale a été top, ma sage-femme m’a beaucoup encouragée, m’a félicitée. Elle a dit qu’on était top avec la patiente d’à côté qui avait accouché rapidement également. C’est sûr 1h30 à peine à l’hôpital et notre fille était sortie ! L’équipe ordinaire voit rarement ça et j’ai eu l’impression positive et réelle que tout le monde était content. Ma sage-femme affirmait, ça c’est une patiente du programme physiologique, elle était prête !

Moi j’étais sur mon petit nuage et j’y suis restée toute la durée du séjour à la maternité.

Et puis ensuite avec le recul je me suis rendu compte que j’avais quand même beaucoup attendu, heureusement que je n’ai pas accouché à la maison ! Et que, ce n’était pas possible que je n’ai pas reconnu la phase d’accélération à ce point alors que c’était vraiment bien présent ! Du coup je ne peux vraiment pas dire ce que j’attendais de plus… Heureusement j’ai le droit de tout mettre sur le dos de mes hormones. Et mon mari, phare dans la tempête, a bien joué son rôle en insistant pour qu’on parte !

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