Vacances à vélo, épisode 1 : la Seine à Vélo (suite et fin)

Vacances à vélo, épisode 1 : la Seine à Vélo (suite et fin)

La dernière fois, je t’ai laissé à Rouen, après une journée longue et pleine de rebondissements. Voici donc la suite du trajet !

Étape 4 : La Bouille –> Jumièges

Après un petit déjeûner passé à courir après la Poupette (qui ne marche pas debout, mais trace à quatre pattes !), on repart, toujours sous cette lumière de Normandie qui est quand même particulière, je comprends pourquoi les impressionnistes étaient ambiancés. 300m plus loin, première crevaisons.

Mais le vélo, c’est pas linéaire. C’est une étape difficile pour tout le monde. La Poupette est crevée. Les pneus aussi. Il fait très chaud, il n’y a pas d’ombre.

On finit par arriver à Jumièges, il est encore tôt, c’est exprès pour avoir le temps de visiter l’abbaye. Et on n’est pas déçus du voyage: c’est très beau. Majestueux et poétique à la fois. Surprenamment, il y’a peu de monde (on est début Août, en pleine saison haute). On se ballade, c’est un peu un moment suspendu.

Et bonus « boss de fin de niveau », on arrive à l’hôtel et en defaisant les sacoches … on n’a plus qu’une seule couche. C’est pas assez. Google maps, y’a une pharmacie à 2.5km, je repars (on va pas risquer les pneux fragiles de Monsieur Sans Chaussettes !), et trouve un paquet énorme de couches un poil trop grandes: ça fera l’affaire.

On comprend aussi pourquoi le vélo n’arrête pas de crever : le pneu est mort: ses flancs sont craquelés, la chambre à air sort par endroit et au moindre contact: pfuiiiit ça perce. Faudra s’arrêter à la prochaine boutique.

La fin de soirée est quand même assez cool, petit saut dans la piscine, un bon repas, et tout le monde au lit ! (et oui, on a réitéré la stratégie de la fenêtre entrouverte pour aller prendre l’air dehors une fois la Poupette couchée).

Étape 5 : Jumièges –> Saint-Aubin sur Quillebeuf

On part tôt, on sait qu’on va crever. Et en effet, 20 minutes plus tard, je pose ma 1ère rustine (on n’a plus de chambres à air neuves). Pendant ce temps, la Poupette découvre le concept de mûres (= bébé tout violet). On est sur une voie ferrée arborée (ombre !!), très agréable. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas !

Moment marrant pour moi, on longe des usines avec lesquelles je travaille au quotidien, c’est un peu décalé et je prends des photos pour les collègues.

Pause nouveau pneu (et repas ! Je crois bien que c’était notre 2nd et dernier pic-nique du voyage), et on traverse le village de Victor Hugo. La fin est de nouveau très absurde, on traverse une usine, avec panneaux « site dangereux si ça sonne foutez le camp fissa » et des petits logos « Seveso ». Petit bac pour traverser et c’est l’arrivée. Enfin, presque, on dort en haut du village. Réalité: 500m un peu raide. Ressenti: l’alpe d’Huez (rien de moins).

On est dans une chambre d’hôte hyper champêtre (et très bien équipée), et on fera un dodo sous le doux son des raffineries en contrebas.

Étape 6 (et dernière) : Saint-Aubin sur Quillebeuf –> Le Havre

On part en fanfare, direction le bac. Qui … ne flotte pas, sombre histoire de grandes marées, circulez y’a rien à voir.

Du coup, Google maps et plan B.

Si tu te rappelles bien, on a dormi « en haut » ce qui signifie que le bac est « en bas ». On commence donc par remonter tout ça (via une route beaucoup moins raide, ça change tout). Puis on traverse un bled nommé Saint-Aubin, et on découvre l’existence du club à priori assez sélect des Saint-Aubins d’Europe.

A partir de là, c’est très joli (et il y a des mûres). On traverse le marais vernier qui est encore vaguement vert (la canicule ne l’aura pas !). Ce nom me disait quelque chose, comme si j’y avais déjà été (hautement improbable, mes incursions en Normandie se comptent sur les doigts d’une seule main). Et je crois qu’en fait, c’est dans un des bouquins d’Arsène Lupin que j’ai dévoré quand j’étais ado (s’il te prend l’envie de les lire ou les relire, j’ai essayé, et ça a assez mal vieilli !). En tout cas c’est vraiment hors du temps, toujours cette lumière à la fois douce et intense, très champêtre, chevaux, chaumières, tout y est.

Et puis on monte (jolie vue), on descend, on remonte (jolie route), on redescend, et on arrive au bord de la Seine. C’est joli mais … On est du mauvais côté !

Et oui, le plan B passe par le pont de Normandie ! Et oui, on peut y accéder en vélo, il y’a d’ailleurs une bande cyclable, mais ayant une Poupette sur le porte bagage on est pas très rassurés et on emprunte la bande « piétons » qui est elle séparée de la chaussée par une petite bordure.

Expérience assez impressionnante, c’est très haut, la vue est assez incroyable, et par chance y’a ni trop de vent ni trop de circulation. Je tiens à préciser qu’on est plutôt très organisés: on a pensé à récupérer la tétine avant la traversée pour éviter tout drame insurmontable.

La fin est plutôt urbaine, on longe des usines (ouais, celles-la aussi je les connais via le travail – même si c’est plus éloigné de mon périmètre professionnel !), et finalement on arrive au Havre.

On descend du vélo, la Poupette est une petite pile électrique et c’est la fin du voyage. Petit tour à la plage, glace, et crêperie: on fête ça dignement !

Le retour se fera en train (premier train annulé, 2nd train desserte modifiée, mais c’est finalement parfait, on y gagne une correspondance !), et on prendra les premières gouttes d’eau du voyage sur le retour entre la gare et la maison.

Au total, pas loin de 250km en 6j (sans compter le détour pour les couches !). Un petit paquet de chambres à air (et de rustines). Pas mal de glaces. Quelques bières, et beaucoup de souvenirs.

Pour moi, c’est un grand moment de famille, ce voyage. En dehors de l’aspect vélo et tout, comme je l’ai dit en intro j’étais très angoissée dans ma maternité. Et ça a vraiment aidé à ouvrir les possibilités, et à arriver dans cette phase hyper chouette de la parentalité où les projets sont possibles, où tu crées ton univers de famille, où tu intègres ton enfant dans ton monde et tu te rends compte qu’il adore ça. Et c’est un multiplicateur de moments positifs. Et ça, c’est vraiment très chouette.

NB: toutes les infos pratiques sont ici: https://www.laseineavelo.fr/

3 commentaires sur “Vacances à vélo, épisode 1 : la Seine à Vélo (suite et fin)

  1. Féliciations dites! franchement quand je vois tout ça, tu ne me semble pas très angoissée ^^! Les trois dernières phrases sont vraiment très belles, ça me donne chaud au coeur ! j’ai l’impression qu’avec mes fils de 3 et 5 ans je n’y suis pas encore, alors fou que vous y soyez arrivés à 15 mois! De notre coté on les as intégrés à nos projets dès leurs 6 mois, mais non sans gros bagages (dans les deux sens : méga pharamcie de voyage et matériel de puericulture en tout genre dont un giga sac de jeux, mais aussi gros stress, tension de leur planning à respecter, frustration de ne pas profiter des quelques visites ou activités ‘ »plus pour grands » qu’on s’occtroient, routine repas-vaisselle-course-lessive dont on ne se libère pas…). Avec les années les choses sont petit à petit plus simple bien sûr, mais du coup on est plus ambitieux dans les destinations aussi, alors le stress continu ahah

    Aimé par 1 personne

    1. Donnez moi un vélo et je suis une femme nouvelle !
      On a toujours fait des plans de ce genre, adultes, et même enfant pour moi (avec ma famille), c’est vraiment un « terrain connu », on est déjà partis plusieurs semaines avec juste une tenue de rechange chacun, on est rodés à la logistique que ça implique (marrant que tu mentionnes la lessive d’ailleurs, parce que pendant ces voyages c’est lessive à la main tous les soirs et transformation de la chambre en camping avec des trucs qui sèchent partout !).
      Après on a adapté beaucoup de choses, on arrive à faire des visites, même des musées et tout ça mais pas au même rythme que sans enfants. Mais par contre, on n’a pas été au cinéma depuis des années. Un resto où on se pose toute la soirée avec apéro, etc, ça n’arrive qu’une ou deux fois par an et avec un coup de main des grands parents (on n’a pas passé le pas de prendre un(e) baby-sitter encore). Moi ça me manque pas, en tout cas pas pour le moment.
      Je sais pas si y’a pas un facteur temps aussi. On travaille tous les deux beaucoup, et du coup les moments en famille sont plutôt courts, je suis un peu dans un mood « quoi qu’il arrive je suis contente ». En tout cas dans mon fonctionnement perso ça joue beaucoup, je suis jamais une aussi bonne mère que quand c’est par intermittence.

      J’aime

Laisser un commentaire