Journal d’une grossesse #1 – Le tout début

Journal d’une grossesse #1 – Le tout début

Je t’ai annoncé, dans mon dernier article, une bonne nouvelle. Je suis enceinte depuis quelques semaines et bébé est annoncé pour cet hiver.

Lorsque cette grossesse démarre, j’ai fait une fausse couche deux mois auparavant. Je suis en arrêt de travail depuis quelques semaines car les choses dans mon boulot sont très compliquées. Je ne suis pas dans une phase très sereine de ma vie. Il y a plein de belles choses qui arrivent, cette nouvelle grossesse, la perspective d’une vie à 4 puis à 5, des vacances, le printemps… mais je suis un peu perdue professionnellement et j’ai du mal à me projeter dans le futur. 

Je suis très fatiguée émotionnellement, globalement assez stressée et à fleur de peau. J’ai du mal à être très ancrée et en phase avec mes émotions et j’ai l’impression de subir un peu mon quotidien. C’est dans ce contexte un peu particulier que débute cette deuxième grossesse, 8 ans et demi après celle de Petit Viking.

Je fais le premier test de grossesse un peu en avance… Comme d’habitude, c’est difficile de tenir. Et puis cette fois j’ai un bon feeling. Je sens que ça va marcher sur ce cycle ! Après la fausse couche de décembre j’ai besoin de rester optimiste. 

Bingo, le test est positif ! Ouiiiiiiii. Je suis trop contente et en même temps morte de trouille… J’ai tellement peur que tout s’effondre comme la dernière fois… Je refais un test deux jours plus tard, et encore deux jours plus tard. La deuxième barre est de plus en plus foncée. 

Je préviens ton papa. Pas d’annonce mémorable. Nous sommes tous les deux sous les couettes et on discute de notre déménagement qui approche. Il sait que mes règles arrive bientôt et je lui dis simplement que j’ai fait un test positif. J’espère que cette fois tout se passera bien. Je sens qu’il est content. Prudent, mais tellement content.

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Dans le train pour Paris, je relis Trois mois sous silence de Judith Aquien.

Ça me fait tellement de bien, je retrouve mes symptômes et mes angoisses au fil des pages. Cette fatigue intersidérale, la peur, à chaque fois que je vais aux toilettes, de voir des traces de sang, l’inquiétude, l’envie de se projeter sans pleinement y arriver…  

S’il y a bien une “règle” que je n’ai pas respectée avec cette grossesse c’est de garder le secret les trois premiers mois. 

Je préviens deux de mes amies environ deux secondes après le test. J’ai besoin de partager… mes angoisses, mes craintes. Elles sont ravies et m’envoient toutes leurs bonnes ondes ! Mes parents aussi sont au courant très rapidement. Ils savent que j’attends ce bébé depuis très longtemps et j’étais chez eux, à Noël, quand j’ai fait ma fausse couche. 

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J’ai plein de symptômes. Je ne me souvenais plus que ça arrivait aussi vite et aussi fort. Je suis tellement fatiguée, c’est inhumain, je me traîne, j’ai l’impression d’avoir 90 ans. J’ai tout le temps faim et la capacité respiratoire d’une tortue anémiée. Les séances de running et de fitness sont une torture tellement mes batteries sont à plat.

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Aujourd’hui c’est le premier rendez-vous avec la sage-femme, le feeling est plutôt bon. Elle me demande mon historique, mon parcours, ma vie actuelle et elle comprend, sans que je n’ai rien besoin de dire, sans me juger aucunement, que ces premières semaines sont difficiles à vivre. Elle m’écoute, me rassure et me trouve, dès le lundi suivant, un rendez-vous pour l’écho de datation juste à côté de chez moi avec une de ses collègues. Elle me conseille d’essayer de voir les choses étape par étape, tout au long du premier trimestre. Elle est confiante et sereine. J’essaie de faire comme elle. Dans la foulée je file faire ma prise de sang au labo. 

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J’écoute le podcast In utero quand je vais marcher et notamment les premiers épisodes qui sont consacrés aux premiers jours de grossesse. C’est tellement passionnant (même si le ton de la journaliste m’insupporte au plus haut point) et j’imagine tes petites cellules s’organiser dans mon corps ; il y a quelque chose de magique. 

Le lundi arrive et on a rendez-vous pour l’échographie de datation à 12h. La matinée est un peu longue. Je suis impatiente et en même temps, j’appréhende tellement. BAE vient avec moi, on arrive pile à l’heure et on a à peine le temps de s’asseoir en salle d’attente que la sage-femme nous accueille. Elle est très bienveillante elle aussi. On ouvre le dossier et très vite on passe dans la salle pour l’écho.

Elle commence par une échographie externe et au moment où elle pose la sonde sur mon ventre je vois le sac. Elle nous confirme qu’on voit très bien la grossesse. Je fonds en larmes, je suis tellement secouée de sanglots qu’elle ne peut plus rien voir. Elle me tend une boîte de mouchoirs, me rassure et me dit qu’on a tout notre temps. Elle reprend l’examen et nous fait écouter le cœur. Je me sens tellement soulagée. BAE serre fort ma main. Il n’était pas inquiet mais je le sens heureux.

Tu fais 6 mm, je suis à 6 SA+2 et ton petit cœur bat tout comme il faut…