L’âge adulte

L’âge adulte

À quel âge tu t’es senti.e adulte ? À 18 ans, quand tu as eu le permis de conduire et le droit de voter ? Quand tu es entré.e dans la vie active et as eu ton premier emploi ? Ou alors quand tu t’es marié.e, as eu des enfants ?

Photo de Ralph David

Maintenant que j’approche de la quarantaine (ouch !), j’ai l’âge de mes parents dans mes souvenirs d’enfance. Et dans ma mémoire, ils étaient grands, dignes et responsables : adultes quoi. Mais moi au même âge ? Je ne me sens pas du tout comme ça…

Alors certes, aux yeux de la société je suis une adulte presque accomplie : je suis propriétaire de ma maison, je paye mes factures, je fais ma déclaration d’impôts, j’amène mon fils à l’école… Et si je me rends compte que j’ai bien entamé la trentaine par de nombreux aspects (coucou les cheveux blancs et le mal de dos dès que je ne dors pas dans mon lit), le reste du temps je regarde encore des dessins animés, je construis des Lego, je joue à la bagarre avec mon mari et je ricane en entendant des blagues potaches. Je ne suis du coup pas si différente de celle que j’étais il y a 20 ans. Plus ancrée dans mes habitudes, plus sûre de mes goûts, plus affirmée dans mes opinions certainement. Plus responsable aussi, par la force des choses. Mais plus digne, plus adulte ? Je ne sais pas.

Il n’y a pas eu de déclic, de réveil soudain avec cette bascule du côté obscur de l’âge. J’ai juste continué mon petit bonhomme de chemin, j’ai fini mes études, me suis installée à l’autre bout de la France, acheté un appartement, fondé une famille… La vie suit son cours, mais dans ma tête mon âge ne représente pas vraiment mon état d’esprit. Ou du moins, pas celui d’un adulte comme je voyais ceux que je projetais en mes parents. Parce qu’il y a encore des moments où j’ai l’impression de jouer un rôle, comme si je m’amusais à être « grande » (mention spéciale aux réunions de parents d’élèves…). Comme si je n’étais pas légitime mais juste une gamine cachée sous un costume d’adulte.

Donc, je me pose la question : quand devient-on adulte finalement ? Est-ce que, trivialement, c’est quand on est indépendant.e financièrement ? Ou, avec plus de philosophie et comme l’a dit une lectrice en commentaire, quand on met ses parents à leur juste place d’êtres humains ? Et si, somme toute, ce concept d’âge adulte n’était qu’une vaste supercherie ? Je ne suis pas sûre d’avoir les réponses, mais ça m’intéresse beaucoup de savoir ce que toi tu en penses.

5 commentaires sur “L’âge adulte

  1. Je me retrouve en tout points dans ton article ! À 44 ans, j’ai toujours l’impression de « jouer ». C’est pire depuis que j’ai changé de travail, j’ai l’impression de jouer à la chef (gros syndrome de l’imposteur). Depuis que Pirlouit est avec nous j’ai l’impression d’être un peu plus adulte, mais j’ai surtout ce sentiment que je me sentirai vieille avant de me sentir « adulte ».

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  2. à 35 ans je me sens rarement adulte, encore moins « une dame », malgré mes mèches blanches et mes deux enfants!.. le seul moment où je me sens vraiment adulte c’est dans la cour de l’école maternelle, où je me vois dans les yeux des enfants comme la « maman de » 🙂 ! Et puis je me sens une personne ‘responsable’ (d’arriver à temps à l’école, de faire consciencieusement mon travail, de payer mes impôts..) et peut-être que c’est ça en vrai être adulte? Mais j’ai tendance à penser que tous les humains font un peu « semblant de gérer » au fil de leur vie, et nos propres parents n’étaient probablement pas si dignes que ça à 40 ans!

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  3. A 35 ans, je ne me sens pas adulte non plus. J’ai souvent l’impression d’être une usurpatrice. A part quand il faut prendre des décisions importantes pour mes enfants et que c’est moi qui réfléchit aux options, choisit et applique ma décision (avec mon époux).

    J’en ai parlé à ma maman qui a la même impression que moi depuis 60 ans ! Et qui dit que ca ne s’arrange pas avec les enfants adultes ni avec la retraite.

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  4. Je découvre ton article, et c’est drôle parce que c’est un sujet que je voulais aborder depuis longtemps dans un article !

    Moi, je me suis sentie adulte quand j’ai perdu mon côté enfantin… un peu par la force des choses, à l’arrivée des jumeaux. En quelques mois (et non, pas du jour au lendemain !) je me suis sentie comme « basculer » de l’autre côté, comme si j’avais perdu une sorte d’innocence, de « liberté », le petit brin de folie qui me raccrochait à l’enfance, à l’adolescence. D’un coup, trop de responsabilité, trop de charge mentale et domestique, trop de fatigue, trop de doutes, trop de crises, trop dur… Mais parallèlement, plus je me sentais « adulte », plus je me suis sentie sure de moi, capable d’affirmer mes options et mes choix, d’exprimer mes mécontentements.

    Mais j’avoue que mon âme d’enfant me manque parfois ! Alors j’ai envie de dire : c’est pas grave de ne pas se sentir adulte, de toute façon probablement que nos parents ne l’étaient pas non plus !

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