Briller autrement
Le 2 avril a lieu la journée de sensibilisation au trouble du spectre de l’autisme. De plus en plus mis en lumière, ce trouble reste pourtant encore mal connu du grand public. N’hésitez pas à lire et en parler autour de vous, surtout aux enfants, pour qu’explose la bienveillance autour de ces êtres extraordinaires.
Il était une fois, dans une petite contrée, deux enfants qui, tous les soirs, s’installaient dans l’herbe pour observer le ciel. Ils s’appelaient Galathéa et Sirius. Bien que semblables aux autres en apparence, ils portaient en eux un monde qui leur était propre.
Galathéa était une petite fille au cœur lumineux et aux yeux pétillants de curiosité. Son esprit vif et rapide s’animait d’une énergie indomptable. Elle aimait que tout aille vite, toujours vite, à l’image du flot incessant de ses pensées. Attendre ? Très peu pour elle. Elle voulait tout savoir, tout comprendre. Bouger, écouter des histoires sans fin, et surtout, découvrir de nouvelles choses pour mieux les raconter. Elle avait mis du temps à parler, mais une fois lancée, rien ne pouvait plus l’arrêter.
Sirius, quant à lui, était un petit garçon frêle et timide, discret et fuyant, mais tout aussi avide de découvertes. Dès ses premiers instants, ses yeux perçants et curieux s’étaient ouverts sur un monde qui, bien souvent, lui semblait trop. Trop bruyant, trop lumineux, trop envahissant. Chaque sensation était une vague qui le submergeait, chaque bruit un ouragan. Alors, il préférait se cacher, se faire oublier. En réalité, il aurait voulu rester accroché à sa maman pour toujours. Chaque geste, chaque mot, chaque instant lui demandait une énergie considérable. Souvent, il se sentait incompris, au point d’exploser. Pourquoi personne ne voyait à quel point tout était difficile pour lui ?
Heureusement, il y avait Galathéa, jamais très loin. Elle, elle le comprenait. Entre eux, ce fut un véritable coup de foudre dès leur première rencontre, quatre ans plus tôt. Instantanément, ils s’étaient aimés.
Bien que leurs mondes fussent différents, un lien profond et inébranlable les unissait. Sirius, perdu dans le tumulte des bruits et des sensations, trouvait du réconfort dans la douceur des bras de Galathéa. Et Galathéa, affrontant ses propres batailles intérieures, puisait une force immense dans les rires et les chansons que Sirius lui offrait.
Un jour, ils se donnèrent une mission : trouver une étoile qui brillerait spécialement pour eux. Un guide, un repère dans un monde parfois si flou. Leur quête fut longue et semée d’embûches. Ils traversèrent des forêts de rires et des ponts arc-en-ciel, des océans de silence et des montagnes de doutes. Mais jamais ils ne renoncèrent. Car à chaque étape, ils apprenaient à comprendre et à célébrer leurs différences.
Il leur arrivait de se disputer. Dans ces moments, Sirius pouvait perdre le contrôle et se montrer brusque, tandis que Galathéa, blessée, fondait en larmes. Mais jamais leur querelle ne durait longtemps. Ils finissaient par s’apaiser, par se retrouver, et reprenaient leur chemin, ensemble.
Puis, après des mois de recherches, ils la trouvèrent. Une étoile particulièrement lumineuse, plus brillante que toutes les autres.

Elle scintillait d’une lumière douce et vive. Parfois, elle disparaissait derrière un nuage, mais lorsqu’ils s’éloignaient, elle réapparaissait, encore plus éclatante. Unique et magnifique, à l’image de leurs esprits, parfois difficiles à comprendre pour le monde, mais prêts à rayonner pour ceux qui savaient les voir.
Galathéa se tourna vers Sirius et dit : « Sirius, tu sais, cette étoile, elle est un peu comme toi et moi. Elle est différente des autres, mais elle éclaire tout autour d’elle. »
Sirius sourit, un sourire aussi doux qu’un rayon de lune. « Oui, c’est comme quand je mange du fromage fort, ou que j’ai besoin de goûts très intenses. Tout le monde trouve ça bizarre, mais si c’était une autre étoile, elle serait comme toutes les autres. Nous, on est comme cette étoile. »
Les deux enfants continuèrent à explorer, à s’épauler, à se comprendre. Chaque jour, ils apprenaient à s’adapter, à créer des chemins où personne n’avait encore posé les pieds. Sirius se souvenait de la fois où les bruits l’avaient submergé, le poussant à se cacher dans un coin. Galathéa l’avait retrouvé, lui avait pris la main et lui avait montré qu’elle comprenait ses peurs. Ensemble, ils avaient fait taire le vacarme du monde pour mieux entendre la mélodie de leurs rires.
Désormais, ils savaient que, même si le monde ne comprenait pas toujours leur manière de vivre, leurs préférences ou leur perception des choses, ils n’étaient jamais seuls. Chaque sourire, chaque regard échangé était une preuve qu’ils étaient là, qu’ils avaient leur place, qu’ils étaient uniques et précieux.
Leur monde était fait de rires et de tempêtes, mais ils tenaient bon grâce à l’amour qui les liait. Galathéa murmura : « Tu sais, je pense que cette étoile grandira avec nous. Et un jour, les autres la verront aussi. »
Sirius hocha la tête et, ensemble, ils contemplèrent le ciel, prêts à affronter les défis du lendemain.
Leur histoire, comme tant d’autres, était celle d’une différence qui ne divisait pas, mais unissait. Une différence qui, loin d’être un obstacle, était une richesse, une lumière dans l’obscurité. Une étoile d’acceptation, de compréhension et de partage. Une étoile de l’autisme, éclairant le chemin de ceux qui osaient voir la beauté dans la différence.

magnifique ❤
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