Écrire pour mes enfants

Écrire pour mes enfants

J’ai toujours aimé l’idée d’écrire, de laisser une trace. J’adorais, enfant, les histoires avec des journaux intimes, ou les romans présentés comme un journal tenu par le narrateur/la narratrice.

L’idée d’un journal intime, c’est écrire le présent en sachant que son futur soi le relira, si ce n’est un autre que soit. C’est offrir de son présent au futur, ou une fenêtre du passé au futur présent (j’arrive à me suivre, j’espère que toi aussi !).

J’ai commencé plusieurs journaux intimes enfants, sans jamais les poursuivre. Ils sont certainement perdus depuis longtemps. J’ai eu au collège et lycée ma période poèmes, tous regroupés dans un classeur (et publiés à l’époque sur skyblog de manière anonyme). Ces poèmes étaient mes journaux intimes. Je peux les relire et me rappeler certaines émotions, les « crushs » de l’époque (même si on les appelait autrement).

J’aimerais, vieille dame, me replonger dans mes souvenirs de jeunesse en lisant des carnets, et en dévoiler certains à mes enfants. Me replonger dans des carnets qui n’existent pas, sinon quelques poèmes, quelques pages Word et pages plus personnelles dans un carnet de notes et listes en tous genres.

Je crois que je suis nostalgique du temps qui passe, du présent qui s’efface, des souvenirs qui ne laisseront plus de trace…

Alors, quand je suis devenue mère en devenir, que la vie a commencé à naître en moi, j’ai eu ce désir : transmettre quelques bribes d’histoires à ma fille. J’ai choisi un joli carnet, et j’ai commencé à écrire en mai 2015, 3 mois avant sa naissance. Chaque mois, j’ai écrit une à trois pages, racontant les nouvelles, notre famille, notre quotidien.

La perspective avait changé. Je n’écrivais plus pour mon futur moi mais pour ma fille. J’ai poursuivi ce carnet à sa naissance. Puis tous les mois, pendant ses premières années.

Le carnet de ma fille a vite été rempli, il a fallu en trouver un second.

La naissance de mon fils m’a fait faiblir le rythme. J’avais désormais deux carnets à tenir – un pour chacun d’entre eux – avec deux enfants en bas âge et un sommeil trop chaotique. J’essayais d’écrire tous les mois ou tous les deux mois pour mon fils, au moins jusqu’à ses 12-18 mois. Et ça s’espaçait pour ma fille.

Tous les quatre à six mois, je donnais des nouvelles. Je les racontais. Je nous racontais. Leur évolution, leurs jouets, livres, musiques du moment. Leurs mots d’enfants que j’aurais sinon oubliés depuis longtemps.

Les carnets de mes enfants. Photo personnelle.

L’année 2022 m’a fait perdre le rythme. Le décès de leur mamie me bloquait, je ne pouvais pas me résoudre à le raconter trop vite. J’ai depuis bien espacé avec parfois un an entre deux notes, qui se retrouvent à faire six pages !

Mes enfants grandissent. Je leur écris leurs vacances et l’école, les copains et copines, les naissances des cousins. Les tracas du quotidien, comme les moqueries d’école, leurs grandes peurs, leurs cauchemars. Nos tracas aussi, nos interrogations et leurs rendez-vous psy ou paramédicaux. Je leurs écris leurs réussites, leurs aventures, leurs films et livres/bd préférés. Je leur écris leur relation et comment se précisent leurs personnalités. L’arrivée de notre chienne et les travaux sur la maison.

J’aime prendre le temps de leur écrire, souvent le soir dans mon lit. Je ne sais pas combien de temps je vais écrire pour eux. Tant que je le peux ! Peut-être jusqu’à leur majorité.

Ces carnets sont pour eux. Je les leur offrirai quand ils auront l’âge où je suis devenue leur maman. L’âge où j’ai commencé leurs carnets. Qu’ils aient des enfants ou non, ils auront un regard de jeune adulte sur la jeune mère que j’ai été.

3 commentaires sur “Écrire pour mes enfants

  1. Ton article me parle beaucoup, je tiens comme toi un journal pour mon fils. J’y ai raconté ma grossesse, puis ai écrit tous les mois sa première année et maintenant un fois par an, à sa date anniversaire. J’y raconte notre quotidien, sa vie, son évolution, y colle des photos. Comme toi, j’ai l’ambition de le tenir le plus longtemps possible et de lui offrir à une grande étape de sa vie. J’aime l’idée de lui laisser une trace.

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  2. J’écris aussi pour mes enfants depuis leur naissance mais sur mon ordinateur.

    Ma maman m’a transmis son journal de grossesse et de mes premières semaines pendant ma grossesse et j’ai beaucoup aimé.

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