Mon accouchement – Partie 1

Mon accouchement – Partie 1

Comme tu le sais, cette grossesse a été compliquée. Le 8e mois arrive et je sature toujours autant… J’ai mal partout, je suis de moins en moins mobile, j’ai des baisses de moral, bref j’en ai marre ! 

Bébé est officiellement prévu pour le 22 novembre. Avec nos proches, ami.e.s et famille, nous ouvrons les paris sur la date, le sexe de bébé (que BAE connaît mais que j’ignore !) et son prénom. De mon côté je mise sur une arrivée le 15 novembre, nuit de pleine lune, pile une semaine avant la DPA, comme son grand frère.

Début novembre, j’ai un rendez-vous de contrôle à la maternité. La sage-femme m’examine et m’annonce que bébé est encore bien haut. Je suis déçue, même si je savais, au fond de moi, que ça n’était pas pour tout de suite.

Malgré ma saturation, je ne fais absolument rien pour accélérer les choses. Ni tisane de framboisier, ni ménage à fond, ni montées et descentes d’escalier. Je me dis que c’est bébé qui choisit son timing et que les choses se mettront en route quand il ou elle sera prêt.e.

Je philosophe avec BAE… c’est tellement étrange une naissance. De savoir qu’on touche du doigt un évènement qui va changer notre vie sans avoir aucune information… Cela peut être demain, dans 10 jours, dans quelques heures. Cela peut être à un moment où il est au travail, un week-end où nous sommes avec les garçons ou pile quand je fais les courses. Ça peut être un matin, un soir, en plein milieu de la nuit. Et au delà de la date, tout reste inconnu, combien de temps ça va durer ? Comment ça va se passer ? J’ai l’impression de préparer un voyage sans avoir aucune info sur la destination à part que, dans quelques semaines au plus tard, bébé sera là.

C’est un moment plein de contradictions : j’ai hâte de rencontrer mon bébé et je n’en peux plus de cette grossesse et en même temps je savoure chaque séance de kick boxing petit coup de pied dans mon utérus ; je sais aussi que les suites d’accouchement ne seront pas forcément évidentes à gérer non plus.

Le week-end du 11 novembre arrive avec son lundi férié. Nous avons Petit Viking et Petit Renard pour les trois jours et j’ai hâte. La semaine de reprise de l’école après les vacances a été speed et je suis contente d’avoir du temps avec eux. Nous profitons de cette soirée du vendredi : atelier muffins pour le petit déjeuner du lendemain, jeux de société et grosse session de jeux vidéos. Une fois les garçons couchés on refait un jeu de société avec BAE. J’ai toujours des contractions, un peu plus douloureuses. Ce ne sont pas des contractions de travail mais je sens que mon corps se prépare progressivement… Avant de me coucher, je ressens l’urgence de finir le sac et la valise pour la maternité. Tout était quasiment prêt et regroupé dans un coin de ma chambre mais je veux finaliser. Je le dis à BAE qui me dit que oui, aucun souci, on fera ça demain. Sauf que… j’ai besoin qu’on les fasse ce soir, ça ne s’explique pas ! On boucle donc les sacs avant d’aller se coucher.

Samedi matin, c’est foot pour Petit Renard. BAE emmène aussi Petit Viking et je profite d’une matinée rien qu’à moi. Je prends un immeeeeeense bain avec la totale : masque pour le visage, lavage de cheveux, rasage de jambes (enfin pour les zones accessibles…). Une petite voix dans ma tête me dit que c’est mon dernier bain avant longtemps.

L’après-midi nous allons faire un petit peu de shopping et les garçons finalisent leurs listes d’envie pour Noël. Le soir on reprend le temps de leur expliquer qu’à partir de maintenant le bébé peut arriver un peu n’importe quand et qu’il est possible que leurs emplois du temps soit chamboulés. On revoit avec eux les différents scénarios possibles et on les rassure.

Dans la nuit de samedi à dimanche, je fissure la poche des eaux. C’est très léger mais je suis quasiment sûr que c’est ça… ce qui ne m’empêche pas de retourner me coucher et de me rendormir. Le matin au réveil plus de doute possible, je suis trempée. J’en informe BAE qui met du temps à émerger et qui ne comprend pas tout de suite. En même temps la phrase “je suis trempée” n’était pas forcément très claire. 🤣 Je précise donc : « j’ai fissuré la poche des eaux, il faut que l’on parte à la maternité ».

La fissure de la poche des eaux n’est pas le scénario idéal : je sais qu’ils vont me garder à l’hôpital et que, worst case scenario, si le travail ne se met pas en route tout seul on part vers un possible déclenchement. Mais je reste relativement calme et confiante. L’avantage c’est qu’on a le temps de s’occuper des enfants et de partir tranquillement.

Nos deux grands sont déjà réveillés et devant un dessin animé. On prend un bon petit déjeuner tous ensemble et on leur explique la situation. On finit de préparer mes affaires et les leurs et on se met en route. On dépose les deux enfants chez la maman de Petit Renard. En effet, Petit Viking veut rester avec son “frère” pour le moment.

Photo personnelle

Arrivée à la maternité, je suis vite prise en charge. BAE lui doit rester en salle d’attente pour le moment. Je suis reçue par deux sages-femmes. Elles me font d’abord un test pour vérifier que j’ai bien fissuré la poche des eaux : c’est positif. La première m’examine mais ne trouve pas mon col (un classique chez moi…). La seconde sage femme prend donc le relai : mon col est ouvert à deux et la tête de bébé appuie bien. Cela fait barrage et évite que la piscine ne se vide ;). Elles me confirment qu’elles me gardent !

On m’installe dans une chambre pour faire un monitoring et BAE me rejoint. On prévient les amis chez qui on devait aller déjeuner qu’on ne sera pas des leurs et ensuite on organise la semaine des deux grands avec leurs parents respectifs.

Le monitoring est bon, le rythme de bébé est nickel mais zéro contraction de mon côté. Concernant un éventuel déclenchement la sage-femme est très rassurante : tant que les voyants restent au vert, j’ai du temps ! Mon col est déjà ouvert, il y a largement assez de liquide amniotique et le rythme de bébé est parfait : elle est confiante.

Il n’y a pas de chambre de disponible donc la sage-femme nous propose de garder nos affaires pour que nous puissions aller marcher histoire de mettre les choses en route et de manger un morceau pour prendre des forces. On fait le tour de la maternité et on se prend un sandwich à la cafétéria. Les copains chez qui on devait aller nous appellent pour prendre des nouvelles. Les parents de nos deux garçons sont également prévenus mais en dehors de ces personnes, on ne prévient pas grand monde. Je sais qu’avec une rupture de la poche des eaux il peut se passer encore du temps avant l’arrivée de bébé et je ne veux pas être harcelé de messages en mode “Alors ? alors ?”. Je fais juste un message à une amie qui travaillait dans la maternité où je suis et qui connaît bien les équipes.

Après notre déjeuner, BAE repart gérer toute la logistique des deux grands (déposer les cartables et les sacs de sport) et finaliser le matériel pour bébé (installer le lit de cododo et le siège auto). 

Dans l’après-midi une chambre se libère et je peux installer mes affaires. C’est très étrange de m’installer dans une chambre de la maternité sans mon bébé. Je n’avais pas connu cette configuration pendant mon premier accouchement où j’étais partie directement en salle de travail.

Le soir BAE revient passer la soirée avec moi. On fait quelques parties de jeux de société, on se regarde une série et on fait une « balade » dans les escaliers de la maternité. Ce sont vraiment des instants étranges, suspendus, hors du temps. Comme rien ne se lance, il retourne dormir à la maison avec bien sûr son portable allumé.

De mon côté, entre les contrôles, les monitorings, les prises de tension et les perfusions d’antibiotiques, la nuit n’est pas très reposante. Je dors à peine quelques heures…

À partir de 4h30 du matin, les contractions s’accentuent et commencent à être de plus en plus régulières. La douleur reste gérable mais je sens que ce sont bien des contractions de travail, je commence à les noter : j’en ai une toutes les six minutes précisément. Je mets mes écouteurs, ma playlist, mon gros ballon et je m’installe dans ma bulle. A 7h30 j’appelle BAE pour lui dire qu’il peut arriver tranquillement. Dehors le jour se lève… notre bébé est en route.

3 commentaires sur “Mon accouchement – Partie 1

  1. Merci pour ce partage, j’aime beaucoup les récits d’accouchement, ce sont toujours des moments très forts. Et j’ai vraiment l’impression que c’est très différents à chaque fois ! J’ai hâte de savoir la suite, ton style est prenant !

    J’aime

  2. oui, merci beaucoup de partager ca avec nous, c’est très bien écrit !
    Je crois que je pleure à chaque fois que je lis un récit d’accouchement et là j’ai meme pas attendu l’arrivée du bébé 🙂

    J’aime

Répondre à Nathilou Annuler la réponse.