Deuxième grossesse : ça change quoi ?

Deuxième grossesse : ça change quoi ?

Dans mon dernier article, je te racontais comment j’ai su, immédiatement après la naissance de la Poupette, que j’aurais un deuxième enfant. Et comment celui-ci s’était finalement installé dans mon ventre.

Cette grossesse, elle me fait peur. Peur que l’histoire se répète, peur que le bébé soit trop petit, peur de la séparation à la naissance. Paradoxalement, je n’ai pas peur de la grossesse arretée, dès le début je le sens « bien ». Et de fait, dès l’échographie de datation, un petit coeur qui bat, c’est parti.

J’enchaîne les déplacements, je travaille beaucoup, c’est ma manière à moi de tuer le temps. Juste avant l’échographie du premier trimestre je suis de nouveau au Brésil avec toute mon équipe. Dans la salle d’embarquement, j’achète un truc à grignoter sachant que dans l’avion j’ai souvent faim. Une collègue rigole en disant qu’elle a jamais eu à compléter les repas d’avion sauf une fois, elle était enceinte de quelques semaines et elle a fait une grosse hypoglycémie en plein vol. A l’arrivée, quand elle voit mon état (j’arrivais à peine à mettre un pied devant l’autre), elle comprend direct. Les autres capterons à force de me voir commander des « suco de abacaxi » (jus d’ananas) à la place des caipirinhas…

J’enchaine les déplacements … Et j’en profite un peu, quand même ! Photo personnelle.

D’un côté, c’est pratique, entre les déplacements en équipe, le rugby (j’ai arrêté le contact direct, et depuis la fausse couche quelques mois avant j’avais annoncé que je voulais un bébé), et … Noël ! Ben on a eu très peu d’annonces à faire, tout le monde a plus ou moins compris !

On l’a quand même annoncé, avec cette photo ! Photo personnelle.

C’est une grossesse très suivie. Antécédents de pré-éclampsie, ça veut dire aspégic au quotidien, du début à la (quasi) fin. Et puis surprise, dès le 3ème mois se rajoute un diabète gestationnel, qui heureusement sera facilement équilibré par l’alimentation. Moi, je vais bien, j’ai la pêche, quasiment aucun symptome, et surtout : très peu de ventre. J’ai une copine qui a quasiment le même terme, elle enfle comme un petit ballon et moi on ne voit rien. 3 mois : invisible. 4 mois : invisible. 5 mois : je suis la seule à le voir (et je sors le ventre à fond quand je suis dans la queue à l’aéroport pour qu’on me fasse passer dans les prioritaires 😇). Malgré les échographies fréquentes qui montre un bébé tout parfait, j’ai peur.

Et puis on arrive à l’écho T3. La fameuse pour laquelle tout a basculé pour la Poupette. L’échographe est rassurante tout de suite : on a affaire à un grand gaillard. Et puis d’un coup, on veut savoir le sexe. Ça sera un petit garçon. Tout va bien. Je me sens d’un coup plus légère (même si trouver un nom de garçon pour nous c’est dur !). D’un coup j’habite cette grossesse. Je me sens bien ! Et puis ça y’est, ça se voit vraiment, j’ai un gros ventre, je me sens magnifique. Ça tombe bien, j’ai mon dernier déplacement prévu : Londres. Un grand symposium avec tous les managers de mon entreprise. 100 bonhommes en costume bleu marine (j’exagère à peine). J’y débarque avec une robe différente pour chaque jour : jaune, rose, vert, on me verra ! Oui, parce que mon chef gère très mal la situation. Il ne fait rien pour me remplacer, il a été jusqu’à me dire que je n’avais pas été claire dans ma demande, bref, il est nul, il fait l’autruche, ou un déni je ne sais pas mais enfin, je me pointe avec mon gros ventre super visible et au moins, il ne peut plus l’ignorer. C’est vraiment une chouette semaine, je sèche juste les after dans des bars jusqu’à pas d’heure, mais sinon je suis au taquet.

Au retour, visite chez ma sage-femme, je lui dis que depuis un moment mon ventre fais un truc marrant : régulièrement, il fait une bosse un peu dure. Je lui dis que ça fait plusieurs mois, mais que c’est pratique, comme ça je sais dans quel sens est le bébé. Elle change un peu de tête, c’est des contractions madame. Apparemment, il faudrait que j’en ai moins de 10 par jour. Je compte, c’est au moins 50. Le soir, c’est régulier, toutes les 3 ou 5 minutes. On arrête les bêtises, télétravail, on va rester bien calme. Du coup, le collègue qui va me remplacer fait le trajet jusqu’à ma cambrousse pour la transition (j’ai fini par le désigner volontaire, mon chef étant toujours aux abonnés absents. Ça aussi, il a réussi à me le reprocher). Retour de l’angoisse.

Et puis on arrive, bon an mal an, aux 36 semaines. La maternité (niveau 3, notre choix, peur d’être séparés de bébé) insiste pour planifier une césarienne à 39 semaines puisque j’ai un utérus cicatriciel. On se renseigne. Et on décide de refuser, de tenter un accouchement voie basse. Et là, les planètes sont de nouveau alignées : plus de risque de prématurité, je suis énorme, et surtout je me sens alignée avec ce projet de naissance. Je me sens forte. C’est une chouette période, plein été, il fait beau mais pas trop chaud. Ça se passe super bien avec la Poupette (qui a 2 ans et quelques mois). Je suis enfin en congé maternité. J’ai toujours beaucoup de contractions, surtout le soir, ça en devient parfois douloureux. Mais tout va bien.

La fermeture crèche approche, je dis en rigolant que je tiendrais pas trois jours avec la Poupette à la maison. Ma copine enceinte me fait remarquer qu’à trois jours de la fermeture de la crèche, il y a une nouvelle lune. Elle a dépassé son terme et elle mise tout dessus.

Moi j’ai toujours la pêche, je fais du vélo avec la Poupette sur le porte-bagage, on va à la piscine, bref, on passe de chouettes moments à trois.

On se prépare … Même doudou dinausore ! Photo personnelle.

Dans les plans, quand l’accouchement commence, c’est mes beaux-parents qui viennent à la maison garder la Poupette et nous on file à la maternité. Le soir de cette fameuse nouvelle lune, on les appelle pour régler les derniers détails logistiques, en leur disant « on sent que ça s’approche – bon, pas ce soir hein, mais soyez prêts ». Je suis à 38SA+4. Ma copine me dit que pour elle, la fin est proche, elle rentre à la maternité.

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