Mon accouchement – partie 3

Mon accouchement – partie 3

Après avoir fait durer le suspens tout l’été (oupsie !), me revoilà aujourd’hui avec la fin de mon récit d’accouchement ! Je t’avais laissé dans mon dernier article après 12 heures de contractions. Je commence à être fatiguée et à ne plus arriver à gérer la douleur malgré toutes les techniques… Je sens que j’ai atteint un point de rupture : si je continue comme ça, je vais m’épuiser et je n’aurai plus du tout de force pour le grand moment. Je sens aussi qu’avec la fatigue je commence à avoir peur : peur pour le bébé, peur d’avoir mal.

Une sage-femme arrive et me fait un dernier contrôle, mais je sais au fond de moi que le travail n’a pas avancé, ou en tout cas très peu. Elle me le confirme : je suis à 5…

Il faut prendre une décision, car là je ne tiens plus. On échange avec BAE, qui me rappelle avec douceur qu’il me soutient quoi que je choisisse et qu’il faut que je garde des forces pour le grand moment. Je décide donc d’opter pour la péridurale.

On me transfère très vite dans une salle de naissance classique. Je pleure, je suis épuisée. L’anesthésiste arrive dans la foulée et je lui dis à peine bonjour tellement je suis dans le brouillard… Les contractions sont très violentes et je n’arrive plus du tout à les gérer. Elle me pose la péridurale très rapidement entre deux contractions. La douleur est insoutenable et l’anesthésie met du temps à agir. Je perds pied.

Et puis, doucement, le produit commence à se faire sentir. Mais ce n’est pas miraculeux, la douleur reste fulgurante. Les sages-femmes me proposent de remettre une dose, mais je refuse au début : j’ai peur de ne plus rien sentir, de ne plus rien maîtriser, de subir l’accouchement. Les sages-femmes sont top, elles me rassurent : je ne suis pas à dilatation complète et j’ai du temps avant le grand moment. La priorité, là tout de suite, c’est que je reprenne des forces, que je reprenne pied. On part donc sur une deuxième dose.

Et en effet, petit à petit, je me sens mieux. Et surtout, je découvre avec beaucoup de satisfaction que cette péridurale là n’a rien à voir avec celle que j’avais eue pour Petit Viking neuf ans avant. Je sens encore les contractions, moins violentes, moins douloureuses, mais présentes quand même. Et surtout je sens mes jambes et je peux les bouger comme je le veux. Je change donc de position pour m’installer sur le côté, jambes relevées.

Le fait de pouvoir reprendre des forces me fait du bien et je retrouve vite ma sérénité. Je n’ai plus peur. La douleur est présente mais gérable, et je l’accueille avec douceur. Et surtout, l’impatience devient de plus en plus grande. Je n’ai jamais été aussi proche de rencontrer mon bébé, enfin, après toutes ces attentes.

Entre-temps, c’est l’équipe de nuit qui a pris le relais et je rencontre les deux sages-femmes qui vont rester avec nous jusqu’à l’arrivée de bébé. Elles sont hyper sympas et comme il n’y a pas d’urgence, on a le temps d’échanger sur les sujets qui me tiennent à cœur. Le premier : mon périnée 🤣 et ma peur de l’épisiotomie. Elles me rassurent en m’expliquant qu’ici c’est assez rare, sauf en cas d’urgence vitale pour le bébé. Autre demande de ma part : pouvoir essayer, malgré la péridurale, d’avoir une position la plus physiologique possible, soit sur le côté, soit en position semi-assise. C’est complètement ok pour elles. Leur seul point de vigilance : le rythme cardiaque de bébé, qui sera notre point de référence s’il y a besoin d’accélérer les choses. Je leur dis aussi que j’adorerais voir mon placenta si c’est possible ! Je ne l’avais pas vu à la naissance de Petit Viking et je suis fascinée par cet organe que j’ai fabriqué et qui a nourri mon bébé pendant presque huit mois. Aucun souci pour elles, bien sûr ! On fait quelques exercices de respiration pour vérifier que je suis prête pour la poussée et ensuite, il n’y a plus qu’à attendre…

C’est un moment un peu hors du temps. BAE en profite pour s’éclipser quelques minutes et aller chercher le sac de naissance avec les affaires de bébé. Au moment où il revient, je perce la poche des eaux. C’est une drôle de sensation : un gros poc suivi d’une inondation magistrale.

Après cela, les contractions repartent de plus belle et sont extrêmement douloureuses. J’en discute avec la sage-femme et elle me dit que si je veux remettre une dernière dose, c’est maintenant, pour que l’anesthésie ait le temps d’agir pendant que je finis de me dilater et que bébé entame sa descente. On attend au maximum que bébé soit descendu et bien engagé dans le bassin afin que je pousse le moins possible “dans le vide”.

Et puis le grand moment arrive : dans quelques minutes, mon bébé sera là. Je suis tellement heureuse. Toute la peur a disparu. La douleur est là, mais elle est de nouveau “positive” et je me sens bien.

Je commence à pousser sur le côté mais finalement je ne suis pas hyper à l’aise et je rebascule en position semi-assise. Les contractions sont intenses et j’arrive à caler ma respiration dessus. Très vite la tête de bébé s’engage et… comment te dire… je la sens bien ! J’ai le sentiment qu’elle ne passera jamais 🤣 L’auxiliaire de puériculture qui nous a rejoint (adorable, elle aussi) me demande si je veux voir le crâne de mon bébé avec un miroir. C’est magique : il a plein de petits cheveux bruns ! Je pousse encore, je sens la tête passer puis tout son petit corps gluant sortir de moi. C’est tellement intense comme sensation, tellement magique comme moment… Je plane complètement, je pleure : mon bébé est là, au creux de mes bras. Le temps s’arrête.

Photo personnelle

BAE, qui est juste à côté de nous, me demande si je souhaite connaître le sexe (pour rappel, lui savait déjà depuis notre deuxième échographie, mais moi j’avais voulu garder la surprise jusqu’au bout). Bébé est blotti contre moi dans un drap et je ne vois pas son entrejambe 😉 J’attends encore quelques secondes, je veux profiter encore un peu de ce contact en peau à peau. Puis il m’annonce que bébé est une petite fille. Elle est née un lundi de novembre à 22 h 04.

Les sages-femmes et l’auxiliaire s’agitent silencieusement autour de nous, respectueuses de la magie du moment. BAE coupe le cordon puis je repousse une fois pour faire sortir mon placenta, que je peux ensuite observer sous toutes les coutures. Les sages-femmes m’expliquent tout : la position qu’il avait dans mon ventre, la poche dans laquelle était bébé. Je suis fascinée !

L’auxiliaire prend la température de bébé, qui a un peu trop chaud… et moi aussi. Du coup, Petite Pieuvre part faire un peu de peau à peau avec son papa pour se refroidir pendant que les sages-femmes s’attaquent à l’inspection de mon périnée. Pas d’épisio à déclarer (ouf) mais quelques petites déchirures quand même.

Une fois la température de Petite Pieuvre revenue à la normale, c’est parti pour la première tétée. Comme pour Petit Viking, elle tète tout de suite très bien. On reste un peu dans notre bulle le temps de la surveillance, on envoie quelques textos pour prévenir nos proches. Petite Pieuvre est ensuite pesée (3,3 kg) et emballée (burrito style), sous le regard attentif et fatigué de son papa. Vers 1 h 30, on a le feu vert pour remonter en chambre. BAE s’écroule dans son fauteuil et se met à ronfler, tandis que je reste les yeux grands ouverts, écrasée par la fatigue mais incapable de quitter du regard mon bébé tout neuf…

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