J’aime pas Noël

J’aime pas Noël

Cette phrase, je l’ai répétée à mon mari, mes copines, mes collègues, mon psy…. Mais je dois bien admettre que je suis une petite personne bourrée de contradictions. Peut-être que je devrais plutôt dire « J’aime pas Noël mais en vrai y’a quand même des trucs que j’aime bien ».

J’aime pas le consumérisme

Dans la vie, j’aime croire que je suis écolo. Je fais attention à ma consommation, j’achète local et éthique le plus possible, et de seconde-main quand je le peux. Je privilégie les matériaux durables comme le bois, le métal et le verre. Dans la VRAIE vie, celle où je descends de mes grands chevaux, je suis loin d’être Béa Johnson (si tu ne la connais pas, c’est la reine du zéro déchet) et mes actions sont souvent en désaccord avec mes valeurs. Tu me diras, on passe tous par là ma bonne dame, chacun fait comme il peut et c’est déjà mieux que rien. Mais à Noël, mes convictions écologiques essayent de monter au créneau. Tous ces cadeaux, ces achats, cette surenchère de jouets en plastique Made in China, c’est une honte !

MAIS

J’aime faire des présents, et en recevoir aussi soyons honnêtes. J’aime aussi les Lego, plus plastique tu meurs. Alors pour essayer de concilier ma mauvaise foi conscience écologique avec la réalité, on privilégie les cadeaux utiles et / ou faits main pour les adultes depuis quelques années : paires de chaussettes ou chocolats qui financent les sorties scolaires, calendriers avec les photos des vacances, décorations de sapin en pâte à sel peintes par Chaton, confitures maison des fruits du jardin…
Je suis aussi devenue la pro du re-gift : un cadeau reçu que je n’utiliserai pas ? Ça sera parfait pour Tatie Bidule l’année prochaine. Ça évite de gaspiller, et puis y’a pas de honte à avoir. À condition de se rappeler qui nous a offert quoi…
Pour les enfants, on reste sur la classique liste de vœux, mais à choisir je vais plutôt prendre le jeu de société ou le livre que le jouet en plastique. Sauf si c’est des Lego. Je t’ai dit que j’aimais les Lego ?

J’aime pas les longs repas

Réveillon le 24 : bourrage de bide. Repas de Noël le 25 à midi : bourrage de bide. Sortie de table à 17h pour enchaîner direct sur l’apéro : bourrage de bide. Rester assis pendant des heures à ne faire rien d’autre que manger : bourrage tout court, je sature.

MAIS

J’aime dresser une belle table avec de la jolie vaisselle. Le foie gras, le saumon fumé et les toasts aux œufs de lompes. La bûche pâtissière, les chocolats et les mandarines. Avec l’âge, j’ai développé mes petits trucs : ne pas se jeter sur les gâteaux apéros. Ne jamais au grand jamais se resservir. Aller faire une promenade digestive quand le temps le permet, histoire de s’aérer un peu.

J’aime pas la charge mentale

Dès les vacances de Toussaint passées, il faut déjà penser à la fin d’année. On commence même à voir des décorations début octobre. Je fais partie des boomers sur ce sujet : C’EST TROP TÔT ! Et puis toutes ces interrogations… On fait Noël chez qui ? On part quand ? On offre quoi à qui ? Trop de questions, trop de choses à penser, trop d’injonctions familiales. Tous les ans c’est la même chose, tous les ans j’ai envie de soupirer et lever les yeux au ciel (oui, je suis une drama queen).

MAIS

J’aime bien faire la liste de Noël avec mon fils. Cette année on a même introduit la notion de coût des cadeaux, ça permet d’avoir des discussions intéressantes. J’aime bien aussi trouver LA bonne idée, bricoler des trucs, faire les paquets cadeaux, même si je suis nulle. Et puis faire ses achats en novembre, ça permet d’anticiper et de ne pas se retrouver dans la cohue au dernier moment.

J’aime pas le rouge

Encore une chose à savoir sur les bizarreries de ma fabuleuse personnalité : je suis une psychopathe des couleurs. J’aime que les choses soient assorties, dans des teintes douces et harmonieuses. J’adore le bleu et les tons pastel. Pour les fleurs je suis une vraie mégère : un bouquet dans les jaunes et oranges me ferait presque avoir des hauts-le-cœur. Vade retro les couleurs vives.

MAIS

Le rouge à Noël, ça marche. J’ai les mêmes boules pour mon sapin depuis des années, bien rondes et bien écarlates. Elles ne sont pas du tout assorties à mon salon, mais pour une fois, ça ne me pique pas les yeux.

J’aime pas les réunions de famille

Ah la famille… Sujet numéro un de mes névroses. Il y a toujours de l’anxiété, de la culpabilité, des attentes inatteignables. Et à Noël, tout se mélange et se cristallise, c’est le pompon ! Si on en croit cet article (la preuve que je peux aussi lire des trucs intelligents), je suis loin d’être la seule.

MAIS

J’apprends à manage my expectations comme disent les Anglo-Saxons. À mettre de côté mes idéalisations et à apprécier la famille que j’ai plutôt que celle que j’aimerais. À établir mes limites aussi, même si j’ai encore du mal à le faire sans culpabilité. Une vraie moinesse zen en devenir ! Et puis un jour, j’aurai peut-être le courage de tout envoyer bouler pour embarquer mon mari et mon fils fêter Noël à trois au bout du monde. Ou juste chez nous au coin du feu, ça m’irait aussi.

J’aime pas Noël

Pourtant j’adorais quand j’étais petite. Il y avait de la magie, des traditions, c’était chaleureux. En grandissant, les choses ont changé : la magie s’est effacée dans mon regard d’adulte, les traditions ont perdu leur sens, et sans certaines personnes chères maintenant disparues, Noël n’a plus la même saveur.

MAIS

J’aime voir les rues et les maisons illuminées, décorer le sapin en écoutant les musiques de Noël, créer de nouvelles traditions familiales. Ce ne sont plus les Noëls de mon enfance mais avec un peu de bonne volonté, je peux aussi y trouver mon compte. Et tenter de recréer de la magie pour mon fils.

Et toi, tu es du côté du Grinch ou des lutins ? Comment tu vis cette période ?